Différences entre les versions de « Halo : Fireside »
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'''À BORD DE L'UNSC ''SPIRIT OF FIRE'' // 21 MAI 2559''' | '''À BORD DE L'UNSC ''SPIRIT OF FIRE'' // 21 MAI 2559''' | ||
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« Cibles identifiées, » rapporta Kinsano sur le canal de communication lorsqu'elle trouva son objectif en parcourant le terrain avec ses lunettes d'observation. « Un Élite, six Brutes, quinze Grognards, et ''beaucoup'' d'équipement. Je les marque. » | « Cibles identifiées, » rapporta Kinsano sur le canal de communication lorsqu'elle trouva son objectif en parcourant le terrain avec ses lunettes d'observation. « Un Élite, six Brutes, quinze Grognards, et ''beaucoup'' d'équipement. Je les marque. » | ||
Les épaves de | Les épaves de vaisseaux covenants lui rappelaient les immenses créatures marines qui s'échouaient parfois sur les plages de sa planète natale de Reynes. Leurs corps se décomposaient pendant des années avant de ne laisser que d'immenses ossements, que les enfants émerveillés escaladaient alors en s'imaginant leurs propres aventures. | ||
Ces souvenirs étaient vagues mais douloureux, et Kinsano se forçait à ne pas trop repenser à Reynes. La mémoire de la douceur des vagues, de l'odeur du sel marin par une journée sans nuage alors que la marée montante léchait le sable lui revenait facilement. Elle avait passé des heures à écouter le son, semblable au bruit blanc d'une radio, produit par les eaux calmes alors qu'elle travaillait, les mains pleines de cambouis, sur un antique bateau à vapeur avec sa mère… Mais ces souvenirs n'étaient plus que de la buée sur un miroir. | Ces souvenirs étaient vagues mais douloureux, et Kinsano se forçait à ne pas trop repenser à Reynes. La mémoire de la douceur des vagues, de l'odeur du sel marin par une journée sans nuage alors que la marée montante léchait le sable lui revenait facilement. Elle avait passé des heures à écouter le son, semblable au bruit blanc d'une radio, produit par les eaux calmes alors qu'elle travaillait, les mains pleines de cambouis, sur un antique bateau à vapeur avec sa mère… Mais ces souvenirs n'étaient plus que de la buée sur un miroir. | ||
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Kinsano n'était pas du genre à refuser un combat, et les Parias lui en avaient offert beaucoup durant les mois écoulés depuis leur arrivée sur l'Arche. Mais elle voyait ce conflit comme une pure affaire d'arithmétique. Sur la majorité des plans, les Parias avaient un avantage technologique et numérique certain, mais n'avaient plus de vaisseau amiral. Cela forçait les deux factions à agir délibérément, en choisissant leurs batailles pour décider quels fronts tenir et lesquels concéder à l'ennemi. | Kinsano n'était pas du genre à refuser un combat, et les Parias lui en avaient offert beaucoup durant les mois écoulés depuis leur arrivée sur l'Arche. Mais elle voyait ce conflit comme une pure affaire d'arithmétique. Sur la majorité des plans, les Parias avaient un avantage technologique et numérique certain, mais n'avaient plus de vaisseau amiral. Cela forçait les deux factions à agir délibérément, en choisissant leurs batailles pour décider quels fronts tenir et lesquels concéder à l'ennemi. | ||
Cela lui rappelait ses propres jours de lutte contre l'UNSC. Durant son adolescence, elle était | Cela lui rappelait ses propres jours de lutte contre l'UNSC. Durant son adolescence, elle était un des milliers d'ouvriers de mine au sein desquels grandissait la rancune alors qu'ils risquaient leur vie pour obtenir de précieux métaux pour les militaires de l'UNSC sans percevoir plus que le minimum de crédits en retour. Après plusieurs manifestations et grèves d'ampleur, elle était devenue la chef de son propre groupe rebelle, et quelques années plus tard elle avait partagé des cigares avec Robert Watts et discutée avec lui de la meilleure manière de transformer des mineurs en une force paramilitaire organisée. | ||
Jusqu'à ce que Watts ne soit capturé par un groupe de Spartans en 2525, élevant instantanément les super-soldats en armure au statut de monstres légendaires dans les Colonies extérieures, avant que les véritables monstres n'arrivent et ne réduisent Reynes en cendres. | Jusqu'à ce que Watts ne soit capturé par un groupe de Spartans en 2525, élevant instantanément les super-soldats en armure au statut de monstres légendaires dans les Colonies extérieures, avant que les véritables monstres n'arrivent et ne réduisent Reynes en cendres. | ||
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'''INSTALLATION 00 // BASE AVANCÉE QUEBEC // 21 MAI 2559''' | '''INSTALLATION 00 // BASE AVANCÉE QUEBEC // 21 MAI 2559''' | ||
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« Je suis d'accord, » ajouta Vaughn. « Si j'ai réussi à trouver ces desserts dans ce trou, ça doit être que l'Arche me confère des passe-droits. » | « Je suis d'accord, » ajouta Vaughn. « Si j'ai réussi à trouver ces desserts dans ce trou, ça doit être que l'Arche me confère des passe-droits. » | ||
'' | ''« Merci l'Arche ! »'' crièrent quelques soldats, répétant une populaire citation humoristique qui accompagnait chaque « interprétation curieuse » des protocoles militaires standard motivée par le scénario décidément non standard de la situation du ''Spirit of Fire''. | ||
« Vous auriez dû voir ça, » commença Gruss. « Le gros macaque se retourne et ne pense même pas à– » | « Vous auriez dû voir ça, » commença Gruss. « Le gros macaque se retourne et ne pense même pas à– » |
Version du 25 février 2024 à 13:19
Halo : Fireside, sous-titré A Halo Waypoint Chronicle, est une nouvelle diffusée sur Halo Waypoint le 21 février 2024. Il s'agit d'une collection de scènes impliquant l'équipage de l'UNSC Spirit of Fire peu après l'extension de Halo Wars 2 Opération Spearbreaker.
Résumé
Le 21 mai 2559, peu après l'opération : SPEARBREAKER, Isabel s'interroge sur le sens profond de l'« espoir » qu'invoquent régulièrement les membres d'équipage du UNSC Spirit of Fire pour trouver le courage d'affronter les forces des Parias sur l'Arche malgré leur désavantage numérique et technologique. Elle interroge l'enseigne Mary, puis le docteur Sandmoore et Jerome-092, et se souvient des espoirs de l'équipe scientifique qu'elle accompagnait avant l'arrivée des Parias.
À sept heure, le capitaine Cutter réalise son inspection matinale du vaisseau et se rend dans la salle d'observation, où le laboratoire de la professeure Anders se trouve encore dans l'attente de son retour. Le capitaine ressasse des souvenirs de sa vie avant qu'Isabel ne l'interrompe pour planifier les opérations du jour.
À treize heure, la lieutenante-colonelle Kinsano et un groupe de reconnaissance vont observer un groupe de récupération paria déployé dans un cimetière d'épaves afin de déterminer si les ressources nécessitent une opération de l'UNSC. Kinsano se remémore brièvement sa vie sur Reynes et son passé dans l'Insurrection avant que les troupes parias ne soient brutalement éliminées par une machines forerunner non identifiée.
À 21 heure, l'escouade Sunray 1-1 et les Marines de l'avant-poste Quebec fêtent autour d'un feu de camp une opération réussie contre un avant-poste paria avec un festin composé de fruits de l'Arche et de viande prise aux Parias. Bien que l'escouade soit sans nouvelles de leurs camarades de l'escouade Lotus, Varga remonte le moral des troupes en fêtant l'anniversaire de Quinn en distribuant des paquets de crème glacée lyophilisée. Les membres de l'escouade relatent alors leur exploits au combat contre un chef Brute.
Isabel conclut son étude de la notion d'espoir en la comparant au feu, capable de détruire ou créer et de grandir à partir d'une simple flammèche, et remarque que le nom Spirit of Fire est approprié.
Contenu
- Personnages
- UNSC
- Spartan-II
- Orbital Drop Shock Troopers
- Scout Team Nawal
- Scout Team Wajikol
- UNSC Marine Corps
- James Cutter
- Isabel
- Andrew Sandmoore
- Mary
- Ellen Anders (citée)
- Serina (citée)
- Terrence Hood (cité)
- Parias
- Atriox (cité)
- Insurrection
- Robert Watts (cité)
- Vaisseaux
- Lieux
- Petite Arche
- Echo Base
- Fort Jordan
- FOB Quebec
- Site Ricochet
- Arcadia (citée)
- Harvest (citée)
- Reynes (citée)
- Monde bouclier 0459 (cité)
Transcription
HISTORIAN’S NOTE
Halo: Fireside takes place on May 21, 2559, shortly following the events of the UNSC Spirit of Fire’s crew successfully denying the Banished control of Installation 09 and the subsequent events of Operation: SPEARBREAKER.
RESEARCH LOG // UNSC AI: ISA 1307-2
NEW ENTRY
I have been thinking about hope lately…
It is a word that the crew uses often, and I have been struggling to understand this… intangible concept.
As an artificial intelligence built for logistics, my role is to process the vast amounts of data that goes into the effort to efficiently construct and maintain infrastructure, but the parameters of my role have expanded. I now must account for the odds of survival this crew has against an enemy that outnumbers and, in many ways, technologically outclasses them. Despite this, they remain steadfast in their belief that they will prevail.
During the crew’s downtime, I have been recording data on this phenomenon to analyze and understand how I might materially factor it into my calculations.
Ensign Mary said: “It’s a weapon. Same one we used against the Covies. Hope is what you get when our collective stubbornness is put into action.”
Doctor Sandmoore said: “There’s an old myth about a jar that contained all the evils in creation which were unleashed upon the world, but the jar was closed shut before hope could escape. Some have said that this was a punishment from the gods, but I have always believed that the lesson to take from it is that hope lies within us.”
When I asked Spartan-092, he simply said: “Remember the Enduring Conviction?”
I remembered my research team looking at the Ark with awe and wonder as they awakened each day to find new forests grown over barren terrain, telling jokes with one another, swapping stories about their experiences of the Covenant War. I remembered their screams when the Banished came. My old family... they had hoped for an age of peace, but it was taken away from them, and I was left alone.
But then I was found—a statistical impossibility, given the nature of how the UNSC Spirit of Fire was brought here. I gained a new family, and we fought back. Success did not correlate to victory, as that conflict continues to this day, but as Spartan-130 put it: “We made those bastards bleed.”
Through this, I think I understand. Belief, faith, hope—these things cannot be factored into data. I project probabilities based on a range of given variables, but the lower the odds of a successful outcome, the more determined humans become to defy them. When the world seems broken beyond repair, when the prison bars of helplessness and fear loom large, or the threat of overwhelming odds makes it impossible to look to the horizon and believe that something better beyond today can be achieved, humans invoke the name of hope.
The captain hopes that Professor Anders will come back. The military personnel hope that they will win this war. Others hope they will one day return to the places they once called home.
And now I cannot help but wonder… what do the Banished hope for?
0700 HOURS
ABOARD UNSC SPIRIT OF FIRE // MAY 21, 2559
A new day dawned for the crew of the UNSC Spirit of Fire as the light from the installation’s artificial sun shone through the narrow viewports of the ship.
Captain James Cutter was already wide awake. This was how it was every morning, an almost three-decade-long cryo nap had not dulled his discipline. With the exception of Isabel—and, on some mornings, the ship’s cat—he was the first to rise, to walk the ship’s halls and personally relieve the night shift crew on his daily pilgrimage to the observation deck.
He still hoped that he would one day find Professor Anders here, asleep at her desk after burning the midnight oil. He imagined he’d enjoy hearing the daring tale of her return. What was it she had once said about this place? “It adds perspective to my work.” Indeed, in the time she had been gone, Cutter hadn’t touched her possessions or equipment at all. Anders had been gone for some time now… the few weeks that she had said it would take to figure out how to get back to them had passed.
He knew that she would be okay. Professor Ellen Anders was intelligent and resourceful, and she would be back in her lab in good time—like she'd never left. Just as it should be.
He could see her dancing between holographic displays, conducting symphonies to an orchestra of battlefield statistics; muttering half-finished thoughts under her breath and grinning as she suddenly solved a problem that she had put on mental pause some time ago. The chaotic nature of her genius was very much contrasted by Cutter’s own regimented and structured discipline, but a good leader knew how to respect and harness her unique style of work.
"So, Mr. Captain, sir,” he remembered Serina saying to him as they were just hours away from Harvest. “What do you think 'loaded for bear' actually means?"
"Serina, it means that tomorrow is going to be a long day."
And it had been.
Except, to the Spirit of Fire’s crew, that tomorrow was now yesterday—twenty-eight long years ago.
Yesterday. After half-a-decade of relentless fighting, Harvest was theirs again and they were damn well going to make sure the Covenant knew it.
Yesterday. He was squinting at a viewscreen and felt the rising swell of hope as a group of Spartans charged into battle to protect civilians on Arcadia. And then they were leaving, the ground erupted on a far-flung world and the ship was swallowed in a great metal maw—within its belly, an impossible planet turned inside-out.
Yesterday. He was declining a promotion; he was hating himself for looking at Terrence as a son; he was suspicious of an incorrect date on a Valentine's Day email. He was paying his respects to an empty cryo chamber. He closed his eyes, and then he was awake, and the war was over… and Serina was gone.
All those days—those mundane, terrible, wonderful, impossible days—spread across his life and the lives of his crew were just yesterday.
And what about his family? How long had it been before his wife and children had given up hope? Were they still waiting for him? Were they even alive? If they were, Mary would be almost thirty years older than him… and his daughter... he hadn’t realized just how much he feared the idea that they might almost be the same age.
"Captain." Isabel's voice brought Cutter back from the ocean of memory he had been momentarily drowning in.
“Bring up the map, Isabel.” Cutter exhaled, not turning to face her. “It’s going to be a long day.”
"Aye, captain.”
The holo-table displayed a topographical map of the Ark's surface. Cutter leaned forward as he began to scrutinize the latest tactical updates, and there—at the far end of the table, on the darker side of the room—he imagined Atriox doing the same thing.
He and his crew had earned the Banished leader’s respect for destroying his command ship and denying him possession of a Halo ring, and he had even offered to let them depart the Ark. It came with some measure of irony that this boon was offered by Atriox without him knowing that the Spirit of Fire couldn’t have departed even if Cutter had wanted to, owing to their lack of a slipspace drive. But even if it were possible, duty compelled him to stay and fight.
That duty was not just to the lives of his crew, but to humanity. It may be that nobody back home would ever know of the sacrifices made to keep them safe, and this crew would never be honored with medals or recognition. Perhaps one day even hope might fail them…
But until that day came, they would fight to ensure humanity had a tomorrow.
Perspective, indeed.
1300 HOURS
INSTALLATION 00 // APPROACHING SITE RICOCHET // MAY 21, 2559
The M12F Warthog slowed to a stop near the edge of a rocky cliff, the droning sound of engines from two accompanying Hornets in the sky growing louder as they began to circle above.
“AV-14s, peel off,” ordered Lieutenant Colonel Morgan Kinsano, scanning the skies as she dismounted from the Warthog and likewise ordered the two Scorpion tanks—both carrying a squad of Hellbringers on their armored treads—to come to a halt. “Keep to the site perimeter. Recon only unless fired upon.”
“Aye ma’am,” the Hornet pilots confirmed, and the Scorpions set off in opposite directions.
What had been designated Site Ricochet had recently become a point of interest for Banished salvage crews owing to the notable concentration of Covenant vessels that were scattered across the arid landscape. As Kinsano took up a prone position on the rocky ground and crawled up to the cliff edge, she saw vast hulks of old cruisers broken up into multiple pieces that were in the process of being buried under the sand. It was impossible to ascertain exactly how many had met their end in this place.
“Targets identified,” Kinsano said into her comm as she scanned the terrain with her spotting scope, finding what she was looking for. “One Elite, half-a-dozen Brutes, fifteen Grunts, and a shitload of equipment. Marking ‘em.”
The wreckage of the Covenant ships reminded her of the colossal sea creatures that occasionally got beached back home on Reynes. Their flesh decayed over several years until all that was left were their immense bones, the sort of fanciful wreckage that children enjoyed climbing on as they spun adventures of their own making.
The echoing pain was fleeting but sharp, Kinsano tried not to think of Reynes much. It was too easy to remember the gentle waves of the sea, the smell of saltwater on a bright, cloudless day as the tide climbed up the sand before receding. She could watch it for hours, the calm of the water sounding like radio static as her grease-covered hands worked an antiquated steamboat with her mother... but the memory was like breath on a mirror.
She continued tracking the movements of the Banished forces over the next few minutes. They were already setting up power extractors and harvesters in the area, scouting the old wrecks for scrap. This reconnaissance mission would help determine just how much of an interest the Banished had in this site before determining whether it warranted the resource expenditure of an assault for either acquisition or denial.
Kinsano had never been one to back down from a fight, and the Banished had offered plenty over the months since they’d arrived at the Ark. But as she saw it, the nature of this conflict was a matter of pure arithmetic. Broadly speaking, the Banished held a technological and likely numerical advantage here, but they no longer had their flagship. That meant both sides had to play this smart, pick and choose their battles—decide where to draw the line, and even when to give ground to the enemy.
It reminded her of her own days fighting against the UNSC. In her teenage years, she was just one of thousands of miners growing increasingly resentful about barely seeing a credit while risking their lives to obtain precious metals for the UNSC military. After some disruptive protests and strikes, she’d become the leader of her own group of rebels, and a few short years later she was sharing cigars with Robert Watts over heated conversations about how to best forge those miners into an organized fighting force.
That was, of course, until Watts was captured by a group of Spartans in 2525, turning the armored super-soldiers into fairy tale monsters across the Outer Colonies—until the real monsters arrived and burned Reynes to cinders.
Suddenly those tens of thousands of pissed off miners working toward revolution were turned into refugees, resettled by the very military they had resented so much. A fitting irony.
Kinsano knew that she would never be able to settle for the comfort of temporary safety somewhere else. A fire had been lit within her that day, a drive to fight... and she figured that she owed the guy who had helped her people whatever service she had to offer.
It was through this lens that Kinsano sought to understand the enemy they now fought. Like many who had joined the insurrectionists’ cause, the Banished were also made up of those who had sought to rebel against the Covenant and had pledged their service and loyalty to its leader, Atriox. He had broken free from the strangling grasp of an empire, struck out to secure independence, and it was hard not to respect that.
“Uhh, ma’am,” one of the Hornet pilots radioed in. “Are you seeing this?”
She didn’t have to spend much time searching for what the pilot was referring to as an explosion erupted near the Banished outpost. Three of the Unggoy were blasted into bits and the Sangheili scrambled to find cover, one of his arms heavily seared by the heat and cut by shrapnel.
“Identify source,” Kinsano said. “Who the hell is firing and where are they coming from?”
“Scout Team Wajikol reporting, no sign of hostiles near perimeter.”
“Scout Team Nawal here, confirming... wait--”
The ground erupted a short distance from the surviving Banished forces and revealed a deep passage into the Ark’s substructures. From within, a large shadow rose up, but its form was obscured by sand and dirt.
More salvos of directed energy blasts formed new craters in the graveyard, the Jiralhanae returned fire in futility as they were swiftly cut down, and within seconds the sleeping giant that seemingly served as the protector of this ancient landscape receded once more into its subterranean cradle.
After the action had subsided, the only sound left to be heard was the wind passing over the shifting sands as the bodies of these Banished interlopers became one with the old bones of the Covenant wrecks.
Kinsano returned to the Warthog, the tires kicking up dirt and leaving a trail behind them as she gave the graveyard a wide berth.
“Kinsano to Spirit of Fire.”
“Go ahead, Lieutenant Colonel,” came the voice of Captain Cutter. “What’s the word down there?”
“Site Ricochet is a no-go for both Banished and UNSC, uploading HUD camera footage now. Flag as hostile.”
“Understood. Return to Echo Base, we’ve got new intel coming in on Fort Jordan that I want actioned ASAP.”
“Yes sir,” Kinsano confirmed, sensing that the captain was getting ready to send them into a fight. “Scout teams, regroup on me. We’ve got a long drive ahead of us.”
2100 HOURS
INSTALLATION 00 // FOB QUEBEC // MAY 21, 2559
“Sonuva—you gotta be kidding me.” Elijah Vaughn coughed and stood back up in an exasperated huff. It was the third time he’d performed such a maneuver in the last five minutes, and this time it sent his entire squad howling.
“Will you just pick a spot?” Helena Gruss was nearly in tears from laughter.
“I’m telling you, the smoke follows me!” Vaughn shot back. “You try staying put while you’re breathin’ this stuff in.”
Corporal Chloe Turpin moved aside a few inches to let Vaughn try and settle in to a hopefully more permanent location. “Not surprised,” she grinned, “probably senses all the hell you’ve been through.”
“Or the hell he’s put us through.” Gruss added, kicking off another round of giggles from the soldiers gathered around the fire.
“Comedians, every frickin’ one of ya.” Vaughn turned his attention towards the footsteps approaching from behind him, thankful for the oncoming diversion. “Finally, something to stuff these laughin’ mouths with—I’m starving.”
The rest of the group gave an overly dramatic welcoming applause at Private János Varga’s arrival with the evening’s celebratory meal. It wasn’t every day that this small contingent gathered at Quebec—a forward operating base attached to the UNSC Spirit of Fire’s activities on the Ark—got to enjoy such a spread. Most of the soldiers that sat around the fire were members of Sunray 1-1, a hardened squad of Orbital Drop Shock Troopers fresh off another successful mission. Alongside Major Vaughn, Corporal Turpin, and Petty Officer Gruss, Sunray was rounded out by Warrant Officer Alannah Quinn and Lance Corporal Devon Sparks.
The ODSTs were joined by a handful of other Marines who had helped in some way with the logistics of the operation. Their efforts made them more than welcome to join in the festivities and find some moment of respite amidst the UNSC’s constant tug of war with Banished forces that had defined their time on the Ark. Every possible opportunity to share a good laugh and a decent meal was something to be seized.
Tonight, that decent meal came first in the form of a tart composed of clustered yellow-green fruit found in the local refugia and vetted by the Spirit’s nutritionists. For the main course, raw strips of thorn beast flank that had been taken from the Banished camp they had just assaulted; Varga had cleaned the meat, seasoned it, and coiled it over long skewers to be cooked over this evening’s campfire.
The private motioned for one of the other Marines to help with plating as he started to divide out the meat. “Always good to have you all back safe and sound.”
Vaughn took a pair of meat-laden skewers and nodded in thanks, both for the food and the kind words. “If we’ve got this to come back to every evening, I’m not sure there’s a battle we can’t win.”
A staggered and child-like chorus of “Thank you, Varga” came between bites of food and sips of mud-tea—overall it was the quietest they’d all been for several hours.
“Hey Varga,” Quinn piped up after finishing her round of fruit. “You heard anything from Lotus?”
Varga’s expression dimmed a bit. “No updates, sorry. You’ll be the first person I ping with any intel I come across though, promise.”
Quinn nodded and looked back towards the fire, her mind dwelling on the unknown status of one of Boomerang Company’s other stalwart squads—one that still hadn’t made it back from their last assignment. She tried not to assume the worst, but too often that’s what this giant metal space-flower seemed to offer. Her thoughts were interrupted by Varga once more.
“I did however come across some other curious intel that the rest of Sunray might be interested in.” The rest of the squad paused mid-chew and turned Varga’s way. “Someone has a birthday tomorrow.”
Quinn turned red, her head tilted to the side in benign incredulity and feigned frustration. “Did you have to?”
“I most certainly did,” the private replied. “Now what I didn’t have to do was come across some… excess inventory I thought could be used to mark the occasion.”
“Varga, you didn’t.” Quinn’s expression transitioned from exhaustion to excitement almost immediately when Varga undid the clasp on his utility pouch and pulled out two fistfuls of freeze-dried ice cream. “Oh my God, you did—wait, chocolate-raspberry?! I think I might love you.”
Cheers rang up from the campfire circle as each member came by to tussle Quinn’s hair or plant a demonstrative kiss on the cheek on their way to pick up their eagerly anticipated mylar-wrapped dessert cube.
Once the din had largely settled, Varga turned his attention to Lance Corporal Sparks, eager to learn more about their most recent adventure. “So, you gonna spill any details?”
“That’s classified, Private,” Sparks replied, taking another drawn-out sip of mud-tea.
“Classified, my rusty butt-plate.” Turpin threw a leftover fruit pit in the marksman’s direction.
“I have to agree,” Vaughn added. “Out here, ice cream comes with its own level of security clearance as far as I’m concerned.”
“Ark rules!” several others chimed in, citing a very-much-not-sanctioned clause that had gained humorous traction in being associated with any… “curious” interpretation of standard military protocol given the very not standard scenario the Spirit of Fire found itself in.
“You shoulda seen it,” Gruss kicked things off. “Big hairy bastard turns around and doesn’t even think to—”
“Okay at least have the decency to start from the beginning,” Sparks interrupted.
Gruss rolled her eyes. “Ugh, fine. So, three hundred years ago, Sparky’s parents fell in love and had a baby boy…” She paused in response to the unamused gaze that had been shot in her direction. “What, you said ‘start at the beginning.’ And everyone already knows you’re the old man of this group.”
Turpin stepped in, perhaps mercifully. “Anyway, we get word that one of the Brute Chieftains had set up camp not far off from a huge resource cache. It was a haul that we’d really rather the Banished not put to use, so orders come in that we need to go and… negotiate their eviction from the area. So, we send in Hank to do a little recon.”
Turpin always swelled a bit with pride when invoking the name she had given to the squad’s MQ-96 support drone.
“Hank starts giving us back this feed, taking inventory of outpost materiel, defense turrets, troop complement… all normal stuff.” Turpin paused and then continued, her voice a bit lower, but more drawn out. “Then, all of a sudden, we get first eyes on this Chieftain. This massive fat-fingered crest-head with a snotty nose and yellowing teeth.”
“Tusks.”
“Whatever. Anyway, big boy is at least twelve feet tall, and I’m telling you—”
Sparks interrupted again. “Look, can you at least get the data right?” He took a breath and let the smallest of wry smiles take shape between his cheeks. “He was at least fifteen feet.”
“Ahh, there he is,” chuckled Vaughn. A small cheer and additional laughter broke out from the group as the story continued, recounting in great detail Sparks’ tactics, strategy, and ultimate kill-shot, as well as the ensuing mop-up performed by the rest of Sunray to ensure the successful capture of another Banished outpost—all to varying degrees of testimonial accuracy, but to maximum impact for morale.
All at once, it seemed like years since they had arrived at the Ark’s doorstep, but mere moments from when they had fled the destruction of the Forerunner shield world and closed their eyes for an ultimately three-decade-long cryo-sleep. They had awoken to a reality where they were the aliens—visitors to an unfamiliar reality, where allegiances had changed, wars had been won, lives had been lost, and families had moved on.
In almost every way, all they had left was each other. And on nights like this, that was enough.
RESEARCH LOG // UNSC AI: ISA 1307-2
UPDATE
After thousands of partitioned cycles dedicated to my goal of understanding hope, it strikes me that perhaps the closest rational analog has been in front of me the entire time.
Fire.
A seemingly insignificant chemical reaction can ignite a blaze that can change the course of history—or change the path of one person’s life.
It can be a source of warmth, drawing weary souls around it to provide revitalization. It can be a source of light, piercing the darkness and revealing the truth of the path ahead. It can be a source of power, wielded to raze an enemy to the ground, or restore a landscape to rise from the ashes and grow into something new. Something better.
A spirit of fire is a spirit of hope.
All it takes is a spark.
Traduction
NOTE HISTORIQUE
Halo : Fireside prend place le 21 mai 2559, peu après que l'équipage de l'UNSC Spirit of Fire ait empêché les Parias de prendre le contrôle de l'Installation 09 et l'opération : SPEARBREAKER.
JOURNAL DE RECHERCHE // IA UNSC : ISA 1307-2
NOUVELLE ENTRÉE
Je me questionne sur « l'espoir » ces derniers temps…
L'équipage utilise souvent ce mot, mais ce concept est si… intangible que j'ai du mal à le comprendre.
Je suis une intelligence artificielle spécialisée en logistique, mon rôle est de contrôler d'immenses quantités de données pour optimiser la construction et la maintenance d'infrastructures, mais mes paramètres opérationnels se sont élargis. Je dois à présent prendre en compte les chances de survie de l'équipage contre un ennemi qui les dépasse en nombre et de bien des manières en technologie. Malgré tout, ils restent persuadés qu'ils pourront vaincre.
J'ai réalisé des enregistrements concernant ce phénomène pendant les périodes de repos de l'équipage afin d'analyser et comprendre comment prendre en compte ce facteur dans mes calculs.
Réponse de l'enseigne Mary : « C'est une arme. On l'a déjà utilisée contre les Cov'. L'espoir est le résultat de la mise en action de notre ténacité commune. »
Réponse du docteur Sandmoore : « Il existe une ancienne légende qui dit qu'une jarre contenant tout ce qui était mauvais en ce monde fut ouverte, mais qu'elle fut refermée avant que l'espoir ne puisse s'en échapper. Certains pensent qu'il s'agit d'une punition divine, mais mon interprétation est qu'il s'agit d'une leçon qui nous enseigne que l'espoir est en chacun de nous. »
Quand j'ai demandé au Spartan-092, il a juste répondu : « Vous vous souvenez de l’Enduring Conviction ? »
Je me souviens des réactions de mon équipe de recherche en voyant jour après jour des forêts jaillir de terres mortes, des blagues qu'ils échangeaient et de leurs histoires de la guerre contre les Covenants. Je me souviens de leurs cris quand les Parias sont arrivés. Ma précédente famille… Ils espéraient vivre un âge de paix, mais il leur a été arraché et je me suis retrouvée seule.
Le fait que j'ai été retrouvée était statistiquement impossible étant donné la nature de l'arrivée de l'UNSC Spirit of Fire sur l'Arche. J'ai trouvé une nouvelle famille et nous avons pu riposter. Un succès n'est pas toujours une victoire étant donné que les affrontements continuent encore, mais comme le dit Spartane-130 : « On leur a prouvé qu'ils peuvent saigner. »
Dit comme ça, je pense que je peux comprendre. Conviction, foi, espoir, ces choses sont incompatibles avec une approche mathématique. Mes probabilités sont calculées à partir de nombreuses variables, mais plus les chances de succès sont faibles, plus les humains sont déterminés à les faire mentir. Quand les brisures du monde semblent irréparables, quand les murs d'une prison de détresse et de peur se referment, ou quand une situation inextricable rend impossible de regarder vers l'horizon pour penser à un futur meilleur qu'aujourd'hui, les humains invoquent le nom de l'espoir.
Le capitaine espère que la professeure Anders nous reviendra. Les soldats espèrent qu'ils gagneront cette guerre. Les autres espèrent qu'ils pourront un jour retourner chez eux.
Je ne peux m'empêcher de me demander… quel espoir motive les Parias ?
0700 HEURES
À BORD DE L'UNSC SPIRIT OF FIRE // 21 MAI 2559
Un nouveau jour commençait pour l'équipage de l'UNSC Spirit of Fire alors que la lumière du soleil artificiel de l'installation pointait à travers les étroits hublots du vaisseau.
Le capitaine James Cutter était déjà debout depuis longtemps. C'était sa discipline matinale, toujours intacte malgré presque trente ans de cryosommeil. À l'exception d'Isabel, et parfois du chat de navire, il était le premier réveillé pour arpenter les coursives et mettre personnellement fin au quart de l'équipe de nuit durant son trajet journalier vers le pont d'observation.
Il espérait qu'un jour il y trouverait la professeure Anders, endormie à son bureau après une nuit de travail. Il était impatient de pouvoir écouter le récit de son retour. Qu'avait-elle dit à propos de l'endroit ? « Ça donne un sens à mon travail. » Depuis qu'elle était partie, Cutter n'avait touché à aucun de ses effets personnels ou de ses équipements. Anders était maintenant partie depuis quelque temps… Elle avait estimé qu'elle trouverait le moyen de revenir en quelques semaines, mais ce délai était déjà dépassé.
Il savait que tout irait bien pour elle. La professeure Ellen Anders était intelligente et pleine de ressources, elle trouverait certainement le chemin vers son laboratoire, et ce serait comme si elle n'était jamais partie. Tout rentrerait dans l'ordre.
Elle danserait entre les affichages holographiques, menant dans une symphonie un orchestre de statistiques tactiques, grommelant quelque pensée et souriant en trouvant la solution à un problème mis en pause peu de temps auparavant. La nature chaotique de son génie servait de contraste à la discipline structurée et régimentée de Cutter, mais un bon meneur d'hommes savait respecter et employer à bon escient ses méthodes de travail.
« Monsieur le capitaine, » lui avait dit Serina quelques heures avant leur arrivée à Harvest, « Comment interprétez-vous « paré à toute éventualité » ? »
« Cela veut dire que nous aurons une grosse journée demain, Serina. »
Et quelle journée.
Sauf que, pour l'équipage du Spirit of Fire, ce « demain » était maintenant un« hier » vieux de vingt-huit ans.
Hier. Après une demi-décennie de combats constants, ils avaient repris Harvest et ils s'assureraient que les Covenants le sachent.
Hier. Scrutant un écran, il avait senti l'espoir gonfler sa poitrine en voyant un groupe de Spartans charger au combat pour protéger les civils d'Arcadia. Ils étaient partis peu après, et après que son sol se soit déchiré, un monde éloigné avait englouti le vaisseau dans une gueule de métal. Dans sa panse, ils avaient trouvé une planète comme retournée à l'envers.
Hier. Il avait refusé une promotion, il se haïssait pour reconnaître Terrence comme son fils, il devenait suspect en trouvant une date incorrecte sur un email de la Saint-Valentin. Il donnait ses adieux à une chambre cryogénique vide. Il fermait ses yeux, et quand il les rouvrit, la guerre était terminée… et Serina était partie.
Ces journées, mondaines, terribles, incroyables, impossibles, inscrites sur la fresque de sa vie et de celle de son équipage, étaient hier.
Il pensa à sa famille. Après combien de temps sa femme et ses enfants avaient-ils perdu espoir ? L'attendaient-ils toujours ? Étaient-ils seulement en vie ? Si oui, Mary serait environ trente ans plus vieille que lui… Quant à sa fille… il réalisa qu'il craignait de penser qu'ils avaient à présent presque le même âge.
« Capitaine. » La voix d'Isabel extirpa Cutter de l'océan de souvenirs dans lequel il se noyait.
« Affichez la carte, Isabel. » Cutter soupira sans lui faire face. « La journée sera longue. »
« Oui, capitaine. »
La table holographique afficha une carte de la topographie de l'Arche. Cutter se pencha pour lire les dernières mises à jour tactiques, et s'imagina qu'à l'autre bout de la table, Atriox en faisait de même.
Lui et son équipage avaient forcé le respect du chef des Parias en détruisant son vaisseau amiral et en s'emparant du Halo avant lui, alors même qu'il leur avait proposé en échange de ne pas les poursuivre s’ils partaient de l'Arche. Il était particulièrement ironique qu'Atriox ait offert ce marché avant même de savoir que le Spirit of Fire était tout simplement incapable de partir, à cause de l'absence de son réacteur subspatial. Mais même s’ils avaient pu, le devoir de Cutter était de rester combattre.
Pas un devoir envers son équipage, mais envers l'humanité. Il était tout à fait possible que leur sacrifice passe inaperçu à ceux qu'ils auraient protégés, et que l'équipage ne reçoive jamais ni médailles ni reconnaissance. L'espoir lui-même pourrait un jour leur faire défaut…
Mais avant que cela n'arrive, ils se battraient pour le futur de l'humanité.
En voilà, un sens.
1300 HEURES
INSTALLATION 00 // EN APPROCHE DU SITE RICOCHET // 21 MAI 2559
Le Warthog M12F s'arrêta au bord d'une falaise rocheuse, le son des propulseurs des deux Hornets qui l'accompagnaient se faisant entendre alors qu'ils le rejoignaient pour flotter au-dessus de lui.
« AV-14, en avant, » ordonna la lieutenante-colonelle Morgan Kinsano. Elle scruta le ciel en descendant du Warthog avant d'ordonner à une paire de chars Scorpions transportant des Hellbringers assis sur leurs chenilles blindées de s'arrêter. « Gardez vos distances avec l'objectif. Interrompez la reconnaissance au premier conflit. »
« Oui, m'dame, » confirmèrent les pilotes des Hornets, les Scorpions partant dans deux directions opposées.
Le lieu désigné Site Ricochet avait récemment attiré l'attention des équipes de récupération parias à cause de sa forte concentration de vaisseaux covenants éparpillés sur sa surface aride. Kinsano se coucha sur le sol rocailleux et rampa jusqu'au bord de la falaise. Elle vit les immenses épaves de vieux croiseurs, leurs fragments épars étant peu à peu recouverts de sable. Il était difficile de savoir combien de morts étaient enfouis sous ce site.
« Cibles identifiées, » rapporta Kinsano sur le canal de communication lorsqu'elle trouva son objectif en parcourant le terrain avec ses lunettes d'observation. « Un Élite, six Brutes, quinze Grognards, et beaucoup d'équipement. Je les marque. »
Les épaves de vaisseaux covenants lui rappelaient les immenses créatures marines qui s'échouaient parfois sur les plages de sa planète natale de Reynes. Leurs corps se décomposaient pendant des années avant de ne laisser que d'immenses ossements, que les enfants émerveillés escaladaient alors en s'imaginant leurs propres aventures.
Ces souvenirs étaient vagues mais douloureux, et Kinsano se forçait à ne pas trop repenser à Reynes. La mémoire de la douceur des vagues, de l'odeur du sel marin par une journée sans nuage alors que la marée montante léchait le sable lui revenait facilement. Elle avait passé des heures à écouter le son, semblable au bruit blanc d'une radio, produit par les eaux calmes alors qu'elle travaillait, les mains pleines de cambouis, sur un antique bateau à vapeur avec sa mère… Mais ces souvenirs n'étaient plus que de la buée sur un miroir.
Elle continua de suivre pendant plusieurs minutes les mouvements des forces parias. Ils étaient en train d'installer des extracteurs d'énergie et des récolteurs tout en cherchant de la ferraille dans les épaves. Cette mission de reconnaissance visait à déterminer le niveau d'implication des Parias sur le site, et s’il valait la peine d'organiser une mission pour s'emparer de ces ressources, ou même pour les détruire avant qu'ils ne s'en emparent.
Kinsano n'était pas du genre à refuser un combat, et les Parias lui en avaient offert beaucoup durant les mois écoulés depuis leur arrivée sur l'Arche. Mais elle voyait ce conflit comme une pure affaire d'arithmétique. Sur la majorité des plans, les Parias avaient un avantage technologique et numérique certain, mais n'avaient plus de vaisseau amiral. Cela forçait les deux factions à agir délibérément, en choisissant leurs batailles pour décider quels fronts tenir et lesquels concéder à l'ennemi.
Cela lui rappelait ses propres jours de lutte contre l'UNSC. Durant son adolescence, elle était un des milliers d'ouvriers de mine au sein desquels grandissait la rancune alors qu'ils risquaient leur vie pour obtenir de précieux métaux pour les militaires de l'UNSC sans percevoir plus que le minimum de crédits en retour. Après plusieurs manifestations et grèves d'ampleur, elle était devenue la chef de son propre groupe rebelle, et quelques années plus tard elle avait partagé des cigares avec Robert Watts et discutée avec lui de la meilleure manière de transformer des mineurs en une force paramilitaire organisée.
Jusqu'à ce que Watts ne soit capturé par un groupe de Spartans en 2525, élevant instantanément les super-soldats en armure au statut de monstres légendaires dans les Colonies extérieures, avant que les véritables monstres n'arrivent et ne réduisent Reynes en cendres.
Ces dizaines de milliers de mineurs révoltés furent transformées en autant de réfugiés, réinstallés par les soins des militaires qu'ils haïssaient. Quelle ironie.
Kinsano savait qu'elle ne pourrait jamais se satisfaire du confort d'un refuge temporaire. Ce jour-là, une flamme combative s'était allumée en elle… et elle était prête à repayer la dette qu'elle avait envers ceux qui avaient aidé les siens, de quelque manière qu'elle le puisse.
C'est avec cette perception que Kinsano cherchait maintenant à comprendre ses ennemis actuels. Comme beaucoup de ceux qui s'étaient joints à la cause de l'insurrection, les Parias étaient aussi à l'origine un groupe de rebelles contre l'Alliance Covenante, qui avaient juré de servir loyalement leur chef, Atriox. Il avait brisé les chaînes que l'empire lui avait imposées, sécurisé avec succès son indépendance, et pour cela il était digne de son respect.
« Euh, m'dame, » appela un des pilotes de Hornet. « Vous voyez ce que je vois ? »
Kinsano n'attendit pas longtemps avant de trouver ce que désignait le pilote quand une explosion survint près de l'avant-poste paria. Trois Unggoys furent pulvérisés et le Sangheili se rua derrière une couverture, un de ses bras gravement brûlé et criblé de shrapnels.
« Trouvez la source, » ordonna Kinsano. « Trouvez qui tire et où ils sont. »
« Ici l'équipe de reconnaissance Wajikol, aucun hostile en bordure du périmètre. »
« Ici l'équipe de reconnaissance Nawal, je confirme… Attendez-- »
Le sol se souleva de nouveau près des forces parias survivantes, révélant une profonde tranchée dans les sous-structures de l'Arche. Une énorme ombre s'éleva de la tranchée, sa forme masquée par un nuage de sable et de poussière.
Plusieurs autres tirs d'énergie dirigée formèrent de nouveaux cratères dans le cimetière d'épaves, les Jiralhanaes répondirent futilement en ouvrant le feu avant d'être éliminés, et en quelques secondes le géant endormi qui semblait être le protecteur de ce paysage antique se retira de nouveau dans son antre souterrain.
La poussière retomba, et le seul son était celui du vent passant sur les dunes alors que les cadavres des intrus parias rejoignaient les ossements des épaves covenantes.
Kinsano retourna à son Warthog, et les pneus soulevèrent un nuage de poussière alors qu'elle s'éloignait hâtivement du cimetière.
« Kinsano au Spirit of Fire. »
« Je vous écoute, lieutenante-colonelle, » répondit la voix du capitaine Cutter. « Quelles nouvelles du terrain ? »
« Le Site Ricochet est hors limites pour les Parias et l'UNSC, je vous envoie l'enregistrement des casques. Désignez-le comme hostile. »
« Compris. Retournez à la Base Echo, nous avons des nouvelles de Fort Jordan que j'aimerais exploiter au plus vite. »
« Oui, monsieur, » confirma Kinsano, qui sentait que le capitaine s'apprêtait à les envoyer au combat. « Équipes de reconnaissance, rejoignez-moi. On a de la route à faire. »
2100 HEURES
INSTALLATION 00 // BASE AVANCÉE QUEBEC // 21 MAI 2559
« Fils de– c'est pas possible ! » Elijah Vaughn toussa et se releva avec un soupir exaspéré. C'était la troisième fois qu'il appliquait cette manœuvre en trois minutes, et cette fois son escouade entière rit aux éclats.
« Tu vas te choisir une place, oui ou non ? » Helena Gruss avait presque les larmes aux yeux.
« Je te dis que la fumée me suit ! » rétorqua Vaughn. « Essaie, toi, de rester assis en respirant cette saleté. »
La caporale-chef Chloe Turpin se décala pour laisser Vaughn tenter de trouver un siège permanent. « Pas étonnant, » commenta-t-elle malicieusement, « elle doit être attirée par quelqu'un qui a vu l'enfer. »
« Plutôt par quelqu'un qui nous a fait voir l'enfer, » ajouta Gruss, provoquant de nouveaux gloussements dans l'attendance réunie autour du feu.
« Vraiment une bande de comédiens. » Vaughn se tourna vers les bruits de pas qui approchaient derrière lui, impatient de changer le sujet. « Enfin quelque chose pour empêcher ces grandes gueules de rire, j'ai la dalle. »
Les autres soldats applaudirent dramatiquement l'arrivée du soldat János Varga et du repas de fête du soir. Il n'était pas courant que le petit contingent posté à Quebec, une des bases d'observation avancée soutenant les activités de l'UNSC Spirit of Fire sur l'Arche, puisse apprécier festin. La plupart des soldats assis autour du feu étaient des membres de Sunray 1-1, une escouade endurcie des Troupes de choc aéroportées orbitales (ODST) récemment revenue d'une nouvelle mission réussie. Avec le commandant Vaughn, le caporal-chef Turpin et la maître Gruss, Sunray incorporait la spécialiste Alannah Quinn et le caporal Devon Sparks.
Les ODST étaient accompagnés des quelques Marines qui leur avaient offert une assistance logistique durant l'opération. Pour leurs efforts, ils étaient conviés aux festivités pour apprécier un moment de détente pour oublier momentanément l'opposition constante avec les forces des Parias qui constituait leur vie de tous les jours sur l'Arche. Les soldats ne refusaient aucune occasion de partager un moment de joie et un bon repas.
Cette nuit, ce bon repas s'ouvrait sur une tarte faite avec des fruits en grappes jaunes et verts trouvés dans une enceinte locale, avec l'aval des nutritionnistes du Spirit. Le plat de résistance était composé de tranches de bavette de bête à cornes prises dans un camp paria qu'ils avaient pris d'assaut. Varga avait nettoyé et assaisonné la viande avant de l'enrouler autour de longues broches pour les cuire au-dessus du feu de camp.
Le soldat fut signe à un des Marines de l'aider avec les assiettes lorsqu'il commença à distribuer les parts. « Je suis toujours content que vous soyez tous sains et saufs. »
Vaughn prit deux brochettes et hocha la tête en remerciement pour la viande et les mots de camaraderie. « Si on est accueilli comme ça chaque soir, je doute qu'il ait une bataille qu'on ne puisse pas remporter. »
Un chœur maladroit et enfantin de « Merci, Varga » résonna alors que chacun entamait son plat et buvait son thé-boueux. Le volume baissa autour du feu pour la première fois depuis des heures.
« Hé, Varga, » appela Quinn après avoir fini sa part de tarte. « T'as des nouvelles de Lotus ? »
La mine de Varga se renfrogna. « Pas de nouvelles, désolé. Tu seras la première informée dès que j'aurais des infos, c'est promis. »
Quinn acquiesça avant de fixer le feu du regard. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à l'autre escouade de la compagnie Boomerang, dont le statut était inconnu depuis qu'elle n'était pas revenue de leur dernière mission. Elle se forçait à ne pas penser au pire, mais c'était souvent ce que cette énorme fleur métallique où ils se trouvaient leur réservait. Varga interrompit ses ruminations.
« Par contre, j'ai entendu d'autres infos curieuses qui intéresseront le reste de Sunray. » Les membres de l'escouade arrêtèrent de manger et se tournèrent vers Varga. « C'est l'anniversaire de quelqu'un demain. »
Les joues de Quinn devinrent rouges et elle détourna les yeux dans une expression d'incrédulité innocente et de fausse frustration. « T'avais besoin de le dire ? »
« Un peu que je devais le dire, » répondit le soldat. « Ce que je n'avais pas besoin de faire, c'était de… trouver par hasard des rations en trop pour marquer le coup. »
« Varga, me dit pas que… » L'expression de Quinn passa immédiatement de la gêne à l'enthousiasme quand Varga défit la sangle d'une des poches de son armure et en tira deux poignées de crème glacée lyophilisée. « Mon Dieu, tu as vraiment–attends, chocolat-framboise ?! Tu vas me faire craquer pour toi. »
Des vivats éclatèrent autour du feu de camp et chacun vint écheveler et donner une bise à Quinn avant de prendre sa part des tant attendus cubes de dessert emballés dans du mylar.
Lorsque l'attendance fut de nouveau calme, Varga se tourna vers le caporal Sparks, impatient d'en apprendre plus sur leur dernière aventure. « Allez, donne des détails. »
« C'est classifié, soldat, » répondit Sparks en aspirant une nouvelle gorgée de thé-boueux.
« Aussi classifié que le blindage sur mon cul. » Turpin cracha un noyau de fruit vers le tireur de précision.
« Je suis d'accord, » ajouta Vaughn. « Si j'ai réussi à trouver ces desserts dans ce trou, ça doit être que l'Arche me confère des passe-droits. »
« Merci l'Arche ! » crièrent quelques soldats, répétant une populaire citation humoristique qui accompagnait chaque « interprétation curieuse » des protocoles militaires standard motivée par le scénario décidément non standard de la situation du Spirit of Fire.
« Vous auriez dû voir ça, » commença Gruss. « Le gros macaque se retourne et ne pense même pas à– »
« Non, mais commence au moins du début, » interrompit Sparks.
Gruss roula les yeux. « Bon, d'accord. Donc il y a trois cents ans, les parents de Sparky tombent amoureux et ont un garçon… » Elle s'interrompit en réponse aux regards médusés qui la fixaient. « Si vous qui m'avez dit de commencer par le début. Et tout le monde sait qui est le vieillard dans ce groupe. »
Turpin l'interrompit dans un acte de clémence. « Bref, on avait entendu dire qu'un chef Brute avait établi un camp pas loin d'une grosse cache de ressources. On aurait préféré que les Parias ne se servent pas dedans, donc nos ordres étaient d'aller sur place pour… négocier leur éviction des lieux. Alors on a envoyé Hank en reconnaissance. »
Turpin bomba le torse à la mention du nom qu'elle avait donné au drone de soutien MQ-96 de l'escouade.
« Hank nous transmet des images et on commence à faire l'inventaire du matériel du camp, les tourelles de défense, le nombre de troupes, comme d'habitude. » Turpin fit une pause avant de continuer d'une voix plus basse mais délibérée. « Et soudain, on capte la position de ce chef Brute. Un gros tas avec des doigts boudinés, cheveux en crête, nez qui coule et dents jaunes. »
« Défenses, pas dents. »
« On s'en fout. Donc ce gros tas fait au moins quatre mètres de haut, et je vous dit– »
Sparks l'interrompit encore. « Tu pourrais au moins relater les données exactes. » Il afficha son plus beau sourire narquois. « Au moins quatre mètres et demi de haut. »
« Voilà, » ricana Vaughn. Quelques applaudissements et rires se firent entendre avant que l'histoire ne continue, relatant en détail les tactiques et stratégies de Sparks ainsi que le tir fatal, puis l'élimination des survivants par le reste de Sunray pour assurer la capture totale d'un nouvel avant-poste paria. Les détails étaient parfois suspects, mais toujours optimisés pour remonter le moral des troupes.
C'était pour eux à la fois comme s’ils étaient arrivés sur l'Arche il y a des années, et comme s’ils n'avaient que récemment échappés à la destruction du monde bouclier forerunner avant d'entrer en cryosommeil pendant presque trente ans. Ils s'étaient réveillés dans une réalité où c'était eux, les aliens, les visiteurs venus d'un monde différent. Des guerres avaient été remportées et des vies perdues, des allégeances avaient changé et des familles oubliées.
De bien des manières, ils n'avaient plus que leurs camarades. Et par des nuits comme celles-ci, cela suffisait.
JOURNAL DE RECHERCHE // IA UNSC : ISA 1307-2
MISE À JOUR
Après quelques milliers de cycles partitionnés dédiés à mes recherches sur l'espoir, il m'apparaît que l'analogie la plus rationnelle atteignable était peut-être devant moi depuis le début.
Le feu.
Une réaction chimique en apparence insignifiante peut créer un enfer qui peut changer le cours de l'histoire, ou la vie d'un individu.
Il peut être source de chaleur, attirant les âmes fatiguées à lui pour les revigorer. Il peut être source de lumière, fendant les ténèbres et révélant la vérité et le chemin à suivre. Il peut être source de puissance, utilisé pour annihiler l'ennemi ou faire table rase d'un paysage pour qu'il renaisse de ses cendres en quelque chose de nouveau. Et de meilleur.
Un esprit de feu est un esprit d'espoir.
Il suffit d'une étincelle.