Différences entre les versions de « Halo : Trial of Reckoning »

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'''NOTES HISTORIQUES'''
'''NOTES HISTORIQUES'''


''L'Épreuve du jugement'' prend place en février 2560 après l'assaut des Parias contre l'épave du UNSC ''Mortal Reverie'', qui servait de poste de commandement central des survivants de l'UNSC sur le Halo Zêta.
''L'Épreuve du jugement'' prend place en février 2560 après l'assaut des Parias contre l'épave de l'UNSC ''Mortal Reverie'', qui servait de poste de commandement central des survivants de l'UNSC sur le Halo Zêta.
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''« Debouts, vaillants guerriers ! »''
''« Debouts, vaillants guerriers ! »''


L'adjutante Elena Bobrov regagna lentement conscience, et avec elle sa capacité à ressentir la douleur. Tout s'était déroulé trop vite quand les Parias avaient donné l'assaut contre l'UNSC ''Mortal Reverie''. Ils avaient combattu pendant deux jours sans interruption. Bien qu'ils eussent été avertis de la bataille à venir, ils n'avaient eu que quelques heures pour se préparer.
L'adjudante Elena Bobrov regagna lentement conscience, et avec elle sa capacité à ressentir la douleur. Tout s'était déroulé trop vite quand les Parias avaient donné l'assaut contre l'UNSC ''Mortal Reverie''. Ils avaient combattu pendant deux jours sans interruption. Bien qu'ils eussent été avertis de la bataille à venir, ils n'avaient eu que quelques heures pour se préparer.


Le ''Reverie'' s'était écrasé durant l'assaut naval initial des Parias, mais l'épave de la frégate de classe Mulsanne était devenue le point de ralliement fortifié du personnel de l'UNSC laissé pour compte sur ce fragment du Halo Zêta. L'installation elle-même avait été fracturée après l'intense conflit à sa surface et le saut d'urgence en sous-espace vers une destination inconnue de tous. Sous ce ciel aux étoiles étrangères, le ''Reverie'' était devenu ce qui ressemblait le plus à un foyer.
Le ''Reverie'' s'était écrasé durant l'assaut naval initial des Parias, mais l'épave de la frégate de classe Mulsanne était devenue le point de ralliement fortifié du personnel de l'UNSC laissé pour compte sur ce fragment du Halo Zêta. L'installation elle-même avait été fracturée après l'intense conflit à sa surface et le saut d'urgence en sous-espace vers une destination inconnue de tous. Sous ce ciel aux étoiles étrangères, le ''Reverie'' était devenu ce qui ressemblait le plus à un foyer.
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Bobrov était en plein combat quand des Brutes Berserker avaient fondu sur son escouade, les déchiquetant avec la violence déraisonnée de celui qui ne pense à plus rien d'autre que sa prochaine cible. Elle se remémora le son des os brisés et le sang de l'enseigne Daniels éclaboussant son visage. C'était à ce moment que Bobrov s'était évanouie, sa conscience vacillante ne lui laissant que la vague impression d'avoir été traînée sur l'herbe des collines du Halo Zêta et chargée sur un skiff pour être emportée là où elle se trouvait à présent… où que ce puisse être.
Bobrov était en plein combat quand des Brutes Berserker avaient fondu sur son escouade, les déchiquetant avec la violence déraisonnée de celui qui ne pense à plus rien d'autre que sa prochaine cible. Elle se remémora le son des os brisés et le sang de l'enseigne Daniels éclaboussant son visage. C'était à ce moment que Bobrov s'était évanouie, sa conscience vacillante ne lui laissant que la vague impression d'avoir été traînée sur l'herbe des collines du Halo Zêta et chargée sur un skiff pour être emportée là où elle se trouvait à présent… où que ce puisse être.


« Hé, » appela une voix masculine. « L'adjutante est réveillée, Doc. »
« Hé, » appela une voix masculine. « L'adjudante est réveillée, Doc. »


Un scanner médical la survola après quelques instants, suivi d'une piqûre de morphine instantanée qui repoussa heureusement rapidement son mal de crâne.
Un scanner médical la survola après quelques instants, suivi d'une piqûre de morphine instantanée qui repoussa heureusement rapidement son mal de crâne.

Version du 9 décembre 2023 à 20:27

Halo-Trial of Reckoning cover.jpg

Halo : Trial of Reckoning, sous-titré A Halo Waypoint Chronicle, est une nouvelle diffusée sur Halo Waypoint à l'occasion de la sortie du mode Baptême du feu de Halo Infinite, le 5 décembre 2023.

L'histoire se place en février 2560, parallèlement aux événements de Halo : The Rubicon Protocol, sur le Halo Zêta, alors qu'un groupe de prisonniers humains est amené au temple du jugement et y subir une version paria du roi de la colline.[1]

Résumé

Cette section attend d'être complétée par vos soins.


Contenu

Vaisseaux
Lieux
Autres

Transcription

HISTORIAN’S NOTE

Trial of Reckoning takes place in February 2560, immediately following the Banished assault on the crashed UNSC Mortal Reverie which served as a central command post for UNSC survivors on Zeta Halo.


“Awaken, valiant warriors!”

Gunnery Sergeant Elena Bobrov winced as she slowly regained consciousness. Everything had happened so fast since the Banished had descended upon them—the attack on the UNSC Mortal Reverie had spanned two harrowing days of almost ceaseless combat. Even though they had known the battle was coming, they’d had only hours to prepare.

The Reverie had been downed during the initial Banished naval assault, but the Mulsanne-class frigate’s surviving wreckage had become a fortified rally point for the UNSC personnel stranded on this local fragment of Zeta Halo. The installation itself had been violently fractured as a result of the escalating conflict on its surface and the accompanying emergency slipspace jump to who-knows-where. Under an unfamiliar field of stars, the Reverie had quickly become the only thing that resembled a “home.”

And in the blink of an eye, the Banished had taken that too.

Bobrov had been in the thick of the fighting when a group of Brute Berserkers were set upon her squad, tearing into them with mindless abandon—driven by a violence-fueled disregard for anything but their next target. She recalled hearing the dire sound of bones snapping, feeling the spray of Ensign Daniels’s blood across her face, and the next thing Bobrov knew she was drifting in and out of consciousness, recalling only fleeting impressions of being dragged across the verdant terrain of Zeta Halo before being loaded onto a skiff and taken to... wherever the hell this place was.

“Hey,” a man’s voice cut through her musings. “Gunny’s waking up, Doc.”

A medical scanner passed over her a moment later, followed by a small shot of fast-acting morphine which quickly and mercifully diminished the throbbing in her head.

“Can’t see.” Blinking rapidly, she tried to quell the rising panic in her chest.

“Be calm, your eyes will quickly adjust,” a deep voice soothed. “I suspect the lights will soon come on.”

Squinting through the darkness, unable to see much further than three meters ahead or so, Bobrov relied on her other senses. Beneath her hands she felt the roughness of dirt-covered ground, but the sound of movement around her echoed in ways more indicative of being inside a large building. A hangar, perhaps? That didn’t make any sense.

But then again, nothing did anymore.

As her vision continued to adjust, Bobrov was able to finally make out the one who had been seeing to her injuries.

Being tended to by a Sangheili was certainly one of the stranger wake-up scenarios she had ever experienced. Clad in simple armor, its saurian face barely seemed to register her as he decided he was satisfied that his patient’s wits and faculties had returned.

“Roll call,” Bobrov said through a strained grimace as she shifted herself into a sitting position. “Who have we got here and what the hell is going on?”

“Lance Corporal Singh,” came the voice that had first announced her awakening. “And we’re, uh, pretty much screwed, ma’am.”

“Spartan Hedge, Fireteam Lancer,” came another, causing Bobrov to swell with a momentary flutter of hope. On any other day, she’d have passed it off as an involuntary reaction, but she knew more directly of Spartan Hedge, as the two of them had fought on Requiem.

Bobrov had served two tours of the Forerunner shield world, having been aboard the UNSC Infinity' when it was first pulled into the hollow sphere back in ‘57.

Terry Hedge had joined the UNSC Infinity crew as a Spartan recruit soon after the New Phoenix incident. Bobrov had read some of the mission debriefs on Fireteam Lancer’s activities, where they had been led by Hedge and taken part in some of the thickest fighting against Promethean and Covenant remnant forces.

“And our medic?” Bobrov asked, turning to the Sangheili. “You’re a warrior, right?”

The Sangheili appraised her and closed his first aid kit with a crisp snap, the case comically small in the alien’s large hands.

“No.”

Firm. Definite.

“No?” Bobrov repeated, her brow furrowing.

“I am a healer of wounds, not a deliverer of them. Not anymore.”

“You got a name?”

“Yes.”

When he did not continue, Singh interjected. “We just call him Doc. He seems alright with that.”

At that moment, the lights lining the ceiling above flickered on and the truth of their situation was laid acutely bare.

They were indeed inside a room as large as a hangar bay, but there were no vessels docked here. Instead, the area was akin to a UNSC field base—a flat prefabricated structure covered in sand and dirt, a couple of large rocks on the outer edges where groupings of sandbags were haphazardly laid out.

A small building nearby housed a handful of ammunition and weapons crates, prompting Bobrov to grab an assault rifle, sidekick pistol, and a couple of grenades. As she had been the last to awaken, the choices were slim, but the familiar weight of the rifle in her hand returned some semblance of comfort to her.

Beyond the base structure, a series of doors covered the boundaries of the room—two at each edge. They at least knew where their enemy would come from... but with only three fighters among them, and limited ammunition and cover, things certainly weren’t looking good.

“Ah, there you are.”

The booming, sonorous voice that had originally awakened her now returned, this time accompanied by a hologram at the far edge of the room, resolving into the blood-red image of an aged Jiralhanae. His right eye was milky and clouded, but the other—even in holographic form—glinted with malice as his mouth curled into a sharp-toothed smile. A grey beard covered his chin, and his forehead was branded with a symbol of his kind.

“I am Escharum, War Chief of the Banished. I welcome you to the House of Reckoning.”

“Ugly bastard,” Singh spat on the ground, tightening his grip on his battle rifle to mask a fearful tremor.

“Within these iron halls, through the Trials of Atriox, all shall know what it is to be Banished—our living history, how we once served the Covenant. All shall know what it is to be meat.”

Wasting no time, Spartan Hedge sprang into action, signaling Doc to assist in fortifying their position with sandbags and anything else they could grab with what little time and resources they had at their disposal. It wasn’t going to be much protection, but under the circumstances it was the best they could get.

“The trial is King of the Hill. One side holds the advantage of territory and must hold it while forty Banished brothers are sent to stake their claim. Survive, and you shall be granted a boon. You have played your little war games long enough. Now, you will play mine.”

With a final sinister grin, Escharum crossed his arms over his chest and the hologram faded.

Spartan Hedge motioned for Bobrov and the others to join him. “No retreat, no surrender, and no quarter. That’s what’s on the menu for us today, and it’s our job to damn well make sure it’s the same for them.”

“Four of us against forty of them,” Singh interjected and made an exaggerated show of counting on his fingers. “We’re outnumbered ten-to-one, man.”

Bobrov considered what she had read on military maneuvers back in basic training. As the ancient military strategist Sun Tzu had roughly put it: when surrounding an enemy, leave a way of escape. A retreating enemy is one that isn’t putting everything they’ve got into retaliation, but an enemy that knows they’ve been forced into a position to make a final stand is going to fight with every ounce of strength they have to the bitter end.

Either Escharum hadn’t figured that out, or—more likely—the Banished war chief was perfectly aware and that was exactly what he wanted from his captives.

“Let’s be real,” Bobrov interjected. “It’s entirely likely that none of us are making it through this. So you’d better make peace with the prospect of an unceremonious death right now, because if you freeze up and fail to make your shot count, you might as well be on their damn side.”

Doc fidgeted with his medical vambraces, his mandibles tightly formed together, giving way to a sigh. “I shall ensure that you are each stocked with ammunition, and provide you with the enemy’s weaponry when yours runs out. There is no honor in allowing one’s allies to perish for the sake of vanity.”

Bobrov couldn’t help but wonder what this guy’s story was. She could read the subtext as well as anyone and it seemed that even now, even when facing such crushing odds, the good doctor was firmly set against doing harm.

In her experience, the Sangheili held martial prowess and their concept of “honor” as a matter of life and death. Decades of fighting against them had taught her that. Her more recent years, doing training drills with some of the Swords of Sanghelios personnel, had just confirmed that knowledge. Perhaps Doc had been amongst that cohort aboard the UNSC Infinity? Bobrov drew a sharp breath at the thought.

Infinity.

The name alone conjured an unexpected stab of nostalgia.

How she missed that ship.

UNSC vessels of all kinds throughout the Covenant War had been hell to live on—strictly utilitarian in design to serve as cold metal coffins ferrying troops from one battlefield to the next, never knowing how far you were going to make it. But the quiet hum of the Infinity’s engines, the beauty of the atrium park while cruising through vibrant nebulae in deep space that formed the “night sky” through the transparent observation dome, the chili cook-off that she and Lieutenant Gomez had attained a respectable fourth place in...

That had been the first ship she had ever been able to call home.

She thought back to the first hard touchdown on Requiem. The Covenant faction they’d fought there had thrown themselves at defensive lines they had no tactical chance of overcoming, driven by a zealous fervor that came from the belief that they were literally serving one of their gods in the flesh. She’d been the designated driver for the six-wheeled death machine that was an M510 Mammoth, which had been deployed to destroy a network of particle cannons, ferrying the then-Commander Lasky and the Master Chief himself towards a gravity well that was keeping them grounded.

It had seemed like a lifetime ago... and nobody knew what had happened to either of them. As far as Bobrov knew, no word from Captain Lasky had reached the Mortal Reverie, and the Chief had been missing-in-action since the ambush on Infinity.

All she could do—all she knew how to do—was keep fighting. Whatever hopes there had been for an age of peace after the fall of the Covenant had been shattered, and between remnant factions and rebel groups, ancient Forerunner constructs, renegade artificial intelligences, and now the Banished... “king of the hill” seemed a remarkably apt summary for the state of things, jockeying for power over the biggest and baddest guns in the galaxy. And to what end?

“Hey, ugly,” Lance Corporal Singh called out into the emptiness, knowing Escharum was still watching. “You said we get a boon if we win.”

Escharum did not reappear, but his voice snaked its way across the walls of the House of Reckoning—lowered, as if to confide a secret. “It is the same prize that Atriox received for surviving the countless battles that claimed his brothers.”

“And what's that?”

“A new day shall dawn over the House of Reckoning. You shall be fed and watered, and tomorrow... you will fight again.”

“You bastard.”

“Take heart, human. With every moment you stand and fight, you shall know Atriox. You shall know the Banished. You shall know the Jiralhanae way of immolation.”

As the war chief’s words faded, the doors around the edges of the room slid open.

Bobrov tensed, fearing that they were about to get instantaneously swarmed from all sides... but the passages remained clear.

Then they heard it.

Like the thunderous start of an engine in the depths of an ancient machine—a dreadful, clanking heartbeat from what must have been a dozen or more gravity hammer pommels striking the ground in unison.

They began slowly, Bobrov counted the seconds between beats...

One, two, three, four—clang!
One, two, three, four—clang!

The sound filled the air around them, rolled through the space with the insistence of a rising tide.

Powerful. Unstoppable.

It was not long before four seconds became three.

One, two, three—clang!
One, two, three—clang!

Bobrov felt the tension twist in her gut, felt the hair on the back of her neck stand-up as the three beside her shifted, bracing for the inevitable.

Three seconds became two.

One, two—clang!
One, two—clang!

Their enemy would be upon them soon.

She knew it.

And yet, in this whisper of time, Bobrov found reality crystallized with a sudden serene clarity, even as she knew this invocation was soon to culminate in a furious release of barbarism. As a Marine who had fought through the Covenant War and had known only a fleeting glimpse of peace before she had been called upon to serve once more, she greeted this moment as a friend.

The choice was simple. The priorities were clear.

Adapt. Survive. And…'

She exhaled, glanced at her fireteam, and saw her own grim resolve mirrored in their expressions.

Accept whatever may come.

The pounding reached fever pitch, the hammers clanging repeatedly as the sound drew closer, grew louder, reaching its crescendo.

One second.

One. Final. Exhale.

Then came the stampeding feet. Bloodthirsty roars. The sudden sharp crack of firepower as Bobrov and her team made their stand.

Escharum’s voice echoed above it all.

“Fight hard. Die well.”


Traduction

NOTES HISTORIQUES

L'Épreuve du jugement prend place en février 2560 après l'assaut des Parias contre l'épave de l'UNSC Mortal Reverie, qui servait de poste de commandement central des survivants de l'UNSC sur le Halo Zêta.


« Debouts, vaillants guerriers ! »

L'adjudante Elena Bobrov regagna lentement conscience, et avec elle sa capacité à ressentir la douleur. Tout s'était déroulé trop vite quand les Parias avaient donné l'assaut contre l'UNSC Mortal Reverie. Ils avaient combattu pendant deux jours sans interruption. Bien qu'ils eussent été avertis de la bataille à venir, ils n'avaient eu que quelques heures pour se préparer.

Le Reverie s'était écrasé durant l'assaut naval initial des Parias, mais l'épave de la frégate de classe Mulsanne était devenue le point de ralliement fortifié du personnel de l'UNSC laissé pour compte sur ce fragment du Halo Zêta. L'installation elle-même avait été fracturée après l'intense conflit à sa surface et le saut d'urgence en sous-espace vers une destination inconnue de tous. Sous ce ciel aux étoiles étrangères, le Reverie était devenu ce qui ressemblait le plus à un foyer.

Et les Parias l'avaient détruit en un clin d'œil.

Bobrov était en plein combat quand des Brutes Berserker avaient fondu sur son escouade, les déchiquetant avec la violence déraisonnée de celui qui ne pense à plus rien d'autre que sa prochaine cible. Elle se remémora le son des os brisés et le sang de l'enseigne Daniels éclaboussant son visage. C'était à ce moment que Bobrov s'était évanouie, sa conscience vacillante ne lui laissant que la vague impression d'avoir été traînée sur l'herbe des collines du Halo Zêta et chargée sur un skiff pour être emportée là où elle se trouvait à présent… où que ce puisse être.

« Hé, » appela une voix masculine. « L'adjudante est réveillée, Doc. »

Un scanner médical la survola après quelques instants, suivi d'une piqûre de morphine instantanée qui repoussa heureusement rapidement son mal de crâne.

« J'vois rien. » Elle cligna rapidement des yeux, la panique montant dans sa poitrine contre son gré.

« Restez calme, vos yeux vont s'ajuster, » intima une voix grave. « Je pense que la lumière ne va pas tarder. »

Bobrov plissa les yeux dans la pénombre. Elle ne pouvait pas voir à plus de trois mètres devant elle et devait utiliser ses autres sens. Le sol était sous ses mains était en terre battue, mais l'écho de ses mouvements autour d'elle indiquait qu'elle se trouvait dans un grand bâtiment, peut-être un hangar. Ça n'avait aucun sens.

Mais plus grand-chose n'en avait à présent.

À mesure que sa vision s'ajustait, Bobrov parvint enfin à voir celui qui avait traité ses blessures.

Se réveiller sous les soins d'un Sangheili était certainement le scénario le plus étrange qu'elle ait jamais vécu. Habillé d'une armure simple, le visage saurien sembla se désintéresser d'elle après avoir confirmé que ses capacités physiques et mentales lui revenaient.

« Tout le monde au rapport, » ordonna Bobrov. Elle grimaça en se relevant en position assise. « Qui est présent et qu'est-ce qui se passe ? »

« Caporal Singh, » annonça la voix qu'elle avait entendue précédemment. « Et, euh, on est carrément foutus, m'dame. »

« Spartan Hedge, équipe Lancer, » annonça une autre voix, emplissant Bobrov d'une lueur d'espoir. Habituellement, cette réaction aurait été simplement involontaire, mais elle connaissait le Spartan Hedge personnellement, ayant combattu avec lui sur Requiem.

Bobrov avait servi deux déploiements dans le monde-bouclier forerunner, et se trouvait à bord de l'UNSC Infinity lorsqu'il avait été tiré à l'intérieur de la planète évidée pour la première fois en '57.

Terry Hedge avait rejoint l'équipage de l'UNSC Infinity comme Spartan cadet peu après l'incident de New Phoenix. Bobrov avait pu consulter les débriefings de l'équipe Lancer. Hedge avait mené son équipe lors des batailles les plus intenses contre les Prométhéens et les vestiges des Covenants.

« Et toi, toubib ? » demanda Bobrov en se tournant vers le Sangheili. « Tu es un guerrier, n'est-ce pas ? »

Le Sangheili la toisa avant de refermer brusquement son kit de premiers soins, qui semblait comiquement petit entre les larges mains de l'alien.

« Non. »

Réponse ferme, définitive.

« Non ? » répéta Bobrov en fronçant les sourcils.

« Mon rôle est de panser les plaies, pas… ou plutôt, plus de les ouvrir »

« T'as un nom ? »

« Oui. »

Voyant qu'il ne répondait pas, Singh le fit à sa place. « On l'appelle juste Doc. Il ne s'en plaint pas. »

Les lumières du plafond clignotèrent avant de s'allumer, dévoilant la réalité de leur situation.

Ils se trouvaient bien dans une salle grande comme un hangar à vaisseaux, mais sans les vaisseaux. À la place se trouvait une base de l'UNSC, une structure préfabriquée de plain-pied couverte de terre et de poussière, entourée de rochers et d'arrangements chaotiques de sacs de sable.

Des caisses de munitions et d'armes étaient visibles dans un petit bâtiment proche, et Bobrov s'empara d'un fusil d'assaut, d'un pistolet Sidekick et de quelques grenades. En tant que dernière réveillée, elle n'avait pas l'embarras du choix, mais le poids familier du fusil entre ses mains lui apportait un semblant de confort.

Au-delà de la base, les quatre murs de la pièce présentaient tous deux grandes portes à leurs angles. Il était évident que des ennemis en sortiraient… mais ils n'étaient que trois combattants avec des munitions et couvertures limitées. Leur situation n'était pas enviable.

« Ah, vous voilà enfin. »

La voix sonore qui l'avait réveillée retentit de nouveau, cette fois accompagnée d'un hologramme à l'autre bout de la pièce, montrant l'image teintée de rouge sang d'un Jiralhanae âgé. Son œil droit était d'un blanc laiteux, mais l'autre brillait d'un éclat malveillant visible même sur l'hologramme, et son sourire dévoilait ses dents acérées. Une barbe grise couvrait son menton, et son front portait un symbole tribal.

« Je suis Escharum, chef de guerre des Parias. Bienvenue dans ma Tour du jugement. »

« Il a pas une gueule de porte-bonheur, » commenta Singh en crachant au sol, ajustant sa prise sur son fusil de combat pour cacher ses tremblements de peur.

« Entre ces murs de fer, vous passerez les épreuves d'Atriox, et chacun connaîtra la voie des Parias, notre histoire vivante, notre ancienne servitude sous l'Alliance. Chacun connaîtra l'existence d'un morceau de chair. »

Sans attendre, le Spartan Hedge entra en action en faisant signe à Doc de l'aider dans la fortification de leur position, en déplaçant des sacs de sable et en rassemblant rapidement toutes les maigres ressources à leur disposition. Leurs défenses seraient maigres, mais c'était tout ce qui leur était alloué dans cette situation.

« Cette épreuve est celle du Roi de la colline. Un camp possède l'avantage du territoire, et doit le défendre contre quarante frères parias qui devront les en déposséder. Survivez, et vous serez récompensés. Vous avez perdu suffisamment de temps dans vos propres jeux de guerre. Jouez aux nôtres, maintenant. »

Les gratifiant d'un dernier sourire narquois, Escharum croisa les bras et l'hologramme disparut.

Le Spartan Hedge fit signe à Bobrov et aux autres de le rejoindre. « Pas de retraite, pas de reddition et pas de quartiers. Ce sont les règles de leur jeu, et c'est notre job de leur rappeler qu'ils doivent les suivre eux aussi. »

« Nous quatre contre quarante parias, » interrompit Singh en exagérant le décompte sur ses doigts. « C'est dix contre un, mec. »

Bobrov invoqua les souvenirs de ses cours de manœuvre militaire pendant ses classes. Le stratège militaire antique Sun Tzu avait dit « Ne manque pas de laisser une issue à une armée encerclée. » Un ennemi battant en retraite perdait la force de se défendre, mais un ennemi forcé de tenir une position sans issues ferait usage de toutes ses forces pour se battre jusqu'à la mort.

Escharum soit ignorait cette règle, soit plus probablement le chef de guerre des Parias la connaissait très bien et s'attendait à ce que ses captifs la respectent.

« Voyons les choses en face, » déclara Bobrov. « Il est clair qu'aucun d'entre nous ne survivra. Alors, faites vos prières et soyez prêts à mourir violemment, parce que si vous hésitez et que vous ne faites pas compter chaque tir, c'est comme si vous étiez dans leur camp. »

Doc triturait ses gantelets médicaux, ses mandibules serrées, et il soupira. « Je m'assurerai que vous aurez des munitions et prendrai les armes des ennemis morts quand nos réserves seront épuisées. Je ne souffrirai pas le déshonneur de laisser mes alliés périr pour ma vanité. »

Bobrov était très curieuse de connaître son histoire. Elle comprenait les implications de ses déclarations. Même face à une menace aussi pressante, le bon docteur se tiendrait à son idéal : Primum non nocere.

De son expérience, les Sangheilis tenaient les prouesses martiales en haute estime et leur honneur était une question de vie ou de mort. C'est un fait que des décennies de combats contre eux lui avaient appris. Ces dernières années, elle avait pu confirmer cette notion durant des entraînements avec les soldats des Lames de Sanghelios. Peut-être que Doc faisait partie de leur cohorte à bord de l'UNSC Infinity ? Bobrov prit une inspiration anxieuse.

L’Infinity.

Ce nom l'emplit d'une nostalgie amère.

Le vaisseau lui manquait.

Pendant la guerre contre les Covenants, la vie à bord des vaisseaux de l'UNSC était difficile : leur organisation purement utilitaire rappelait leur fonction de tombeaux de métal géants transportant les soldats d'une bataille à l'autre, si tant est qu'ils réussissent à l'atteindre. Mais le doux vrombissement des réacteurs de l'Infinity, la beauté du parc de son atrium éclairé à travers le dôme d'observation par des nébuleuses durant sa nuit artificielle, et la compétition de chili où le lieutenant Gomez et elle étaient parvenus à la quatrième place…

C'était la première fois qu'elle considérait un vaisseau comme un foyer.

Elle se rappela leur premier atterrissage forcé dans Requiem. Les Covenants qu'ils y avaient affrontés s'étaient jetés sur leurs lignes de défense sans espoir de pouvoir la surmonter, animés seulement par le zèle de ceux qui pensaient que tel était précisément leur devoir envers leur dieu vivant. Durant cette bataille, elle était la pilote d'un Mammoth M510, une machine de guerre sur six roues déployées contre un réseau de canons à particules qui transportait le capitaine de vaisseau Laksy, alors capitaine de frégate, et le Major lui-même vers le puits de gravité qui bloquait le vaisseau au sol.

Ces souvenirs semblaient comme appartenir à une autre vie… et le destin de ces deux héros restait inconnu. Aux dernières nouvelles, le capitaine Lasky n'avait pas contacté le Mortal Reverie et le Major avait disparu dès l'embuscade contre l'Infinity.

Tout ce qu'elle pouvait faire, et savait faire, était de continuer le combat. Les espoirs d'une ère de paix après la chute de l'Alliance Covenante s'étaient évaporés, entre les vestiges des Covenants, les groupes rebelles, les anciens robots forerunners, les intelligences artificielles renégates et maintenant les Parias… Les règles du Roi de la colline résumaient bien leur situation générale alors qu'ils tentaient tous de prendre le contrôle de l'arme la plus destructrice de la galaxie. Et tout ça pour quoi ?

« Hé, le moche, » appela dans le vide le caporal Singh pour s'adresser à Escharum. « C'est quoi notre récompense si on gagne ? »

Escharum n'apparut pas, mais sa voix résonna entre les murs du Temple du jugement, parlant d'un ton comme s'il leur confiait un secret. « La même qu'Atriox reçut pour avoir survécu à tous ses frères pendant tant de batailles. »

« C'est-à-dire ? »

« Voir une nouvelle aube se lever au-dessus du Temple du jugement. Vous serez nourri et hydraté, et demain… une nouvelle bataille. »

« Enfoiré. »

« Courage, humain. À chaque instant sur le champ de bataille, vous connaîtrez Atriox. Vous connaîtrez les Parias. Vous connaîtrez comment les Jiralhanaes s'immolent. »

Alors que les derniers mots du chef de guerre résonnaient, les portes de la salle s'ouvrirent.

Bobrov se raidit, s'attendant à voir une nuée d'ennemis les prendre d'assaut. Mais personne n'en sortit.

Jusqu'à ce qu'ils les entendent.

Comme si une antique machine revenait à la vie, ils entendirent le son sourd, rythmique et affolant des pommeaux de douzaines de marteaux antigravité frappant le sol à l'unisson.

Ils commencèrent lentement, et Bobrov comptait les secondes entre les coups.

Un, deux, trois, quatre, bam !
Un, deux, trois, quatre, bam !

Le son emplit l'air autour d'eux, se répercutant dans la pièce comme l'eau de la marée montante.

Puissante. Inarrêtable.

Les quatre secondes se réduisirent bientôt à trois.

Un, deux, trois, bam !
Un, deux, trois, bam !

La tension pesait dans le ventre de Bobrov, les poils de sa nuque se hérissèrent et ses trois compagnons s'agitèrent, attendant l'inévitable.

Trois secondes devinrent deux.

Un, deux, bam !
Un, deux, bam !

L'ennemi serait bientôt sur eux.

Elle le savait.

Pourtant, à cet instant, la réalité lui apparaissait avec une sérénité cristalline, même si cette invocation était condamnée à dégénérer en une tempête barbare. En tant que Marine qui avait combattu contre l'Alliance Covenante et connu une courte trêve avant d'être de nouveau appelée sur le front, cette sensation était comme le retour d'un vieil ami.

Son choix était simple. Ses priorités étaient claires.

S'adapter. Survivre. Et…

Elle relâcha le souffle qu'elle retenait, regarda son escouade et vit sur leurs visages le reflet de sa propre expression de détermination résignée.

…advienne que pourra.

Le rythme continuait d'accélérer, le son des marteaux se faisait plus proche, plus bruyant, approchant son acmé.

Une seconde.

Une. Dernière. Respiration.

Le bruit de la charge commença. Des rugissements sanguinaires. Le son cinglant des premiers tirs alors que Bobrov et son équipe engageaient leurs cibles.

La voix d'Escharum résonna par-dessus le tumulte.

« Battez-vous de toutes vos forces. Et mourez dignement. »


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