Sommeil cryogénique
Le sommeil cryogénique (cryo sleep[1] ou cryo-sleep[2] en anglais), aussi appelé stase cryogénique,[3] cryostase[4][Note 1] (cryostasis)[3][4] ou hypersommeil,[5] est une exploitation de la technologie de conservation cryogénique (ou « cryonie ») utilisée par l'UNSC durant les voyages en sous-espace. Toute personne plongée en sommeil est considérée comme « hors du temps ».
Applications[modifier]
Voyage[modifier]
Les voyages en sous-espace, bien que raccourcissant la durée d'un voyage interstellaire dans l'espace normal, n'a pas les mêmes conséquences sur le corps humain qu'un voyage classique. En effet, si le temps s'est écoulé plus vite dans l'espace normal à l'arrivée du vaisseau, le temps effectif subit par le corps est celui d'un voyage de durée normale, soit quelques semaines à plusieurs mois. Afin de réduire drastiquement les effets du temps sur le métabolisme des passagers lors de ces voyages, la technologie du sommeil cryogénique s'est instaurée sur les bâtiments de l'UNSC. Chaque vaisseau, même les petites navettes diplomatiques comme le Han,[1] est donc équipé d'une ou plusieurs salles dédiées au sommeil cryogénique, contenant des tubes cryogéniques et l'équipement de combat de base (armes et armures) pour se rendre au combat au plus vite en cas de besoin. Près de la salle de cryogénie se trouve une salle de douche, lorsque les passagers ont le temps d'en prendre une.
Théoriquement, un sujet plongé depuis des centaines d'années en stase ininterrompue n'aura subi aucun dommage, bien que cela n'ait jamais été mis en pratique et ne relève que des conjectures du personnel scientifique de l'UNSC.[6]
Le temps passé en sommeil cryogénique affecte donc l'âge biologique des soldats, dont le vieillissement est ralenti lors des voyages. Ce temps peut être très long : Avery Johnson estima qu'en 2524, après 26 ans de service, il avait passé autant de temps éveillé qu'en sommeil cryogénique.[2]
Survie[modifier]
Le sommeil cryogénique est parfois utilisé comme moyen de maintenir en vie une personne lourdement blessée jusqu'à ce que le matériel nécessaire à sa guérison soit disponible. Linda-058, frappée par trois tirs de plasma,[7] et Ram Chalva, torturé par Gek 'Lhar, furent sauvés par ce moyen.[8]
Entraînement[modifier]
Les cadets formés dans des académies militaires comme celle de Corbulo subissent des tests visant à les habituer à la cryostase, et entrent dans une très courte période de cryogénie avant chaque exercice militaire. Des effets secondaires semblables à une allergie à la cytopréthaline peuvent survenir lors des premiers sommeils avant de disparaître complètement.[9]
Autres factions[modifier]
Les Covenants et les Forerunners n'ont pas besoin d'utiliser une telle technologie, puisque leur maîtrise du voyage supraluminique leur permet de parcourir de très longues distances instantanément. Cependant, les Cryptums ainsi que les capsules de sous-espace forerunners peuvent être comparés à des chambres cryogéniques.
Tubes cryogéniques[modifier]
Fonction[modifier]
Chaque vaisseau capable d'effectuer un voyage transluminique est équipé d'une salle dotée de tubes cryogéniques (cryogenic tubes).[1][Note 5] Ces appareils en forme de cylindres creux sont équipés de machines contrôlées par l'IA du navire permettant de projeter un froid cryogénique dans l'espace fermé du tube. Ce froid permet de conserver le corps humain pendant un très long laps de temps, tout en réduisant à un taux proche de l'élimination les besoins en air, en nourriture et en chaleur. En cryogénie, le taux de dégénération des cellules est ralenti à un taux infinitésimal.
Aucun dommage corporel n'est occasionné lors d'une stase grâce à la cytopréthaline : pas d'atrophie des muscles, pas de perte de mémoire, de capacité ou de réflexes. Pour le sujet, le temps en passé en cryostase est négligeable.[6]
Modèles[modifier]
Le modèle le plus utilisé en 2552 est le MK-VIII CSC (Cryogenic Suspension Chamber), produit par Jakubaitis Standard Systems.[10] Mesurant 2,3 x 1,6 x 3,4 m,[16][Note 6] il remplace l'ancien modèle MK-VII, connu pour provoquer des démangeaisons et une sécheresse de la peau le jour suivant la sortie de cryogénisation, voire plus longtemps. Ce phénomène fut surnommé cryodémangeaison (cryo-itch).[6] Chaque tube est équipé d'un panneau de contrôle individuel, ainsi que d'une verrière permettant de contrôler l'état du passager depuis l'extérieur. De plus, les tubes sont équipées d'un système d'évacuation leur permettant d'être séparées de leur support en cas d'urgence, pour être récupérées plus tard. Ce système a été utilisé pour le tube de Linda-058 à bord de l'UNSC Pillar of Autumn durant les événements de l'Installation 04, qui fut par la suite recouvrer dans l'espace par John-117 à bord d'un Longsword, plusieurs jours après son évacuation.[15] Cela suppose que chaque tube est doté d'une batterie ou d'un générateur personnel lui permettant de fonctionner en l'absence de l'énergie du vaisseau. À cause du froid généré, les parois intérieures du tube ont tendance à se couvrir d'une fine couche de givre sans effet nocif.
Fonctionnement[modifier]
Avant la cryogénisation, l'individu reçoit une injection de cytopréthaline, une drogue qui prévient les dommages causés aux cellules membranaires par la formation de cristaux de glace. Une fois dans le tube, le processus d'endormissement dure en tout sept minutes. Dès l'entrée en cryogénie, le tube fait baisser la température du corps, tout en envoyant des signaux électriques dont la fréquence est égale au rythme cardiaque du sujet, inhibant ses battements de cœur. La température optimale est atteinte en trois minutes. Pendant les quatre premières minutes, un gaz anesthésique endort l'occupant, pendant qu'un autre gaz, transformé en gel nutritif lors de l'inhalation, se dépose sur les parois des bronches (voir paragraphes suivants). Le confort de l'utilisateur dans les tubes est assuré par un matelas gélatineux (répondant aux exigences de sécurité ci-dessous).[6] Dans l'après-guerre, il existe une autre méthode, probablement un protocole d'urgence, qui permet la mise en sommeil sans injection de cytopréthaline mais via l'envoi d'un gaz qui endort la personne en quelques minutes.[17]
Les cycles de sommeil et leur fréquence sont contrôlés par l'injection en intraveineuse de drogues (via un cathéter), ainsi que par un ajustement fin de la température de l'atmosphère gelée à l'intérieur du tube en fonction de l'activité cérébrale. Un cathéter est attaché au bras à cet effet.[2] L'activité du cerveau étant réduite à zéro, il est théoriquement impossible de rêver durant le sommeil cryogénique. Pourtant, certains soldats ont dit avoir rêvé durant leurs phases de sommeil. Il est possible que ces rêves soient intervenus lors du réveil, durant la reprise d'activité du cerveau.[Note 7] Un type de sommeil particulier, le repos anabolique, permet de laisser le sujet en sommeil paradoxal afin qu'il rêve quelques fois au cours de son sommeil.[2]
Le réveil, également appelé « dégel », dure approximativement 15 minutes. Le sujet est réchauffé et un courant électrique stimule son cœur pour le faire redémarrer. En phase terminale, la luminosité du tube va croissante pour réhabituer les yeux du dormeur à la lumière. La porte du tube s'ouvre automatiquement lors de la fin de cette phase. Le sujet doit ensuite inspirer profondément, puis tousser pour évacuer le gel de ses bronches, avant de le ravaler pour bénéficier des protéines qu'il contient.[6]
Effets secondaires[modifier]
Outre le ralentissement du vieillissement, qui fait que l'âge biologique des voyageurs ne correspond plus à leur âge total, une affectation due au sommeil cryogénique sont les « brûlures glacées » (freezer burns en VO)[14] : les drogues utilisées pour induire le sommeil, piégées dans les tissus musculaires et articulaires, rendent leur utilisation, au moins intensive, douloureuse, comme une sensation de nombreuses aiguilles.[18] Les anciennes blessures graves sont également susceptibles d'être douloureuses lors du réveil.[11]
À la sortie du sommeil cryogénique, les dormeurs sont considérés en cryofog (« cryodésorientés ») : concentration et coordination réduites, peau sèche et un certain manque de tenue due à l'accumulation des odeurs corporelles et à la pousse continue des poils, nécessitant une toilette complète.[19]
Dans de rares cas, la cytopréthaline peut provoquer des réactions allergiques plus ou moins violentes. Thomas Lasky est la seule personne connue à souffrir de cette allergie.[9]
Risques et précautions[modifier]
Ces tubes nécessitent des précautions d'emploi : aucun tissu ne doit être en contact avec la peau, car le froid extrême a tendance à le faire coller à la peau. Par exemple, si un bandage est en contact avec la peau durant la cryogénisation, il se forme une brûlure douloureuse et lente à cicatriser lors du réveil[14] (il semble que certaines drogues puissent annuler cet effet secondaire)[Source manquante]. Le fond du tube est tapissé d'un gel ne produisant pas ces effets.[11] Cela contraint les passagers en voyage supraluminique à être mis en cryostase complètement nus. Les soldats habitués à ces voyages prennent peu à peu l'habitude de la nudité lors de leur sortie de la cryostase.[6]
Pour préserver certaines parties fragiles du corps lors de très longs voyages, comme les conduits respiratoires, un gel spécial nutritif, appelé surfactant pulmonaire est vaporisé dans le tube. Il se dépose sur le long de la paroi des bronches lors de l'inhalation (pendant les 4 premières minutes de la cryogénisation) et les protège d'éventuels dégâts dus au froid pendant la phase de sommeil. Lors du réveil, le gel doit être expulsé des bronches en toussant, opération désagréable, et ingurgité malgré son goût acide pour pallier aux carences en nutriments accumulées lors du sommeil.[6][1] Dans des conditions d'entraînement, le surfactant est directement régurgité.[9]
La cryogénie est contre-indiquée chez les personnes bradycardiaques.[20] En cas de problème lors du réveil, un protocole d'urgence a été mis en place (voir ci-dessous).
Procédures[modifier]
Mise en sommeil[modifier]
Tout le personnel n'étant pas affecté au fonctionnement du vaisseau (comme les soldats, ou les éventuels passagers non combattants) doit être placé en sommeil si le voyage dure plus de 120 heures. Dans le cas où les réserves d'énergie et de rationnement atteignent un stade critique, l'intégralité de l'équipage, exception faite du personnel de contrôle ou de réparation doit être placé en sommeil.[6] Durant les périodes de sommeil de très longue durée, un membre de l'équipe d'ingénierie doit être régulièrement réveillé pour opérer un diagnostic des systèmes du vaisseau, et si besoin une maintenance.[21]
Réveil[modifier]
Le réveil peut être lancé individuellement ou pour l'ensemble des dormeurs, et ne peut être prononcé que par un officier assigné à la surveillance des chambres, ou tout autre officier supérieur. Dans le cas où aucun officier n'est présent pour ordonner la sortie de stase, c'est l'IA du vaisseau qui en obtient le droit. Les procédures indiquent que tout individu sortant de stase doit se tenir droit, désobstruer ses bronches, avaler le surfactant bronchial, puis regarder à gauche et à droite pour vérifier que ses camarades font de même, afin de pouvoir intervenir en cas de problème.[6]
Réveil d'urgence[modifier]
Le réveil d'urgence est une mesure très dangereuse qui ne peut être prononcée que par le capitaine du vaisseau, car le taux de mortalité de ces réveils est haut (un tiers dans le cas de l'UNSC Clearidas[22]). Des bobines de chauffage couplées à l'injection de divers stimulants (notamment l'adrénaline) permettent un réveil en moins de 5 minutes. Néanmoins, le réveil rend les sujets moins efficaces pour plusieurs heures, et certains peuvent être totalement désorientés.[6]
Protocole d'urgence[modifier]
Si un sujet ne sort pas normalement de son sommeil, un kit médical d'urgence est placé au bout de chaque file de tubes cryogéniques. Il contient un défibrillateur et un masque respiratoire, et chaque membre de l'UNSC est entraîné à l'utiliser. Si cette première intervention ne fonctionne pas, le sujet doit être replacé dans son tube, et un cycle de sommeil d'urgence doit être lancé depuis le panneau de contrôle du tube.[6]
Lorsqu'un sujet présente un comportement très agité, comme lorsque Avery Johnson revécut ses pires opérations, et se réveille avant l'instant prévu, l'incident est noté, l'aiguille intraveineuse et le cathéter retirés et le tube ouvert en urgence.[2]
Particularités des Spartans-II[modifier]
Les super-soldats issus du projet SPARTAN-II sont spécialement entraînés et augmentés pour subir moins d'effets secondaires que les humains normaux en cas de réveil d'urgence.[6] Ils peuvent également entrer en sommeil sans apport externe de cytopréthaline[23] et sont souvent placés en sommeil en armure Mjolnir complète sans présenter de brûlures.
On peut supposer que ce cas s'applique également aux soldats des autres projets SPARTAN ayant suivi.
Divers[modifier]
- À plusieurs reprises, des personnes sont entrées en cryostase habillées, par souci de pudeur de la part des développeurs : le professeur Anders dans la cinématique de fin de Halo Wars, le docteur Halsey dans l'épisode de Halo Legends Le paquet et le personnel de l'UNSC Spirit of Fire dans la cinématique d'introduction de Halo Wars 2. Tout au long de la série Halo 4 : Forward Unto Dawn, les cadets de Corbulo entrent dans une cryostase d'entraînement en portant des combinaisons.
- Les tubes cryogéniques possèdent plusieurs surnoms donnés par le personnel de l'UNSC : Frigo (freezer)[24], Boîte à glaçons (Icebox), Réfrigérateur (Fridge)[6], ou encore Un rendez-vous avec la femme de l'amiral (A Date with the Admiral’s Wife).[11]
- Lorsque Avery Johnson fut convoqué par les amiraux Preston Cole et Michael Stanforth sur l'UNSC Everest sans le laisser se rendre présentable après être sorti de sommeil cryogénique, A. Tischler lui donna une bouteille de Rejuverol qu'il pourrait boire pendant sa rencontre avec les amiraux à la place d'un déodorant. Il n'est pas précisé en quoi consiste cette boisson.[19]
Galerie[modifier]
Early concept de la baie cryogénique du Spirit of Fire à la fin de Halo Wars.
Vue intérieure au début de Halo : Combat Evolved.
Dans la cinématique finale du niveau Le colis dans Halo : Reach.
Dans Halo 3.
Dans Halo 4.
Chambre cryogénique du Han dans la série animée Halo : The Fall of Reach.
Illustrations pour le menu de la Master Chief Collection.
Notes[modifier]
- ↑ Halo 4 (niveau Dawn et Livret de l'Infinity) emploie également cette traduction mais pour le terme « cryosleep ».
- ↑ Également traduit par « tubes cryogéniques » dans les chapitres 1 et 37 Halo : Le Protocole Cole.
- ↑ Le terme est systématiquement traduit par « tubes cryogéniques » dans Halo : La Chute de Reach, Halo : Parasite, Halo : Opération First Strike et Halo : Contact Harvest.
- ↑ Traduit par « tubes cryogéniques » dans Halo : Opération First Strike et Halo : Contact Harvest.
- ↑ Les autres appellations incluent :
- ↑ La Bibliothèque de Halo Anniversary) indique 4,7 x 1,5 m.
- ↑ Le chapitre 4 de Halo : Contact Harvest indique qu'il est volontairement laissé aux sujets la possibilité de rêver pendant la phase de dégel.
Sources[modifier]
- ↑ 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Halo : La Chute de Reach, ch. 1
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Halo : Contact Harvest, ch. 4
- ↑ 3,0 et 3,1 Halo : Opération First Strike, ch. 16
- ↑ 4,0 et 4,1 Halo : Nightfall, Second Stories/ONI : unité 54
- ↑ Halo Wars 2, description de la cinématique Réveil en mode Théâtre
- ↑ 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 6,10 6,11 et 6,12 Halo Encyclopedia, p. 216-217 (2009)
- ↑ Halo : La Chute de Reach, ch. 37
- ↑ Halo : Smoke and Shadow, ch. 13
- ↑ 9,0 9,1 9,2 et 9,3 Halo 4 : Forward Unto Dawn
- ↑ 10,0 10,1 10,2 10,3 10,4 et 10,5 Bibliothèque (Halo Anniversary)
- ↑ 11,0 11,1 11,2 et 11,3 Halo : Le Protocole Cole, ch. 1
- ↑ Spartan Ops, S1E7 : Invasion
- ↑ Halo : La Chute de Reach, ch. 32
- ↑ 14,0 14,1 et 14,2 Halo : Parasite, ch. 1
- ↑ 15,0 et 15,1 Halo : Opération First Strike, ch. 5
- ↑ Halo 4 : The Essential Visual Guide, p. 126
- ↑ Halo : Opération First Strike, Tug O' War
- ↑ Halo : Contact Harvest, ch. 5
- ↑ 19,0 et 19,1 Halo : Silent Storm, ch. 4
- ↑ Halo : Last Light, ch. 27
- ↑ Halo : Tales from Slipspace, Something Has Happened
- ↑ Halo : Evolutions, Dirt
- ↑ Halo 3, Cinématique finale
- ↑ Halo : Parasite, Prologue