Hunt the Truth/09 VF

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Anthony Petrosky : Test, test. Un, deux, trois. Vous m'entendez bien ?

Benjamin Giraud : Oui, essayez juste de ne pas bouger pour garder un bon son.

Petrosky : D'accord, bien reçu.

<<< L'échéance approchait. Dans quelques heures, FERO allait s'infiltrer dans la réunion entre l'UEG et l'ONI et j'allais exposer tous leurs secrets aux meneurs du sénat. Faire enregistrer son témoignage à Petrosky en avance me donnerait une variable instable de moins à gérer une fois sur place. Mais j'attendais encore la partie de Mshak. Je n'avais pas entendu FERO de toute la journée et j'essayais de tout mettre en place rapidement. J'étais épuisé. >>>

Benjamin : Allez, allez…

<<< Étant donné qu'il était sur le point d'accuser l'ONI d'atroces violations des droits de l'homme, Petrosky semblait particulièrement calme. Il voulait qu'on discute du Major. >>>

Petrosky : Trahison, hein. Vous pensez que c'est vrai ?

Benjamin : J'imagine. Les gens le pense. Vous pouvez rester assis comme ça ?

Petrosky : Le Major. Ça va foutre un sacré bordel aux RP de l'ONI. Vous savez, les militaires caquettent comme des gamins à une soirée pyjama.

<<< Il y a trois jours, FERO avait fait fuiter un rapport d'incident supprimé à propos d'une ambassade dans les colonies extérieures qui avait plongé la population dans l'incrédulité ou le désarroi. Moins de quarante-huit heures plus tard, FERO largua la véritable bombe : une vidéo de sécurité de l'ambassade, prouvant les informations du rapport. Le Major avait transformé les pourparlers en stand de tir et tué dix-neuf personnes. Le choc de cette seconde fuite avait provoqué une scandale et polarisé la population selon leur origine géographique : les patriotes de la Terre contre les survivalistes des colonies extérieures. Le même régionalisme caustique qui avait malheureusement défini le contexte politique actuel. Et ces idéologies revenaient à la charge, déguisées en opinions, rouvrant de vieilles blessures. Pendant ce temps, le Major, le sujet de toute mon enquête, était la personne la plus recherchée dans la galaxie. Et je n'avais pas encore eu le temps de creuser dans cette direction. >>>

Petrosky : Vous pensez qu'il la fait, alors ?

Benjamin : De quoi ?

Petrosky : Vous pensez que le Major a provoqué une fusillade dans l'ambassa de Biko ?

Benjamin : Euh…

Petrosky : Peut-être qu'il a perdu la tête, au fina. Qu'il pense qu'on est toujours en guerrilla contre les insurrectionnistes. Je sais pas. Mais la vache, qu'il bosse pour les Covenants ? Sacré retournement de situation.

Benjamin : Vraiment, je ne sais pas. Désolé. Il faut qu'on fasse vite.

Petrosky : OK, bien reçu.

<<< Le temps filait et je devais tenir Petrosky concentré. Il commença sa déclaration ? Je lui demandait de se présenter et de tout dire sur le programme SPARTAN. Il était alors complètement concentré. >>>

Benjamin : Donc… Dites qui vous êtes et lancez-vous.

Petrosky : Oh. Hum. Je suis le caporal-chef Anthony Petrosky, retraité de la 105e division ODST. Je témoigne ici de mon plein gré sans pression d'aucun parti et souhaite faire la déclaration suivante. En avril de 2525, en servant dans un détachement sur l'UNSC Atlas, j'ai été témoin direct d'un incident impliquant un homme de douze à treize ans s'identifiant comme John-117. Il possédait de nombreuses cicatrices sur le torse, semblables à des cicatrices post-chirurgicales précédemment vues sur des Spartans. Sur ordre d'un premier maître de l'ONI, John tua deux ODST et blessa grièvement deux autres, une attaque excédant grandement les capacités naturelles d'un être humain.

<<< Il était absolument clair. Aucune hésitation ni bafouillement. Ses pensées étaient claires comme le cristal et énoncées comme si il avait attendu ce moment toute sa vie.. Après une carrière militaire rude qui avait pris son bras gauche, Anthony Petrosky aurait dû être récompensé par la dignité et l'opportunité. Pourtant, il était un des nombreux vétérans laissés sur le carreau par le gouvernement. C'était son instant et il n'avait jamais paru si vivant. Alors qu'il énonçait ce témoignage condamnant les augmentations biologiques de l'ONI sur des enfants, je savais que FERO avait raison. Les mots de Petrosky donneraient de l'humanité à l'histoire et persuaderaient les sénateurs les plus bornés. Petrosky me donnait exactement ce dont j'avais besoin. >>>

Petrosky : Je témoigne avec la certitude absolue que la vitesse, la puissance et la coordination de cette personne étaient catégoriquement impossibles à reproduire sans une batterie d'augmentations militaires. Plus tard, les Services de renseignement de la Navy, par le biais de nos supérieures directs, nous communiqua l'ordre de tenir cet incident sous silence. C'est par la coercition et la pression que nous fûmes tenus au silence, condamnés à ne jamais parler publiquement de ce fait sous peine d'être appelé devant la cour martiale… C'était comment. C'était bon ?

Benjamin : Oui ! C… C'était parfait. Je… Je ne peux pas vous remercier assez.

Petrosky : Ouais. Allez, faites-leur vivre l'enfer.

<<< Je n'avais plus qu'à attendre l'appel de Mshak. FERO serait capable de contourner les systèmes de sécurité les plus sophistiqués de l'histoire humaine, et je pourrais m'infiltrer dans une réunion entre les personnes les plus puissantes de notre époque. J'avais besoin d'un miracle et j'en avais besoin dans les 90 minutes à venir. Je suis Benjamin Giraud, et voici la traque de la Vérité. >>>

Benjamin : Mais à quoi je pensais, merde !

<<< J'essayais de contacter Mshak sans succès, tentant de ne pas penser à quoi ressemblerait mon plan sans lui. J'essayais de corroborer mes accusations contre l'ONI en confiant à Mshak Miradi la transformation de théories du complot en documents capables de convaincre un sénateur. Mais je n'avais pas le temps pour modifier le plan. J'avais besoin impérativement de ces documents. Mon appels échouaient toujours, il se passait quelque chose. Le réseau était en capilotade. Je n'avais pas le temps pour ça. Je commençais à paniquer quand un message des colonies extérieures arriva. >>>

Benjamin : Ces documents ont intérêt à avoir du sens, Mshak.

<<< Mais ce n'étaient pas des documents, ni Mshak. C'était un message de Katrina, l'amie de John que j'avais rencontré via Ellie Bloom, la femme qui m'avait parlé de la mort de John. Je ne lui avait pas parlé depuis des semaines. >>>

Katrina : Salut Ben. Je ne vois pas qui d'autre appeler, j'espérais que vous pourriez m'en dire plus sur ce qui se dit dans les colonies extérieures cette semaine ?

<<< Je n'avais aucune idée de ce que pensaient les auditeurs. Depuis que j'étais devenu incognito, je n'avais pas eu de réponse. Comme un idiot, je n'avais pas sécurisé ce canal et j'avais peur d'y retourner. L'ONI pourrait trouver ma planque. J'avais eu écho qu'après le dernier épisode, les révélations concernant l'enlèvement des enfants dans les colonies extérieures par l'ONI avaient provoqué une forte réaction là-bas. Mais la manière dont Katrina me demandait des nouvelles laissaient penser que la réaction était bien plus forte que tout ce que je pouvais imaginer. >>>

Katrina : Ah… Les gens deviennent fous. Ils n'utilisent plus que ChatterNet comme si ils étaient revenus 50 ans dans le passé. C'est la Nouvelle alliance coloniale. Ils sont partout, dont des démonstrations dans la rue. Des centaines de personnes se déconnectent et parlent de chacun pour soi, comme se préparer pour l'embargo à venir, des boycotts se mettent en place, les bureaux de l'UEG ferment… Je suis perdue. C'était paisible ici, et maintenant j'ai envie de quitter la planète, au cas où ça exploserait. Je suis déjà un peu effrayée. Je suis peut-être parano, mais j'ai l'impression que je suis une cible depuis que je vous ai aidé. Pareil pour Ellie. Tous ces contre-pouvoirs qui naissent et ces interruptions de service. La dernière fois que je vous ai parlé, tout mon système s'est rempli de fichiers corrompus et le voisinage entier a perdu le courant. Si quelqu'un essaie de vous trouver, j'ai peur de ce qui pourrait arriver si les choses deviennent chaotiques. Je ne me sens pas en sécurité, pour tout dire, donc si vous savez quelque chose ou avez une idée pour qu'on puisse se protéger, enfin, ils coupent déjà souvent le–

<<< Le message de Katrina était coupé. Je n'avais aucune idée de ce qui se passait. Je n'avais aucune idée de ce qu'allait faire le gouvernement central. Je ne savais pas comment aider cette femme ou Ellie ou leurs familles ou n'importe qui d'autre. Nous étions plongés dans le noir. Tout ce que je pouvais faire, c'était présenter la vérité entière aux sénateurs et espérer qu'ils seraient assez convaincus pour nous aider, et le temps pour réaliser cela manquait. Heureusement, Mshak émergea finalement de son souterrain. >>>

Mshak Miradi : C'est envoyé.

Benjamin : Ah, parfait ! Je l'ai, merci, merci. Je… J'espère que c'est convainquant.

Mshak : Tu as un schéma montrant que le schéma de répartition des morts infantiles par maladies autoimmunes n'est pas naturel au début du programme SPARTAN, particulièrement dans les colonies extérieures.

Benjamin : Ouais, je vois ça. C'est génial, c'est du solide.

Mshak : J'ai aussi chopé et clarifié les infos du scan des données de la police. C'est un des enfants enlevés par l'ONI retournant chez lui et rencontrant son clone.

Benjamin : Un des suicides ?

Mshak : Ouaip. Un officier était sur les lieux d'une violation de domicile. Un couple d'âge moyen avec leur enfant en chaise roulante. L'officier reste auprès des victimes, fait le point sur la situation, préviens ses potes. Pas de combat, aucun vol, les victimes ne savent même pas à quoi le coupable ressemble. Il est entré dans la maison, dans la chambre du gosse, qui hurle, le coupable fuit… Blablabla. Tout semble aller bien. Et pendant qu'il fait son rapport au central, l'officier entend du bruit, les rapports parlent d'un coup de feu proche. Des renforts arrivent, passent la zone au crible, et dix minutes plus tard le même officier rapporte la découverte d'un corps dans un champ proche. Un gamin, mort, suicide par arme à feu.

<<< Voici la scène où le rapport de l'officier au central tourne court. >>>

Central de New Houston : Sept-Charlie-Dix-Neuf, qu'est-ce qui se passe ?

7C19 : C'est le même gamin. Celui de la violation de domicile à Stanton. C'est… C'est, il… Ce 10-56*[Dans le Code 10 utilisé par certaines forces de police aux États-Unis, ce code correspond au suicide d'un piéton], on dirait son frère jumeau. Je ne sais pas ce qui se passe.

Central de New Houston : Sept-Charlie-Dix-Neuf, un légiste est en route.

<<< Les données médicales transmises par Mshak avec l'audio donnaient un accent encore plus dégoûtant à l'histoire. Le fils était en chaise roulante à cause des mois de procédures médicales qui lui avaient laissé des dommages nerveux permanents depuis l'âge de six ans, où il était traité pour désordres auto-immunes et cognitifs graves. Ces procédures qui l'avaient laissé paralysé étaient presque identiques à celles des rapports médicaux de John. Avant que les survivants n'aient été effacés des listes, ce garçon avait été un des points sur le graphique des clones présumés de Mshak. J'étais bouche bée. >>>

Mshak : Ouais, c'était moche. Que tu l'utilise ou pas, tu sais maintenant.

<<< Je n'avais pas le temps de bien saisir ce nouvel élément. Alors j'ai fait le choix difficile de ne pas l'utiliser. Mais entendre une autre histoire d'horreur de l'ONI me rendait encore plus déterminer à révéler la vérité. J'avais juste besoin que FERO se montre dans les prochaines minutes avec un moyen miraculeux de m'ouvrir les portes. >>>

Benjamin : Merci, Mshak. Alors tout va se jouer bientôt–

Mshak : Soit pas nerveux. Tu seras génial. Tous mes canaux sont ouverts et prêts. Quoi qu'il se passe, les murmures vont commencer. Et si les sénateurs jouent contre l'ONI, c'est le genre de chose dont on entends forcément parler. Te bile pas, on saura bientôt si ça a marché.

Benjamin : Merci. OK, je vais juste–

Mshak : Au fait, rapidement ! Je sais que t'es occupé avec ta croisade pour l'honneur mais dès que tu peux, faut que tu te mette au jus sur ce qui se passe dans les colonies extérieures ! Le dernier épisode a mis le feu au barbecue. Les lignes de failles sont aussi instables qu'une plaque tectonique japonaise. Faut que je te parle de–

FERO : Ben te rappellera.

<<< S'introduire et clouer le bec à Mshak, une autre arrivée en fanfare de FERO. Et celle-ci n'était pas trop tôt. >>>

Benjamin : FERO, qu'est-ce qui se passe ? Je suis prêt, vous aussi ?

FERO : Je suis déjà infiltrée et voilà comment ça se passera : tu devras avoir les fichier prêts pour l'envoi, je sécuriserais la connexion et te donnerais une ligne directe à la salle de réunion. Tu présentera le témoignage de Petrosky, téléversera les fichiers et fera ton spectacle. Mais vite, ils feront tout leur possible pour t'interrompre. Ils pourraient même remonter jusqu'à ta localisation. Si ils envoient trop d'interférences, je devrais passer sur un canal à un seul sens, donc nous n'aurons plus d'image, mais ils verront et entendrons tout ce que tu dis du moment que la connexion est ouverte. Prêt à plonger ?

<<< Je le devais. >>>

Benjamin : Oui.

FERO : Bien. Je te connecte. La gorge, Ben.

<<< Ça y est. Ce qui restait de mon intégrité journalistique allaient bientôt disparaître. J'avais une opinion biaisée et j'allais l'utiliser contre les plus grands politicien de notre gouvernement. Ce n'était pas seulement un exposé sur les méfaits de l'ONI, mais un appel aux armes. J'espérais seulement que les sénateurs écouteraient. Il n'y avait pas de son mais j'avais soudain une vue complète de la chambre du congrès accueillant la rencontre. J'avais du mal à croire ce qui se passait et mon regard balaya la salle. Les douze sénateurs représentant le comité des forces armées auprès du sénat étaient là et trois des six directeurs de l'ONI étaient alignés face à eux. Mon cœurs cognait contre mes côtes, puis j'aperçus quelqu'un d'autre. >>>

Benjamin : C'est Sully ?!

FERO : Ben, direct dans 3, 2, 1…

<<< Je vis mon visage apparaître sur l'écran principal de la salle. Les discussions s'arrêtèrent net et toutes les têtes se tournèrent pour me fixer. Je fus paralysé un instant, puis commençais. >>>

Benjamin : Éminents représentants du Gouvernement terrestre uni et du Service de renseignement de la Navy, je suis Benjamin Giraud, j'étais un journaliste recruté par le commandant Michael Sullivan pour réaliser d'un profil du major John-117 et mon contrat fut rompu après que j'ai exposé une vaste manipulation de l'ONI concernant ses véritables origines.

<<< Alors que je parlais, j'essayais de fixer la caméra et d'ignorer la vidéo. L'image de mon propre visage parlant dans une salle pleine de gens extrêmement puissants était particulièrement distrayant. Je pouvais voir du coin de l'œil que ça marchait. Ils écoutaient. Puis le signal vira au noir. >>>

FERO : Continue à parler, Ben. J'ai dû couper le signal retour mais tu es toujours en direct.

<<< J'essayais de me concentrer. >>>

Benjamin : L'ONI a tout mis en œuvre pour vous tenir, ainsi que le public, à l'écart d'informations critiques concernant le programme SPARTAN, leur manque de contrôle institutionnel sur le Major dans les colonies extérieures, et les modifications génétiques d'enfants enlevés voués à devenir des soldats comme le Major. Je vais diffuser le témoignage de l'ODST Anthony Petrisky concernant le programme SPARTAN.

<<< Alors que le témoignage de Petrosky était diffusé, je commençais à doute être en direct quand je reçus un message de Sully. Il disait : Tu es hors de contrôle, Ben. Dernière chance d'arrêter. Je répondais : Je ne peux plus soutenir les crimes que toi et l'ONI avez commis. Plus jamais. C'EST FINI. Un bref instant, puis il répondit : Tu es fini. Mes tripes se tassèrent, mais je devais tenir bon. >>>

FERO : Il faut que tu termines vite, Ben. Leur réponse est violente, je ne vais pas pouvoir maintenir le canal ouvert très longtemps.

<<< Alors que Petrosky finissait, je corrigeait en urgence ma conclusion pour retirer tout superflu. Il était temps de tirer ma dernière cartouche. >>>

Benjamin : Sénateurs, pour le programme SPARTAN, l'ONI a enlevé des enfants et illégalement conçu des clones imparfaits pour les remplacer. Ils ont fait d'enfants une propriété militaire en leur faisant subir d'horribles programmes d'entraînement durant leur croissance. Voilà l'origine des Spartans. La moitié de ces enfants n'ont pas survécu. Je vous envoie des fichiers corroborant ces informations sur ces graves violations des droits de l'homme. Je vous demande de les observer avec sérieux. L'ONI a fait tout son possible pour cacher cette histoire, notamment des faux témoignages élaborés.

FERO : C'est bon, Ben.

Benjamin : J'ai également fourni la preuve de ces faux témoignages–

FERO : Allez…

Benjamin : –et des preuves audio des menaces que j'ai reçu ces dernières semaines pour avoir enquêté dessus.–

FERO : On va perdre le signal !

Benjamin : –Je met en danger ma sécurité personnelle–

FERO : Allez, allez, allez !

Benjamin : –et j'espère que vous analyserez et les faits et amènerez les directeurs de l'ONI–

FERO : Encore un peu !

Benjamin : –et tous les autres responsables devant un tribunal. Merci de votre attention.

<<< Le signal fut coupé, au tout dernier instant. Je– J'étais sous le choc. J'essayais d'appréhender ce qui venait de se passer. >>>

FERO : Parfait. Maintenant, regardons le feu se propager. La révolution a commencé, Ben. Et tu étais l'étincelle. À partir de cet instant, tu es sous notre protection.

Benjamin : FERO ? [soupir]

<<< Elle était partie. Ma tête tournait. Je me sentais comme dans un rêve. Qu'avais-je fait ? Je regarderais encore le message de Sully, sa réponse à mon C'EST FINI, et j'eus la chair de poule. Tu es fini. C'était tout, et c'était tout ce qu'il avait besoin de dire. J'étais sur le point de m'évanouir. Je devais continuer, voir si cette mission kamikaze avait eu un effet. La première onde apparut presque immédiatement. Un message de ma banque. >>>

Liseuse : Nous sommes au regret de vous informer que votre compte chez Battered Trust a été désactivé. Si vous avez la moindre question, veuillez vous adresser à votre représentant.

<<< J'ai appelé immédiatement mon représentant. Elle me dit que je faisais l'objet d'une enquête pour possession illicite de données gouvernementales sensibles, les fichiers audio de mon article. J'étais sous le coup d'une amende astronomique pour les avoir conservés et toutes mes ressources m'avaient été coupées. Je n'y croyais pas. Je vérifiais tous mes comptes : tous bloqués ou vidés. Au final, retirer ce que je pouvais aurait dû être mon premier réflexe avant de m'en prendre à la plus puissante agence gouvernementale de l'histoire. C'était trop tard, l'ONI avait abattu son marteau et j'étais financièrement vaincu. Je contemplais cette réalisation quand deux autres messages arrivèrent. Le premier était court, et de Mshak. >>>

Mshak : Euh, Ben, les choses s'agitent ici, je ne sais pas si tu recevra ça mais avant qu'on soit coupé je voulais te dire– en fait il faut en parler en personne, c'est urgent, j'ai trouvé quelque chose mais faut pas en parler sur les comms, je viens te voir directement le jour d'après demain. Ne parle à personne, n'essaie pas de me contacter. Je serais bientôt là, on pourra s'asseoir et discuter de tout–

<<< Je ne pouvais pas attendre que Mshak vienne, alors contrairement à son ordre et à tout bon jugement, je tentais de le contacter. Mais quelque chose clochait. Comme tout le monde dans la région, mes appels vers les colonies extérieures échouaient souvent. Je regardais mon canal ChatterNet : il était plein de commentaires de gens paniquant comme moi parce qu'ils ne pouvaient plus contacter les colonies extérieures. Les rapports sur les problèmes du réseau eux-même ne passaient plus, c'était illogique. Le deuxième message finit de charger. C'était Katrina. >>>

Katrina : [en pleurs] Ben, c'est– Je ne peux pas… Je ne comprends pas, tout est parti, on est… Mes parents, Ellie, personne dans le système… ChatterNet et il y a plein… Pitié, si tu peux, si tu peux dire à quelqu'un ce qui se passe… Il nous faut de l'aide, de la nourriture–

<<< Puis le silence. C'était tout. Je ne pouvais plus rien faire. Personne dans les colonies intérieures non plus. Les colonies extérieures avaient été coupées du reste de l'espace contrôlé. Après des années d'atrocités commises en secret par l'ONI, perchés sur leur trône, c'était comme si des fantômes se mettaient à bouger, modifiant le terrain dans un but inconnu, dans le secret des ombres qu'ils avaient eux-même créées. Je réécoutais le message de Mshak. J'avais besoin de lui pour comprendre ce qui se passait, je ne pouvais pas rester assis ici à attendre, mort de peur. Je devais être patient. Je devais attendre quarante-huit heures. Mais il ne vint pas. Ce message est le dernier que je reçus de Mshak Miradi.

Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la traque de la Vérité. >>>