Différences entre les versions de « Hunt the Truth »

Le WikiHalo rappelle à ses contributeurs que toute information ajoutée doit être officielle et vérifiable. Les contributions sans sources et les théories sur Halo Infinite seront rejetées.

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Version du 1 mai 2015 à 02:53

Cette page contient des informations tirées de Halo 5 : Guardians susceptibles de spoiler.
Consultez-la en connaissance de cause.
Du contenu sur cette page a été traduit officieusement depuis l'anglais.

Hunt the Truth est une campagne de communication pour Halo 5 : Guardians débutée le 20 mars 2015, reposant sur des comptes Tumblr et Soundcloud.

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Historique

Compte à rebours et leaks

Un compte Tumblr, intitulé HUNT the TRUTH (http://huntthetruth.tumblr.com/), affichait l'image d'un projectile gravé du mot Traitor (Traître), et d'un compte à rebours se terminant le 23 mars à 2 heures. Deux boutons permettaient de partager le site sur Twitter, avec le message What seems like the end, is only the beginning. http://huntthetruth.tumblr.com/ #HUNTtheTRUTH #Halo5 et de noter la date de fin du compte à rebours sur les applications de calendriers Outlook, Google, Yahoo, Hotmail et iCal. L'authenticité du site fut attestée par deux tweets de Frank O'Connor [12] et Josh Holmes [13].

CIA391 de Halo Archive découvrit un morceau de carte spatiale[1] rapidement suivi d'un deuxième,[2] puis découvre les mots Gods et Demons sur la première image.[3] Les images auraient été obtenues par manipulation des url du site.[4] Le compte Twitter du site partage ensuite une vidéo de 15 secondes montrant la balle de sniper présente sur le site tirée dans le casque de John-117, le faisant exploser.[5] La vidéo révèle également que la balle possède deux inscriptions : Traitor et Hero.[6] Elle serait issue d'un leak du Tumblr.[7][4]

Suite à la création de sujets de discussions sur Halo Waypoint, plusieurs comptes furent bannis[8] et des messages censurés, confirmant le leak.[9] La vidéo leakée fut finalement mise en ligne officiellement sur YouTube.




Benjamin Giraud

Le compte à rebours achevé, le Tumblr devint le compte d'un journaliste et photographe de guerre, Benjamin Giraud, engagé dans le but d'établir un profil précis de John-117. Le journal est diffusé au rythme d'un épisode par semaine, à la fois sur le Tumblr et sur un compte soundclound dédié, sur 12 semaines menant finalement à l'E3 2015. Une version plus détaillée de la vidéo teaser, intitulé Bullet,[10] fut également diffusée, permettant de distinguer l'intégralité des mots inscrits sur la balle : Son, Abductee, Victim, Orphan, Recruit, Soldier, Warrior, Ally, Hero, Savior, Traitor (Fils, Kidnappé, Victime, Orphelin, Recrue, Soldat, Guerrier, Allié, Héros, Sauveur, Traître).


The Hunt Continues

Du 25 au 28 avril, 117 morceaux d'image[11] furent distribués dans le monde entier afin de reconstituer le box art final du jeu. Les images furent notamment diffusées via la newsletter Xbox, qui indiquait : The Hunt Continues. 25-28 April. Worldwide. Certaines parties de l'image centrale étaient animées sous forme d'étoiles scintillant, et étaient cliquables pour révéler les parties d'image. Pousser la luminosité révélait également le mesage Benjamin, Hunt the Truth. Certains sites furent également contactés pour diffuser en exclusivité des images, comme Halo.fr.

L'assemblage final fut suivi de la publication de la version animée et de nouveaux key arts.[12]


Épisodes

Protagonistes

00 : Primer

<toggledisplay showtext=[Anglais] hidetext=[Masquer]> What began as a high-profile hero story quickly turns into a full-blown investigation. Sources claim they know the “real Master Chief”: The boy, the soldier, the hero…the traitor? But who’s telling the truth?



When you're a war journalist, you see a lot of horrible stuff. All the stories I've done—I've seen the absolutely worst of humanity. But I've also got to seen the best. Six years ago, I saw him. The greatest, most mysterious hero of our time, up-close in action. I witnessed, first hand, what he did that day, and it changed everything for me. Anyone listening to this knows exactly who I'm talking about. The guy who saved us, saved Earth, saved mankind: Master Chief Petty Officer SPARTAN-117, whom we now know as simply "the Master Chief".

A few months ago I was hired to do an in-depth profile on the Chief—exclusive access, the whole thing—since then, I've gotten to talk with a lot of people who claim they know the real Master Chief; the boy, the soldier, the hero... the traitor? See, I've always known where the story was going before it started. I'd known exactly the story I wanted to tell for years, the story of all of us wanted to hear—glossy, inspiring, the blockbuster hero biography. That's all this was supposed to be. But the truth isn't always that clean.

When I pulled that first loose thread, something broke. Now everything is caving in and I find myself stuck with all these ugly questions, questions I never intended to ask. Fabricated histories? People who aren't who they say they are? Cover-ups of cover-ups? That steady drumbeat of theories that used to sound insane, now they don't seem so '"out there".

And these disturbing rumors, reports of anomalies. Something big is happening in deep space, and I can't even corroborate a single fact about one man's life. It's clear to me now. I can't fix the pretty story, but maybe I can break the ugly one.

For the first time in my career I can honestly say I don't know the shape of where is this is going. And in fact, the possibilities have me lying awake at night. But I believe we all deserve to know the real story. We need to know where this leads. I know I do.

So I find myself back at the beginning. Who is the Master Chief? Where does he come from? And he is keeping us safe?

Join me as I hunt the truth about the Master Chief. </toggledisplay>
<toggledisplay showtext=[Traduction] hidetext=[Masquer]> Quand vous êtes un journaliste de guerre, vous voyez des choses horribles. Dans toutes les affaires que j'ai traitées, j'ai vu le pire de l'Humanité mais aussi le meilleur. Il y a six ans, je l'ai vu... le plus grand et mystérieux héros de notre époque, en pleine action. J'étais aux première loges de ce qu'il a fait ce jour et cela a tout changé pour moi. Quiconque écoutant ceci sait parfaitement de qui je veux parler, le type qui nous a sauvés, sauvé la Terre, sauvé l'Humanité; le Major Spartan 117, que nous connaissons plus simplement sous le nom de Master Chief.

Il y a quelques mois, j'ai été engagé pour réaliser un profil complet du Major. Avec un accès exclusif, tout ça. J'ai eu l'occasion de parler à nombre de personnes qui clament connaître le véritable Master Chief, l'enfant, le soldat, le héros... le traître. J'ai toujours su où se terminaient les histoires avant de les commencer, j'ai toujours su exactement quelle histoire j'ai voulu raconter pendant des années... l'histoire que nous voulons tous entendre. Brillante, inspirante, la biographie d'un héros de blockbuster.

C'est tout ce que cela aurait dû être, mais la vérité n'est pas toujours aussi propre. Lorsque j'ai tiré le premier fil... quelque chose s'est brisé, maintenant tout est enfoui et je me retrouve avec ces horribles questions... ces questions que je n'ait jamais voulu poser. Des histoires inventées, des gens qui ne sont pas qui ils disent être, des dissimulations de dissimulations.

Toutes ces théories qui me semblaient si folles ne le sont peut être pas tellement au final. Et ces troublantes rumeurs selon lesquelles quelque chose d'énorme se passe au fin fond de la galaxie et je ne peux même pas confirmer un seul fait à propos d'un seul homme. Cela me parait très clair maintenant, je ne peux pas rétablir la belle histoire, mais je peux briser l'histoire déplaisante. Pour la première fois dans ma carrière, je peux dire qu'honnêtement je ne sais pas comment cela va se terminer. En fait, les possibilités m'empêchent de dormir la nuit, mais nous méritons tous la véritable histoire. Nous devons savoir où tout cela nous mène. Je sais que je le veux.

Alors je me retrouve à nouveau au début. Qui est le Major, d'où vient-il et nous protège-t-il ? Rejoignez moi dans ma traque de la vérité sur le Major. </toggledisplay>

01 : A Hairline Fracture

<toggledisplay showtext=[Anglais] hidetext=[Masquer]> Master Chief was born in the metropolis of Elysium City. Then known as John, he grew up like any kid in the Outer Colonies. Childhood playmates and school teachers share charming stories. But what happens when a single document throws everything into question?


Benjamin Giraud: There's a story you tell yourself when the world blows up in your face. There's no way you could have seen it coming. No one could have, so there was no way to stop it. This is what lets you sleep at night. But go back in your mind to before it all happened. Replay it in your head, except this time, maybe you'll see it: something small, out of place. Maybe it's just a single thread, but it's the truth. Nobody saw it coming when they arrived, an alien race known as the Covenant. Before 2552, there was no way anything like that could ever happen on Earth. On one of those distant planets in the Outer Colonies, maybe. But an attack on Earth? Couldn't happen - until it did. It's called glassing. Covenant warships rain plasma down on a planet until everything, and everyone, on the surface melts. Usually it's complete world destruction. Earth only got a taste. The prolonged orbital bombardment destroyed East Africa, killing millions before it ended. None of us were safe anymore. But something else happened that day, too. Or someone. You've heard the eyewitness accounts, every skeptic has seen the footage. I was there and yet, still to this day, it's unbelievable. A massive man in green armor appeared, seemingly out of nowhere in New Mombasa, performed superhuman feats to singlehandedly repel a global invasion, and then disappeared. This was the Master Chief. The unified government's military body, the UNSC, eventually released a statement: who he is, where he came from, and that he's continuing to keep us safe. And that was that. But, who is the Master Chief? Where did he come from? Is he continuing to keep us safe? I'm Benjamin Giraud, and this is Hunt the Truth.

For all us cosmopolitan Earth types who don't venture into the far reaches of space, there's a planet way out in the Outer Colonies called Eridanus II. If you're thinking of visiting, don't bother. It was catastrophically glassed in a Covenant attack in 2530. But 19 years before it got wiped out, our hero, Master Chief John-117, then known as John, was born in a metropolis called Elysium City. That's where I started.

Dion Govender: Do I remember him?! Oh, yeah! You don't forget a kid like that! (fades, continues)

Benjamin: That's Deon Govender. He chatted with me from his home in the Outer Colonies. Deon's retired now, but years ago he taught John at Elysium Primary Education Facility Number 119. Apparently, schools in the Outer Colonies don't have the catchiest names.

Deon: John was something else. He was sharp and quick. Always evaluating the situation. (BG: Mmhmm) The other kids just gravitated to him, you know?

Benjamin: Deon seemed most excited to talk about John's athletic ability. The kids used to play King of the Hill after school. Y'know, the game where you wrestle and push each other to try and be the last man standing.

Deon: I would...I would walk by sometimes, see 'em playing after school, and w-w-w-without fail, I swear, it was always John standing alone at the top of that hill. (laughs)

Benjamin: Right. Right. (chuckles)

Deon: Every single day. As a matter of fact, I think the other kids ended up fighting for who got to be king o' halfway up the hill. 'cause (Benjamin chuckles) nobody was messin' with John.

Ellie Bloom: I definitely remember John. You're going way back... (fades, continues)

Benjamin: That's Ellie Bloom, another lifelong resident of the Outer Colonies. When she was young, she and John lived on the same street, just a few houses down.

Ellie: Well, he was a little younger than me, but, let me tell you, that boy did not look like a kindergartener. He was a big kid. My friend Katrina and I used to meet him in this vacant lot in the neighborhood. The three of us would build these, these obstacle courses out of random junk and then race. Y'know, just kid stuff.

Benjamin: As Ellie talked about her early years in Elysium, it wasn't long before she was getting nostalgic.

Ellie: On warm nights, sometimes our parents would let us go out to the green space and lie in the grass. And we'd just lie there, stare up at the stars. It was a nice place to go out.

Benjamin (voiceover): Finding Ellie was a huge win for me. When a planet's been glassed, tracking down former residents can be damn near impossible. Any records kept locally - paper, hardened data storage, even human memories - after a full-scale glassing, they're just gone. Thankfully, though, the Office of Naval Intelligence, or ONI, had furnished me with a list of interviewees. That's how I'd gotten Deon. But I wanted to go the extra mile with this story, so I'd hit up some of my old connections in the Outer Colonies, looking for more sources. Ellie was my only hit so far.

Benjamin (in call): Did you keep in touch with John?

Ellie (in call): No. I wasn't allowed to use Waypoint much when I was little. But I did keep in touch with Katrina - we still talk, actually. You know, she probably remembers John. I'm gonna tell her I talked to you. Wait - ah, what was this for again? This a military thing?

Benjamin: Oh, haha, no. No, John, uh, John is, ah, the Master Chief.

Ellie: What? He's--

Benjamin: --Yeah, Jo- John became the Master Chief.

Ellie: Like, the Master Chief?

Benjamin: Yep.

Ellie: Oh my God, no na- way, are you serious?

Benjamin: I'm not kidding you, I'm te--

Ellie: Oh my God! That's crazy.

Benjamin (voiceover): Ellie lost her mind for a few minutes. I guess it's not every day you find out that your childhood playmate saved the galaxy.

Ellie (in call): Oh my God, now I'm definitely telling Katrina! I mean, she is gonna freak out.

Benjamin (voiceover): Alright, so maybe Ellie wasn't gonna be much help. I needed more of the 'young warrior' angle. Here's Deon again.

Deon (in call): Did I tell you the boxing story?

Benjamin: No, no no, what's that?

Deon: OK, OK, so--

Benjamin: Not yet.

Deon: I taught the primary kids, you know, right? But I also ran this-s-s, this boxing league at the high school--

Benjamin: Uh huh.

Deon: Now, second week, in second week, we're doing drills in the gym, John walks in.

Benjamin: Yah.

Deon: Now, mind you, John is in sixth grade at the time. I say, "Hey, John, what's up?" He says, "I wanna sign up for boxing."

Benjamin: [laughs]

Deon: And I say, "John--"

Benjamin: Mmhm.

Deon: "--you're twelve," you know, "what are you talking about?"

Benjamin (voiceover): But John was adamant.

Deon (in call): We- heheh, but I- I look at him, and he, he ain't leaving.

Benjamin (in call): Right.

Deon: So I said, OK, what the hell, figure, let it be a formative lesson for the kid. I don't know, but it's all-- I put him in the ring with one of the smaller guys. John pummeled this boy! Was over in about fifteen seconds, OK? So, I, well, alright, well, I put him in with this bruiser, now, a real good fighter.

Benjamin: Yeah?

Deon: OK? Good fighter. Two punches. John laid him out. Twelve years old!

Benjamin (voiceover): I liked talking to Deon. He was warm and funny in that grandfatherly, memory-lane kind of way. I realised I'd gotten lost in it all when the narrative took a dark turn.

Deon (in call): --But then, one week, John just ... didn't show up.

Benjamin (voiceover): It was 2524. John was 13. That's when the nightmare of the Insurrection that had been plaguing the Outer Colonies finally landed on John's community. Under pressure from UNSC troops, the rebels were on their last leg, desperately seizing territory in the region, and launching paranoid inquisitions to find spies. Civilian abductions and interrogations became commonplace.

Thomas Wu (in call): Uh, they would just - you know, um - question you. Just - these meaningless questions, for ... hours, and hours.

Benjamin (voiceover): Thomas Wu was living on a neighbouring colony when the rebels showed up and hit hard, sweeping up Thomas and thousands of others in raids. What followed was months of horribly overcrowded detainment, neglect, and often constant questioning.

Thomas: You know, "Did you know this guy? W-, w-, what are the encryption codes for this system, that system? You know, and you have no idea what they're even asking you."

Benjamin (voiceover): In the final couple months, Thomas says his captors started coming unhinged - and then toward the end, they just disappeared, leaving Thomas and hundreds of others locked up, starving. I don't want to play this part of the interview, but I'll tell you - it got bad. He talks about being packed in like sardines. Warm bodies, cold bodies, people dying in the dark - the smell. He doesn't know how long it lasted, maybe weeks - but Thomas, and many others, survived. They made it out.

Thomas: Well, you know, we, we, we helped each other, you know, we looked out for each other, you know, and I mean that's- that's- that was the only way. And we, and we made it through to the Liberation. And then we left. You know? We, we, we, we never looked back.

Benjamin (voiceover): When I asked him where the survivors relocated to, Thomas began to list off which cities were safe for refugees at the time. Decades later, he can still recite them all from memory. I asked about John's hometown.

Benjamin (in call): What about Elysium City?

Thomas (in call): No. Insurrectionist cesspool. Yeah, no, they got it bad there.

Benjamin (voiceover): Deon Govender confirms this.

Deon (in call): In Elysium City, people just disappeared back then. Just happened. Once Insurrectionists took over, whole neighbourhoods just got scooped up.

Benjamin (voiceover): This went on for months. He talks about watching his community get torn apart slowly, every day. I asked him about John.

Deon (in call): Yeah. Mmhm. Him and his parents. John missed the first practice, then-- the last one. Back then, seemed like everybody he-- [breaks off] I'm sorry. [clears throat]

Benjamin (in call): No, no no, it's fine, take your time.

Benjamin (voiceover): It was hard watching Deon break down like this. He just looked defeated. These kinds of interviews are brutal. I wanted to comfort him, but it just felt ... condescending. Like I have any idea what it was like for him. So we were quiet for a bit. Before we ended, though, he said this:

Deon (in call): I think that - if anything good can be said to have come for all of this, it's that ... everyone who went through it can know that their struggle wasn't for nothing. When you have a young man who can rise up from something like this and do what John has done, he honours all of us.

Benjamin (voiceover): Deon believed in John the way the rest of us believe in the Master Chief. He made it seem like this tragedy that shaped him was almost necessary. I certainly felt like I had the proper beginnings to a hero's origin story. The story made sense, it felt right. Sometimes, you have to go back, though - look again. Because maybe you'll see something, something small ... out of place. That single thread. Later that evening, after my interview with Deon, I was pretty drained, so I spent some time sifting through a bunch of file boxes. I'd paid this scavenger in the Outer Colonies to dig around and send over any Elysium City documents she could find. The only local government records left were hard copies, but I took them anyway. I was sorting through a messy box of local census registries, when I stumbled across John's name. One line of basic information, printed out in black and white. That's when I saw it. A single letter next to his name: D. I was staring at an official document that said quite plainly that in 2517, John died at six years old.

Please join me for the next episode of Hunt the Truth. </toggledisplay>
<toggledisplay showtext=[Traduction] hidetext=[Masquer]> <<< Benjamin Giraud : C’est ce que l’on se raconte quand le monde nous pète à la figure. Il était impossible de le voir venir. Personne n’aurait pu, il était donc impossible de faire quoi que ce soit. C’est ce qui nous permet de bien dormir la nuit. Mais essayez de vous souvenir de ce qui s’est passé auparavant. Rejouez la scène dans votre esprit, sauf que cette fois, vous le verrez peut-être : quelque chose de minuscule, qui n’a rien à faire là. Peut-être que ce n’est qu’un indice, mais c’est la vérité. Personne n’avait anticipé leur arrivée, une race extraterrestre se faisant appeler les Covenants. Avant 2552, il était inenvisageable que quelque chose comme ça se produise sur Terre. Sur une de ces planètes distantes dans les Colonies Extérieures pourquoi pas. Mais une attaque sur Terre ? Impossible, jusqu’à ce moment-là. On appelle ça la vitrification. Les vaisseaux de guerre Covenants font pleuvoir du plasma sur la planète jusqu’à ce que tout, et tout le monde, ait fondu. D’habitude la destruction se fait à l’échelle planétaire. La Terre n’en a eu qu’un avant-goût. Le bombardement orbital prolongé a détruit l’Est de l’Afrique, faisant des millions de victimes avant de cesser. Aucun de nous n’est en sécurité désormais. Mais il quelque chose d’autre est arrivé ce jour-là. Ou quelqu’un. Vous avez entendu les témoignages, même les plus sceptiques ont vu la vidéo. J’y étais, et même aujourd’hui, j’ai du mal à y croire. Un homme immense en armure verte fit son apparition, venu de quelque part dans la Nouvelle Mombasa, réalisant des prouesses surhumaines afin de repousser à lui seul une invasion planétaire avant de disparaître. C’était le Major. Le corps militaire du gouvernement unifié, l’UNSC, a finalement publié une déclaration : qui il est, d’où il vient, et qu’il continuerait à assurer notre sécurité. Et c’est tout. Mais qui est le Major ? D’où vient-il ? Continue-t-il à assurer notre sécurité ? Ici Benjamin Giraud, et voici la Chasse de la Vérité. Pour tous ceux d’entre nous riverains de la Terre qui nous sommes jamais aventuré dans l’espace, il existe une planète éloignée dans les Colonies Extérieures appelée Eridanus II. Si vous songez à aller la visiter, oubliez. Elle a malheureusement été vitrifiée en 2530 lors d’une attaque Covenante. Mais 19 ans avant d’être balayée, notre héros, naissait le major John-117, alors appelé John, dans une métropole appelée Elysium City. C’est là que tout a commencé.>>>

Deon Govender : Est-ce que je me souviens de lui ?! Bien sûr ! On n’oublie pas un gosse comme lui !

<<< C’est Deon Govender. Nous avons discuté ensemble alors qu’il se trouvait chez lui dans les Colonies Exterieures. Deon est à la retraite maintenant, mais il y a quelques année il était le professeur de John au complexe d'enseignement primaire n°119. Apparemment, les écoles dans les colonies extérieures n’ont pas les noms les plus accrocheurs.>>>

Deon : John était… différent. Il était futé et vif. Toujours en train d’évaluer une situation. Il était le centre de gravité des autres gosses, vous comprenez ?

<<< : Deon semblait particulièrement excité d’évoquer les capacités athlétiques de John. Les enfants jouaient au Roi de la colline après l’école. Vous savez, ce jeu où vous vous bagarrez et poussez les autres afin d’être le dernier à rester debout.>>>

Deon : Des… Des fois, je passais à côté d'eux quand ils jouaient après l'école, et-et-et-et à chaque fois, je vous jure, à chaque fois John se tenait en haut de la colline. (rires)

Benjamin : Oui, oui. (gloussement)

Deon : Tous les jours. D'ailleurs, Je crois que les autres enfants renonçaient à se battre arrivé à mi-chemin du haut de la colline, personne ne cherche des poux à John. (Benjamin glousse)

Ellie Bloom : Bien sûr que je me souviens de John. Ça remonte à loin… (fondu)

<<<C'est Ellie Bloom, une autre résidente de longue date des colonies extérieures. Dans sa jeunesse, elle et John vivaient dans la même rue à quelques maisons d'écart.>>>

Ellie : Il était plus jeune que moi, mais je vous assure que ce garçon n'avait rien à faire dans un jardin d'enfants. Il était gigantesque. Mon amie Katrina et moi le retrouvions dans un terrain vague des environs. Nous construisions un genre de course d'obstacles faits de bric et de broc. Des trucs de gosses, quoi.

<<< La nostalgie n'a pas tardé à rattraper Ellie alors qu'elle parlait de ses jeunes années sur Elysium.>>>

Ellie : Certaines nuits chaudes, nos parents nous laissaient sortir dans les champs et nous allonger dans l’herbe. Et… on restait allongés là. A regarder les étoiles. C’était un endroit sympa où grandir.

<<< Rencontrer Ellie fut une énorme victoire pour moi. Quand une planète a été vitrifiée, retrouver la piste d’anciens résidents approche l’impossible. Toutes les informations conservées localement : papier, données stockées en dur, même les souvenirs. Après une vitrification à grande échelle ? Il n’en reste rien. Heureusement, l’ONI m’avait fourni une liste de personnes à interroger. C’est comme ça que j’ai eu Deon. Mais je voulais faire plus avec cette histoire. Alors j’ai contacté mes anciennes relations dans les Colonies Extérieures afin de dénicher de nouvelles sources. Ellie fut le seul résultat.>>>

Benjamin : Etes-vous restée en contact avec John ?

Ellie : Non. Je n’avais pas tellement le droit d’utiliser Waypoint quand j’étais petite. Mais je suis restée en contact avec Katrina. On se parle encore aujourd’hui. Vous savez, elle se rappelle surement de John. Je vais lui dire que je vous ai parlé. Attendez, hmm c’était à quel sujet déjà ? Un truc pour l’armée ?

Benjamin : Oh (rires) Non, non. John hmm… John est… hmmm le Major.

Ellie : Quoi ? Il…

Benjamin : Ouais, ouais John est devenu le Major.

Ellie : Genre, LE Major ?

Benjamin : Ouaip.

Ellie : Oh mon Dieu ! Non… J’y crois pas. Vous êtes sérieux ?

Benjamin : Je ne me moque pas de vous.

Ellie : Oh mon Dieu. C’est fou !

<<< Ellie fut déconcertée pendant quelques minutes. Je suppose que ce n’est pas tous les jours que vous découvrez que votre ami d’enfance a sauvé la galaxie.>>>

Ellie : Oh mon Dieu, il faut vraiment que je raconte ça à Katrina ! Je veux dire, elle va devenir dingue !

<<<Bon, peut-être qu’Ellie n’a pas été d’une si grande aide finalement. Je devais creuser le côté de jeune guerrier. Voici de nouveau Deon.>>>

Deon : Vous ai-je raconté l’histoire du boxeur ?

Benjamin : Non, non, qu’est-ce que c’est ?

Deon : Ok, ok. Alors…

Benjamin : Pas encore.

Deon : J’ai enseigné à l’école primaire vous le savez pas vrai ? Mais j’étais aussi inscrit dans la ligue de boxe au lycée.

Benjamin : hmm.

Deon : Au bout de la deuxième semaine, nous faisions quelques exercices dans la salle de gym, John entre dans la pièce. John était au collège à ce moment-là. Je lui ai dit « hey John, quoi de neuf ? » Il me répondit, « Je veux m’inscrire au cours de boxe. » (Ben rit) Et je lui ai dit, « John, tu as douze ans ! » (rires) Vous voyez ! De quoi vous parlez ?

Benjamin : Mais John resta inflexible.

Deon : Mais je l’ai regardé et il ne bronchait pas.

Benjamin : Exactement.

Deon : Alors je lui ai dit ok, pourquoi pas. Je m’étais dit que ce serait une bonne leçon pour le gosse. Je ne savais pas… alors… je l’ai mis sur le ring avec le plus petit gars. John a plumé ce garçon ! (Ben rit) Ce fut terminé en moins de 15 secondes. Ok ? Du coup, je l’ai mis avec un vrai Malabar. Un vrai combattant cette fois.

Benjamin : Ouais.

Deon : Ok ? Bon combattant ! Deux coups ! John l’a étalé ! Douze ans ! Je n’avais jamais rien vu de tel.

<<< J’appréciais discuter avec Deon. Il était chaleureux et drôle comme le sont nos grands-parents. J’ai réalisé que je m’étais égaré dans tout ça quand l’histoire s’assombrit.>>>

Deon : Mais une semaine, John ne se pointa pas.

<<< C’était en 2524, John avait 13 ans. Pile au moment où ce cauchemar d’Insurrection qui se répandait dans les Colonies Extérieures arriva dans la communauté de John. Sous la pression des troupes de l’UNSC, les rebelles étaient au bout du rouleau, s’emparant désespérément des territoires dans la région et menant des interrogatoires sous le coup de la paranoïa afin de débusquer des espions. Ces derniers ainsi que l’enlèvement de civils devinrent monnaie courante.>>>

Thomas Woo : Ils ne faisaient que… vous savez… vous questionner. Seulement… des… questions insensées pendant des heures et des heures.

<<< Thomas Woo vivait dans une colonie voisine quand les rebelles se sont pointés et ont frappés, capturant Thomas et des centaines d’autres au cours de raids. Suivirent des mois de détention, entassés, négligés et sous interrogatoire constant.>>>

Thomas : Vous savez, « vous connaissez ce type ? Quels sont les codes de sécurité de ce système ? Ce système ? » Vous voyez. Et on ne comprenait pas… ce qu’ils nous demandaient.

<<<Durant les deux derniers mois, Thomas me raconta que ses geôliers devinrent agités. Et puis, vers la fin… ils disparurent. Laissant Thomas et des centaines d’autres enfermés, affamés. Je ne veux pas diffuser le reste de cet entretien, mais je vais vous le dire. Ça a mal tourné. Il me dit qu’ils ont été entassés comme des sardines. Des corps chauds. Des corps froids. Des gens mourant dans le noir. Il ne sait pas combien de temps cela a duré. Peut-être des semaines. Mais Thomas et quelques autres ont survécus. Ils sont parvenus à s’en sortir.>>>

Thomas : Bien vous savez, nous, nous… nous sommes entraidés. Vous savez, nous veillions les uns sur les autres. Vous savez, et je le pense, que, c’est le seul moyen. Nous… Nous avons survécu jusqu’à la libération. Et puis nous sommes partis ? Nous nous ne sommes jamais retournés.

<<< Lorsque je lui ai demandé où les survivants s’étaient réinstallés, Thomas commença à me lister toutes les villes où les réfugiés étaient en sécurité à l’époque. Des décennies plus tard il peut encore me les réciter de mémoire. Je lui ai posé des questions à propos de la ville natale de John.>>>

Benjamin : Et Elysium City ?

Thomas : Non. Pas de repaire d’Insurgé. Ouais, non. Ca se passait mal là bas.

<<<Deon Govender me le confirma.>>>

Deon : A Elysium City, les gens disparaissaient. Comme ça. Une fois que les Insurgés eurent pris le contrôle, des quartiers entiers furent raflés.

<<< : Cela a duré pendant des mois. Il me raconta avoir vu sa communauté se déchirer lentement. Chaque jour. Je le questionnai à propos de John.>>>

Deon : Ouais. Hmm. Lui et ses parents. John manqua le premier entraînement. Et le dernier. A cette époque c’était comme si tout le monde avait… (Deon renifla) Je suis désolé. (Deon s’éclaircit la voix)

Benjamin : Non non tout va bien. Prenez votre temps.

<<<Il était difficile de voir Deon craquer comme ça. Il paraissait abattu. Ce genre d’entretien est brutal. Je voulais le réconforter, mais j’avais l’impression d’être condescendant. Comme si j’avais une idée de ce qu’il avait traversé. Du coup je suis resté silencieux. Avant que nous en ayons terminé, il me dit cela.>>>

Deon : Je crois que s’il y a quelque chose de bon à tirer de tout ça, c’est que tous ceux qui ont traversé ça savent que leur lutte n’était pas vaine. Lorsqu’un jeune garçon parvient à s’élever à partir de ça… et accomplir ce que John a accompli, il nous honore tous.

<<< Deon croyait en John de la même manière que nous croyons au Major. Il avait l’air de dire que cette tragédie qui l’a façonné était presque nécessaire. Je sentais vraiment que je tenais le début de l’histoire d’un héros. L’histoire se tenait, ça semblait correct. Mais parfois on doit aller plus loin. Avec un œil nouveau, parce que peut-être que vous verrez quelque chose, quelque chose de minuscule. Qui n’a rien à faire là. Ce petit indice.>>>

<<<Tard ce soir-là, après mon entretien avec Deon, j’étais carrément épuisé. Alors j’ai passé quelques temps à classer des cartons de dossiers. J’ai payé ce pillard des Colonies Extérieures afin de me dénicher et de m’envoyer tous les documents qu’il pourrait trouver à Elysium City. Les seuls rapports que le gouvernement local avait laissés derrière lui n’étaient que des copies, mais je les ai pris quand même. J’étais en train de trier une boite contenant des enregistrements de recensement local quand je suis tombé sur le nom de John. Une ligne d’information basique écrite noir sur blanc. C’est à cet instant que je l’ai vu. Une unique lettre à côté de son nom. D. J’étais en train de contempler un document officiel qui disait clairement que John était décédé à l’âge de 6 ans.

Rejoignez moi pour le prochain épisode de la Traque de la Vérité.>>> </toggledisplay>

02 : Bad Records

<toggledisplay showtext=[Anglais] hidetext=[Masquer]> An obscure record from the far reaches of the galaxy contradicts everything. Government officials and conspiracy theorists weigh in. Stories of a remarkable young man are once again torn down by conflicting accounts.


Benjamin (voiceover): I couldn't believe it. According to the document I was looking at, John, the boy who would go on to become the Master Chief, died forty-one years ago. My protagonist, the greatest hero of our time, was dead at six. It was a major discrepancy - and I needed to find a way to fix it.

I'm Benjamin Giraud, and this is Hunt the Truth.

[theme music]

Office of Naval Intelligence AI (in call): Continue to hold.

Benjamin (voiceover): If you ever happen to obtain sufficient clearance to call the Office of Naval Intelligence, you'll be on hold for at least an hour. If you ever happen to get a call from them, you will also ... wait an hour. And in the end, they never unblock the video, so you just end up talking to a really crisp insignia.

Benjamin (in call): I am waiting to talk to Michael Sullivan, hoping he can help me with my little ... records problem.

ONI AI (in call): Continue to hold.

Benjamin: And it's been ... eighty-five minutes.

Benjamin (voiceover): Michael Sullivan, also known as Sully, works for the ONI in public relations. If it seems odd to you that the most secretive agency in our government has a PR department, you're not alone, but that's not something I'd mention to them. Besides, Sully had hooked me up with the assignment in the first place. I was grateful for the opportunity.

ONI AI (in call): Office of Naval Intelligence. Public relations.

Sullivan (in call): Ben!

Benjamin (in call): H- Hi! Sully, hey! Ah yeah, thanks for taking my call.

Sullivan: Absolutely. How are the sources?

Benjamin (voiceover): Up until this point, I'd had no problems with the story. All my facts had been lining up nicely, but now ... I had an obscure document from the far reaches of the galaxy that listed John as deceased. This contradicted everything. I needed Sully to make it make sense, and thankfully, he did just that.

Sullivan (in call): Welcome to the Outer Colonies! Nothing makes sense out there.

Benjamin (in call): No, I know, I know, it's just, uh- I just wanted to make sure that I buttoned up all the details.

Sullivan: And that's what you're doing! Look, Ben - it's the far reaches of space out there, and the planet you're talkin' about was glassed to hell. You know just as well as anybody that if there are any local records, they're a mess.

Benjamin (voiceover): OK, so - I felt a little stupid. Sully was right - it's a real problem in the Outer Colonies: planets destroyed by glassing have bad records. Every researcher knows this, and every researcher knows that questioning that fact is standard fodder for conspiracy theories.

Meshach (in call): It's a coverup! That's Government Secrecy 101!

Benjamin (voiceover): That's a message I received last week from a man named Meshach Miradi. He's one of many truthers out there who've come out of the woodwork since I started doing this story. Apparently, he heard I was investigating the Master Chief. Meshach seems less ridiculous than most of the characters who've been filling up my inbox, but he's definitely been the most persistent. He's left me a message every day for the past two months. I never respond, but I did find the timing of his last message pretty funny.

Meshach (in call): Let me guess - the government is telling you that the records don't make sense because the planet was glassed. Right? That's what they tell you!

Benjamin (voiceover): Technically, Meshach was right. That was what the government was telling me. But unfortunately for Meshach's theory, it was true - glassed planets have bad records. John's childhood friend Ellie Bloom has dealt with this reality her whole life.

Ellie (in call): ... you have no idea ...

Benjamin (voiceover): I recalled what she'd said in her interview.

Ellie (in call): I mean, it can be hard enough out here trying to do business between planets that haven't been glassed. There's so much upheaval. Keeping track of personal records, financial documents, medical records - it's a total crapshoot.

Benjamin (voiceover): In retrospect, I'd probably been asking for this kind of hiccup. Getting cute with the research, opening up a rat's nest of old paper records - and for what? All I'd dug up from slogging on my own was a few hazy kindergarten stories from Ellie and a nonsensical death record.

But - things were looking up. Sully had arranged a face-to-face interview with ONI Vice Admiral Gabriella Dvorak. That not only got me offworld, but it was onboard the newest Autumn-class heavy cruiser, the UNSC Unto The Breach. Got a private shuttle up, full luxury - they had me riding in style. When I came aboard, Dvorak even greeted me personally.

Now, civilians aren't normally allowed onboard an active duty ship, let alone given this sort of attention.

Benjamin (in recording): Ah, I-

Dvorak (in recording): Please. Call me Gabriella.

Benjamin (in recording): Okay ...

Benjamin (voiceover): This was not the kind of hospitality I was used to.

Benjamin (in recording): Um, what- what, uh, brings you way out here?

Dvorak (in recording): [brief laugh] Work.

Benjamin (voiceover): She told me she was on a detachment and in the neighbourhood. I guess I lucked out. The white-glove treatment continued too - captain's mess, officer's quarters, the whole thing. By the time we finally got to her office for the interview, Dvorak could have said anything and I'd have been thrilled. But she's the real deal, and she jumped right into it.

Dvorak (in recording): It was that 'finally' moment. After all the fighting was done, I was helping lead all the prisoners out of the containers. (fade)

Benjamin (voiceover): As lieutenant in the UNSC, Gabriella not only took part in the grand operations that freed John and countless others from the rebel labour camps in Elysium City, but she remembered the 13-year-old as well. She described the liberation.

Dvorak (in recording): When you saw them, what had been done to them, you realised who you'd been fighting to save. The aftermath of it, ah ... it was ugly. Everyone was streaming out into the daylight squinting, limping, just - grey and fragile and sickly. Their ... backs were hunched, all their eyes just staring at the ground, and - they looked ... they looked dead.

Benjamin (voiceover): That's when she saw John.

Dvorak (in recording): He was sticking out like a sore thumb. In the middle of all this - just - beaten humanity, there's this ... tall, young kid walking toward me, towering over the others, his shoulders back, his eyes forward, and when he passed me, he looked right at me. Looked in my eyes. Ah, I mean, that doesn't sound like much, but that eye contact coming from someone in that moment, who'd been in that circumstances ... was shocking. He looked malnourished and dehydrated like everybody else, but he was so young, and whatever had broken all these people - it hadn't broken him.

Benjamin (voiceover): In the aftermath, Dvorak remained stationed in Elysium City, working in the refugee camps. From the first day, John stepped up to help Gabriella with her duties. She came to know him well over the next several months.

Dvorak (in recording): There was a point when he told me about his parents. That they'd been abducted along with him. He didn't say much, but, um ... they didn't make it.

Benjamin (voiceover): Her understanding was that it had gotten ugly in there. They died a couple days apart, a few weeks before the Liberation - and John was there when it happened. On the rare occasion when John opened up about this, Dvorak says it was memorable.

Dvorak (in recording): He would get this look on his face when he talked about - eh - it's hard to describe. I'd see it on him other times too - he seemed to feel the weight of all that had happened, but still ... he was calm. Not angry, not desperate, just ... resolute. He was a remarkable young man.

Benjamin (voiceover): Like so many people at the time in Elysium City, and throughout this region of the galaxy, John had lost his home, his family, everything. People packed up whatever they had left, got out of town, and most never looked back. But Deon Govender - John's boxing coach - said many of them found a way to get some measure of closure.

Deon (in call): (fade in) Yeah, yeah, definitely. We all got separated and spread out across the planet and all the Colonies, but - some of us were able to cobble together a list of names. An, uh - kind of a memorial, that grew longer as we got more information. Yeah ... I remember seeing John's parents' names on the list early on, but ... but not John. After he missed that last practice ... never saw him again, but ... I remember thinking, "That's OK, you know, as long as I never see his name on this list, that's OK." And I never did.

Benjamin (voiceover): His will to survive left an impression on then-Lieutenant Gabriella Dvorak as well.

Dvorak (in recording): I think ... John just didn't wanna be a victim any more. I remember him telling me he was gonna enlist. He said he was gonna make a difference. I've never been more sure of another person than I was of him when he said that.

Benjamin (voiceover): Out of the chaos of war, from the rubble, a young John was able to forge a purpose for himself. A purpose that would drive him to become the hero the galaxy would one day need him to be. This is the kind of turn in a story that gives me patriotic goosebumps. I was feeling genuinely moved on my trip back home. When I got there, though, Ellie Bloom was gonna ruin all that for me.

Ellie (in call): Hey, I just wanted to follow up with you about your story. I'm - really confused.

Benjamin (in call): OK, uh, what's-

Ellie: Remember how I said I was gonna tell my friend Katrina about it?

Benjamin (voiceover): Katrina was that other girl in John's neighbourhood - the third wheel in Ellie's childhood stories of playing with John. Ellie had moved offplanet in 2517, but Katrina had stayed.

Ellie (in call): Sh- she said that John was dead. He died when he was six.

Benjamin (in call): Wai- wait a minute, wait, what?

Ellie: John was perfectly healthy, but then he just started wasting away. At first I thought maybe it was some autoimmune thing and then they thought it was something else, and then something else, and then meanwhile he's getting all these tests but the doctors couldn't figure it out at all, and his parents were panicking, I ... it sounded horrible.

Benjamin (voiceover): Then - John died. Just like that. I had no idea what to make of this. Ellie seemed convinced, though, so I got her to put me in touch with her friend Katrina. Katrina wouldn't let me record the interview, but this woman was adamant. I wanted to discount what she was saying, but she seemed to remember it so vividly, providing extensive detail - I couldn't ignore it. As far as this person was concerned, John - was - dead. Before I could even begin to wrap my head around that claim, though, here was the kicker from Katrina: John's parents were alive and well in Elysium City, all the way up until Katrina left the planet in 2528 - four years after their supposed death. She was wrong. She had to be thinking of someone else, or - she was lying? Why would she lie, though? I had to admit, she seemed pretty convincing, but - it didn't make sense otherwise. I still thought I could fix the story, though - make the pieces fit. Make it make sense. But what I didn't realise was that this crack was only the beginning - and the whole ugly mess was about to split open.

Please join me for the next episode of Hunt the Truth.

[theme music]</toggledisplay>
<toggledisplay showtext=[Traduction] hidetext=[Masquer]> << Je ne pouvais pas y croire. D'après le document que j'avais sous les yeux, John, le garçon qui deviendrait le Major, était mort il y a 41 ans. Mon protagoniste, le plus grand héros de notre époque, était mort à six ans. C'était une incohérence gigantesque dans l'histoire, et je devais la résoudre. Ici Benjamin Giraud, et voici la Chasse de la Vérité. >>>

IA de l'ONI : Veuillez patienter.

<<< Si vous veniez à obtenir les permissions suffisantes pour appeler les Services de renseignement de la Navy, sachez que vous resteriez à attendre pendant au moins une heure. Et si vous veniez à recevoir un appel d'eux, vous attendriez… une heure aussi. Au final, ils ne communiquent jamais par vidéo et vous ne parlez qu'à un insigne sans visage. >>>

Benjamin : J'essaie de contacter Michael Sullivan, j'ai besoin d'aide pour un… problème de rapports.

IA de l'ONI : Veuillez patienter.

Benjamin : Et ça fait… 85 minutes.

<<< Michael Sullivan, ou Sully, travaille aux relations publiques de l'ONI. Si ça vous paraît bizarre que la branche la plus secrète de notre gouvernement ait un service de RP, vous n'êtes pas le seul, mais ce n'est pas moi qui vais aller leur dire. Et puis, Sully est celui qui m'a donné ce travail. Je lui étais reconnaissant de m'avoir offert cette opportunité. >>>

IA de l'ONI : Services de renseignement de la Navy, relations publiques.

Sullivan : Ben !

Benjamin : S-Salut ! Hé, Sully ! Ouais, merci d'avoir pris mon appel.

Sullivan : Pas de souci. Comment ça se passe avec les sources ?

<<< Jusqu'à maintenant, je n'avais pas eu de problème avec mon histoire. Les faits s'alignaient gentiment, mais à présent… j'étais en possession d'un obscur document venu des tréfonds de la galaxie renseignant John comme mort. Ça contredisait tout. J'avais besoin de Sully pour comprendre, et heureusement, c'est exactement ce qu'il fit.

Sullivan : Bienvenue dans les colonies extérieures ! Rien n'a de sens, là-bas.

Benjamin : Oui, je sais, je sais, mais euh, je voulais être certain de comprendre tous les détails.

Sullivan : Et tu fais bien ! Tu vois, Ben, c'est l'espace profond là-bas, la planète dont on parle a été vitrifiée jusqu'au noyau. Tu sais bien que si il existe des rapports locaux, ils sont complètement chaotiques.

<<< Bon, je me sentais un peu bête. Sully avait raison, les erreurs dans les rapports des colonies extérieures vitrifiées étaient un véritable problème. N'importe quel chercheur le sait, et n'importe quel chercheur sait que remettre en cause les faits est une manœuvre de théoricien du complot. >>>

Meshach : Tout est inventé ! C'est la base des secrets du gouvernement !

<<< C'est un message que j'ai reçu la semaine dernière d'un homme appelé Meshach Miradi. C'est un des traqueurs de vérité les plus en vue depuis que j'ai commencé cette histoire. Apparemment, il a appris que j'enquêtais sur le Major. Meshach a l'air moins ridicule que la moyenne des personnes qui essaient de me contacter, mais c'est aussi le plus insistant. Il m'a laissé un message tous les jours depuis ces deux derniers mois. Je ne réponds jamais, mais mon attention a été attirée par le timing de son dernier message. >>>

Meshach : Laissez-moi deviner, ils vous ont fait le coup des faux rapports des colonies vitrifiées ? Pas vrai ? C'est leur truc !

<<< Il avait raison, techniquement. C'était ce que le gouvernement me disait. Malheureusement pour la théorie de Meshach, c'était la vérité : les rapports des colonies vitrifiées étaient truffés d'erreurs. Une réalité qu'avait vécu Ellie Bloom, l'amie de John, pendant toute sa vie. >>>

Ellie : …Vous n'avez pas idée…

<<< Je me rappelle de ce qu'elle a dit dans son interview. >>>

Ellie : Vous savez, c'est déjà assez difficile de maintenir des relations entre planètes non vitrifiées. Tout est tellement désorganisé. Suivre tous les rapports personnels, les documents financiers, les rapports médicaux, c'est herculéen.

<<< C'était un peu ce que je voulais entendre. S'attarder sur le côté sentimental des recherches, ouvrir un carton de vieux rapports physiques, tout ça pour quoi ? Tout ce que j'en avais tiré, c'était quelques histoires d'enfants par Ellie et un rapport insensé.

Mais les choses s'arrangeaient. Sully m'avait arrangé une rencontre avec la vice-amirale de l'ONI Gabriella Dvorak. Ce fut l'occasion de voyager un peu, mais surtout de me trouver à bord d'un des tout nouveaux croiseurs lourds de classe Autumn, l'UNSC Unto The Breach. Je m'y suis rendu en navette privée full option, la grande classe. À bord, Dvorak m'a même accueilli personnellement.

Les civils ne sont normalement pas admis sur les vaisseaux en service, surtout avec ce genre d'attention. >>>

Benjamin : Euh, je–

Dvorak : Allons, appelez-moi Gabriella.

Benjamin : D'accord…

<<< Je n'étais absolument pas habitué à ce genre d'hospitalité. >>>

Benjamin : Euh, donc– qu'est-ce, euh, qui vous amène ?

Dvorak : [rire] Le travail.

<<< Elle m'a dit qu'elle avait été détachée dans les environs. Un coup de chance, j'imagine. J'étais toujours bichonné : passage par le mess du capitaine, les quartiers des officiers, la totale. Arrivés dans son bureau pour l'interview, n'importe quelle déclaration m'aurait plu. Mais c'est une personne sérieuse qui est allée droit au but. >>>

Dvorak : C'était le moment critique. Après tous ces combats, j'aidais à l'évacuation des prisonniers hors des conteneurs.

<<< Alors lieutenant, Gabriella a pris part à la grande opération qui a libéré John et les nombreux autres des camps de travail rebelles d'Elysium City, et elle se rappelle du garçon de 13 ans. Elle décrit la libération. >>>

Dvorak : Quand vous les voyiez, ce qu'on leur avait fait, vous compreniez enfin vraiment pour qui vous vous étiez battus. Les conséquences étaient… ah, terribles. Tous sortaient en file à la lumière, plissant les yeux, se traînant, gris, fragiles et souillés. Leurs… dos étaient courbés, leurs yeux rivés au sol, tous semblaient… comme morts.

<<< C'est là qu'elle a vu John. >>>

Dvorak : Il se détachait du reste. Au milieu de toute cette… humanité vaincue, il y avait ce… garçon, grand, jeune, qui marchait vers moi, il dominait la foule, ses épaules droites, son regard résolu, et quand il m'a dépassé, il m'a regardé. Dans les yeux. C'est, enfin, ça n'a l'air de rien, mais ce regard, à ce moment, d'une personne ayant vécu ça… c'était un choc. Il avait l'air affamé et déshydraté comme tous les autres, mais il était si jeune, et tout ce qui avait été brisé chez les autres semblait intact chez lui.

<<< Après ces événements, Dvorak est resté en faction à Elysium City, à travailler dans les camps de réfugiés. Dès le premier jour, John aidait Gabriella dans ses tâches. Elle eut l'occasion d'apprendre à le connaître dans les mois qui ont suivi. >>>

Dvorak : Il m'a parlé de ses parents, un moment. Qu'ils avaient été enlevés avec lui. Il n'a pas dit grand-chose, juste que, mh… ils ne s'en étaient pas sortis.

<<< Elle savait que les choses avaient dégénéré. Ils étaient morts à quelques jours d'intervalle, quelques semaines avant la libération, et John était là quand ça s'est produit. Dvorak se souvient des rares occasions où John en parlait. >>>

Dvorak : Il avait ce regard quand il en parlait, c'est, c'est difficile à décrire. Les autres fois où je le voyais, il semblait porter le fardeau de ce qui s'était passé et pourtant… il restait calme. Ni en colère ni désespéré, juste… résolu. Un jeune homme remarquable.

<<< Comme beaucoup de personnes à l'époque à Elysium City, et dans toute cette région de la galaxie, John n'avait plus de maison, plus de famille, plus rien. Les gens partaient là où ils pouvaient, hors de la ville, et la plupart ne se retournaient jamais. Mais Deon Govender, le professeur de boxe de John, raconte que certains retrouvaient espoir. >>>

Deon : Oui, oui. Nous nous sommes séparés et dispersés sur toute la planète et toutes les colonies, mais certains d'entre nous rassemblaient des noms. Et, euh, une sorte de mémorial, qui grandissait au fil des nouvelles informations. Oui… je me souviens avoir vu le nom des parents de John tôt sur la liste mais… pas John. Après qu'il ait manqué le dernier cours… je ne l'ai jamais revu, mais… je me souviens que je me disais « Ça ira, tant que je ne le vois pas sur la liste, ça ira ». Et ça a toujours été.

<<< Son obstination à survivre a laissé une forte impression à Gabriella Dvorak. >>>

Dvorak : Je pense que… John voulait ne plus jamais être une victime. Je me souviens qu'il disait vouloir s'engager. Qu'il voulait faire la différence. Je savais qu'entre toutes les personnes, lui le ferait.

<<< Après le chaos, le jeune John avait pu se forger un but des décombres de la guerre. Un but qui le mènerait à devenir le héros dont la galaxie aurait un eu besoin. Le genre de tournant qui réveille le patriote dans chacun de nous. J'étais vraiment touché lors de mon voyage retour. Mais à mon arrivée, Ellie Bloom allait tout remettre en cause. >>>

Ellie : Je voulais revenir sur votre histoire. Je… c'est étrange.

Benjamin : Euh, oui, qu'est-ce qui–

Ellie : Vous vous souvenez que j'ai dit que je rapporterais ça à Katrina ?

<<< Katrina était l'autre fille voisine de John, la troisième protagoniste de l'histoire d'enfance racontée par Ellie. Cette dernière avait quitté la planète en 2517, mais pas Katrina. >>>

Ellie : Elle… m'a dit que John était mort. Mort à six ans.

Benjamin : Att, attendez une minute, quoi ?

Ellie : John était en forme, et puis il a commencé à dépérir. Au départ, on pensait à quelque chose d’auto-immunitaire, mais les diagnostics se sont enchaînés, et les médecins ne comprenaient rien, ses parents paniquaient… Ça avait l'air horrible.

<<< Voilà, John était mort. Comme ça. Je ne savais pas quoi faire. Ellie semblaient convaincue, alors je lui ait demandé de me mettre en contact avec Katrina. Elle ne m'a pas laissé enregistrer l'interview, mais cette femme était résolue. J'aurais voulu la contredire, mais elle le racontait avec tellement d'assurance et tellement de détails, je ne pouvais pas l'ignorer. D'après elle, John était mort. Mais avant que je puisse réfléchir à tout ça, elle a dit quelque chose de capital : les parents de John habitaient toujours à Elysium City quand Katrina avait quitté la planète en 2528, quatre ans après leur mort supposée. Elle avait tort. Elle devait penser à quelqu'un d'autre, ou alors elle mentait. Mais pourquoi mentirait-elle ? Elle était absolument convaincante, mais ça n'avait aucun sens. Je pensais pouvoir tout faire concorder. Donner du sens à tout ça. Mais je ne savais pas que cette fissure n'était que le début, et que les véritables problèmes allaient bientôt arriver.

Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la Vérité. >>> </toggledisplay>

03 : Critical condition

<toggledisplay showtext=[Anglais] hidetext=[Masquer]> Conversations with retired military paint very different pictures of John. More questions arise about John’s home planet and his involvement in a violent training incident. The cracks in the official account widen.


Benjamin: Ray, you've- tell me you got something.

Ray: U-Um, yeah-- I do.

Benjamin (voiceover): Ray Kersig is a good friend of mine, and a completely emotionless robot. I mean that in the best way. As an independent analyst, he's the most efficient and resourceful researcher I know. That's why I'd sicced him on this story a few days earlier. I needed to debunk the claims of Ellie's friend Katrina. He was in the area on business, so he took the time to come down and meet with me in my home office.

Benjamin (on recording): So Katrina told me that John died at six years old.

Ray: Right.

Benjamin: And his parents, who supposedly died in a rebel prison, were still alive years later.

Ray: Right.

Benjamin: Now, this woman's ruining my story, Ray. They- Tell me, te- te-te- tell me why she's lying.

Ray: Well - she's not.

Benjamin (voiceover): Ray had found copious financial records indicating that John's parents were not just alive past 2524, but working and paying their bills.

Benjamin (on recording): They died in 2524! Come on, man!

Ray: Well, sorry! Their employers, and a preponderance of local merchants, disagree with you. I mean ... the central repositories were really thin, but you dig through enough mirrored archives, it all pops up. ... The records are there!

[BG: Ray and Ben talking on record, Benjamin laughing]

Benjamin (voiceover): Ray swiped through document after document corroborating this. He even showed me medical insurance claims for a pediatric autoimmune specialist in 2517 - exactly when Katrina said John got sick. I was laughing, but I didn't find any of it funny. I'm Benjamin Giraud, and this is Hunt the Truth.

[theme music]

Office of Naval Intelligence AI (in call): [chime] Continue to hold.

Benjamin (in call): Oh, jeez ... come on, come on, come on, come on ...

Office of Naval Intelligence AI: Office of Naval Intelligence. [chime] Public relations.

Benjamin: Finally. Hey! Sully!

Sullivan (in call): Tell me good things, Ben.

Benjamin (voiceover): It was disconcerting to be talking to the ONI insignia again, but I started positive. The story was going really well - but that little data problem. The death record - it was back. I was hoping Sully would smooth it out for me.

Sullivan (in call): Ben ... ugh, I thought we talked about this. Glassed planets have bad records.

Benjamin (in call): No, I- I know, I know, I just, um--

Sullivan (speaking over Benjamin): Glassed planets have bad records, Ben, this is Colonial journalism 101. A- Are you serious with this? (louder) Glassed planets have bad records--

Benjamin (continuing to talk): --it's not just the records, actually, no, no- listen, Sully, if you could- pe- people are saying- people are saying- (louder, silencing Sullivan) Listen, do Co- Hey-- Do glassed people have bad records?

Sullivan: ... Ben, are you recording right now?

Benjamin: Yes. [chime]

Benjamin (voiceover): That was my cue to stop recording. The off-the-record conversation was brief. Sully asked me if I wanted to do the next interview, What he meant was, "do you want to keep this job?" I said yes.

Office of Naval Intelligence AI (in call): Your call is over. [termination sound, into:]

Jacob Walker (in call): Well, as you can see, I've pretty much permanently stationed myself on this beach.

Benjamin (voiceover): That was my next interview. Jacob Walker, retired navy. He lives in a beach community way out on Castellaneta. The first thing I noticed about Walker when he answered my call was that he wasn't wearing a shirt, which made us both laugh. He explained that after twenty-eight years of service, as far as he was concerned, it was all R&R, all the time. I couldn't argue with that philosophy. He slipped on a T-shirt and I asked him about the Master Chief.

'Walker (in call)': Oh, hell yeah, John - you bet your ass I remember him. (fades, continues)

Benjamin (voiceover): Walker's career began three decades ago with Naval Force Reconnaissance School at Black Sea. Little did he know boot camp would turn out to be something he'd never forget. Walker was there alongside the young man who would become the Master Chief. The gravity of that was not lost on him.

Walker (in call): I mean, they pushed us real hard, but John - well, he pushed us even harder, without even trying. You screwed up, you didn't know whether to be more scared of the CO or John.

Benjamin (voiceover): I first thought Walker was unimpressed.

Walker (in call): Oh, no, man - I remember ... think it was the first week, there was a lot of talk. We were outside the mess tent, me and these other two jackasses gettin' into it, chests all puffed up and talkin' about bein' cold-blooded killers, and steppin' on necks, all that. Not wantin' to be in leadership one day. And, o' course, I was 19 and jacked as hell, so - well, I figured I only had so much competition. Meanwhile, here's this quiet nobody from nowhere, standing on the fringes, looking at the horizon ... John. Heh. Him. First I thought he was 20, 21 - he was a big dude. Turns out he was only 16. Heh. I mean, that kid wasn't even on the radar. (fades, continues)

Benjamin (voiceover): Soon, though, Walker says all that machismo fell to the wayside, and a real leader emerged in John.

Walker (in call): ... training exercises, whoever finished last got the brunt. I mean, last one in on the 20-mile? You're walking back while we catch a Pelican dropship. And that there's some downright lethal terrain, too. Reach is ... well, it was a tough planet. But John - man, he- he took lead every time. Lot of risk and responsibility. Didn't have to, but- hell, he did it. And then, halfway in, he started to hang back, you know, and- help the stragglers. You're injured, whatever - he'd be right there helping you out.

Benjamin (voiceover): And then without fail, Walker says, John always made sure he came in last - and took the punishment.

Walker (in call): It was the way he did it all - he made us all wanna follow his lead. Try harder, help each other - I mean, we're supposed to do that, but nobody ever really wanted to, until then. Anyway, we did it. But takin' the hit for the group, now that was John's thing. I only challenged him for the honour once. I never made that mistake again.

Benjamin (voiceover): Walker's in his early fifties now, but he seemed lit up with the energy of a much younger man. It seems the will that he and the other recruits had, in a sense, borrowed from John so many years ago, was still inspiring walker. It was remarkable - he knew John, lived with him for months, yet to him, John still seemed to be an almost mythical character.

Walker (in call): What he was able to do, gettin' back on his own like that in the pitch black, no nav equipment. Man, hah- he- he was inhuman.

Petrovsky (in call): That kid was a monster, like they all were.

Benjamin (voiceover): Anthony Petrovsky, retired Orbital Drop Shock Trooper I found through Meshach Miradi. Yes, that Meshach Miradi - the truther who's been messaging me for months. And yes, I was pretty desperate for leads. We'll leave it at that. But Petrovsky was definitely not on Sully's list of approved sources, so I went off-grid and contacted him through Chatternet. Here he is, talking about his only encounter with John.

Petrovsky (in call): That kid was a freak.

Benjamin (in call): [sigh] Can you be more specific?

Petrovsky: Yeah, I'd be happy to. You know - me and a bunch of guys were sparring in the gym one day, and there was this ...

Benjamin: Mmhm.

Petrovsky: ... young kid there, I mean - I guess you could call him a kid, he was- he was pretty jacked, you know, but his face looked twelve, maybe thirteen.

Benjamin (voiceover): Twelve or thirteen? After enlisting, John didn't even finish boot camp until at least seventeen. Petrovsky had to be wrong about his age, but I let it go.

Petrovsky (in call): Anyway, I guess he was actin' tough. When one of the guys, uh, asked his name, he told him, but he kind of, you know, gave him attitude, right? So - people start mouthing off, next thing I know, CPO orders the kid and four other guys into the ring. 'Cause it was supposed to, uh-

Benjamin (in call): W- h-hold on, Anthony, wait - you're - you're telling me that the CPO ordered four soldiers to fight a high school kid?

Petrovsky: No, a twelve- or thirteen-year-old, like I said.

Benjamin: Yeah, fine, either way - the CPO ordered four ODSTs to fight a kid?

Petrovsky (under): Yeah, man - (alone) you got it all wrong, okay, because those four ODSTs ... were like lambs to the slaughter.

Benjamin: What, John outfought them?

Petrovsky: No. No, no, no. It was way worse.

Benjamin (voiceover): As he tells it, the ODSTs did as they were ordered. They surrounded John, and one of them swung. What happened next, Petrovsky says, defied explanation.

Petrovsky (in call): 'Cause the sound this kid's fists made ... it sounded awful. 'Cause they weren't, like, punches, they were like - rapid-fire explosions. OK? I was across the gym, but I heard it. It was sick. Like meaty cracks in a drumroll. Just, [imitating the sound] BA-da-da-BA-da-da-BA-da-da-BA-da-da-BA.

Benjamin (voiceover): One of the ODSTs sustained a single body blow that instantly stopped his heart, killing him. Another trooper only took one shot from John as well - a punch that caved in the man's face. Two fatalities, one ODST with a cracked pelvis, and one with a shattered spine - that guy never walked again. No one had to break up the fight. It was over in less than five seconds.

Benjamin (in call): Wait, he ki- he killed them?

Petrovsky (in call): He did, it was impossible.

Benjamin: What do you mean impossible? Like, how-

Petrovsky: Like, like not human, alright? Like he was genetically augmented.

Benjamin: So you're, you're telling me that someone ... had augmented John, someone had genetically augmented a child?

Petrovsky: [draws breath] OK. Right.

Benjamin: No?

Petrovsky: You think I'm lyin'.

Benjamin (overlapping): I- I believe that's what you honestly think you saw, but-

Petrovsky (at the same time): Alright. No, sure, right, hey - it- (alone) loo-, look, here's the thing, Ben - I don't care if you believe me or not, this makes no difference in my world. I was there and you were somewhere else. So - y- y- you're gonna go write your little military cheerleader article, and - I'm gonna sit here and drink beer. So, good luck.

Benjamin (voiceover): Petrovsky left me with a bad taste in my mouth. Now it's no shocker that Spartans go through a few augmentations and upgrades, but those are fully developed adults. Could a seventeen-year-old - probably still growing - even survive that kind of procedure? It seemed horribly risky, and what if what Petrovsky was saying was true, and John was only thirteen? Well, that was one hell of an accusation to make, the ethical implications of which were nauseating. I was still thinking about it the next day when Ellie Bloom's name popped up in my call list. I'd let her listen to a rough version of my first episode and she had feedback for me. I didn't want to risk anyone listening in, so I let the call go, then hit her back on Chatternet.

Ellie (in call): Well, two things.

Benjamin (in call): OK.

Ellie: Two major things.

Benjamin: OK. Yeah.

Ellie: That boxing coach?

Benjamin: Deon Govender, yeah?

Ellie: He's lying.

Benjamin: W- ah, OK, how is ... he lying?

Ellie: There wasn't any boxing at the high school.

Benjamin: How do you know for sure?

Ellie: Because there wasn't any boxing on the entire planet.

Benjamin (voiceover): She said they'd outlawed it forever ago, after a kid got injured. Afterwards, there was a long-standing controversy over how youth boxing was illegal, but no one seemed to care about all the gravball concussions kids were getting. Regardless, by the turn of the century, she tells me nobody really boxed on Eridanus II anymore. She even gut-checks me, telling me to go ahead, ask anybody from the colony, they'd tell me the same thing.

Ellie (in call): And there sure as hell wasn't a league for kids to do it at the high school! That's like saying there was a gun range at the toy store. It just didn't happen. And the other thing - those kidnappings by rebels in Elysium? Also didn't happen.

Benjamin (in call): Hold on. I- I know that's not true. Y- you're wrong. OK? The Insurrection had a well-documented presence in Elysium.

Ellie (in call): Yeah, they did politically - they worked to influence local policy. It got tense, there was occasional violence, but nobody was "abducted". We lucked out. It was peaceful. That's why Elysium was refugee central. So, boxing coach? Total liar.

Benjamin (voiceover): I needed to verify what she was saying, but I had the gnawing sense she was telling the truth again. But what did this mean? If she was right and none of that happened, the whole story was wrong, and terrifyingly - that would mean someone had fabricated all of it. I needed explanations from my previous sources, and I needed them now. I tried to reach Deon, the boxing coach - no response. Gabriella Dvorak, the lieutenant who liberated John - in the field, unreachable. So I tried detainment survivor Thomas Wu. He answered.

Thomas (in call): [chime] Hello.

Benjamin (in call): Hi. Thomas?

Thomas: Who is this?

Benjamin: Yeah, I'm- I'm sorry to, uh, call so late - is it- is it late there? I ju- I just need to ask you something really quickly.

Thomas: Okay.

Benjamin (voiceover): I had no idea what I was gonna ask.

Benjamin (in call): OK, OK, do you ... know for absolute certain that Elysium suffered the same fate as your town?

Thomas (in call): Um, yeah. I told you that.

Benjamin: I, I, I know, but Thomas, I spoke to people who were in Elysium, and they said that wasn't true. Now, I- now look, I- I know you went through a lot, but I just- I wanna know the truth.

Thomas: ... OK.

Benjamin: Do you know, for absolute certain, that Elysium City was under the violent control of Insurrectionists?

Thomas: [sighs] Look, what I told you before - that is the best I can remember.

Benjamin: No, I'm sorry, ah, I'm sorry, but I don't believe that. You remembered it all perfectly. You rattled off the name of every single safe haven city in that region and you only hesitated once.

Benjamin (voiceover): I was completely making this part up. I was going for broke.

Benjamin (in call): You only hesitated where you would have said 'Elysium City', right?

Thomas (in call): I mean, I, I, look, I-I-I-I don't know for sure--

Benjamin: Bu- bu- but Ely- Elysium wasn't captured by the Insurrectionists, was it?

Thomas: ... Hey, what are you, defending them?

Benjamin: No. I'm, I'm definitely not defe--

Thomas: You know, after what they did, you can defend them? They left us locked up for weeks. They let all those people j- jus- jus- just die. And they did that all over the Outer Colonies. I mean, what does it matter if it was Elysium or somewhere else? After everything that they did, that-

Benjamin: Thomas, Thomas -- Thomas - look, I'm sorry, I'm sorry that I have to bring it up, I just-

Thomas: I just want peace of mind for my family, that's all I want is just ...

Benjamin: Wait. W- I, uh, I don't understand. [hesitantly] How does lying about Insurrectionists in Elysium buy you peace of mind for your family?

Benjamin (voiceover): At that moment, Thomas suddenly seemed to become entirely lucid, and his tone changed completely.

Thomas (in call): I shouldn't be talking to you.

Benjamin (in call): W- wait, Thomas, hold on-

Thomas: I can't. Leave us alone. [termination sound]

Benjamin (voiceover): I suddenly became lucid myself, with a single, awful realisation: that entire conversation had just taken place over Waypoint. Anyone could have been listening.

[theme music]

Benjamin: Please join me for the next episode of Hunt the Truth. </toggledisplay>
<toggledisplay showtext=[Traduction] hidetext=[Masquer]> Benjamin : Ray, dit moi que tu as quelque chose.

Ray : H-Hm, oui ... en effet.

<<< Ray Kersig est un bon ami, et quelqu'un d'impassible, une peu comme un robot. Mais c'est pour le mieux. En tant qu'analyste indépendant, il est le plus efficace et ingénieux chercheur que je connaisse. C'est pourquoi je l'avais branché sur cette histoire quelques jours auparavant. J'avais besoin d'invalider les propos de l'amie d'Ellie, Katrina. Il était dans le coin pour affaire, il a donc pris un peu de temps pour venir me voir à mon bureau. >>>

Benjamin : Alors, Katrina m'a dit que John était mort à l'âge de six ans.

Ray : Oui.

Benjamin : Et que ses parents, qui sont supposés être morts dans un camp rebelle, étaient toujours en vie plusieurs années après.

Ray : Oui.

Benjamin : Et maintenant, elles ruinent toute mon histoire, Ray ! Elles… Dis-moi, d-d-dis-moi pourquoi elles mentent.

Ray : Eh bien, elles ne mentent pas.

<<< Ray avait trouvé des tonnes de copies d'enregistrements financiers indiquant que les parents de John n'étaient pas seulement en vie après 2524, mais aussi qu'ils travaillaient et payaient leurs factures. >>>

Benjamin : Ils sont morts en 2524 ! Allez, franchement !

Ray : Eh bien, désolé ! Leurs employeurs, et une multitude de marchants locaux ne sont pas d'accord avec toi. Je veux dire ... les archives centrales n'étaient pas très grandes, mais si tu creuses suffisamment profond dans les archives miroirs, tout te saute à la figure… Les enregistrements sont là !

[Ray et Benjamin discutent en arrière-plan, Benjamin rigole]

<<< Ray est passé de documents en documents, tous corroborant les faits. Il m'a même montré une assurance médicale qui atteste d'une consultation d'un spécialiste en pédiatrie auto-immune daté de 2517, exactement à l'époque où Katrina dit que John est tombé malade. Je rigolais, mais je ne trouvais pas ça drôle du tout. Ici Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité. >>>

IA de l'ONI : Veuillez patienter.

Benjamin : Sérieusement… allez, allez, allez allez…

IA de l'ONI : Services de renseignement de la Navy, relations publiques.

Benjamin : Enfin. Hey ! Sully !

Sullivan : Dis-moi des bonnes nouvelles, Ben.

<<< C'était déconcertant de parler à un simple insigne de l'ONI encore une fois, mais j'étais optimiste. L'histoire avançait vraiment bien, mais il y avait ce petit problème de données. Le rapport de décès, il était de retour. J'espérais que Sully réglerait ça pour moi. >>>

Sullivan : Ben… je crois qu'on en a déjà parlé. Les rapports des planètes vitrifiées sont faussés.

Benjamin : Non, je sais, je sais, c'est juste que…

Sullivan [En même temps] : Les rapports des planètes vitrifiées sont mauvais, Ben, c'est du journalisme colonial. Tu es sérieux ? [plus bas] Les rapports des planètes vitrifiées…

Benjamin [Continuant de parler] : …ce ne sont pas les rapports en fait, non, non, écoute, Sully, si tu pouvais… les gens disent, les gens disent… [plus fort, pour faire taire Sullivan] Écoute, est-ce que… Est-ce que les personnes vitrifiées ont des rapports faussés ?!

Sullivan : …Ben, est ce que tu enregistres en ce moment ?

Benjamin : Oui.

<<< C'était le signal pour me dire d'arrêter l'enregistrement. Le reste de la conversation fut bref. Sully m'a demandé si je souhaitais faire la prochaine interview, ce qui voulait dire : « veux-tu garder ce travail ? ». J'ai dit oui. >>>

IA de l'ONI : Cet appel est terminé.

Jacob Walker : Eh bien, comme vous pouvez le voir, je me suis en quelque sorte stationné de manière permanente sur cette plage.

<<< C'était ma prochaine interview. Jacob Walker, ancien de la Navy. Il vit sur une plage communautaire non loin de Castellaneta. La première chose que j'ai remarqué à propos de Walker quand il a répondu à mon appel, c'était qu'il ne portait pas de chemise, ce qui nous a tous les deux fait rire. Il m'a expliqué qu'après vingt-huit ans de services, en ce qui le concernait, ce n'était plus maintenant que repos et détente, toute la journée. Je ne pouvais pas contredire cette philosophie. Il a enfilé un t-shirt et je l'ai questionné à propos du Major. >>>

Walker : Ah oui, John, bien sûr. Je me rappelle de lui.

<<< La carrière de Walker avait commencé trois décennies plus tôt au sein de l'école des forces de reconnaissance navales, à Black Sea. Le peu qu'il savait du camp d’entraînement allait se transformer en quelque chose qu'il ne pourrait jamais oublier. Walker était aux côtés du jeune homme qui deviendrait le Major. L'intensité de cette époque de l'a pas quitté. >>>

Walker : Je veux dire, ils nous poussaient vraiment jusqu'à nos limites, mais John, et bien, il allait encore plus loin, sans même essayer. Si on se loupait, on ne savait pas trop de qui on devait avoir le plus peur, entre le commandant ou John.

<<< J'ai d'abord pensé que Walker n'était pas impressionné. >>>

Walker : Oh, non, vous savez, je me rappelle ... je pense que c'était la première semaine, il y avait pas mal de discussions. On était dehors, près de la tente du mess, moi et quelques autres crétins rentre dedans, le torse bombé et parlant de devenir des tueurs de sang-froid, marchant sur les cadavres et tout ça. On ne voulait pas être dans le commandement plus tard. Et, bien sûr, j'avais 19 ans et je braillais comme pas possible donc bon, je me rendais bien compte que j'avais pas mal de concurrence. Pendant ce temps, il y avait ce mec silencieux venu de nulle part, se tenant à l'écart, regardant l'horizon... John. Ouais. Lui. Au début, j'ai pensé qu'il devait avoir vingt ou vingt et un ans, il était plutôt costaud. Il s'est avéré qu'il n'en avait que seize. Enfin quoi, ce gamin n'était même pas dans les standards !

<<< Peu de temps après, Walker raconte tout ce machisme qui en découlait, et aussi qu'un véritable chef a commencé à émerger en John. >>>

Walker : ...les exercices d'entraînements, quiconque finissait dernier trinquait sévère. Je veux dire, le dernier après 31 km ? Les autres rentraient en Pélican, toi en marchant. Et puis il y avait cet espèce de terrain mortel aussi… Reach est… enfin, était une planète plutôt rude. Mais John, il… il prenait le commandement à chaque fois. Pas mal de risques et de responsabilités. Il n'avait pas à le faire, mais putain, il le faisait. Et après, à la moitié du chemin, il commençait à rester en arrière, vous savez, pour aider les traînards. Vous êtes blessé, peu importe, il sera là et il vous aidera !

<<< Et ce à chaque fois. Walker dit que John s'assurait toujours d'arriver en dernier pour recevoir la punition. >>>

Walker : Il avait sa façon de faire les choses ; il nous a tous donné envie de suivre son exemple. Persévérance, entraide ; comment dire, nous étions supposés le faire, mais personne ne le voulait vraiment, enfin jusqu'à maintenant. Enfin bref, on l'a fait. Mais prendre le blâme pour le groupe, ça c'était le truc de John. Je l'ai défié une fois, pour l'honneur. Je n'ai jamais refait cette erreur.

<<< Walker entre dans la cinquantaine maintenant, mais il semblait avoir l'énergie d'un homme bien plus jeune. C'est comme si la volonté qu'ils avaient eu, lui et les autres recrues, et qui avait, en quelque sorte, été transmise par John plusieurs années auparavant, continuait toujours d'inspirer Walker. C'était remarquable ; il connaissait John, il avait vécu avec lui pendant plusieurs mois, et pour lui, John semblait apparaître comme un personnage mythique. >>>

Walker : Ce qu'il était capable de faire, tout prendre sur lui et se jeter dans la gueule du loup, sans équipement. Sérieux mec, il n'était pas humain.

Petrovsky : Cet enfant était un monstre, comme tous les autres.

<<< Anthony Petrovsky, un retraité des troupes de choc aéroportées orbitales que j'ai trouvé grâce à Meshach Miradi. Oui, ce Meshach Miradi ; le même qui me harcelait de messages pendant des mois. Et oui, j'étais plutôt à court de pistes. Restons-en là. Mais Petrovsky n'était clairement pas une source approuvée par la liste de Sully, donc je suis sorti du réseau pour le contacter par Chatternet. Et le voilà, racontant sa rencontre avec John. >>>

Petrovsky : Cet enfant était une bête de foire.

Benjamin (soupirant) : Vous pouvez être plus précis ?

Petrovsky : Hé, je serais bien content de pouvoir. Vous savez, un jour moi et quelques autres gars on luttait dans la salle de gym, et il est arrivé…

Benjamin : Mmhm.

Petrovsky : …C'était un jeune garçon, je veux dire, si on peut appeler ça un jeune garçon. Il était plutôt costaud, vous voyez, mais son visage avait plus l'air d'avoir douze, ou peut être treize ans.

<<< Douze ou treize ans ? Après avoir été enrôlé, John n'avait pas put finir le camp d'entraînement avant l'âge de dix-sept ans au moins. Petrovsky devait se tromper à propos de son âge, mais je le laissais continuer. >>>

Petrovsky : Quoi qu'il en soit, je pense qu'il jouait les durs. Quand un des gars lui a, euh, demandé son nom, il lui a donné, comment dire : il y a mis les formes, vous voyez ? Et là, les gars commencent à l'insulter, de ce que j'en sais, et ensuite le patron ordonne au gosse et à quatre gars de monter sur le ring. Ça devait…

Benjamin : A-Attendez Anthony, attendez, vous êtes en train de me dire que l'officier a ordonné à quatre soldats de combattre un lycéen ?

Petrovsky : Non, un gamin de douze ou treize ans, comme je vous l'ai dit.

Benjamin : Oui, si vous voulez, dans tous les cas, un maître a ordonné à quatre ODST de se battre contre un enfant ?

Petrovsky : Oui mec, [parlant à lui même] tu as tout faux, ok, parce que ces quatre ODST… étaient comment des agneaux à l'abattoir.

Benjamin : Quoi, John les a écrasé ?

Petrovsky : Non, Non, non, non. C'était bien pire que ça.

<<< Comme il le dit, les ODST on fait ce qu'on leur a ordonné. Ils ont encerclé John, et l'un d'entre eux a commencé à s'avancer. Ce qui s’est passé ensuite, d'après Petrovsky, défie l'entendement. >>>

Petrovsky : Le son que produisaient les poings de ce gosse… c’était horrible. Ce n’était pas comme, des coups de poings, mais plutôt genre, des explosions. OK ? J’étais de l’autre côté du gymnase, mais je les ai entendus. C’était affreux. Comme si l’on cassait du bois sur un tambour. On entendait que ça : [reproduisant le bruit] BA-da-da-BA-da-da-BA-da-da-BA-da-da-BA.

<<< Un des ODST encaissa un coup de plein fouet qui arrêta instantanément son cœur, le tuant sur le coup. Un autre reçu également un seul coup de John, un coup de poing qui lui enfonça le crâne. Deux victimes, un ODST au pelvis brisé, et un avec la colonne vertébrale en miette, il n’a plus jamais marché. Personne n’est intervenu dans ce combat. Ce fut fini en moins de 5 secondes. >>>

Benjamin (in call) : Attendez, il les a… tués ?

Petrovsky (in call) : C’est ça, c’était impossible.

Benjamin : Qu’est-ce que vous entendez par impossible ? Comme…

Petrovsky : Comme, comme… il était pas humain, pigé ? Comme s’il était génétiquement augmenté.

Benjamin : Donc vous êtes en train de me dire que quelqu’un… avait augmenté John, que quelqu’un avait génétiquement augmenté un enfant ?

Petrovsky : [reprenant son souffle] Ok. Bien.

Benjamin : Non ?

Petrovsky : Vous croyez que je mens.

Benjamin (en même temps) : Je crois que vous pensez sincèrement l'avoir vu, mais…

Petrovsky (en même temps) : Bon. Non, bien sûr, ok, c’est… une dernière chose, Ben, je me fiche que vous me croyiez ou non, ça ne change rien pour moi. J’y étais et vous vous étiez autre part. Donc vous allez écrire votre petit article sur cette mascotte de l’armée et je vais m’asseoir là et boire une bière. Alors, bonne chance.

<<< Petrovsky me laissa un goût amer dans la bouche. Ce n’est pas une nouveauté que les Spartans ont subi quelques augmentations et améliorations, mais ce sont des adultes pleinement développés. Est-ce qu’un jeune de 17 ans, probablement encore en pleine croissance, pouvait même survivre à ce genre de procédure ? Cela semblait horriblement risqué, et si ce que m’avait dit Petrovsky était vrai et que John n’avait que 13 ans ? Eh bien, c’était une sacrée accusation, aux implications éthiques à faire vomir. J’étais en train de songer au jour suivant quand le nom d’Ellie Bloom apparut dans ma liste d’appels. Je lui avait fait écouter une version « brute » de mon premier épisode et elle avait des remarques à me faire. Je ne voulais pas prendre le risque que quelqu’un nous écoute alors j’ai laissé passer l’appel, puis l’ai recontacté sur le Chatternet. >>>

Ellie : Bon, deux choses.

Benjamin : OK.

Ellie : Deux choses importantes.

Benjamin : OK. Ouais.

Ellie : Cet entraîneur de boxe ?

Benjamin : Deon Govender, ouais ?

Ellie : Il ment.

Benjamin : W- ah, OK, comment ça… il ment ?

Ellie : Il n’y avait pas de boxe au lycée.

Benjamin : Comment pouvez-vous en être sûre ?

Ellie : Parce qu’il n’y avait aucun cours de boxe sur toute la planète.

<<< Elle me dit qu’ils l’avaient interdit définitivement par décret il y a longtemps, après qu’un gosse eut été blessé. Par la suite, il y eut longtemps une controverse concernant l'illégalité de la boxe pour les enfants, mais pas pour le gravball où les enfants recevaient aussi des commotions. Néanmoins, vers la fin du siècle, elle me raconta que plus personne ne boxait vraiment sur Eridanus II. Elle m’a même défié, me disant d’aller vérifier, de demander à n’importe qui de la colonie, ils me diraient la même chose. >>>

Ellie : Et bien évidemment qu’il n’y avait pas de ligue enfants au lycée ! C’était comme avoir une boutique de flingues dans un magasin de jouets. C’est tout simplement faux. Et l’autre truc, ces enlèvements par des rebelles à Elysium ? C’est aussi faux.

Benjamin : Attendez. Je sais que ce n’est pas vrai. Vous vous trompez, OK ? On sait de sources sûres que l’Insurrection était présente à Elysium.

Ellie (in call) : Ouais en effet, mais politiquement, ils s’efforçaient d’influencer la politique locale. C’était tendu, il y avait occasionnellement de éclats de violence, mais personne n’a été « enlevé ». Nous avons eu de la chance. C’était paisible. C’est pourquoi Elysium attirait les réfugiés. Donc l’entraîneur de boxe ? Un menteur.

<<< Je devais vérifier ses dires, mais j’avais le sentiment profond qu’elle disait encore la vérité. Mais qu’est-ce que ça signifiait ? Si elle avait raison et que rien de tout ça n’était arrivé, l’histoire toute entière était fausse, et plus terrifiant encore, cela impliquerait que quelqu’un l’avait fabriqué de toute pièce. Je devais demander des explications à mes précédentes sources, et il me les fallait maintenant. J’ai essayé de joindre Deon, l’entraîneur de boxe, pas de réponse. Gabriella Dvorak, le lieutenant qui avait libéré John, sur le terrain, injoignable. Alors j’ai essayé l’ancien détenu et survivant Thomas Wu. Il répondit. >>>

Thomas : [sonnerie] Bonjour.

Benjamin : Salut. Thomas ?

Thomas : Qui est-ce ?

Benjamin: Ouais, je suis désolé d’appeler si tard, est-ce qu’il est tard là-bas ? Il fallait que je vous demande quelque chose rapidement.

Thomas : Ok.

<<< Je n’avais aucune idée de ce que j’allais demander. >>>

Benjamin : OK, OK, êtes-vous… absolument certain que Elysium a subi le même sort que votre ville ?

Thomas : Hm, ouais. Je vous l’ai dit.

Benjamin : Je sais, mais Thomas, j’ai discuté avec des gens qui étaient à Elysium, et ils m’ont dit que ce n’était pas vrai. Je sais que vous avez traversé beaucoup d’épreuves, mais je veux seulement savoir la vérité.

Thomas : ... OK.

Benjamin : Êtes-vous absolument certain que Elysium était sous le contrôle violent des Insurgés ?

Thomas : [soupir] Écoutez, ce que j’vous ai dit plus tôt, c’est ce dont j’me souviens. Je ne peux pas faire mieux.

Benjamin: Non, je suis désolé, ah, je suis désolé, mais je n’y crois pas. Vous vous en souvenez parfaitement. Vous avez énuméré le nom de chaque ville sécurisée de la région et n’avez hésité qu’une seule fois.

<<< J’ai inventé ça de toute pièce. Je jouais le tout pour le tout. >>>

Benjamin : Vous avez hésité quand vous alliez dire « Elysium City » pas vrai ?

Thomas : Enfin, écoutez, je n’en suis pas sûr…

Benjamin : Mais Elysium n’était pas aux mains des Insurgés, n’est-ce pas ?

Thomas : ... Hey, vous êtes en train de les défendre ?

Benjamin : Non. Je ne les défends pas du…

Thomas : Vous savez, après ce qu’ils ont fait, comment pouvez-vous les défendre ? Ils nous ont enfermés pendant des semaines. Ils ont laissé ces gens mourir. Et ils ont fait la même chose dans toutes les colonies extérieures. Je veux dire, qu’est-ce que ça change que ça soit à Elysium ou autre part ? Après tout ce qu’ils ont fait, ce…

Benjamin : Thomas, Thomas… Thomas, écoutez je suis désolé de vous dire ça, c’est juste que…

Thomas : Je veux juste qu’on laisse ma famille tranquille, c’est tout ce que je veux…

Benjamin : Attendez. Je, euh, je ne comprends pas. [hésitant] Comment mentir à propos des Insurgés à Elysium peut permettre à votre famille d'être tranquille ?

<<< À ce moment-là, Thomas parut soudainement complètement lucide, et son ton changea totalement. >>>

Thomas : Je ne devrais pas vous parler.

Benjamin : Attendez, Thomas, attendez…

Thomas : Je ne peux pas. Laissez-nous tranquille. [il raccroche]

<<< Je devins moi-même brusquement lucide, suivi d’une seule pensée : toute cette conversation avait eu lieu sur Waypoint. N’importe qui aurait pu écouter. >>>

Benjamin : Retrouvez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. </toggledisplay>

04 : Crossing the black

<toggledisplay showtext=[Anglais] hidetext=[Masquer]> Rumors of discontent across the military and rumblings in the Outer Colonies are cause for concern, but a mandatory meeting at ONI headquarters may bring greater repercussions.


Thomas Wu (in call): I shouldn't be talking to you.

Benjamin (in call): W- wait, Thomas, hold on-

Thomas: I can't. Leave us alone. [termination sound]

(Call ends)

Giraud: Oh God. O- no. No, no, no, no, no, no, no, no! Go down! No way! No way! No way that- you did not just-

Giraud (voiceover): If you want privacy online, ChatterNet is a pretty good bet: not foolproof, but relatively difficult for the government to monitor. Waypoint, on the other hand, is wide open. Supposedly, the Office of Naval Intelligence has software on the network capable of listening to every single conversation galaxy wide, and if you say the wrong thing... the conversation gets flagged.

Giraud: (continuing) Oh God! What did I just do?!

Giraud (voiceover): What I had just done was conduct an unsanctioned followup interview with a survivor of a war camp, accused him of lying about it, basically got him to admit that lie, and then ended by possibly indicating my employer, the most powerful military agency in history, in either bribery or coercion. I'd done all of that on Waypoint. I thought I was going to throw up.

Giraud: (continuing) Wait a min- wait a minute- wait a minute- wait a minute-

Giraud (voiceover): Maybe it wasn't that bad. I went and listened back. Would they flag that word? What about that one? That phrase sounds bad by itself but not in context. The factor in tone of voice, right? I was sitting there emotionally guessing how an insanely sophisticated algorithm is weighted. Basically, I was trying to outsmart a legion of robots.

Giraud: (continuing) Damn it, Ben!

Giraud (voiceover): It was too late. Those words were gone. That data had been processed. And I had either been flagged, or I hadn't. I had no idea what would happen next. I'm Benjamin Giraud and this is Hunt the Truth.

Mshak Moradi: Benjamin!

Giraud (voiceover): I've never been so happy to hear from Mshak Moradi. I made him triple check the security of our call.

Moradi: (continuing) Relax! We are under the tin foil hat of secrecy. (laughs) Seriously though, we are fully secure.

Giraud (voiceover): Mshak could probably tell I was desperate when after months of his unsolicited theories, I actually solicited one.

Giraud: (continuing) What's going on out there right now?

Moradi: I'm glad you asked. Strong patterns: a lot of chatter in the military bars, soldiers drunk and unhappy. Local graffiti corroborates these complaints. The helmet overfloweth!

Giraud (voiceover): This is how Mshak talks. For a while I thought maybe there was an actual group of people somewhere that used these terms, but there's not. It's just Mshak.

Moradi: (continuing) My prognosis? Ripples in the ranks. Army, Orbital Shock Troopers, Marines. Across the board; men at arms, up in arms.

Giraud (voiceover): When soldiers get frustrated, they get sloppy with their communication. The more frustration, the more unsecured chatter. Right now, there was a lot of both.

Moradi: (continuing) And there's a sizable leak of, booyah, worthy transmissions distilling the slush.

Giraud (voiceover): Ah, the slush. That immense soup of data siphoned off of insecure networks. The preferred source for nutjobs everywhere. The data's all legit, there's just such an ungodly huge amount of it that it's practically useless. To Mshak's credit though, he somehow managed to draw somewhat sound conclusions from it on occasion. It was kind of amazing. I asked why there was so much discontent across the military.

Moradi: (continuing) M.C. One-one-scepter.

Giraud (voiceover): That's Mshak for the Chief.

Moradi: (continuing) He's off being creative. He could be off the grid. FLEETCOM's trying to smokescreen like they're on top of his posish, but their not. The trombones are playing the brown note on that one and the grunts are a-grumbling. The military is one pissed off polygon right now.

Giraud (voiceover): Apparently, some are even questioning Master Chief's motivations and allegiances. The word traitor has been used.

Giraud: (continuing) Seriously? If he's disobeying orders that's bad, but calling the Chief a traitor? The guy who legitimately saved humanity multiple times, that's just- come on.

Moradi: Either way, you haven't considered the underlined question. M.C. is the precedent for free reign in the military. He's responsible for protecting a galaxy. A job that big requires absolute mobility. But then, that's a lot of power to give one man, hence the dichotomy, Benjamin. Power and responsibility.

Giraud (voiceover): Mshak was getting philosophical, and making a lot of sense. When it comes to threats against us though, this issue of power and responsibility has always been shrouded in secrecy. As civilians we don't know what's happening, who's out there, what their doing. And according to Mshak, that ignorance could be about to blow up in our faces again.

Moradi: (continuing) There's something else afoot, Benjamin, out here in deep space. I hoped these events would turn out to be random, but now it's... it could be bad.

Giraud: (voiceover) Mshak was a lot of things, but never vague. I asked him what sort of bad he was talking about.

Moradi: (continuing) Electromagnetic fluctuations, slipspacious disruptions, epidemic data corruption. All of it, ya' know, what's happening? It's quiet, it's slight, but it's effecting... everything. Ripples on a gigantic scale. I'm talking whole star systems, it's just- I don't want to say I'm frightened, ya' know what I mean? (phone ring) But to be honest-

Giraud: I'm sorry, Mshak. Hold on a second. Just... hold on.

Giraud (voiceover): As Mshak's sketch of a horrifying reality started to emerge, the last thing I wanted to do was interrupt him but I'd just been reminded of a more immediate, horrifying reality. From Sully, an event on my calender, no message.

Giraud: (continuing) Oh no.

Giraud: (voiceover) My stomach dropped. My flight to ONI's Boston headquarters left in three hours. They were calling me in. This had never happened to me before. I said goodbye to Mshak. It now seemed painfully clear that my Waypoint conversation with Thomas Wu had been flagged. By the time I landed on Earth I was one giant ulcer. I'd spent every sleepless night's hour running over everything in my head. The conflicting stories I'd heard, the gut twisting possibilities of what would happen in Boston. I looked and felt like death. All I was looking forward to at this point was Petra Janecek. I'd hit her up right before I left, asked if she'd meet me near the ONI campus. Thankfully, she said yes. Petra and I are in the same line of work. We make the government look good. The last time I saw her was six years ago in New Mombasa, the day it happened. We were both there. We both saw the Chief do what he did. But afterwards, while I retreated to a quiet little hamlet across the galaxy, Petra stuck around and made a name for herself. I was hoping she could throw me a lifeline, so I threw some cold water on my face, pulled myself together, and met up with her at a local pub.

Petra Janecek: Ya' know, for a guy just returning from a six year spirit-walk in deep space, I'm impressed. You actually showed up on time.

Giraud (voiceover): Same old Petra. She'd already knew I got the Master Chief assignment and she was not happy. Apparently she was still waiting for her face to face exclusive with the Chief. I refrained from laughing out loud at that little fantasy, but she continued with the ball busting anyway.

Janecek: (continuing) So why are you here? No wait, lemme guess, lemme guess the title of your story: "Heroism Untold".

Giraud: (laughs) Something like that.

Janecek: Yeah, I'm sure it's hard-hitting. What's a Sully commissioned exposé look like nowadays, anyway? An ONI one-sheet of approved sources?

Giraud: Yeah. (laughs)

Janecek: Whatever, you can do a fluff-piece over Waypoint from your rebel rock. So, again, why are you here?

Giraud (voiceover): If you haven't noticed yet, Petra cuts to the chase.

Giraud: (continuing) Sully called me in.

Janecek: Sully? He what? He called you here?

Giraud: Yeah, yeah, that's what I wanted to talk to you about.

Giraud (voiceover): I told her about confronting Thomas Wu. How I'd contradicted a statement of his that was probably supposed to be Sully's main deliverable for the interview. Not only did Petra not see the problem with that though, she seemed to think it was cute.

Janecek: (continuing) Whoa! Whoa! Old Ben G-raud! You're coming off the bench feisty.

Giraud: No, no, no, no- I, I, I-

Janecek: The guy's not gonna run on you. They'll just make him look as bad-

Giraud: I-I did the whole interview on Waypoint.

Giraud (voiceover): That got her attention.

Giraud: (continuing) I think it got flagged.

Janecek: You think it-

Giraud: I got the summons from Sully a few hours later.

Giraud (voiceover): Petra's face and voice hadn't changed, but her eyes were suddenly on fire.

Janecek: (continuing) Ben-

Giraud: I-I-I messed up, Petra.

Janecek: You messed up how? I-

Giraud: The story! The story! It was falling apart! And these inconsistencies between the sources-

Janecek: Inconsistencies, with ONI sources?

Giraud: No, with mine.

Janecek: You found sources in the Outer Colonies?

Giraud: Yeah, yeah I made friends in the past few years. I doubt Sully realized I'd have that resource in my arsenal.

Janecek: He definitely didn't. Ben, listen to me. You used to be a government lapdog at your peak. Then you deep-spaced yourself into obscurity. You have no juice now, and that's why they picked you. Sully gives you this bone, you're supposed to be extra eternally grateful. Just wag your little tail, and play fetch. So why the hell are you peeing on the rug instead? Have you forgotten the way everything works?

Giraud: No, I don't know, I just- This is bad, Petra!

Janecek: Ben, it's-

Giraud: And it's not ancient history, either! There are rumblings in the Outer Colonies right now, maybe something really bad! I was talking last week to this guy I know-

Janecek: Mshak Moradi, I know.

Giraud: What?! H-How do you know that?

Janecek: I've continued being an actual journalist for the past six years, but who cares, Ben? I hear what you're saying ok?

Giraud: We can blow this thing open, Petra!

Janecek: (sigh) Ok. Alright, cowboy.

Giraud: No, seriously! This is big! I can't even begin to reconcile the things I'm hearing with the story I'm supposed to tell! Multiple sources that Chief died at six! Complete fabrications! Genetically augmenting kids!

Janecek: I know! They are crazy charging that much for a shore trip.

Giraud (voiceover): Suddenly, Petra was ranting about the beach, loudly, and digging the tip of her fingertip hard into my forearm. I just sat there totally confused as she rambled nonsense. Intermittently glancing down at her COM pad. What was happening? Then I understood... and I froze. They were listening. I'd figured there were cameras on us, there were always everywhere here, but there was full audio surveillance now too? Is that even possible? She glanced down at her COM pad one last time.

Janecek: (continuing) Ben?

Giraud: Are there ears on us?

Janecek: There were for the last forty-five seconds, but there are always eyes everywhere, so don't look so... dramatic. Talk about whatever you want, but look like you're talking about the weather and if I start actually talking about the weather, you play along, ok?

Giraud (voiceover): Apparently, the system didn't bother listening in until you gave it certain visual cues, facial expressions, body language, anything that looks intense like my little outburst, the video flags it and your conversation gets temporarily isolated. Petra's vacay babbling had just saved my ass.

Janecek: (continuing) Listen, I believe you that the truth about the story... is terrible, but what you're talking about doing, that's door-number-two stuff. You're a door-number-one guy.

Giraud: But I have-

Janecek: Oh, come on! Come on, what are you going to do, Ben? Get the real scoop? You're too sloppy, you can't do this, you're-you're out of touch. You haven't been-

Giraud: Maybe not by myself, but with your help, with other people's help-

Janecek: Honestly, I love the idea of cutting the strings and tearing it all down, but I'm sorry. It's not going to be today. And to be brutal, it's never going to be you.

Giraud: (voiceover) That was brutal. It stung. I got pissed. And then I immediately knew she was right.

Janecek: Ben, take the money. Do your job.

Giraud: God. Oh God. Oh God. I'm supposed to walk over there right now.

Janecek: Just- Hey, just tell Sully you were drunk, you were trying to get a rise out of the guy, something. Just play stupid. Besides you don't-you don't know you got flagged! This meeting could just be a coincidence.

Giraud: No, no, they called me in. This is so weird, I mean-

Janecek: You'll be fine. The worst thing they'll-

Giraud: They've never-

Janecek: Hey Ben, the worst thing they'll do is kill the story and cut you from rotation. That's probably it. I mean I can't imagine they would... no, you'll be fine. Just be a good dog. Knock 'em dead. I'll get the bill.

Giraud: Thanks, Petra.

Janecek: But Ben, if I were you, I'd upload whatever you got on the story before you go in, just send back ups to someone you trust, ya' know? Just-just in case.

Giraud (voiceover): That was the closest thing to concerned I'd ever heard from Petra. I immediately took her advice and was queuing up all my files to Ray as I crossed to Rainja Avenue toward ONI. The campus was integrated right into the city: a courtyard of dark buildings, mature oak trees, grass, walkways. It just looked like a campus. The only thing different about it was the side walk: twice as wide as it was across the street. In the inner half of the pavement was black stone. A thick, dark border several feet wide that surrounded the whole complex.

I walked right up to the obsidian half of the sidewalk and stopped. Something was off about the courtyard in front of me, like something was missing. I look both directions down the sidewalk. There were no fences or guards. Plenty of pedestrians, seemingly none of them paying attention to the complex as they passed, except for one tiny thing: none of them, not a single one of dozens of white-collar workers and shoppers and parents and kids walking up and down that sidewalk laid a foot anywhere near the black half of the pavement. On a twenty-five foot walkway, they were all moving single file, right up against the curb.

I turned and looked back at the campus, listening... no birds. That's what was missing. There were no birds in the trees. In fact, there was no sound in the air at all. Nothing moved. I stood at the edge of the obsidian. I had no choice. I swiped the transfer file over to Ray's hard drive, took a deep breath, crossed the black line...

Please join me for the next episode of Hunt the Truth. </toggledisplay>
<toggledisplay showtext=[Traduction] hidetext=[Masquer]> Thomas Wu : Je ne devrais pas être en train de vous parler.

Benjamin : Attendez, Thomas, attendez–

Thomas: Non. Laissez-nous tranquilles. [Raccroche]

Benjamin : Oh… Non… Nononononononon, pas possible, pas possible! Je viens pas de…

<<< Si vous cherchez un peu de discrétion en ligne, chatternet est un bon choix. Pas parfait, mais définitivement plus compliqué à écouter pour le gouvernement. Waypoint, par contre, est complètement ouvert. On dit que l'ONI dispose de logiciels sur le réseau capable d'écouter n'importe quelle conversation à l'échelle galactique. Et dès que vous dites certaines choses, la conversation est repérée. >>>

Benjamin : Putain, mais qu'est-ce que j'ai foutu ?!

<<< Ce que je viens de faire : continuer sans autorisations une interview avec un survivant des camps de guerre, l'accuser d'avoir menti, réussi à lui faire avouer son mensonge, et soulevé la possibilité que mon employeur, la plus puissante agence militaire de l'histoire, est coupable de corruption ou de coercition. Et le tout sur Waypoint. Je me sentais sur le point de vomir. >>>

Benjamin : Attends, attends, attends, attends, attends, attends…

<<< Je me faisais peut-être des idées. J'ai repassé la conversation. [La première phrase de Wu est repassée en fond] Si ils repéraient les conversations, pourquoi auraient-ils repéré celle-là ? La phrase semblait suspecte, mais pas sans contexte. Ça dépendait du ton de la voix. Je restais assis, étourdit par l'émotion, réfléchissant à la complexité possible de l'algorithme. J'essayais de me faire plus malin qu'une légion de machines. Mais bon sang, Ben, c'était trop tard ! Ces mots avaient été prononcés. Ces données analysées. J'avais été repéré ou ignoré. Je n'avais aucune idée de ce qui allais se passer. Je suis Benjamin Giraud, et bienvenue dans la Traque de la Vérité. >>>

Mshak : Benjamin !

<<< Je n'avais jamais été aussi heureux d'entendre Mshak Miradi. Je lui ait fait vérifier la confidentialité de notre conversation trois fois. >>>

Benjamin : Tu es sûr ?

Mshak : Calmos, on est au niveau de sécurité « chapeau en alu », ha ha ha ! Sérieusement, on est complètement sûrs.

<<< Mshak avait sûrement compris que j'étais désespéré pour que je le contacte après un mois de théories ignorées. >>>

Benjamin : Qu'est-ce que se passe, là-bas ?

Mshak : Content que tu ai demandé : des schémas se dessinent, il y a plein de bavardages dans les bars militaires, des soldats bourrés et mécontents, qui se plaignent tout haut. Le hellnet est noir de monde.

<<< Voilà que Mshak parle. J'ai pensé un temps qu'il y avait réellement un groupe de personnes qui utilisaient ce terme, mais il s'est avéré que ce n'était que Mshak. >>>

Mshak : Mon pronostic : ça gronde dans les rangs. Armée, ODST, Marines, tous unis, des gros bras avec des poings levés.

<<< Quand les soldats deviennent amers, ils ne font plus attention à ce qu'ils disent. Plus ils sont frustrés, plus leurs langues sont déliées. C'est ce qui est en train de se passer. >>>

Mshak : Et le meilleur, c'est que ça devient de plus en plus simple de les repérer dans la Purée-de-poix.

<<< Ah, la Purée-de-poix. Cet énorme amas de données siphonné depuis les réseaux non sécurisés, l'outil de base de tout théoricien du complot. C'est légal car le nombre astronomique de données le rend inutilisable. Mais Mshak à ça pour lui d'avoir été capable de tirer d'en tirer des informations utiles. C'est assez incroyable. J'ai demandé la raison de la grogne au sein des rangs. >>>

Meshach : MJ Un-Un-Sceptre.

<<< Ça veut dire « le Major » en Mshak. >>>

Mshak : Il fait sa petite tambouille dans son coin, loin des regards. On pourrait croire que les troufions n'en auraient rien à cirer, mais en fait non. Les trombones sonnent la note sombre et les rangs grognent, l'armée n'est qu'une grosse masse ronchonnante.

<<< Certains mettraient en doute les motivations et l'allégeance du Major. Certains ont même utilisé le mot « Traître ». >>>

Benjamin : Sérieusement ? D'accord, il désobéit peut-être aux ordres, mais de là à l'accuser de trahison ? Le type qui a sauvé l'humanité plusieurs fois ? C'est–

Mshak : Au final, voilà la question à se poser : MJ est quasiment le président de l'armée, on l'a chargé de protéger la galaxie, on boulot qui requiert une mobilité absolue. Mais ça fait beaucoup de pouvoir pour un seul homme, la dichotomie est là : un pouvoir que nous sommes sensé lui confier.

<<< Mshack n'avait pas tort. Dès qu'il s'agissait de notre sécurité, les questions de pouvoir et de responsabilités finissaient souvent dans l'ombre. Les civils sont tenus à l'écart de ces secrets. Qui est où, que font-ils, et d'après Mshak, cette ignorance pourrait se retourner contre nous. >>>

Mshak : Il y a quelque chose qui se prépare loin dans l'espace, Benjamin. Ça pourrait être des événements dissociés, mais ça peut aussi être quelque chose de très mauvais.

<<< Mshak disait beaucoup de choses, mais il ne parlait jamais sans savoir. Je lui ait demandé ce dont il parlait. >>>

Mshak : Des fluctuations magnétiques, des perturbations du sous-espace, des corruptions épidémiques de données, tout ça, c'est réel, discret mais ça a de réelles conséquences. Des ondes à l'échelle de systèmes planétaires ! Je ne suis pas sûr, mais pour être honnête–

Benjamin : Attends Mshak, ne quitte pas.

<<< Alors que Mshak dépeignait cette horrible réalité, l'interrompre était la dernière chose que je voulais, mais je devais faire face à une réalité tout aussi terrifiante et immédiate. Un événement était apparu sur mon calendrier, envoyé par Sully, sans message. >>>

Giraud : Oh non…

<<< Mon estomac se transforma en une boule de plomb. J'avais un vol à prendre pour les quartiers de l'ONI à Boston dans trois heures, ils m'appelaient là-bas. Ça n'était jamais arrivé. J'ai dis au revoir à Mshack, et il était maintenant certain que ma conversation avec Thomas Wu avait été écoutée. Le temps d'arriver sur Terre, j'étais une incarnation du stress. J'avais passé chaque heure de vol à repasser les événements dans ma tête : les histoires conflictuelles, les possibilités de ce qui se passait à Boston, je ressemblais et me sentais comme un mort. La seule chose dont j'étais sûr était Petra Janecek. Je l'avais contactée avant de partir pour qu'on se rencontre avant que j'arrive au campus de l'ONI, et heureusement, elle a dit oui. Petra et moi travaillons dans le même milieu : nous aidons le gouvernement à polir son image. Je l'avais vu pour la dernière il y a six ans, à la Nouvelle Mombasa, ce jour-là. Nous y étions tous les deux, nous avons tous les deux vu le Major. Après, quand je me suis retiré plus loin dans la galaxie, Petra est resté et s'est fait un nom. J'espérais qu'elle me tendrait une main amicale. Alors je me suis passé de l'eau sur le visage pour me remettre d'aplomb et l'ai rejoint dans un pub proche. >>>

Petra Janecek : Pour un type qui revient d'un pèlerinage de six ans dans l'espace profond, tu es à l'heure, impressionnant.

<<< Elle n'a pas changé. Elle savait que j'avais décroché le job concernant le Major, et elle n'aimais pas ça. Elle attendait toujours son face-à-face avec lui. Je me suis retenu de rire, mais elle a continué sa petite crise de jalousie. >>>

Petra : D'accord, laisse-moi deviner le titre de ton article : « le passé de l'héroïsme ».

Giraud : Un truc du genre.

Petra : Je m'y attendais. À quoi ça ressemble un travail pour Sully maintenant, suivre une liste de sources approuvées par l'ONI ?

Giraud : En effet.

Petra : Mais tu pourrais tout aussi bien le faire depuis ton cailloux perdu dans l'espace profond. Alors que fais-tu là ?

<<< Vous l'avez deviné : Petra en est vite venu aux faits. >>>

Giraud : Sully m'a fait venir.

Petra : Sully ? T'as fait venir ?

Giraud : Oui, c'est de ça dont je voulais te parler.

<<< Je lui ait parlé de ma discussion avec Thomas Wu, comment elle se heurtait à d'autres sources alors qu'il était sensé être une des sources principales de Sully. Mais ça ne l'a pas intrigué, elle a même semblé trouver ça mignon. >>>

Petra : Wow, wow, Ben Giraud, déjà revenu dans la course ?

Giraud : Non, non, c'est que j'ai fait ça sur Waypoint.

<<< C'est là que j'ai eu son attention. >>>

Giraud : Je crois que j'ai été repéré.

Petra : Tu crois…

Giraud : J'ai été appelé par Sully quelques heures après.

<<< Son expression et son ton n'avaient pas changé, mais son regard était en feu. >>>

Petra : Ben…

Giraud : J'ai foiré, Petra.

Petra : Comment ça–

Giraud : L'histoire s'écroulait, il y avait des incohérences entre les sources, et–

Petra : Des incohérences ? Avec des sources de l'ONI ?

Giraud : Non, avec les miennes.

Petra : Tu as été trouvé des sources dans les colonies extérieures ?

Giraud : Oui, oui, j'avais des vieux amis, Sully ne devait pas se douter que j'avais ce genre de ressources–

Petra : Je ne crois pas non plus. Ben, tu était un chien-chien du gouvernement, puis tu disparais au fin fond de l'espace, où tu es sensé être coupé de tout. C'est pour ça qu'ils ton choisi. Tu es sensé être reconnaissant, remuer la queue et aller chercher, pourquoi est-ce que tu es allé pisser sur le tapis ? Tu as oublié comment ce monde tournait ?

Giraud : Non, non, je sais pas, mais ça va mal, Petra–

Petra : Ben…

Giraud : Et ce n'est pas de l'histoire ancienne, il se passe des choses dans les colonies extérieures, des choses terribles, je parlais à un de ces gars la semaine dernière–

Petra : Mshak Miradi, je sais.

Giraud : Je. Comment tu sais ça ?

Petra : J'ai été une véritable journaliste ces six dernières années. Bref, je vois ce que tu veux dire–

Giraud : On pourrait révéler tout ça, Petra !

Petra : Bon, OK, cow-boy–

Giraud : Sérieusement, c'est énorme ! Je ne sais même pas par où commencer pour raccorder les éléments de l'histoire que je suis sensé écrire ! Mes sources disent que le Major est mort à six ans, des sources falsifiées, des enfants génétiquement augmentés–

Petra : Oui, c'est complètement fou un tel tarif pour un voyage sur la côte !

<<< Petra a subitement commencé à parler, fort, de la plage en enfonçant ses ongles dans la peau de mon avant-bras. J'étais confus alors qu'elle racontait n'importe quoi en regardant son terminal de données. J'étais complètement perdu. Alors j'ai compris, et je me suis figé. Ils écoutaient. J'ai remarqué des caméras fixées sur nous, ils étaient partout ici. Il y avait une surveillance audio constante, maintenant ? Était-ce même possible ? Elle regarda son terminal encore une fois. >>>

Petra : Ben ?

Giraud : On nous observe ?

Petra : On nous observait pour les dernières 45 secondes, ils ont toujours des yeux partout alors prend un air moins dramatique. Parle de ce que tu veux, mais fait comme si tu parlais du temps, et si je me met à parler du temps, tu me suis, d'accord ?

<<< Apparemment, le système ne commençait à écouter que si il détectait certains signaux visuels : expressions faciales, langage corporel, tout ce qui semble intense, comme mon dernier emportement. La vidéo vous repère et isole momentanément votre conversation. Le charabia de Petra venait de me sauver. >>>

Petra : [souffle] Bon, écoute, je te crois quand tu dis que la véritable histoire est horrible. Mais ce que tu veux faire, c'est de l'amateur alors que tu peux faire du professionnel.

Giraud : Mais j'ai–

Petra : Sérieusement, qu'est-ce que tu vas faire, Ben ? Sauter sur le scoop ? Tu es resté hors de la boucle trop longtemps pour faire ça.

Giraud : Pas tout seul, mais avec ton aide, et celle d'autres personnes–

Petra : Vraiment, j'aime l'idée de foutre tout ça par terre, mais pas aujourd'hui et, je vais être brutale : surtout pas avec toi.

<<< C'était brutal. J'étais énervé. Mais je savais qu'elle avait raison. >>>

Petra : Ben. Prend le fric, fais le job.

Giraud : Bon sang, merde, je suis sensé y aller…

Petra : Dis à Sully que tu avais quelques degrés dans le sang, que tu t'en est pris à lui sans raison, joue au con. Tu n'es même pas sûr d'avoir été repéré, cette rencontre pourrait être une totale coïncidence.

Giraud : Ils m'ont fait venir à ce moment, c'est tellement bizarre…

Petra : Ça ira, le pire qui peut–

Giraud : Ils n'avaient jamais appelé…

Petra : Ben. Le pire qui peut arriver, c'est qu'ils annulent tout et te mettent à la porte. Ce sera tout. Je les vois mal… Non, ce sera tout. Sois un bon chien, reste en vie. L'addition est pour moi.

Giraud : Merci Petra…

Petra : Et avant d'y aller, je te conseille de donner tout ce que tu as à quelqu'un de confiance. Juste au cas où…

<<< C'était l'unique touche d'attention que je pouvais attendre d'elle. J'ai immédiatement commencer à préparer mes fichiers pour les envoyer à Ray alors que je tournais l'avenue vers l'ONI. Le campus était parfaitement implanté dans la ville : une cour, des immeubles noirs, des chênes, de l'herbe, un trottoir, … C'était un campus. Seul le trottoir était différent. Deux fois plus large que les autres dans la même rue. Et la moitié intérieure était fait de pierre noire. Une large bordure d'environ un mètre autour du complexe. Je me suis avancé droit vers cette bande d'obsidienne, mais quelque chose était bizarre dans la cour devant moi. Il manquait quelque chose. J'ai regardé dans les deux directions sur le trottoir. Il n'y avait aucune barrière et aucun garde. Plein de passants, qui ne prêtaient pas attention au complexe, à l'exception d'une chose : aucun, pas un seul des travailleurs à la peau blanche, acheteurs, parents et enfants, ne marchait près de la moitié noire du trottoir. Sur un trottoir de quelques mètres, ils marchaient tous sur une seule file. Je me suis tourné vers le campus et ait écouté. Aucun oiseau. Voilà ce qui manquait. Aucun oiseau dans les arbres. En fait, il n'y avait aucun son dans l'air. Rien ne bougeait. Je restais à la limite de l'obsidienne. Je n'avais pas le choix. Je transférais les fichiers vers le disque dur de Ray, prenait une longue inspiration, et traversait la ligne noire.

Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la Vérité. >>> </toggledisplay>

05 : Out of time

<toggledisplay hidetext=[Masquer] showtext=[Anglais]> A visit deep inside ONI branch headquarters brings unexpected results. A voice from the past returns. And an in-flight incident sparks a flame that can’t be put out.



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<toggledisplay hidetext=[Masquer] showtext=[Traduction]> Benjamin : Bonjour, je dois voir Michael Sullivan.

Réceptionniste : Vous avez rendez-vous ?

Benjamin : Euh, oui, je suis Benjamin Giraud. À 13 heures.

« Devoir passer par l'accueil de l'ONI est une étrange formalité. Me demander mon nom et qui je viens voir n'est qu'une simulation de conversation, un de leurs efforts pour mettre un visage humain sur leur travail. En réalité, la surveillance permettait de savoir où je me trouvais à tout moment depuis mon transit. Depuis mon arrivée au terminal de Boston, cette réceptionniste avait sûrement été informée en temps réel de mon heure arrivée, déviations de mon trajet optimal, passages aux toilettes et vitesse moyenne, d'une façon ou d'une autre. Bref, ils m'attendaient déjà. »

Réceptionniste : Je vais les informer de votre arrivée, Ben.

Benjamin : D'accord, merci.

« Tout le complexe était élégant et sombre, des lignes nettes à perte de vue, les matériaux de la plus haute qualité, … Mais le plus impressionnant était la quantité d'espace et le silence. La salle d'attente était dépouillée : deux chaises minimalistes en fibres de carbone éloignées de quelques mètres, que je remarquais étrangement basses. Je me suis assis sur l'une d'elles. Elle était en effet très basse. C'était étrange. Je m'attendais aux vingt minutes d'attente habituelles et cette position n'allait pas arranger mon anxiété. Mais alors que je commençais à travailler, la porte derrière moi s'ouvrit. »

Réceptionniste : Ben ? Monsieur Sullivan va vous recevoir.

Benjamin : Maintenant ?

Réceptionniste : Oui.

« Je me levais maladroitement de la chaise et traversait la pièce. Mon cœur cognait dans ma poitrine. »

Benjamin : Euh, merci.

« Elle n'a pas répondu. »

Benjamin : [Souffle lent]

« Je m'engageais dans un couloir étroit et vide, des portes fermées alignées sur les murs. Je m'apprêtais à la me retourner pour demander où aller quand la porte se ferma derrière moi. Les lumières changèrent, éclairant une porte au bout du couloir. »

Benjamin : [Souffle lent] OK, OK, …

« Je marchais le long du couloir en passant devant ce qui devaient être des bureaux. Mais tout était insonorisé et je ne pouvais pas savoir si des personnes y travaillaient. Au bout du couloir, la porte de Sullivan s'ouvrit à la dernière seconde. En entrant, Sullivan n'a pas levé les yeux. Il était dernière son bureau, travaillant sur son terminal. »

Benjamin : Hey… Sullivan : Ben, content que tu sois là.

« Je restais debout pendant quelques instants. Je réalisais qu'il s'agissait sûrement de la pièce d'où il me parlait à chaque fois. Elle était aménagée aussi simplement que le reste du complexe, mais quelques signes de personnalité se trouvaient derrière lui : des bibelots et une vieille horloge analogique. Sullivan n'avait toujours pas levé les yeux. »

Benjamin : Je dois, euh… Je…

Sullivan : Mets-toi à l'aise.

Benjamin : D'accord.

« Il continuait de taper sur son terminal. Je m'asseyais sur une chaises, comme les précédentes, mes genoux au niveau de mes oreilles. Je me sentais étrangement éloigné de son bureau. J'ai tenté d'engager une conversation. »

Benjamin : Euh, je ne pensais pas que tu aimais les antiquités, Sullivan. Où tu as trouvé l'horloge ?

Sullivan : Je l'ai toujours eue.

Benjamin : D'accord, d'accord… Alors…

Sullivan : Comment vas l'histoire, Ben ?

Benjamin : Bien, bien.

Sullivan : Tu as tout ce qu'il te faut ?

Benjamin : Oui, oui.

Sullivan : Aucune question ?

Benjamin : Ah, non… Euh, oui, oui ! Je veux dire, aucune question.

Sullivan : Parfait !

« J'essayais toujours de comprendre ce qui se passait quand Sullivan arrêta de toucher à son terminal. Il leva les yeux vers moi pour la première fois avec une certaine lueur dans le regard. »

Sullivan : Quelqu'un veut te parler, Ben.

Benjamin : Je suis Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité.

« Sullivan marchait vite et je devais m'adapter à son rythme. Tout le complexe était connecté par un réseau souterrain qui le rendait bien plus grand qu'il ne le paraissait de l'extérieur. À mesure que nous nous enfoncions dans ce labyrinthe, notre environnement devenait moins bureaucratique et plus militaire. Et plus militaire il était, plus nerveux j'étais. »

Sullivan : Tu sais qu'ils ne laissent pas entrer beaucoup de civils dans cette section. C'est un jour spécial, Ben !

« La remarque de Sullivan sonnait creuse, mais les gens que nous croisions dans les couloirs portaient maintenant l'uniforme, ils ne parlaient pas, les yeux rivés sur les terminaux comme Sullivan, les manipulant tout en marchant. L'efficacité froide qui émanait de cette ambiance était palpable. »

Sullivan : On y est.

« Sullivan me fit entrer dans une grande et sombre salle de conférence et les portes se fermèrent derrière nous. Au centre se trouvait une grande table de conférence fixe entourée de chaises. Au-delà des lumières éclairant la table, tout était dans l'ombre. »

Sullivan : Assieds-toi.

« Je coopérais et m'asseyais dans une des chaises, qui semblait se dérober sous moi. Je scrutait la pénombre et remarquais qu'un des murs était fait de verre noir, sûrement pour l'observation. »

Sullivan : Tu veux de l'eau ?

Benjamin : Euh, non. Je… Ça ira, merci. Qui est-ce qui–

Sullivan : Besoin de vérifier ton micro, ou autre chose ?

Benjamin : Euh… Mon micro ? Est-ce qu'on–

Sullivan : Je veux être sûr que tu enregistres tout bien.

Benjamin : Quoi ? Attends, je–

Sullivan : Calmes-toi, Ben. Ça va être génial !

Benjamin : Sully, je veux juste dire que–

Sullivan : Ben ! Il va bientôt entrer.

Benjamin : Sully, sully je veux dire que je voulais–

Sullivan : Voici l'adjudant-chef Franklin Mendez !

Mendez : Bonjour, Ben. Comment allez-vous ?

« Je me levais. L'homme qui venait d'entrer croulait sous les décorations : Gold Stars, Silver Stars, Bronze Stars, Purple Hearts, la Légion d'honneur ! Il semblait endurci par des décennies de combat. »

Benjamin : Bonjour, monsieur.

Mendez : Vous voulez que je vous parle du Major ?

Benjamin : Euh, je– Je…

Sullivan : Mendez est l'homme qui avait entraîné le Major, Ben. Je t'avais dit qu'on te chouchouterai ! Tu auras tout ce dont tu aura besoin pour cette histoire. « C'était une interview. Je ne m'y attendais pas du tout. Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais, mais sûrement pas à un face-à-face de cette envergure. Toute mon anxiété venait de s'évaporer. »

Benjamin : Oui, oui, bien sûr ! Donc, vous êtes vraiment la personne qui en connaît le plus sur les Spartans ?!

Mendez : En effet.

« Ma conversation avec Thomas n'avait pas été repérée ! Petra avait raison ! Sullivan n'avait absolument rien dit ! Je n'y croyais pas. Mon soulagement se transforma en émerveillement. J'allais avoir la perspective de l'homme qui avait personnellement entraîné le Major ! »

Mendez : Oui, le Major avait la mauvaise habitude de sauter du Pélican avant qu'il n'ait atterri. Son armure absorbait évidemment le choc, elle était faite pour ça. Et elle aidait lorsqu'il s'agissait de sauter directement sur l'ennemi.

« Personne avant moi n'avait jamais entendu ce genre de détails concernant le Major. Mendez m'expliqua qu'après le camp d'entraînement, la combinaison unique de capacités et de volonté du Major lui valut rapidement une réputation. »

Mendez : Ce gosse m'a vraiment impressionné. Sa perspicacité, sa vivacité d'esprit, ses capacités physiques, son jugement tactique, … Même jeune, John avait tout ce qu'il fallait. Selon moi, il était prêt pour l'augmentation, et lui ne pouvait attendre.

« Une fois les augmentations terminées, Mendez m'expliqua que tout le monde ne pouvait croire le résultat qu'elles avaient eu sur le Major. »

Mendez : Les médecins ont dit que ses systèmes se sont adaptés parfaitement avec les technologies implantées. Son temps de récupération fut incroyablement court, mais le plus impressionnant fut la vitesse d'acclimatation de son cerveau aux augmentations. Après ce genre de procédures, c'est comme si vous deviez repartir de zéro. Toute votre neurologie doit se reconstruire, et pendant que les autres réapprenaient à marcher, John courait, sautait, et combattait. Je n'avais jamais vu ça.

« C'était la naissance du Major. Il avait progressé rapidement, prouvé maintes fois sa valeur sur le terrain et complètement redéfini les attentes qu'on pouvait avoir d'un Spartan. Durant toute sa carrière, Mendez avait vu et analysé ce dont un Spartan était capable sur le terrain, notamment de s'occuper seul d'une dizaine de Covenants. Il me raconta la vitesse, la puissance et la précision qu'ils développaient au fil des années, et la détermination inébranlable du Major. Mais d'après Mendez, c'est autre chose qui fit du Major la légende militaire d'aujourd'hui. »

Mendez : Je n'avais jamais vu un homme, augmenté ou non, prendre des décision d'une telle importance aussi vite. Le Major pouvait mesurer instantanément les implications d'un choix avec un grand nombre de variables et trouver une solution créative. Il a fait face à des défis éthiques, tactiques, des situations terribles qui auraient pétrifié la plupart des hommes et les auraient hanté pendant des années. Mais il faisait ses choix, sur le moment, et c'était toujours les bons. C'était incroyable. Et puis, il pouvait aussi sauter comme un surhomme vers un aéronef ennemi en plein vol, faire sortir son pilote à travers le cockpit, prendre les commandes et l'utiliser contre ses propriétaires ! C'est le genre d'exploit dont il était capable.

« Le Major avait complètement modifié la définition du terme « servir ». D'après Mendez, c'était cette capacité de prise de décision qui différenciait le Major des autres soldats. Ce qui faisait de lui un meneur. Ce qui faisait de lui un héros. » Benjamin : Wow…

Mendez : Je suis content que vous écriviez cette histoire, Ben. Il est temps que les Spartans accèdent à la reconnaissance qu'ils méritent. Les gens doivent savoir les sacrifices que le Major et tous les Spartans ont fait pour notre sécurité.

Benjamin : Vous avez parlé de la personnalité du Major, son intelligence, sa loyauté, mais selon vous, avoir autant de responsabilités, est-ce dur pour lui ? Devoir protéger toute la galaxie, ça semble être un fardeau incroyable.

Mendez : Vous n'avez pas à l'imaginer, une chance pour vous. C'est un véritable fardeau, mais le Major a les épaules solides. Il peut prendre ses décision et faire son travail, et il accomplit ces tâches volontiers et de tout son être. C'est inspirant.

Benjamin : Oui, c'est incroyable, mais pensez-vous qu'un seul homme devrait posséder autant de pouvoir ?

Mendez : Là, vous voyez ? C'est cette tournure de phrase qui pourrait vous valoir des ennuis. On dirait que vous pensez que je ne pourrais pas répondre avec certitude, ce qui vous rend condescendant. Et rend cette conversation peu plaisante. Vous ne voulez pas ça, n'est-ce pas ?

Benjamin : Non, non, je–

Mendez : Vous voulez reformuler votre question ?

Benjamin : Bien sûr, bien sûr, désolé. Je–

« À ce moment, la lumière de la salle changea et Sullivan revint à son terminal. »

Sullivan : Ah, nous devons libérer la salle. Désolé pour le dérangement, messieurs, mais nous devons changer d'endroit.

Benjamin : Ah, je, attendez. Ce que j'aurais dû dire, c'est que, si nous prenons ce genre de décisions–

Sullivan : Attends Ben, je crois que nous pouvons aller à Jesper 9. On y va maintenant, si vous voulez bien.

Mendez : Très bien.

Benjamin : Oui, oui, d'accord.

Sullivan : Ce n'est pas loin.

Mendez : Attendez, messieurs. Il semblerait que je sois appelé ailleurs.

Benjamin : Pas de souci, je peux attendre.

Mendez : Je suis sûr que Sullivan pourra nous planifier une autre rencontre vers 15 heures 30.

Benjamin : Bien sûr, merci.

Mendez : Vous feriez mieux de remercier mes Spartans pour ce qu'ils ont fait. La seule raison pour laquelle vous respirez l'air nécessaire pour poser cette question est qu'ils ont fait plus de sacrifices que vous ne pourrez jamais l'imaginer.

« Mendez s'éloigna dans le couloir, disparaissant dans une foule d'hommes en noir entrant dans la salle de conférence. Sullivan marchait, concentré sur son terminal. Je le rattrapais. »

Benjamin : Sullivan ! Où est-ce que je devrais aller à 15 heures 30, tu as pu trouver ?

Sullivan : Voyons voir… Zut, attends.

Benjamin : Quoi, quoi ?

Sullivan : On vient de recevoir une demande de rapport.

Benjamin : Hein, me concernant ?!

Sullivan : Oui, il faudrait que tu ais envoyé tes premiers travaux pour édition jeudi à 0900 heures.

Benjamin : Mais attends, je n'ai rien sur moi, tout est chez moi !

Sullivan : Tu pourras prendre le transport de 17 heures 30. Ça te laissera 24 heures pour leur envoyer tout ça à ton retour.

Benjamin : Mais je n'ai pas terminé de monter les premiers épisodes !

Sullivan : C'est de l'éditorial, Ben ! Ça sera leur problème !

Benjamin : Mais Mendez ?

Sullivan : C'était génial !

Benjamin : Mais je n'ai pas fini–

Sullivan : Absolument génial ! L'interview du siècle ! J'adore ! Si tout le reste est du même acabit, ce sera diffusé sur tous les réseaux !

Benjamin : Je n'ai pas terminé, je peux juste l'attendre ? Sullivan ! Je peux rester et terminer l'interview de Mendez, j'ai du temps !

« Sullivan s'arrêta. Il se retourna et vint s'arrêter devant moi. Pour la première fois aujourd'hui, peut-être la toute première fois, en fait, j'eus l'impression que j'avais l'intégralité de son attention. »

Sullivan : Ben. Tu n'as pas le temps. Tu as une deadline et un transport à prendre à 17 heures 30. D'accord ?

« À ce moment, j'ai compris que ma conversation avec Thomas Wu sur Waypoint avait peut-être été entendue, finalement. Sullivan redevint lui-même et s'éloigna. »

Sullivan : Vraiment, mec ! C'est génial, et n'oublie pas : une fois l'histoire diffusée, ils seront tous à tes pieds ! Profites-en, tu le mérites !

« Voilà la traduction depuis l'ONI : je venais de me faire virer. »

IA : Votre passe expirera dans 9 minutes.

« Et l'IA venait de me faire comprendre que je n'étais plus le bienvenu. Je m'apprêtais à faire le long voyage retour. 24 heures de voyage en seconde classe semblent longues lorsque vous venez de perdre votre travail. Une fois assis, je voulais seulement dormir. Mais alors que nous décollions, quelque chose me frappa. Ou plutôt quelqu'un. »

Benjamin : Quelqu'un se plaint auprès d'une hôtesse dans la cabine d'à côté. On dirait que c'est son premier voyage hors du système solaire.

« Ce genre de voyage vers les colonies extérieures depuis la Terre comportaient tous au moins un type du genre. Un VIP quelconque de la Terre qui se sent obligé de se plaindre des conditions du voyage en sous-espace. »

Benjamin : Cette voix me rappelle quelqu'un… Ça m'a pris un peu de temps, mais je crois reconnaître… Je crois que c'est Jacob Walker !

« Jacob Walker ! Le militaire retraité auquel j'avais parlé quelques semaines plus tôt, un type joyeux passant sa retraite sur la plage et ayant fait ses classes avec John. Ça n'avait aucun sens ! Il habitait maintenant sur Saturne ! C'était la dernière personne que je m'attendait à trouver dans un vol quittant la Terre. »

Benjamin : On est en train de décoller, mais je dois en avoir le cœur net.

« J'ai décroché ma ceinture et ait remonté le couloir, et en inspectant la cabine, je le vit. Assis, en train d'importuner une hôtesse. Mais il portait un costard-cravate et ses cheveux étaient bien peignés. Il n'avait absolument aucune ressemblance avec le vacancier détendu vu durant l'interview. Je m'introduisait néanmoins. »

Walker : Je n'essaie pas d'être difficile, mais…

Benjamin : Jacob ?

Walker : Une cabine aussi humide, c'est vraiment…

Hôtesse : Je suis désolée, monsieur, mais nous pouvons rien faire.

Benjamin : Jacob Walker ?

« Les couleurs fuirent le visage de l'homme. »

Hôtesse : Monsieur, il faut vous asseoir.

« Si vous pensez que je délirais et embêtait un businessman quelconque, voyez sa réaction lorsque je lui disait qui j'étais. »

Benjamin : Je suis Ben Giraud ! Nous avons parlé il y a quelques semaine !

Walker : Oh… Oui, bien sûr… L'histoire du camp d'entraînement… Oui, je me souviens.

« Voilà le Walker dont je me souvenais. »

Benjamin : Vous êtes là pour affaire ?

« Walker détourna rapidement la conversation. Il semblait vouloir désespérément fuir, mais il était coincé. « 

Benjamin : Qu'est-ce que vous faites ici, sur Terre ?

Walker : Oh, et bien, je voyageait un peu–

Hôtesse : Monsieur ! Nous sommes en vol, veuillez vous asseoir !

Benjamin : Je croyais que vous étiez retraité !

Walker : Oui, oui, en effet. Mais, Ben, je–

Benjamin : Je croyais que vous habitiez sur la plage ?

Walker : Oui…

Hôtesse : Monsieur, dernier avertissement : allez immédiatement vous asseoir.

Benjamin : Vous allez attendre un peu ?!

Hôtesse : Non, c'est fini.

Benjamin : Non, je– Mais, lâchez-moi–

« C'est là qu'un membre d'équipage m'endormit. Tout devint noir et ma conversation avec Walker s'arrêta là. Je me réveillais dans le terminal sur ma planète avec un terrible mal de crâne. Une fois chez moi, une mauvaise surprise m'attendait dans ma boîte mail : un ordre de l'Inner Territories Transportation Administration. »

Benjamin : Procès-verbal, Benjamin Giraud, émit par l'ITTA d'après les lois civiles concernant incident en vol. Quoi ? 50 000 crédits d'amende ?

« Au moins, l'ONI m'avait bien payé. Je vérifiais l'heure et j'avais 23 heures pour envoyer les fichiers à Sullivan. Ça me laissait du temps pour être un bon chien et suivre les ordres. J'avais été viré, mais je ne voulais pas manquer un prochain travail, je devais juste laisser tout ça derrière moi. Cette histoire serait le problème d'un autre. Je commençais le transfet des fichiers quand je remarquais que mon terminal enregistrait toujours. Il avait tout entendu. Le fichier était lourd. Je l'écoutait du début, où on m'entendait surtout dormir, mais aussi quelques passages dont je ne me souvenais plus. Juste après que les membres de l'équipage se soient occupés de moi. »

Walker : Oui…

Hôtesse : Monsieur, dernier avertissement : allez immédiatement vous asseoir.

Benjamin : Vous allez attendre un peu ?!

Hôtesse : Non, c'est fini.

Benjamin : Non, je– Mais, lâchez-moi–

« C'était le passage avec les sédatifs. Puis il eut ceci. »

Agent 1 : On s'en occupe.

Hôtesse : Attendez, quoi ?

Agent 1 : Monsieur Giraud, l'ITTA requiert que vous suiviez toujours les ordres donnés par le personnel de bord.

Benjamin : Qu'est-ce que… vous m'avez fait…

Agent 1 : Prends ses pieds, je lui injecte la deuxième dose.

« Plus de sédatifs ? Pas étonnant que j'ai un tel mal de crâne. »

Agent 1 : Tout ira bien, Ben.

« Ben. C'est comme ça qu'ils m'appelaient. Je saute vers un autre morceau de l'enregistrement, où ils me transportent dans le terminal lors du changement. »

Agent 2 : Ouais, il sera dans les vapes pendant encore 12 bonnes heures. Qu'est-ce qu'il faisait dans ce vol ?

Agent 1 : Aucune idée. L'ordre de non-intersection était de la plus haute priorité. Je n'ai aucune idée de comment ça a pu arriver. Le système n'aurait jamais dû laisser leurs itinéraires.

Agent 2 : Ben… Sully en entendra parler, c'est sûr.

« Ils parlaient de moi et Walker, mais pourquoi ? Ils ne voulaient pas que je sache qu'il était sur Terre, mais pourquoi ? Ils m'ont chargé dans la navette, m'ont assis, attaché et fait leurs adieux. »

Agent 1 : Bon voyage, Ben. [rires] On y va.

« Ben. Comme si ils me connaissaient. Je me repassait l'enregistrement, encore et encore. J'avais passé toute ma carrière au service de ces gens, retouchant des photos, détournant des sujets, réduisant la tragédie de certaines histoires et augmentant le patriotisme d'autres. J'avais toujours pris les histoires qu'ils me donnaient et les redonnaient aux masses ! Et j'étais toujours d'accord avec leurs raison ! Et maintenant, après toutes ces accusations, ces trous béants dans les faits, je devais tout ignorer ?! J'avais toujours joué leur jeu. Je pensais que les principes n’interféreraient jamais, et pourtant. J'avais ma dignité. En écoutant cet enregistrement, comment ils m'avaient simplement jeté, comment ils m'appelaient Ben ! Je vérifiait l'heure. J'avais encore un peu de temps avant d'envoyer les fichiers à Sullivan. J'annulais le transfert. Je voulais prendre ce temps pour moi. Je m'asseyais dans mon fauteuil, devant ce même micro, enregistrais une courte introduction, et envoyait le début mon histoire, la véritable histoire du Major, complète avec ses incohérences, dans toute la galaxie. »

Agent 1 : Bon voyage, Ben.

« Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. » </toggledisplay>


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Sources


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