Différences entre les versions de « Hunt the Truth/11 VF »

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<<< Écouter… et attendre. C'est tout ce que vous avez à faire quand vous vous cachez dans l'ombre. Quand vous avez lancé tout ce que vous pouviez contre le monstre, c'est la seule chose que vous pouvez faire. >>>
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Le temps qui me restait pour prendre le vaisseau vers Bliss et suivre la piste de Petra s'amenuisait. Je ne me dirigeais même pas vers les banlieues. Je n'allais pas faire tomber l'ONI. J'allais rester là, assis entre les joints de plancher de mon ancienne chambre, les fragments de verre de silice éraflant mes vêtements et ma peau. Je ne le remarquais même plus. Il n'y avait même plus de plancher dans la pièce où je dormais. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
Benjamin Giraud : Un, deux, trois, …
'''<span style="color:#008000;">Benjamin Giraud</span> :''' ''[Renifle]''
 
<<< Depuis notre infiltration dans la séance du sénat, je ne pouvais qu'écouter et attendre en espérant que mon témoignage était parvenu aux bonnes oreilles. Effrayé que l'ONI n'arrive et nous trouve, tapis dans l'ombre. Je savais où commençait et se terminait la vérité, mais c'était malgré tout l'ignorance qui me tenait éveillé. Car même si nous avions porté un coup fatal, nous ne pouvions qu'observer et attendre que le cadavre remonte à la surface. Et elle était pour le moment calme. Tout ce que je savais, c'était que Mshak n'était pas réapparu. Je ne l'avais pas entendu depuis des jours, et mes doutes s'épaississaient chaque nuit hantée du même scénario se terminant dans de grands sacs noirs et silencieux. Qu'avais-je fait ? FERO et Petrosky pouvaient s'en sortir, mais si l'ONI s'en était pris à Mshak… ce serait ma faute. Et ils viendrait ensuite pour moi. >>>
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' La nuit semblait couler sur mes épaules et malgré mes efforts pour m'engoncer dans mon sweat à capuche, il faisait de plus en plus froid. Je n'aurais jamais dû venir. Ils avaient évacué mes voisins, pris tous mes biens, trouvé mes caches de liquide et n'avaient laissé que le squelette de mon appartement. Il n'y avait plus aucun indice que j'avais existé dans cet endroit. L'ONI pouvait faire disparaître tout ce qu'ils avaient envie. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
[Un bruit sourd]
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' ''(murmure)'' Traque la vérité…
 
Giraud : [halète]
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Je restais assis là, silencieux, quand je reçu un appel. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
<<< J'étais terré ici depuis des jours. La pénombre était pleine de cauchemars, alors je n'y dormais plus. Je travaillais la nuit, et je me faisais discret. Seul mon contact savait que j'étais ici et c'était très bien ainsi. L'endroit était fait de béton et recoins sombres. J'avais mémorisé les bruits de l'immeuble : la brise dans l'escalier, les cliquetis de la climatisation, les grattements des rats dans les murs. Au moindre bruit inhabituel, j'éteignais mes appareils, me cachais sous la fenêtre et restais en alerte jusqu'à ce que tout soit normal. Je comptais alors jusqu'à cent avant de sortir. Je n'avais pas dévié une seule fois de ce protocole… jusqu'à cette nuit. Avec la tempête martelant le toit et hurlant dans les conduits d'aération, j'étais sourd. N'importe qui pouvait se faire discret. Le béton résonnait et chaque coin sombre semblait prendre vie pour fondre sur moi. J'essayais de me reprendre. Si quelqu'un approchait, il déclencherait mon alarme et j'aurais cinq secondes pour me cacher. Mais chaque cognement était un pas, chaque écho était une voix et mon instinct me hurlait que quelqu'un était dans le bâtiment. Je n'attendis pas d'entendre l'alarme. Je soulevais quelques panneaux détachés du sol, sous lesquels se trouvait un espace exigu dans lequel je me contorsionnait avant de m'enfermer. Ni la tempête ni quiconque ne pouvait plus me trouver. Attendre dans le noir était le plus dur. Passer la nuit sous le sol m'offrit le meilleur sommeil depuis des semaines.
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' ''(murmure)'' Allô, qui c'est ?
 
Je suis Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité. >>>
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Ben, il faut que tu sortes de là immédiatement, ils t'ont trouvé.
 
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' FERO ? Mais comment–
Présentateur : Du haut des marches de la place du congrès, le nouveau sénateur Andrew Del Rio a aujourd'hui fait une déclaration officielle concernant le massacre du mois dernier dans l'ambassade de Biko…
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Je t'avais dit que tu étais protégé, maintenant pars !
<<< Ça ne veut rien dire de bon pour la démocratie quand une catastrophe touche une majorité de votants et que d'un seul coup, tous les politiciens de l'UEG le passent sous silence, que ça soit le budget militaire ou les dépenses de l'état. Sauf Del Rio. Lui se focalisait sur un seul sujet. >>>
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Protégé ? Je ne sais même pas qui vous êtes, comment je pourrais avoir confiance en vous ? Je ne vais nulle part.
Présentateur : …À propos du Spartan déchu.
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Ben, tu t’inquiéteras de ça plus tard, tu dois partir vite !
Del Rio : Le Major a pris d'assaut les pourparlers d'activistes et tué plusieurs personnes. Je le dis clairement : les Spartans-II sont fondamentalement défectueux et dangereusement dépassés. Ils sont à la fois une honte et un danger avec leur technologie obsolète et leur neurologie délabrée. Et pourtant ils continuent d'engloutir nos taxes. Nous voilà face aux vrais coûts, à présent : ce programme n'est pas construit sur une gloire passée, mais sur des principes dépassés ! Des reliques d'armes trop puissantes pour être contrôlées par des esprit corrodés. Vous ne verrez jamais une vidéo d'un Spartan-IV attaquer des civils ou tuer des héros. Je peux personnellement vous assurer de la valeur de chaque Spartan-IV en tant que soldat, mais surtout en tant qu'humain. Après les événements tragiques de Biko, je doute que quiconque aujourd'hui puisse soutenir les Spartans-II. Souvenez-vous de cela : si nous n'agissons pas pour mettre les Spartans-II à la retraite, il y aura d'autres Biko, il y aura d'autres massacres. Personne ne veut le dire, et pourtant quelqu'un doit le faire ! Pour ces dix-neufs familles qui ne verrons jamais les leurs revenir chez eux à cause de ce faux Spartan ! Cette épave, ce simulacre de soldat qui a abandonné son poste, déshonoré son uniforme et massacré les mêmes personnes qu'il avait juré de protéger ! Il est grand temps de détruire cette statue et mettre à pied le Major !
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' C'était trop tard. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
<<< Il faut accorder une qualité à Andrew Del Rio : il ne lâche jamais prise. Je déteste ce type, mais les documents et la vidéo fuités ne mentent pas : le Major a abattu le garde du corps de Sekibo, a enlevé l'ambassadeur et s'est enfui avec la délégation alien dans une tempête de coups de feu avant de larguer le corps de Sekibo le jour suivant. C'étaient des faits, qu'importe que ce politicien soit corrompu, je ne ne pouvais pas aller contre l'évidence : le Major devait faire face à la justice et nous avions droit à la vérité. Je croyais toujours en lui, que sa légende resterait immaculée et qu'il devait y avoir une raison derrière cette histoire. Je ne sais pas si c'est la lumière du jour qui m'avait donné plus de confiance ou si Del Rio m'avait distrait, mais je n'avais pas entendu l'intrus avant qu'il ne déclenche l'alarme. >>>
 
'''''[Bruits de pas]'''''
[Bruit de casseroles]
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Ben, écoute moi. Ben ? ''[Combiné raccroché]''
Ben : Oh non…
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' J'entendais des voix provenant de là où se trouvait ma fenêtre. Je devais me cacher, ne pas faire de bruit. Si ils utilisaient des capteurs biométriques, je devais ralentir mon rythme cardiaque. Mais j'étais terrifié. Je me suis immobilisé. L'ONI était , et l'instinct pris le relais. Je quittais mon appartement pour rejoindre le couloir. Une porte, n'importe laquelle. J'en choisissais une. Le plastique. Il était trop bruyant. Je revenais sur mes pas et passait une porte plus loin dans le hall. Je devais être plus discret. J'avançais le plus vite possible, éviter de marcher sur les plis du plastique, naviguant à travers les silhouettes de meubles recouverts, en essayant de rester silencieux. Je me collais près de la fenêtre de la chambre et écoutais. Ma porte s'ouvrait. Ils étaient chez moi. Est-ce que j'avais laissé des traces ? J'essayais de me détendre, de respirer, et d'attendre. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ray : Qu'est-ce que ?!
 
'''<span style="color:#808080">Agent de l'ONI</span> :''' Il est ici.
Ben : Hein ? Ray ?! C'est toi ?!
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Ils allaient fouiller tout l'immeuble jusqu'à me trouver et me planter un couteau dans le dos. Je fermais les yeux en essayant de disparaître. Les bruits disparaissaient, c'était ma chance, je pouvais atteindre les escaliers mais je devais faire vite. Je me lançais mais à peine entré dans le salon, je les entendais et me cachais derrière un canapé. Ils étaient juste au-dehors. J'attendais. Tout était calme. Puis ils frappèrent. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ray : Ben oui… C'est pour quoi, le piège ?
 
'''''[Bruits de combat]'''''
Ben : Qu'est-ce que tu fais là, tu ne devait pas être là avant demain ! J'ai frôlé la crise cardiaque !
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Les agents me frappèrent et s'apprêtaient à me mettre à terre quand soudain. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ray : Calmes-toi et viens m'aider à retirer ce… fil dentaire ? Sérieusement, ma fille ferait mieux que ça comme alarme avec un kit de camping.
 
'''''[Deux coups de feu]'''''
<<< Le déclencheur n'était pas en fil dentaire mais en fil de pêche attaché à une casserole suspendue… Efficace, quand même. >>>
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Les agents tombèrent à terre, morts. Qu'est-ce qui s 'était passé ?! J'essayais d'y voir plus clair quand j'entendis un des agents, toujours vivant. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ray : Tu as mauvaise mine.
 
'''''[Gargouillements d'une bouche remplie de sang, puis ultime coup de feu]'''''
Ben : Wow, merci Ray…
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Puis plus rien. Le tireur émergea des ombres, prit le terminal d'un des agents et se dirigea vers moi. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
<<< Ma vie d'exil était loin du palais royal : matelas, toilettes, évier, quelques vêtements et draps. En dehors de mes recherches, mon quotidien était constitué de nourriture en boîte, de maintien en forme et de vérifications de sécurité. Ça rappelait la ligne de front. >>>
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Tu me fais confiance, maintenant ?
Ray : L'endroit aussi a mauvaise mine.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Ou– Oui, oui ! Mais qu'est-ce que–
Ben : Tu m'aides beaucoup, merci ! Attends… Quel chemin tu as pris pour venir ici, tu as évité le–
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' D'autres agents seront là dans deux minutes, alors soit tu attends de mourir, soit tu bouges ton cul et tu sautes par cette fenêtre tout de suite !
Ray : Respire, j'ai pris toutes les précautions nécessaires. La surveillance peu éthique du gouvernement ne sait même pas que je suis sorti de chez moi.
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Je me suis exécuté. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
<<< Ray n'avait malheureusement aucune info sur Mshak ou le congrès. >>>
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' D'accord, d'accord !
Ben : Alors quoi ? Tu viens juste me tenir au courant de la mode ?!
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Je venais de rencontrer FERO. Je suis Benjamin Giraud, et voici la traque de la Vérité. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ray : Plutôt la vérité sur Biko.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' OK, ok…
<<< Il semblerait qu'après un tutoriel de Mshak sur le slush, Ray se soit mis à écouter. Il y a quelques jours, il avait repéré une fréquence inhabituelle à la destination peu commune. Les Sangheilis, l'espèce alien des pourparlers, avaient envoyé une transmission officielle sur les serveurs de l'UEG sur Terre le lendemain de la fuite. L'UEG l'avait alors enterré profond. >>>
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' FERO ouvrit la voie vers l'escalier de secours. J'essayais de ne pas regarder en bas en sautant de plusieurs mètres et courut rapidement à couvert de l'autre côté de la rue. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ray : Le chef de clan Sangheili dit qu'ils n'ont rien à voir avec le massacre, et que le Démon non plus.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' FERO ! Où est-ce qu'on va ?
Sangheili : …Ni le Démon…
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Arrête… de parler.
<<< Les Sangheilis appellent le Major « le Démon », sûrement parce qu'il a tué des centaines de leurs soldats au fil des années, ils ne devaient donc pas avoir une haute opinion de lui. Les Sangheilis ne plaisantent pas avec la vérité, mais après la fermeture d'une ambassade, un appel à la bonne justice n'est pas quelque chose auquel on s'attend. >>>
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Je suivais ses ordres en essayant de ne pas réfléchir. Elle bougeait vite en restant dans les ombres. J'essayais de suivre ses pas, mais c'était difficile. J'étais à bout de souffle quand elle descendit dans un canal de drainage et s'arrêta. Je digérais toujours ce qui venait de se passer. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Sangheili : …Pourquoi garder le silence alors que votre peuple demande une réparation injustifiée…
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Ces agents, c'était des agents–
Ray : À l'écouter, on dirait presque que Biko cherche à prendre sa revanche…
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Pas le temps de parler. Je suis venue uniquement pour que tu restes libre alors écoute : si ce n'était pas déjà le cas, tu es sur leur liste noire, maintenant. Tu dois quitter cette planète, des agents doivent déjà fouiller les environs et ils ne s'arrêteront pas avant de t'avoir neutralisé.
Ben : Non, ça fait des jours que je surveille Biko, rien à signaler là-bas.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Merde, merde…
Ray : Exactement. J'ai fait quelques vérifications. Ce canal que tu surveilles est une vieille boucle. Les communications avec les colonies extérieures ont été grandement perturbées, mais Biko est devenue totalement silencieuse. Personne à l'extérieur ne sait ce qui s'y passe. Et en vrai, c'est moche.
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Écoute : nous te protégerons. Nous sommes en pleine mobilisation dans les colonies extérieures. Des pions puissants sont en mouvements, mais tout le monde est dans le noir pour le moment. Tu dois te débrouiller seul pendant quelques jours et nous avons de quoi te rendre discret.
<<< Ray était entré en contact avec Ravi, un informateur se rendant sur les lieux de sinistres pour recueillir des informations en temps réel pour les revendre au plus offrant. Il traînait sur Biko depuis les funérailles de Sekibo, et sur le coup, Ray en avait pour son argent. >>>
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Elle montra le terminal. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ray : Des manifestations, des émeutes, la loi martiale, depuis le meurtre de Sekibo. Et aucune figure politique locale n'en a parlé.
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' C'est intraçable. Utilise-le, il te donnera aussi accès à un compte sécurisé. Ça suffira largement pour le moment.
<<< Pas en public du moins. D'après les contacts de Ravi à l'ambassade locale, Sekibo cherchait à réhabiliter les Sangheilis auprès de l'opinion publique, mais la magistrate Laura Adams avait réduit le parti et les médias au silence. Personne n'en parlait. >>>
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Sérieusement ?
Ben : Comment a-t-elle pu avoir une telle autorité ?!
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Depuis que l'ONI m'avait privé de mon compte bancaire, je n'avais pas pu acheter quoi que ce soit. Et FERO venait de m'offrir une sortie de secours hors de la ruine. Elle avait sauvé ma vie, et maintenant… '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ray : Elle ne l'avait pas ! Adams est un pion, c'est la Terre qui a demandé d'imposer le silence sur cette affaire.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' C'est– c'est– Merci !
Ben : L'UEG… Pourquoi voudrait-elle étouffer l'affaire ? Pour protéger le Major ?
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Tu peux accéder à nos caches. Sans réseau nos protocoles sont morts, mais dès que ce sera fini tu seras prévenu et je m'assurerai que tu sois bien reçu.
Ray : Nan. Pour se protéger eux-même.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Attendez, vous ne serez pas là ?
<<< Après avoir découvert une énorme faille de sécurité une semaine avant les pourparlers, l'ambassadeur Sekibo avait demandé du soutien à l'UEG. Un soutien dont il avait cruellement besoin. Le sénat l'a rejeté automatiquement. Le parti de Sekibo n'avait pas le choix : ils devaient passer outre les risques et maintenir les pourparlers. Pour le meilleur et pour le pire. >>>
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Notre plan est dangereux, je dois disparaître. Définitivement, sûrement.
Ray : Quand l'ordre de faire le silence est arrivé, les médias ont tout coupé, et quand Ravi a demandé qui avait fait le coup, tout ce qu'on lui a répondu c'est : pas les Sangheilis. Mais avec la fuite de FERO, le Major est devenu le coupable désigné et les gens sont descendus dans la rue. Les gars de Sekibo ont aussi mis la main à la pâte en lançant une enquête discrète sur le massacre. Les seuls suspects sont un groupe appelé Sapiens Sunrise.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Quoi ? Pourquoi ?
<<< Les Sapiens Sunrise pensaient que l'intégration entre espèces était nocive à la civilisation. Que les humains étaient purs et les aliens mauvais, ce genre de choses. Le genre de groupes qui se retrouvent dans une cave pour partager des gâteaux autour d'un discours haineux, mais ils avaient aussi des penchants terroristes. Certains avaient un casier judiciaire ou un passif dans l'armée. Sapiens Sunrise ne se limitait pas aux gâteaux. Et les pourparlers de Sekibo étaient l'exact inverse de leurs idées. >>>
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Pas le temps. La fin du délai approche et le Major est toujours considéré comme un traître. Ton histoire a révélé l'ONI au grand jour, ils sont blessés. Ils saignent encore mais si les sénateurs n'ont pas agi, l'ONI pourra récupérer, il faut agir tant qu'ils sont vulnérables. C'est pour ça qu'ils ont coupé toutes les communications. C'est une mission dangereuse, mais nous n'avons pas le choix.
Ray : Je te le donne en mille : ce sont les coupables.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Mais vous–
Ben : Mais c'est une enquête non officielle…
 
'''<span style="color:#008080">FERO</span> :''' Ne t'inquiètes pas Ben, je n'ai pas peur de la mort. Tout ça est tellement plus important que moi. Je sais qu'il y aura quelqu'un pour continuer le combat. Des gens comme toi.
Ray : Ils comptaient assassiner l'ambassadeur Sekibo, accuser les aliens et tirer un trait sur les pourparlers. Je ne sais pas si les Sapiens avaient accès à de bonnes infos ou si ils sont juste tarés, mais en tout cas ils étaient assez remontés pour faire le coup.
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' L'ONI sortait l'artillerie lourde contre moi. FERO m'avait sauvé la vie et elle s'apprêtait à s'engager seule dans une mission suicide. Je ne pouvais pas disparaître. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
<<< D'après les notes de l'enquête, Sapiens Sunrise menaçait l'ambassade depuis des mois, d'où la demande de protection à l'UEG. Une fois l'enquête débutée, quatre des civils tués furent rapidement liés à Sapiens Sunrise. De même que quatre autres gardes et même le garde du corps de Sekibo, un homme ayant servi dans l'armée, et la première cible du Major lors de son intervention. Neufs Sapiens étaient dans l'ambassade ce jour-là. >>>
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Attendez, nous avons peut-être le choix.
Ray : Et le Major les a tous allumés.
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Je demandais à FERO de repousser ses plans de quelques jours, le temps que je suive la piste de Petra. Je savais que ce que je trouverais là-bas serait important. C'était la moindre des choses que je puisse faire pour empêcher un autre de mes amis d'être tué par ma faute.
Ben : Incroyable…
Je remerciais FERO encore une fois et lui souhaitait bonne chance, puis nous nous sommes séparé. Je restais dans les ombres et allait vite pour rejoindre la navette vers Bliss. Je m'arrêtais juste à un magasin de surplus militaire en chemin. Puis je prenais mon billet pour l'espace.
 
À mon arrivée, je me dirigeai directement vers l'office des transports. Dans la navette, le capitaine s'était montré bien plus intéressé par mes pots-de-vin que par mon histoire. J'espérais que l'employé de l'office serait aussi pragmatique. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ray : Et le Major n'a pas tué un seul innocent.
 
'''<span style="color:#808080">Employé</span> :''' Monsieur Jarred, on ne voit pas souvent des entrepreneurs comme vous se rendre au fin fond de l'espace pour se balader sur les plaines vitrifiées. J'ai quelques visites à vous proposer.
Ben : Attends, ce n'est pas sur la vidéo ?
Ben : Merci, mais j'ai déjà tout prévu.
 
Ray : Il semblerait qu'il y en ait une deuxième
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Une fois mon transport négocié, je comprenais mieux ce qui était compris comme une compensation acceptable dans le milieu. Tout le monde possédait un terminal doré. L'employé me fit presque vider le compte en banque donné par FERO pour le permis. 75 000 crédits plus tard, j'avais les accès, un plan et de l'équipement. Mais il parut inquiet lorsque je refusais une escorte. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
Ben : Tu l'as ?
'''<span style="color:#808080">Employé</span> :''' Monsieur, c'est à quatre kilomètres. Et au-delà de la périphérie, le terrain est difficile, du verre brut. Certaines formations peuvent transpercer un homme.
 
Ray : Non, mais elle existe. Les rapports légistes aussi.
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' J'écourtai son hésitation. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
Ben : Quoi ? On peut les récupérer ?
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Vous prenez encore les crédits ?
 
Ray : Non…
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Alors que je m'apprêtais à partir, il me donna quelques conseils. Gratuits. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
Ben : Et les communications de l'UEG ? On pourrait prouver leur négligence.
'''<span style="color:#808080">Employé</span> :''' Le vent est fort là-bas, et le climat est instable. On a dû fermer les réseaux de navettes ces dernières semaines. Si vous entendez cette alarme, cherchez un abri, ou vous y laisserez votre peau. Littéralement.
 
Ray : Ravi n'a pas pu mettre la main dessus. L'ordre de couper les communications est tombé subitement, Ben.
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Merci.
 
Ben : Alors on ne peut rien faire ?! Ils ont juste laissé tomber l'enquête ?!
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' À l'extérieur de la ville, l'horizon était couvert de carrières. Mais dès la périphérie passée, les opérations minières s'arrêtaient brusquement. Et je vis pour la première fois la partie vitrifiée de la planète. Une mer de formes et de textures indistinctes, chaotique et impressionnante, des collines de verre noir à perte de vue.
 
Des squelettes d'immeubles fondus éparpillés. Le terrain était rude et j'avançais aussi vite qu'en rampant dans des champs de protubérances de verre. Le climat aussi était difficile. J'étais constamment assoiffé malgré mon hydratation régulière.
Ray : Ravi pense que l'UEG a graissé la patte des diplomates…
Je sentais que ma peau était sur le point de se fissurer sous mon épais équipement. Après m'être étouffé dans un nuage de poussière, je ne quittais plus le respirateur. Occasionnellement, des plantes désertiques sortaient de fissures, bleues ou rouge clair.
 
Mais à part les corbeaux qui semblaient omniprésents, j'étais le seul humain en vie. Une fine cendre flottait dans l'air, trente-deux ans plus tard, étouffant la plupart des formes de vie et dessinant dans le ciel au-dessus de moi des formes changeant avec les vents erratiques.
Ben : Mais on pourrait disculper le Major, les Sangheilis et jeter les Sapiens au trou !
J'avais bien avancé quand un nuage de cendre descendit sur moi. Je devais m'arrêter, aveuglé. Faire un pas dans ces conditions, c'était prendre le risque d'une chute. Je consultait ma carte : j'avais parcouru trois kilomètres et demi. Je considérais prendre le risque d'avancer malgré le brouillard quand il se leva brusquement, et je fus un instant captivé par la beauté du paysage.
 
Puis un long et puissant son rauque me tira de ma torpeur, l'alarme de tempête. Je rangeait ma carte et avançait. Des poches d'air froid et chaud se succédaient, soulevant des débris de sable. Mais je ne voyait rien. Derrière moi tout était calme, et au sommet des pics devant, tout était clair.
Ray : On est déjà chanceux d'avoir mis la main sur ça. Et puis le diplomate a affirmé que justice serait bientôt rendue.
Où était la tempête ? Je regardais de nouveau la carte : plus que quelques dizaines de mètres. Devant moi, j'aperçus les ruines d'un complexe, proches. Puis je réalisais soudain qu'il n'y avait pas de montagne devant moi. Un immense mur noir avançait sur l'horizon, se jetant sur moi. Je me mis à sprinter.
 
La tempête approchait, noire comme la nuit et immense. Je vérifiais ma position. La structure avait été engloutie et les sections qui dépassaient rasées. Il n'y avait aucun abri et la tempête arrivait. Je regardait autour de moi désespérément en essayant de protéger mon visage. Il y avait une section effondrée plus loin.
Ben : Justice ?! Ils diront juste que les Sapiens l'ont fait avec l'aide du Major ! Et ils vont encore s'en sortir, c'est quoi leur problème ?!
Des débris étaient portés par le vent, de petits bouts de verre qui accrochaient à mes vêtements et, portés par les courants d'air, coupaient la peau de mes membres. Le son de la tempête était assourdissant. Je devais entrer. Je frappait le sol du complexe où il semblait fragile, alors que le vent soufflait de plus en plus fort et que ma peau était en feu.
 
Un coup plus tard, le sol s'effondrait et je tombais dans la structure. Je reprenais mon souffle avant de retirer le respirateur. Ma peau était éraflée et un morceau plus gros que les autres était fiché dans mon pouce. La blessure saignait mais n'était pas profonde, j'utilisais mon kit de soin pour le panser avant de commencer mon exploration. J'allumais ma lampe-torche et la dirigeait sur un des murs. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ray : Ce sont les méchants.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Service de renseignement de la Navy, communications spatiales…
<<< Le parti de Sekibo tentait de créer un monde meilleur dans une partie de l'univers où le manichéisme n'a jamais cours. Ils avaient demandé de l'aide et l'UEG n'avait même pas lu leur demande, alors le Major était entré en action. Son vaisseau est entré en atmosphère tellement vite que les I.A. de contrôle du trafic aérien l'on enregistré comme un météore, et au vu de la surprise dans l'ambassade, il n'a donné aucun avertissement. Le Major a chargé seul dans une situation désespérée et en une fraction de seconde, il avait interrompu une tentative d'assassinat, évitant peut-être une guerre. Il neutralisa des combattants entraînés cachés parmi les civils et il n'avait pas une goutte de sang innocent sur les mains. Puis il a escorté Sekibo et tous les Sangheilis, sauf trois, en sécurité. La seule chose que le Major n'avait pas pu faire était de garder le cœur de Sekibo battant. Mais sans la vidéo ou les rapports légistes, sans documentation de la négligence de l'UEG, je ne pouvais rien faire. Je pouvais juste contempler mon impuissance. >>>
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' C'était un ancien complexe de relais subspatial de l'ONI. Un des milliers disséminés dans le sous-espace pour réduire la latence avec les relais de la Terre. L'ONI n'aurait jamais laissé quelque chose d'utile dans cet endroit. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ben : Ray… Merci, tu n'étais pas obligé de faire tout ça.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Okay, les indications de Petra.
Ray : En fait, je n'avais pas le choix. J'ai besoin d'une faveur.
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Je devais chercher des indications montrant une zone de sécurité. Je descendais des marches jusqu'à ce qui semblait être le dernier étage, et d'après l'écho, la pièce était immense. J'avançais dans des rangées d'étagères recouvertes de tissus. Quoi qu'ait subi Bliss, ça n'avait rien dérangé ici. Sous les tissus se trouvaient des armes. Fusil, explosifs, du matériel non réglementaire. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ben : Bien sûr.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Des flingues ?!
Ray : Mes parents sont là-bas. Ravi ne pouvait rien faire et personne ne sort, mais si tu peux parler à Petra, voir ce qui se dit sur Terre…
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' J'avais fait tout ce chemin pour une cache d'armes ? Puis je l'aperçut du coin de l'œil. À l'autre bout de la pièce, derrière une porte de verre. Une petite lumière clignotante. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ben : Oui, bien sûr.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Non… Impossible… Le relais ?
<<< Ray comptait sur moi pour l'aider. Mais j'avais été incapable d'aider Mshak ou Katrina. Je ne pouvais rien faire. J'ai tout de même appelé Petra. J'espérais qu'elle ne pourrait rien non plus. Quand Petra a répondu, j'ai commencé à bafouiller avant qu'elle ne me coupe. >>>
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Un relais actif ? Il pouvait contenir tout et n'importe quoi. Au vu des dégâts faits en surface, ils avaient sûrement pensé qu'ils s'étaient propagés jusqu'ici. L'ONI était sûrement totalement absente ici. C'était la raison de ma présence. Je connectais mon terminal. Le serveur lié au relais était en stand-by, mais fonctionnel. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Petra : Ben, Ben, écoute. Je suis contente sur tu ais appelé, j'ai une piste pour toi.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Ça se connecte !
Ben : Quoi ?
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Quelque chose s'activa plus bas et des lumières d'urgence s'activèrent dans la pièce. Je commençais à faire des recherches. Biko. Les fichiers étaient récents. Je me souvenais encore du nom du fichier fuité par FERO. La vidéo s'affichait. Mais il y en avait un autre que personne n'avait vu. Je le transférais et l'ouvrait.
Petra : Ça fait quelques jours et je n'arrivais pas à décider si je devais t'en parler ou non. Ça vient d'une source de confiance et…
La vidéo rassemblait le point de vue de toutes les caméras présentes ce jour-là. La vidéo d'origine montrait seulement le Major tirer dans un couloir avec des cris de civils. Mais le reste du couloir n'était pas visible Je voyais maintenant deux personnes avec des lance-roquettes, d'autres avec des grenades, et le Major ne leur avait pas laissé la moindre chance.
 
Je le voyais éliminer méticuleusement chaque terroriste, ouvrant le feu douze fois et ne touchant à chaque fois que des assassins. Je voyais quatre gardes et le garde rapproché de Sekibo ouvrir le feu sur lui. Et les rapports légistes confirmaient ces événements. L'indic' de Ray avait raison.
Ben : Petra, c'est bon, je peux–
Le Major avait tué les méchants qui voulaient tuer des innocents. Je trouvais également la demande de protection de Sekibo et le refus instantané de l'UEG. J'avais tout ce qu'il me fallait pour disculper le Major, et encore plus pour inculper l'ONI. Une idée me traversa l'esprit. Je savais exactement quoi chercher ensuite. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
Petra : Je n'en veux pas. Je ne veux pas non plus être responsable de te l'avoir donné, mais je sais que tu en auras besoin.
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Benjamin… Giraud.
 
<<< J'ai ouvert le paquet. Il contenait des coordonnées, à la bordure des colonies extérieures, ainsi qu'une fenêtre de temps de soixante-douze heures commençant bientôt. J'ai vérifié les coordonnées :  c'était sur Bliss. >>>
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Un frisson me parcourut alors que les résultats s'affichaient. Des profils psychologiques. Des conversations entre Sully et ses employeurs, des listes de mes points de pression et de mes relations. Je me sentais nauséeux. J'enregistrais les fichiers mais ne pouvait me résoudre à les lire. Je faisait défiler les listes des témoins.
 
Les véritables états de service de Gabriella Dvørak : en [[2524]], elle était sur Dwarka et n'avait jamais mis les pieds sur la planète où elle avait supposément libéré le jeune John. Le survivant Thomas Wu, qui avait mentit sur l'existence de camps sur la planète de John, avait été soigneusement choisi.
Petra : Je n'ai aucune idée de ce que tu trouveras là-bas. Un serveur, peut-être.
On lui avait promis l'ouverture de plus de mémoriaux et de campagnes de sensibilisation sur les souffrances endurées par les prisonniers des insurgés. Je trouvais également les acteurs. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
Ben : Un serveur ? Sur une planète vitrifiée ?
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Vous voilà, sales enfoirés.
 
Petra : J'en sais rien. Je sais juste que c'est anormal et qu'ils n'en savent rien, et dans les prochaines soixante-douze heures, la sécurité sera relâchée. Tu dois entrer et sortir dans cette fenêtre de temps, compris ?
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Hall Gustavson, ou plutôt Jakob Walker y était. Sa carrière, sa personnalité, son accord pour détruire tout travail passé et prendre sa retraite après ce contrat. Puis je trouvais Deon.
 
Ou plutôt Simon Kenzigton, il y avait même une vidéo d'un de ses entraînements d'imitation de Deon, répondant à un fichier audio programmé par l'ONI. Alors qu'il posait des questions sur mes propres vulnérabilités émotionnelles, mes nausées se transformèrent en rage. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
Ben : Euh, oui.
 
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Connard…
Petra : Ben, c'est une occasion unique. On a risqué des vies pour obtenir ces infos. Je dois savoir si tu vas–
 
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Quand vint le moment de l'histoire que je n'avais jamais voulu entendre, l'histoire des Spartans par Anthony, je réalisais que j'étais toujours réticent à posséder des preuves à ce sujet. Je me forçais à les ouvrir. J'avais sous les yeux des ordres de missions de reconnaissance top secrets datant de 2516, classés planète par planète, toutes des colonies extérieures.
Ben : Attends, j'apprécie vraiment, vraiment. Je vais le faire, d'accord ? Merci.
Et dans les qualifications pour le programme, une liste de critères physiologiques et psychologiques, de compatibilité génétique avec les procédures d'augmentation, et l'âge optimal : 6 ans ou moins. Je lançais une dernière recherche. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
Petra : D'accord. Voilà ton vol. Un cargo clandestin qui part cette nuit. Emporte de l'argent, tout ce que tu as. Tu en auras besoin, ils ne sont pas du genre à plaisanter sur les prix.
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' John… 1-1-7.
 
<<< Pour une raison que je n'explique pas, je me sentais tout à fait capable de le faire. Il était temps d'agir. >>>
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Le voilà, sur la liste, en [[2517]]. Je suivais son nom sur la liste de documents qui s'affichaient. Des rapports de progrès tenus par des scientifiques dans des termes qu'on utiliserait pour une arme expérimentale, mais ils parlaient d'un enfant. Ils avaient fait ça à un héros. À mon héros. Et à d'autres enfants. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
Ben : Petra, une dernière question–
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Qu'est-ce qui se passe ?
 
Petra : Tu peux garder l'enregistrement.
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Des fichiers corrompus commençaient à envahir mon terminal. Je le déconnectais immédiatement du serveur et vérifiais les fichiers. Ils étaient intacts. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
Ben : Comment tu as su ?
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Ouf…
 
Petra : Tu as une sale habitude, Ben. Bonne chance.
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' Puis tout s'éteignit. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
Ben : OK, merci Petra.
'''<span style="color:#008000;">Ben</span> :''' Non, non !
 
<<< Si je devais partir pour les limites de l'espace humain dans un cargo clandestin, je devais emporter un bagage minimal et récupérer tout l'argent qui me restait dans ce monde. Et pour ça, je devais rentrer chez moi. Sortir dans la rue était un vrai plaisir, et avoir enfin un but précis me libérait. Je m'apprêtais à un passage rapide mais en arrivant devant mon immeuble, je remarquais quelque chose d'étrange : une note des services publics agrafée sur la porte d'entrée. L'endroit avait été condamné. « Non propice à l'habitation » ? Ma clé était toujours valide, alors j'entrais. L'immeuble était silencieux et il n'y avait pas de courant. Toutes les portes dans le hall étaient ouvertes. >>>
'''<span style="color:#008000;"><<<</span>''' J'étais terrifié. Avais-je dépassé la fenêtre de 72 heures de Petra ? Est-ce que l'ONI m'avait surpris ? Je regardais l'heure. J'étais dans les temps. Mais que c'était-il passé ? Sur le relais, le voyant de stand-by était toujours allumé, clignotant vivement. J'avais tout ce qu'il me fallait. Je sortait du bunker, il était temps de laisser ce désert de cendres derrière moi. Alors que j'entamais mon retour dans les terres vitrifiées, mon pas était plus assuré. Je connaissais le terrain, et je tenais l'ONI à ma merci.
 
Ben : Mais qu'est-ce que… Il y a quelqu'un ?
Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la traque de la Vérité. '''<span style="color:#008000;">>>></span>'''
 
<<< En avançant dans le couloir, je jetais un œil dans l'appartement d'un voisin. >>>
 
Ben : Bonjour ?
 
<<< Tout dans l'appartement, murs, meubles, fenêtres, était couvert de plastique transparent qui crissait sous mes pas. L'étage au-dessus était similaire : silencieux, portes ouvertes, du plastique partout. En tournant à l'angle, j'apercevais ma porte, portant toujours la marque de l'irruption de Petra… et close. C'était la seule porte fermée. Je l'ouvrais d'une poussée, et mon tripes se volatilisèrent : tout avait disparu. L'appartement entier avait été éventré. Tout jusqu'aux plus petits détails. Les appareils, les meubles, le sol, les boutons d'interrupteurs, la plomberie, tout s'était volatilisé. Une brise entra par l'ouverture qui avait un jour accueilli ma fenêtre. Je me rendais compte que durant ma disparition, le monstre était venu, dans ma maison. Et tout ce que je possédais n'existais plus.
 
Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la traque de la vérité. >>>




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Version actuelle datée du 31 août 2015 à 19:14

<<< Le temps qui me restait pour prendre le vaisseau vers Bliss et suivre la piste de Petra s'amenuisait. Je ne me dirigeais même pas vers les banlieues. Je n'allais pas faire tomber l'ONI. J'allais rester là, assis entre les joints de plancher de mon ancienne chambre, les fragments de verre de silice éraflant mes vêtements et ma peau. Je ne le remarquais même plus. Il n'y avait même plus de plancher dans la pièce où je dormais. >>>

Benjamin Giraud : [Renifle]

<<< La nuit semblait couler sur mes épaules et malgré mes efforts pour m'engoncer dans mon sweat à capuche, il faisait de plus en plus froid. Je n'aurais jamais dû venir. Ils avaient évacué mes voisins, pris tous mes biens, trouvé mes caches de liquide et n'avaient laissé que le squelette de mon appartement. Il n'y avait plus aucun indice que j'avais existé dans cet endroit. L'ONI pouvait faire disparaître tout ce qu'ils avaient envie. >>>

Ben : (murmure) Traque la vérité…

<<< Je restais assis là, silencieux, quand je reçu un appel. >>>

Ben : (murmure) Allô, qui c'est ?

FERO : Ben, il faut que tu sortes de là immédiatement, ils t'ont trouvé.

Ben : FERO ? Mais comment–

FERO : Je t'avais dit que tu étais protégé, maintenant pars !

Ben : Protégé ? Je ne sais même pas qui vous êtes, comment je pourrais avoir confiance en vous ? Je ne vais nulle part.

FERO : Ben, tu t’inquiéteras de ça plus tard, tu dois partir vite !

<<< C'était trop tard. >>>

[Bruits de pas]

FERO : Ben, écoute moi. Ben ? [Combiné raccroché]

<<< J'entendais des voix provenant de là où se trouvait ma fenêtre. Je devais me cacher, ne pas faire de bruit. Si ils utilisaient des capteurs biométriques, je devais ralentir mon rythme cardiaque. Mais j'étais terrifié. Je me suis immobilisé. L'ONI était là, et l'instinct pris le relais. Je quittais mon appartement pour rejoindre le couloir. Une porte, n'importe laquelle. J'en choisissais une. Le plastique. Il était trop bruyant. Je revenais sur mes pas et passait une porte plus loin dans le hall. Je devais être plus discret. J'avançais le plus vite possible, éviter de marcher sur les plis du plastique, naviguant à travers les silhouettes de meubles recouverts, en essayant de rester silencieux. Je me collais près de la fenêtre de la chambre et écoutais. Ma porte s'ouvrait. Ils étaient chez moi. Est-ce que j'avais laissé des traces ? J'essayais de me détendre, de respirer, et d'attendre. >>>

Agent de l'ONI : Il est ici.

<<< Ils allaient fouiller tout l'immeuble jusqu'à me trouver et me planter un couteau dans le dos. Je fermais les yeux en essayant de disparaître. Les bruits disparaissaient, c'était ma chance, je pouvais atteindre les escaliers mais je devais faire vite. Je me lançais mais à peine entré dans le salon, je les entendais et me cachais derrière un canapé. Ils étaient juste au-dehors. J'attendais. Tout était calme. Puis ils frappèrent. >>>

[Bruits de combat]

<<< Les agents me frappèrent et s'apprêtaient à me mettre à terre quand soudain. >>>

[Deux coups de feu]

<<< Les agents tombèrent à terre, morts. Qu'est-ce qui s 'était passé ?! J'essayais d'y voir plus clair quand j'entendis un des agents, toujours vivant. >>>

[Gargouillements d'une bouche remplie de sang, puis ultime coup de feu]

<<< Puis plus rien. Le tireur émergea des ombres, prit le terminal d'un des agents et se dirigea vers moi. >>>

FERO : Tu me fais confiance, maintenant ?

Ben : Ou– Oui, oui ! Mais qu'est-ce que–

FERO : D'autres agents seront là dans deux minutes, alors soit tu attends de mourir, soit tu bouges ton cul et tu sautes par cette fenêtre tout de suite !

<<< Je me suis exécuté. >>>

Ben : D'accord, d'accord !

<<< Je venais de rencontrer FERO. Je suis Benjamin Giraud, et voici la traque de la Vérité. >>>

Ben : OK, ok…

<<< FERO ouvrit la voie vers l'escalier de secours. J'essayais de ne pas regarder en bas en sautant de plusieurs mètres et courut rapidement à couvert de l'autre côté de la rue. >>>

Ben : FERO ! Où est-ce qu'on va ?

FERO : Arrête… de parler.

<<< Je suivais ses ordres en essayant de ne pas réfléchir. Elle bougeait vite en restant dans les ombres. J'essayais de suivre ses pas, mais c'était difficile. J'étais à bout de souffle quand elle descendit dans un canal de drainage et s'arrêta. Je digérais toujours ce qui venait de se passer. >>>

Ben : Ces agents, c'était des agents–

FERO : Pas le temps de parler. Je suis venue uniquement pour que tu restes libre alors écoute : si ce n'était pas déjà le cas, tu es sur leur liste noire, maintenant. Tu dois quitter cette planète, des agents doivent déjà fouiller les environs et ils ne s'arrêteront pas avant de t'avoir neutralisé.

Ben : Merde, merde…

FERO : Écoute : nous te protégerons. Nous sommes en pleine mobilisation dans les colonies extérieures. Des pions puissants sont en mouvements, mais tout le monde est dans le noir pour le moment. Tu dois te débrouiller seul pendant quelques jours et nous avons de quoi te rendre discret.

<<< Elle montra le terminal. >>>

FERO : C'est intraçable. Utilise-le, il te donnera aussi accès à un compte sécurisé. Ça suffira largement pour le moment.

Ben : Sérieusement ?

<<< Depuis que l'ONI m'avait privé de mon compte bancaire, je n'avais pas pu acheter quoi que ce soit. Et FERO venait de m'offrir une sortie de secours hors de la ruine. Elle avait sauvé ma vie, et maintenant… >>>

Ben : C'est– c'est– Merci !

FERO : Tu peux accéder à nos caches. Sans réseau nos protocoles sont morts, mais dès que ce sera fini tu seras prévenu et je m'assurerai que tu sois bien reçu.

Ben : Attendez, vous ne serez pas là ?

FERO : Notre plan est dangereux, je dois disparaître. Définitivement, sûrement.

Ben : Quoi ? Pourquoi ?

FERO : Pas le temps. La fin du délai approche et le Major est toujours considéré comme un traître. Ton histoire a révélé l'ONI au grand jour, ils sont blessés. Ils saignent encore mais si les sénateurs n'ont pas agi, l'ONI pourra récupérer, il faut agir tant qu'ils sont vulnérables. C'est pour ça qu'ils ont coupé toutes les communications. C'est une mission dangereuse, mais nous n'avons pas le choix.

Ben : Mais vous–

FERO : Ne t'inquiètes pas Ben, je n'ai pas peur de la mort. Tout ça est tellement plus important que moi. Je sais qu'il y aura quelqu'un pour continuer le combat. Des gens comme toi.

<<< L'ONI sortait l'artillerie lourde contre moi. FERO m'avait sauvé la vie et elle s'apprêtait à s'engager seule dans une mission suicide. Je ne pouvais pas disparaître. >>>

Ben : Attendez, nous avons peut-être le choix.

<<< Je demandais à FERO de repousser ses plans de quelques jours, le temps que je suive la piste de Petra. Je savais que ce que je trouverais là-bas serait important. C'était la moindre des choses que je puisse faire pour empêcher un autre de mes amis d'être tué par ma faute. Je remerciais FERO encore une fois et lui souhaitait bonne chance, puis nous nous sommes séparé. Je restais dans les ombres et allait vite pour rejoindre la navette vers Bliss. Je m'arrêtais juste à un magasin de surplus militaire en chemin. Puis je prenais mon billet pour l'espace. À mon arrivée, je me dirigeai directement vers l'office des transports. Dans la navette, le capitaine s'était montré bien plus intéressé par mes pots-de-vin que par mon histoire. J'espérais que l'employé de l'office serait aussi pragmatique. >>>

Employé : Monsieur Jarred, on ne voit pas souvent des entrepreneurs comme vous se rendre au fin fond de l'espace pour se balader sur les plaines vitrifiées. J'ai quelques visites à vous proposer. Ben : Merci, mais j'ai déjà tout prévu.

<<< Une fois mon transport négocié, je comprenais mieux ce qui était compris comme une compensation acceptable dans le milieu. Tout le monde possédait un terminal doré. L'employé me fit presque vider le compte en banque donné par FERO pour le permis. 75 000 crédits plus tard, j'avais les accès, un plan et de l'équipement. Mais il parut inquiet lorsque je refusais une escorte. >>>

Employé : Monsieur, c'est à quatre kilomètres. Et au-delà de la périphérie, le terrain est difficile, du verre brut. Certaines formations peuvent transpercer un homme.

<<< J'écourtai son hésitation. >>>

Ben : Vous prenez encore les crédits ?

<<< Alors que je m'apprêtais à partir, il me donna quelques conseils. Gratuits. >>>

Employé : Le vent est fort là-bas, et le climat est instable. On a dû fermer les réseaux de navettes ces dernières semaines. Si vous entendez cette alarme, cherchez un abri, ou vous y laisserez votre peau. Littéralement.

Ben : Merci.

<<< À l'extérieur de la ville, l'horizon était couvert de carrières. Mais dès la périphérie passée, les opérations minières s'arrêtaient brusquement. Et je vis pour la première fois la partie vitrifiée de la planète. Une mer de formes et de textures indistinctes, chaotique et impressionnante, des collines de verre noir à perte de vue. Des squelettes d'immeubles fondus éparpillés. Le terrain était rude et j'avançais aussi vite qu'en rampant dans des champs de protubérances de verre. Le climat aussi était difficile. J'étais constamment assoiffé malgré mon hydratation régulière. Je sentais que ma peau était sur le point de se fissurer sous mon épais équipement. Après m'être étouffé dans un nuage de poussière, je ne quittais plus le respirateur. Occasionnellement, des plantes désertiques sortaient de fissures, bleues ou rouge clair. Mais à part les corbeaux qui semblaient omniprésents, j'étais le seul humain en vie. Une fine cendre flottait dans l'air, trente-deux ans plus tard, étouffant la plupart des formes de vie et dessinant dans le ciel au-dessus de moi des formes changeant avec les vents erratiques. J'avais bien avancé quand un nuage de cendre descendit sur moi. Je devais m'arrêter, aveuglé. Faire un pas dans ces conditions, c'était prendre le risque d'une chute. Je consultait ma carte : j'avais parcouru trois kilomètres et demi. Je considérais prendre le risque d'avancer malgré le brouillard quand il se leva brusquement, et je fus un instant captivé par la beauté du paysage. Puis un long et puissant son rauque me tira de ma torpeur, l'alarme de tempête. Je rangeait ma carte et avançait. Des poches d'air froid et chaud se succédaient, soulevant des débris de sable. Mais je ne voyait rien. Derrière moi tout était calme, et au sommet des pics devant, tout était clair. Où était la tempête ? Je regardais de nouveau la carte : plus que quelques dizaines de mètres. Devant moi, j'aperçus les ruines d'un complexe, proches. Puis je réalisais soudain qu'il n'y avait pas de montagne devant moi. Un immense mur noir avançait sur l'horizon, se jetant sur moi. Je me mis à sprinter. La tempête approchait, noire comme la nuit et immense. Je vérifiais ma position. La structure avait été engloutie et les sections qui dépassaient rasées. Il n'y avait aucun abri et la tempête arrivait. Je regardait autour de moi désespérément en essayant de protéger mon visage. Il y avait une section effondrée plus loin. Des débris étaient portés par le vent, de petits bouts de verre qui accrochaient à mes vêtements et, portés par les courants d'air, coupaient la peau de mes membres. Le son de la tempête était assourdissant. Je devais entrer. Je frappait le sol du complexe où il semblait fragile, alors que le vent soufflait de plus en plus fort et que ma peau était en feu. Un coup plus tard, le sol s'effondrait et je tombais dans la structure. Je reprenais mon souffle avant de retirer le respirateur. Ma peau était éraflée et un morceau plus gros que les autres était fiché dans mon pouce. La blessure saignait mais n'était pas profonde, j'utilisais mon kit de soin pour le panser avant de commencer mon exploration. J'allumais ma lampe-torche et la dirigeait sur un des murs. >>>

Ben : Service de renseignement de la Navy, communications spatiales…

<<< C'était un ancien complexe de relais subspatial de l'ONI. Un des milliers disséminés dans le sous-espace pour réduire la latence avec les relais de la Terre. L'ONI n'aurait jamais laissé quelque chose d'utile dans cet endroit. >>>

Ben : Okay, les indications de Petra.

<<< Je devais chercher des indications montrant une zone de sécurité. Je descendais des marches jusqu'à ce qui semblait être le dernier étage, et d'après l'écho, la pièce était immense. J'avançais dans des rangées d'étagères recouvertes de tissus. Quoi qu'ait subi Bliss, ça n'avait rien dérangé ici. Sous les tissus se trouvaient des armes. Fusil, explosifs, du matériel non réglementaire. >>>

Ben : Des flingues ?!

<<< J'avais fait tout ce chemin pour une cache d'armes ? Puis je l'aperçut du coin de l'œil. À l'autre bout de la pièce, derrière une porte de verre. Une petite lumière clignotante. >>>

Ben : Non… Impossible… Le relais ?

<<< Un relais actif ? Il pouvait contenir tout et n'importe quoi. Au vu des dégâts faits en surface, ils avaient sûrement pensé qu'ils s'étaient propagés jusqu'ici. L'ONI était sûrement totalement absente ici. C'était la raison de ma présence. Je connectais mon terminal. Le serveur lié au relais était en stand-by, mais fonctionnel. >>>

Ben : Ça se connecte !

<<< Quelque chose s'activa plus bas et des lumières d'urgence s'activèrent dans la pièce. Je commençais à faire des recherches. Biko. Les fichiers étaient récents. Je me souvenais encore du nom du fichier fuité par FERO. La vidéo s'affichait. Mais il y en avait un autre que personne n'avait vu. Je le transférais et l'ouvrait. La vidéo rassemblait le point de vue de toutes les caméras présentes ce jour-là. La vidéo d'origine montrait seulement le Major tirer dans un couloir avec des cris de civils. Mais le reste du couloir n'était pas visible Je voyais maintenant deux personnes avec des lance-roquettes, d'autres avec des grenades, et le Major ne leur avait pas laissé la moindre chance. Je le voyais éliminer méticuleusement chaque terroriste, ouvrant le feu douze fois et ne touchant à chaque fois que des assassins. Je voyais quatre gardes et le garde rapproché de Sekibo ouvrir le feu sur lui. Et les rapports légistes confirmaient ces événements. L'indic' de Ray avait raison. Le Major avait tué les méchants qui voulaient tuer des innocents. Je trouvais également la demande de protection de Sekibo et le refus instantané de l'UEG. J'avais tout ce qu'il me fallait pour disculper le Major, et encore plus pour inculper l'ONI. Une idée me traversa l'esprit. Je savais exactement quoi chercher ensuite. >>>

Ben : Benjamin… Giraud.

<<< Un frisson me parcourut alors que les résultats s'affichaient. Des profils psychologiques. Des conversations entre Sully et ses employeurs, des listes de mes points de pression et de mes relations. Je me sentais nauséeux. J'enregistrais les fichiers mais ne pouvait me résoudre à les lire. Je faisait défiler les listes des témoins. Les véritables états de service de Gabriella Dvørak : en 2524, elle était sur Dwarka et n'avait jamais mis les pieds sur la planète où elle avait supposément libéré le jeune John. Le survivant Thomas Wu, qui avait mentit sur l'existence de camps sur la planète de John, avait été soigneusement choisi. On lui avait promis l'ouverture de plus de mémoriaux et de campagnes de sensibilisation sur les souffrances endurées par les prisonniers des insurgés. Je trouvais également les acteurs. >>>

Ben : Vous voilà, sales enfoirés.

<<< Hall Gustavson, ou plutôt Jakob Walker y était. Sa carrière, sa personnalité, son accord pour détruire tout travail passé et prendre sa retraite après ce contrat. Puis je trouvais Deon. Ou plutôt Simon Kenzigton, il y avait même une vidéo d'un de ses entraînements d'imitation de Deon, répondant à un fichier audio programmé par l'ONI. Alors qu'il posait des questions sur mes propres vulnérabilités émotionnelles, mes nausées se transformèrent en rage. >>>

Ben : Connard…

<<< Quand vint le moment de l'histoire que je n'avais jamais voulu entendre, l'histoire des Spartans par Anthony, je réalisais que j'étais toujours réticent à posséder des preuves à ce sujet. Je me forçais à les ouvrir. J'avais sous les yeux des ordres de missions de reconnaissance top secrets datant de 2516, classés planète par planète, toutes des colonies extérieures. Et dans les qualifications pour le programme, une liste de critères physiologiques et psychologiques, de compatibilité génétique avec les procédures d'augmentation, et l'âge optimal : 6 ans ou moins. Je lançais une dernière recherche. >>>

Ben : John… 1-1-7.

<<< Le voilà, sur la liste, en 2517. Je suivais son nom sur la liste de documents qui s'affichaient. Des rapports de progrès tenus par des scientifiques dans des termes qu'on utiliserait pour une arme expérimentale, mais ils parlaient d'un enfant. Ils avaient fait ça à un héros. À mon héros. Et à d'autres enfants. >>>

Ben : Qu'est-ce qui se passe ?

<<< Des fichiers corrompus commençaient à envahir mon terminal. Je le déconnectais immédiatement du serveur et vérifiais les fichiers. Ils étaient intacts. >>>

Ben : Ouf…

<<< Puis tout s'éteignit. >>>

Ben : Non, non !

<<< J'étais terrifié. Avais-je dépassé la fenêtre de 72 heures de Petra ? Est-ce que l'ONI m'avait surpris ? Je regardais l'heure. J'étais dans les temps. Mais que c'était-il passé ? Sur le relais, le voyant de stand-by était toujours allumé, clignotant vivement. J'avais tout ce qu'il me fallait. Je sortait du bunker, il était temps de laisser ce désert de cendres derrière moi. Alors que j'entamais mon retour dans les terres vitrifiées, mon pas était plus assuré. Je connaissais le terrain, et je tenais l'ONI à ma merci.

Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la traque de la Vérité. >>>