Hunt the Truth/01 VF

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<<< Benjamin Giraud : C’est ce que l’on se raconte quand le monde nous pète à la figure. Il était impossible de le voir venir. Personne n’aurait pu, il était donc impossible de faire quoi que ce soit. C’est ce qui nous permet de bien dormir la nuit. Mais essayez de vous souvenir de ce qui s’est passé auparavant. Rejouez la scène dans votre esprit, sauf que cette fois, vous le verrez peut-être : quelque chose de minuscule, qui n’a rien à faire là.
Peut-être que ce n’est qu’un indice, mais c’est la vérité. Personne n’avait anticipé leur arrivée, une race extraterrestre se faisant appeler les Covenants. Avant 2552, il était inenvisageable que quelque chose comme ça se produise sur Terre. Sur une de ces planètes distantes dans les colonies extérieures pourquoi pas. Mais une attaque sur Terre ? Impossible, jusqu’à ce moment-là.
On appelle ça la vitrification. Les vaisseaux de guerre covenants font pleuvoir du plasma sur la planète jusqu’à ce que tout, et tout le monde, ait fondu. D'habitude la destruction se fait à l’échelle planétaire. La Terre n’en a eu qu’un avant-goût. Le bombardement orbital prolongé a détruit l’Est de l’Afrique, faisant des millions de victimes avant de cesser. Aucun de nous n’est en sécurité désormais.
Mais quelque chose d’autre est arrivé ce jour-là. Ou quelqu'un. Vous avez entendu les témoignages, même les plus sceptiques ont vu la vidéo. J’y étais, et même aujourd'hui, j’ai du mal à y croire. Un homme immense en armure verte fit son apparition, venu de quelque part dans la Nouvelle Mombasa, réalisant des prouesses surhumaines afin de repousser à lui seul une invasion planétaire avant de disparaître.
C’était le Major. Le corps militaire du gouvernement unifié, l’UNSC, a finalement publié une déclaration : qui il est, d’où il vient, et qu’il continuerait à assurer notre sécurité. Et c’est tout. Mais qui est le Major ? D'où vient-il ? Continue-t-il à assurer notre sécurité ? Ici Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité.
Pour tous ceux d’entre nous riverains de la Terre qui nous sommes jamais aventuré dans l’espace, il existe une planète éloignée dans les colonies extérieures appelée Eridanus II. Si vous songez à aller la visiter, oubliez. Elle a malheureusement été vitrifiée en 2530 lors d’une attaque covenante. Mais 19 ans avant d’être balayée, notre héros, le Major John-117, alors appelé John, naissait dans une métropole appelée Elysium City. C’est là que tout a commencé. >>>

Deon Govender : Est-ce que je me souviens de lui ?! Bien sûr ! On n’oublie pas un gosse comme lui !

<<< C’est Deon Govender. Nous avons discuté ensemble alors qu’il se trouvait chez lui dans les colonies extérieures. Deon est à la retraite maintenant, mais il y a quelques année il était le professeur de John au complexe d'enseignement primaire n°119. Apparemment, les écoles dans les colonies extérieures n’ont pas les noms les plus accrocheurs. >>>

Deon : John était… différent. Il était futé et vif. Toujours en train d’évaluer une situation. Il était le centre de gravité des autres gosses, vous comprenez ?

<<< Deon semblait particulièrement excité d’évoquer les capacités athlétiques de John. Les enfants jouaient au Roi de la colline après l’école. Vous savez, ce jeu où vous vous bagarrez et poussez les autres afin d’être le dernier à rester debout. >>>

Deon : Des… Des fois, je passais à côté d'eux quand ils jouaient après l'école, et-et-et-et à chaque fois, je vous jure, à chaque fois John se tenait en haut de la colline. (rires)

Benjamin : Oui, oui. (gloussement)

Deon : Tous les jours. D'ailleurs, Je crois que les autres enfants renonçaient à se battre arrivé à mi-chemin du haut de la colline, personne ne cherche des poux à John. (Benjamin glousse)

Ellie Bloom : Bien sûr que je me souviens de John. Ça remonte à loin… (fondu)

<<< C'est Ellie Bloom, une autre résidente de longue date des colonies extérieures. Dans sa jeunesse, elle et John vivaient dans la même rue à quelques maisons d'écart. >>>

Ellie : Il était plus jeune que moi, mais je vous assure que ce garçon n'avait rien à faire dans un jardin d'enfants. Il était gigantesque. Mon amie Katrina et moi le retrouvions dans un terrain vague des environs. Nous construisions un genre de course d'obstacles faits de bric et de broc. Des trucs de gosses, quoi.

<<< La nostalgie n'a pas tardé à rattraper Ellie alors qu'elle parlait de ses jeunes années sur Elysium. >>>

Ellie : Certaines nuits chaudes, nos parents nous laissaient sortir dans les champs et nous allonger dans l’herbe. Et… on restait allongés là. A regarder les étoiles. C’était un endroit sympa où grandir.

<<< Rencontrer Ellie fut une énorme victoire pour moi. Quand une planète a été vitrifiée, retrouver la piste d’anciens résidents approche l’impossible. Toutes les informations conservées localement : papier, données stockées en dur, même les souvenirs. Après une vitrification à grande échelle ? Il n’en reste rien. Heureusement, l’ONI m’avait fourni une liste de personnes à interroger. C’est comme ça que j’ai eu Deon. Mais je voulais faire plus avec cette histoire. Alors j’ai contacté mes anciennes relations dans les Colonies Extérieures afin de dénicher de nouvelles sources. Ellie fut le seul résultat. >>>

Benjamin : Etes-vous restée en contact avec John ?

Ellie : Non. Je n’avais pas tellement le droit d’utiliser Waypoint quand j’étais petite. Mais je suis restée en contact avec Katrina. On se parle encore aujourd'hui. Vous savez, elle se rappelle surement de John. Je vais lui dire que je vous ai parlé. Attendez, hmm c’était à quel sujet déjà ? Un truc pour l’armée ?

Benjamin : Oh (rires) Non, non. John hmm… John est… hmmm le Major.

Ellie : Quoi ? Il…

Benjamin : Ouais, ouais John est devenu le Major.

Ellie : Genre, LE Major ?

Benjamin : Ouaip.

Ellie : Oh mon Dieu ! Non… J’y crois pas. Vous êtes sérieux ?

Benjamin : Je ne me moque pas de vous.

Ellie : Oh mon Dieu. C’est fou !

<<< Ellie fut déconcertée pendant quelques minutes. Je suppose que ce n’est pas tous les jours que vous découvrez que votre ami d’enfance a sauvé la galaxie. >>>

Ellie : Oh mon Dieu, il faut vraiment que je raconte ça à Katrina ! Je veux dire, elle va devenir dingue !

<<< Bon, peut-être qu'Ellie n’a pas été d’une si grande aide finalement. Je devais creuser le côté de jeune guerrier. Voici de nouveau Deon. >>>

Deon : Vous ai-je raconté l’histoire du boxeur ?

Benjamin : Non, non, qu’est-ce que c’est ?

Deon : Ok, ok. Alors…

Benjamin : Pas encore.

Deon : J’ai enseigné à l’école primaire vous le savez pas vrai ? Mais j’étais aussi inscrit dans la ligue de boxe au lycée.

Benjamin : Hmm.

Deon : Au bout de la deuxième semaine, nous faisions quelques exercices dans la salle de gym, John entre dans la pièce. John était au collège à ce moment-là. Je lui ai dit « hey John, quoi de neuf ? » Il me répondit, « Je veux m’inscrire au cours de boxe. » (Ben rit) Et je lui ai dit, « John, tu as douze ans ! » (rires) Vous voyez ! De quoi vous parlez ?

Benjamin : Mais John resta inflexible.

Deon : Mais je l’ai regardé et il ne bronchait pas.

Benjamin : Exactement.

Deon : Alors je lui ai dit ok, pourquoi pas. Je m’étais dit que ce serait une bonne leçon pour le gosse. Je ne savais pas… alors… je l’ai mis sur le ring avec le plus petit gars. John a plumé ce garçon ! (Ben rit) Ce fut terminé en moins de 15 secondes. Ok ? Du coup, je l’ai mis avec un vrai Malabar. Un vrai combattant cette fois.

Benjamin : Ouais.

Deon : Ok ? Bon combattant ! Deux coups ! John l’a étalé ! Douze ans ! Je n’avais jamais rien vu de tel.

<<< J’appréciais discuter avec Deon. Il était chaleureux et drôle comme le sont nos grands-parents. J’ai réalisé que je m’étais égaré dans tout ça quand l’histoire s’assombrit. >>>

Deon : Mais une semaine, John ne se pointa pas.

<<< C’était en 2524, John avait 13 ans. Pile au moment où ce cauchemar d’Insurrection qui se répandait dans les Colonies Extérieures arriva dans la communauté de John. Sous la pression des troupes de l’UNSC, les rebelles étaient au bout du rouleau, s’emparant désespérément des territoires dans la région et menant des interrogatoires sous le coup de la paranoïa afin de débusquer des espions. Ces derniers ainsi que l’enlèvement de civils devinrent monnaie courante. >>>

Thomas Wu : Ils ne faisaient que… vous savez… vous questionner. Seulement… des… questions insensées pendant des heures et des heures.

<<< Thomas Wu vivait dans une colonie voisine quand les rebelles se sont pointés et ont frappés, capturant Thomas et des centaines d’autres au cours de raids. Suivirent des mois de détention, entassés, négligés et sous interrogatoire constant. >>>

Thomas : Vous savez, « vous connaissez ce type ? Quels sont les codes de sécurité de ce système ? Ce système ? » Vous voyez. Et on ne comprenait pas… ce qu’ils nous demandaient.

<<< Durant les deux derniers mois, Thomas me raconta que ses geôliers devinrent agités. Et puis, vers la fin… ils disparurent. Laissant Thomas et des centaines d’autres enfermés, affamés. Je ne veux pas diffuser le reste de cet entretien, mais je vais vous le dire. Ça a mal tourné. Il me dit qu’ils ont été entassés comme des sardines. Des corps chauds. Des corps froids. Des gens mourant dans le noir. Il ne sait pas combien de temps cela a duré. Peut-être des semaines. Mais Thomas et quelques autres ont survécus. Ils sont parvenus à s’en sortir. >>>

Thomas : Bien vous savez, nous, nous… nous sommes entraidés. Vous savez, nous veillions les uns sur les autres. Vous savez, et je le pense, que, c’est le seul moyen. Nous… Nous avons survécu jusqu'à la libération. Et puis nous sommes partis ? Nous nous ne sommes jamais retournés.

<<< Lorsque je lui ai demandé où les survivants s’étaient réinstallés, Thomas commença à me lister toutes les villes où les réfugiés étaient en sécurité à l’époque. Des décennies plus tard il peut encore me les réciter de mémoire. Je lui ai posé des questions à propos de la ville natale de John. >>>

Benjamin : Et Elysium City ?

Thomas : Non. Pas de repaire d’Insurgé. Ouais, non. Ça se passait mal là bas.

<<< Deon Govender me le confirma. >>>

Deon : A Elysium City, les gens disparaissaient. Comme ça. Une fois que les Insurgés eurent pris le contrôle, des quartiers entiers furent raflés.

<<< Cela a duré pendant des mois. Il me raconta avoir vu sa communauté se déchirer lentement. Chaque jour. Je le questionnai à propos de John. >>>

Deon : Ouais. Hmm. Lui et ses parents. John manqua le premier entraînement. Et le dernier. A cette époque c’était comme si tout le monde avait… (Deon renifla) Je suis désolé. (Deon s’éclaircit la voix)

Benjamin : Non non tout va bien. Prenez votre temps.

<<< Il était difficile de voir Deon craquer comme ça. Il paraissait abattu. Ce genre d’entretien est brutal. Je voulais le réconforter, mais j’avais l’impression d’être condescendant. Comme si j’avais une idée de ce qu’il avait traversé. Du coup je suis resté silencieux. Avant que nous en ayons terminé, il me dit cela. >>>

Deon : Je crois que s’il y a quelque chose de bon à tirer de tout ça, c’est que tous ceux qui ont traversé ça savent que leur lutte n’était pas vaine. Lorsqu'un jeune garçon parvient à s’élever à partir de ça… et accomplir ce que John a accompli, il nous honore tous.

<<< Deon croyait en John de la même manière que nous croyons au Major. Il avait l’air de dire que cette tragédie qui l’a façonné était presque nécessaire. Je sentais vraiment que je tenais le début de l’histoire d’un héros. L’histoire se tenait, ça semblait correct. Mais parfois on doit aller plus loin. Avec un œil nouveau, parce que peut-être que vous verrez quelque chose, quelque chose de minuscule. Qui n’a rien à faire là. Ce petit indice. >>>

<<< Tard ce soir-là, après mon entretien avec Deon, j’étais carrément épuisé. Alors j’ai passé quelques temps à classer des cartons de dossiers. J’ai payé ce pillard des Colonies Extérieures afin de me dénicher et de m’envoyer tous les documents qu’il pourrait trouver à Elysium City. Les seuls rapports que le gouvernement local avait laissés derrière lui n’étaient que des copies, mais je les ai pris quand même. J’étais en train de trier une boite contenant des enregistrements de recensement local quand je suis tombé sur le nom de John. Une ligne d’information basique écrite noir sur blanc. C’est à cet instant que je l’ai vu. Une unique lettre à côté de son nom. D. J’étais en train de contempler un document officiel qui disait clairement que John était décédé à l’âge de 6 ans.

Rejoignez moi pour le prochain épisode de la Traque de la Vérité. >>>