Différences entre les versions de « Hunt the Truth/05 VF »

Le WikiHalo rappelle à ses contributeurs que toute information ajoutée doit être officielle et vérifiable. Les contributions sans sources et les théories sur Halo Infinite seront rejetées.
Ligne 143 : Ligne 143 :


« Le Major avait complètement modifié la définition du terme « servir ». D'après Mendez, c'était cette capacité de prise de décision qui différenciait le Major des autres soldats. Ce qui faisait de lui un meneur. Ce qui faisait de lui un héros. »
« Le Major avait complètement modifié la définition du terme « servir ». D'après Mendez, c'était cette capacité de prise de décision qui différenciait le Major des autres soldats. Ce qui faisait de lui un meneur. Ce qui faisait de lui un héros. »
Benjamin : Wow…
Benjamin : Wow…



Version du 1 juin 2015 à 00:31

Benjamin : Bonjour, je dois voir Michael Sullivan.

Réceptionniste : Vous avez rendez-vous ?

Benjamin : Euh, oui, je suis Benjamin Giraud. À 13 heures.

« Devoir passer par l'accueil de l'ONI est une étrange formalité. Me demander mon nom et qui je viens voir n'est qu'une simulation de conversation, un de leurs efforts pour mettre un visage humain sur leur travail. En réalité, la surveillance permettait de savoir où je me trouvais à tout moment depuis mon transit. Depuis mon arrivée au terminal de Boston, cette réceptionniste avait sûrement été informée en temps réel de mon heure arrivée, déviations de mon trajet optimal, passages aux toilettes et vitesse moyenne, d'une façon ou d'une autre. Bref, ils m'attendaient déjà. »

Réceptionniste : Je vais les informer de votre arrivée, Ben.

Benjamin : D'accord, merci.

« Tout le complexe était élégant et sombre, des lignes nettes à perte de vue, les matériaux de la plus haute qualité, … Mais le plus impressionnant était la quantité d'espace et le silence. La salle d'attente était dépouillée : deux chaises minimalistes en fibres de carbone éloignées de quelques mètres, que je remarquais étrangement basses. Je me suis assis sur l'une d'elles. Elle était en effet très basse. C'était étrange. Je m'attendais aux vingt minutes d'attente habituelles et cette position n'allait pas arranger mon anxiété. Mais alors que je commençais à travailler, la porte derrière moi s'ouvrit. »

Réceptionniste : Ben ? Monsieur Sullivan va vous recevoir.

Benjamin : Maintenant ?

Réceptionniste : Oui.

« Je me levais maladroitement de la chaise et traversait la pièce. Mon cœur cognait dans ma poitrine. »

Benjamin : Euh, merci.

« Elle n'a pas répondu. »

Benjamin : [Souffle lent]

« Je m'engageais dans un couloir étroit et vide, des portes fermées alignées sur les murs. Je m'apprêtais à la me retourner pour demander où aller quand la porte se ferma derrière moi. Les lumières changèrent, éclairant une porte au bout du couloir. »

Benjamin : [Souffle lent] OK, OK, …

« Je marchais le long du couloir en passant devant ce qui devaient être des bureaux. Mais tout était insonorisé et je ne pouvais pas savoir si des personnes y travaillaient. Au bout du couloir, la porte de Sullivan s'ouvrit à la dernière seconde. En entrant, Sullivan n'a pas levé les yeux. Il était dernière son bureau, travaillant sur son terminal. »

Benjamin : Hey…

Sullivan : Ben, content que tu sois là.

« Je restais debout pendant quelques instants. Je réalisais qu'il s'agissait sûrement de la pièce d'où il me parlait à chaque fois. Elle était aménagée aussi simplement que le reste du complexe, mais quelques signes de personnalité se trouvaient derrière lui : des bibelots et une vieille horloge analogique. Sullivan n'avait toujours pas levé les yeux. »

Benjamin : Je dois, euh… Je…

Sullivan : Mets-toi à l'aise.

Benjamin : D'accord.

« Il continuait de taper sur son terminal. Je m'asseyais sur une chaises, comme les précédentes, mes genoux au niveau de mes oreilles. Je me sentais étrangement éloigné de son bureau. J'ai tenté d'engager une conversation. »

Benjamin : Euh, je ne pensais pas que tu aimais les antiquités, Sullivan. Où tu as trouvé l'horloge ?

Sullivan : Je l'ai toujours eue.

Benjamin : D'accord, d'accord… Alors…

Sullivan : Comment vas l'histoire, Ben ?

Benjamin : Bien, bien.

Sullivan : Tu as tout ce qu'il te faut ?

Benjamin : Oui, oui.

Sullivan : Aucune question ?

Benjamin : Ah, non… Euh, oui, oui ! Je veux dire, aucune question.

Sullivan : Parfait !

« J'essayais toujours de comprendre ce qui se passait quand Sullivan arrêta de toucher à son terminal. Il leva les yeux vers moi pour la première fois avec une certaine lueur dans le regard. »

Sullivan : Quelqu'un veut te parler, Ben.

Benjamin : Je suis Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité.

« Sullivan marchait vite et je devais m'adapter à son rythme. Tout le complexe était connecté par un réseau souterrain qui le rendait bien plus grand qu'il ne le paraissait de l'extérieur. À mesure que nous nous enfoncions dans ce labyrinthe, notre environnement devenait moins bureaucratique et plus militaire. Et plus militaire il était, plus nerveux j'étais. »

Sullivan : Tu sais qu'ils ne laissent pas entrer beaucoup de civils dans cette section. C'est un jour spécial, Ben !

« La remarque de Sullivan sonnait creuse, mais les gens que nous croisions dans les couloirs portaient maintenant l'uniforme, ils ne parlaient pas, les yeux rivés sur les terminaux comme Sullivan, les manipulant tout en marchant. L'efficacité froide qui émanait de cette ambiance était palpable. »

Sullivan : On y est.

« Sullivan me fit entrer dans une grande et sombre salle de conférence et les portes se fermèrent derrière nous. Au centre se trouvait une grande table de conférence fixe entourée de chaises. Au-delà des lumières éclairant la table, tout était dans l'ombre. »

Sullivan : Assieds-toi.

« Je coopérais et m'asseyais dans une des chaises, qui semblait se dérober sous moi. Je scrutais la pénombre et remarquais qu'un des murs était fait de verre noir, sûrement pour l'observation. »

Sullivan : Tu veux de l'eau ?

Benjamin : Euh, non. Je… Ça ira, merci. Qui est-ce qui–

Sullivan : Besoin de vérifier ton micro, ou autre chose ?

Benjamin : Euh… Mon micro ? Est-ce qu'on–

Sullivan : Je veux être sûr que tu enregistres tout bien.

Benjamin : Quoi ? Attends, je–

Sullivan : Calmes-toi, Ben. Ça va être génial !

Benjamin : Sully, je veux juste dire que–

Sullivan : Ben ! Il va bientôt entrer.

Benjamin : Sully, Sully je veux dire que je voulais–

Sullivan : Voici l'adjudant-chef Franklin Mendez !

Mendez : Bonjour, Ben. Comment allez-vous ?

« Je me levais. L'homme qui venait d'entrer croulait sous les décorations : Gold Stars, Silver Stars, Bronze Stars, Purple Hearts, la Légion d'honneur ! Il semblait endurci par des décennies de combat. »

Benjamin : Bonjour, monsieur.

Mendez : Vous voulez que je vous parle du Major ?

Benjamin : Euh, je– Je…

Sullivan : Mendez est l'homme qui avait entraîné le Major, Ben. Je t'avais dit qu'on te chouchouterai ! Tu auras tout ce dont tu aura besoin pour cette histoire. « C'était une interview. Je ne m'y attendais pas du tout. Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais, mais sûrement pas à un face-à-face de cette envergure. Toute mon anxiété venait de s'évaporer. »

Benjamin : Oui, oui, bien sûr ! Donc, vous êtes vraiment la personne qui en connaît le plus sur les Spartans ?!

Mendez : En effet.

« Ma conversation avec Thomas n'avait pas été repérée ! Petra avait raison ! Sullivan n'avait absolument rien dit ! Je n'y croyais pas. Mon soulagement se transforma en émerveillement. J'allais avoir la perspective de l'homme qui avait personnellement entraîné le Major ! »

Mendez : Oui, le Major avait la mauvaise habitude de sauter du Pélican avant qu'il n'ait atterri. Son armure absorbait évidemment le choc, elle était faite pour ça. Et elle aidait lorsqu'il s'agissait de sauter directement sur l'ennemi.

« Personne avant moi n'avait jamais entendu ce genre de détails concernant le Major. Mendez m'expliqua qu'après le camp d'entraînement, la combinaison unique de capacités et de volonté du Major lui valut rapidement une réputation. »

Mendez : Ce gosse m'a vraiment impressionné. Sa perspicacité, sa vivacité d'esprit, ses capacités physiques, son jugement tactique, … Même jeune, John avait tout ce qu'il fallait. Selon moi, il était prêt pour l'augmentation, et lui ne pouvait attendre.

« Une fois les augmentations terminées, Mendez m'expliqua que tout le monde ne pouvait croire le résultat qu'elles avaient eu sur le Major. »

Mendez : Les médecins ont dit que ses systèmes se sont adaptés parfaitement avec les technologies implantées. Son temps de récupération fut incroyablement court, mais le plus impressionnant fut la vitesse d'acclimatation de son cerveau aux augmentations. Après ce genre de procédures, c'est comme si vous deviez repartir de zéro. Toute votre neurologie doit se reconstruire, et pendant que les autres réapprenaient à marcher, John courait, sautait, et combattait. Je n'avais jamais vu ça.

« C'était la naissance du Major. Il avait progressé rapidement, prouvé maintes fois sa valeur sur le terrain et complètement redéfini les attentes qu'on pouvait avoir d'un Spartan. Durant toute sa carrière, Mendez avait vu et analysé ce dont un Spartan était capable sur le terrain, notamment de s'occuper seul d'une dizaine de Covenants. Il me raconta la vitesse, la puissance et la précision qu'ils développaient au fil des années, et la détermination inébranlable du Major. Mais d'après Mendez, c'est autre chose qui fit du Major la légende militaire d'aujourd'hui. »

Mendez : Je n'avais jamais vu un homme, augmenté ou non, prendre des décision d'une telle importance aussi vite. Le Major pouvait mesurer instantanément les implications d'un choix avec un grand nombre de variables et trouver une solution créative. Il a fait face à des défis éthiques, tactiques, des situations terribles qui auraient pétrifié la plupart des hommes et les auraient hanté pendant des années. Mais il faisait ses choix, sur le moment, et c'était toujours les bons. C'était incroyable. Et puis, il pouvait aussi sauter comme un surhomme vers un aéronef ennemi en plein vol, faire sortir son pilote à travers le cockpit, prendre les commandes et l'utiliser contre ses propriétaires ! C'est le genre d'exploit dont il était capable.

« Le Major avait complètement modifié la définition du terme « servir ». D'après Mendez, c'était cette capacité de prise de décision qui différenciait le Major des autres soldats. Ce qui faisait de lui un meneur. Ce qui faisait de lui un héros. »

Benjamin : Wow…

Mendez : Je suis content que vous écriviez cette histoire, Ben. Il est temps que les Spartans accèdent à la reconnaissance qu'ils méritent. Les gens doivent savoir les sacrifices que le Major et tous les Spartans ont fait pour notre sécurité.

Benjamin : Vous avez parlé de la personnalité du Major, son intelligence, sa loyauté, mais selon vous, avoir autant de responsabilités, est-ce dur pour lui ? Devoir protéger toute la galaxie, ça semble être un fardeau incroyable.

Mendez : Vous n'avez pas à l'imaginer, une chance pour vous. C'est un véritable fardeau, mais le Major a les épaules solides. Il peut prendre ses décision et faire son travail, et il accomplit ces tâches volontiers et de tout son être. C'est inspirant.

Benjamin : Oui, c'est incroyable, mais pensez-vous qu'un seul homme devrait posséder autant de pouvoir ?

Mendez : Là, vous voyez ? C'est cette tournure de phrase qui pourrait vous valoir des ennuis. On dirait que vous pensez que je ne pourrais pas répondre avec certitude, ce qui vous rend condescendant. Et rend cette conversation peu plaisante. Vous ne voulez pas ça, n'est-ce pas ?

Benjamin : Non, non, je–

Mendez : Vous voulez reformuler votre question ?

Benjamin : Bien sûr, bien sûr, désolé. Je–

« À ce moment, la lumière de la salle changea et Sullivan revint à son terminal. »

Sullivan : Ah, nous devons libérer la salle. Désolé pour le dérangement, messieurs, mais nous devons changer d'endroit.

Benjamin : Ah, je, attendez. Ce que j'aurais dû dire, c'est que, si nous prenons ce genre de décisions–

Sullivan : Attends Ben, je crois que nous pouvons aller à Jesper 9. On y va maintenant, si vous voulez bien.

Mendez : Très bien.

Benjamin : Oui, oui, d'accord.

Sullivan : Ce n'est pas loin.

Mendez : Attendez, messieurs. Il semblerait que je sois appelé ailleurs.

Benjamin : Pas de souci, je peux attendre.

Mendez : Je suis sûr que Sullivan pourra nous planifier une autre rencontre vers 15 heures 30.

Benjamin : Bien sûr, merci.

Mendez : Vous feriez mieux de remercier mes Spartans pour ce qu'ils ont fait. La seule raison pour laquelle vous respirez l'air nécessaire pour poser cette question est qu'ils ont fait plus de sacrifices que vous ne pourrez jamais l'imaginer.

« Mendez s'éloigna dans le couloir, disparaissant dans une foule d'hommes en noir entrant dans la salle de conférence. Sullivan marchait, concentré sur son terminal. Je le rattrapais. »

Benjamin : Sullivan ! Où est-ce que je devrais aller à 15 heures 30, tu as pu trouver ?

Sullivan : Voyons voir… Zut, attends.

Benjamin : Quoi, quoi ?

Sullivan : On vient de recevoir une demande de rapport.

Benjamin : Hein, me concernant ?!

Sullivan : Oui, il faudrait que tu ais envoyé tes premiers travaux pour édition jeudi à 0900 heures.

Benjamin : Mais attends, je n'ai rien sur moi, tout est chez moi !

Sullivan : Tu pourras prendre le transport de 17 heures 30. Ça te laissera 24 heures pour leur envoyer tout ça à ton retour.

Benjamin : Mais je n'ai pas terminé de monter les premiers épisodes !

Sullivan : C'est de l'éditorial, Ben ! Ça sera leur problème !

Benjamin : Mais Mendez ?

Sullivan : C'était génial !

Benjamin : Mais je n'ai pas fini–

Sullivan : Absolument génial ! L'interview du siècle ! J'adore ! Si tout le reste est du même acabit, ce sera diffusé sur tous les réseaux !

Benjamin : Je n'ai pas terminé, je peux juste l'attendre ? Sullivan ! Je peux rester et terminer l'interview de Mendez, j'ai du temps !

« Sullivan s'arrêta. Il se retourna et vint s'arrêter devant moi. Pour la première fois aujourd'hui, peut-être la toute première fois, en fait, j'eus l'impression que j'avais l'intégralité de son attention. »

Sullivan : Ben. Tu n'as pas le temps. Tu as une deadline et un transport à prendre à 17 heures 30. D'accord ?

« À ce moment, j'ai compris que ma conversation avec Thomas Wu sur Waypoint avait peut-être été entendue, finalement. Sullivan redevint lui-même et s'éloigna. »

Sullivan : Vraiment, mec ! C'est génial, et n'oublie pas : une fois l'histoire diffusée, ils seront tous à tes pieds ! Profites-en, tu le mérites !

« Voilà la traduction depuis l'ONI : je venais de me faire virer. »

IA : Votre passe expirera dans 9 minutes.

« Et l'IA venait de me faire comprendre que je n'étais plus le bienvenu. Je m'apprêtais à faire le long voyage retour. 24 heures de voyage en seconde classe semblent longues lorsque vous venez de perdre votre travail. Une fois assis, je voulais seulement dormir. Mais alors que nous décollions, quelque chose me frappa. Ou plutôt quelqu'un. »

Benjamin : Quelqu'un se plaint auprès d'une hôtesse dans la cabine d'à côté. On dirait que c'est son premier voyage hors du système solaire.

« Ce genre de voyage vers les colonies extérieures depuis la Terre comportaient tous au moins un type du genre. Un VIP quelconque de la Terre qui se sent obligé de se plaindre des conditions du voyage en sous-espace. »

Benjamin : Cette voix me rappelle quelqu'un… Ça m'a pris un peu de temps, mais je crois reconnaître… Je crois que c'est Jakob Walker !

« Jakob Walker ! Le militaire retraité auquel j'avais parlé quelques semaines plus tôt, un type joyeux passant sa retraite sur la plage et ayant fait ses classes avec John. Ça n'avait aucun sens ! Il habitait maintenant sur Saturne ! C'était la dernière personne que je m'attendait à trouver dans un vol quittant la Terre. »

Benjamin : On est en train de décoller, mais je dois en avoir le cœur net.

« J'ai décroché ma ceinture et ait remonté le couloir, et en inspectant la cabine, je le vit. Assis, en train d'importuner une hôtesse. Mais il portait un costard-cravate et ses cheveux étaient bien peignés. Il n'avait absolument aucune ressemblance avec le vacancier détendu vu durant l'interview. Je m'introduisait néanmoins. »

Walker : Je n'essaie pas d'être difficile, mais…

Benjamin : Jakob ?

Walker : Une cabine aussi humide, c'est vraiment…

Hôtesse : Je suis désolée, monsieur, mais nous pouvons rien faire.

Benjamin : Jakob Walker ?

« Les couleurs fuirent le visage de l'homme. »

Hôtesse : Monsieur, il faut vous asseoir.

« Si vous pensez que je délirais et embêtait un businessman quelconque, voyez sa réaction lorsque je lui disait qui j'étais. »

Benjamin : Je suis Ben Giraud ! Nous avons parlé il y a quelques semaine !

Walker : Oh… Oui, bien sûr… L'histoire du camp d'entraînement… Oui, je me souviens.

« Voilà le Walker dont je me souvenais. »

Benjamin : Vous êtes là pour affaire ?

« Walker détourna rapidement la conversation. Il semblait vouloir désespérément fuir, mais il était coincé. « 

Benjamin : Qu'est-ce que vous faites ici, sur Terre ?

Walker : Oh, et bien, je voyageait un peu–

Hôtesse : Monsieur ! Nous sommes en vol, veuillez vous asseoir !

Benjamin : Je croyais que vous étiez retraité !

Walker : Oui, oui, en effet. Mais, Ben, je–

Benjamin : Je croyais que vous habitiez sur la plage ?

Walker : Oui…

Hôtesse : Monsieur, dernier avertissement : allez immédiatement vous asseoir.

Benjamin : Vous allez attendre un peu ?!

Hôtesse : Non, c'est fini.

Benjamin : Non, je– Mais, lâchez-moi–

« C'est là qu'un membre d'équipage m'endormit. Tout devint noir et ma conversation avec Walker s'arrêta là. Je me réveillais dans le terminal sur ma planète avec un terrible mal de crâne. Une fois chez moi, une mauvaise surprise m'attendait dans ma boîte mail : un ordre de l'Inner Territories Transportation Administration. »

Benjamin : Procès-verbal, Benjamin Giraud, émit par l'ITTA d'après les lois civiles concernant incident en vol. Quoi ? 50 000 crédits d'amende ?

« Au moins, l'ONI m'avait bien payé. Je vérifiais l'heure et j'avais 23 heures pour envoyer les fichiers à Sullivan. Ça me laissait du temps pour être un bon chien et suivre les ordres. J'avais été viré, mais je ne voulais pas manquer un prochain travail, je devais juste laisser tout ça derrière moi. Cette histoire serait le problème d'un autre. Je commençais le transfet des fichiers quand je remarquais que mon terminal enregistrait toujours. Il avait tout entendu. Le fichier était lourd. Je l'écoutait du début, où on m'entendait surtout dormir, mais aussi quelques passages dont je ne me souvenais plus. Juste après que les membres de l'équipage se soient occupés de moi. »

Walker : Oui…

Hôtesse : Monsieur, dernier avertissement : allez immédiatement vous asseoir.

Benjamin : Vous allez attendre un peu ?!

Hôtesse : Non, c'est fini.

Benjamin : Non, je– Mais, lâchez-moi–

« C'était le passage avec les sédatifs. Puis il eut ceci. »

Agent 1 : On s'en occupe.

Hôtesse : Attendez, quoi ?

Agent 1 : Monsieur Giraud, l'ITTA requiert que vous suiviez toujours les ordres donnés par le personnel de bord.

Benjamin : Qu'est-ce que… vous m'avez fait…

Agent 1 : Prends ses pieds, je lui injecte la deuxième dose.

« Plus de sédatifs ? Pas étonnant que j'ai un tel mal de crâne. »

Agent 1 : Tout ira bien, Ben.

« Ben. C'est comme ça qu'ils m'appelaient. Je saute vers un autre morceau de l'enregistrement, où ils me transportent dans le terminal lors du changement. »

Agent 2 : Ouais, il sera dans les vapes pendant encore 12 bonnes heures. Qu'est-ce qu'il faisait dans ce vol ?

Agent 1 : Aucune idée. L'ordre de non-intersection était de la plus haute priorité. Je n'ai aucune idée de comment ça a pu arriver. Le système n'aurait jamais dû laisser leurs itinéraires.

Agent 2 : Ben… Sully en entendra parler, c'est sûr.

« Ils parlaient de moi et Walker, mais pourquoi ? Ils ne voulaient pas que je sache qu'il était sur Terre, mais pourquoi ? Ils m'ont chargé dans la navette, m'ont assis, attaché et fait leurs adieux. »

Agent 1 : Bon voyage, Ben. [rires] On y va.

« Ben. Comme si ils me connaissaient. Je me repassait l'enregistrement, encore et encore. J'avais passé toute ma carrière au service de ces gens, retouchant des photos, détournant des sujets, réduisant la tragédie de certaines histoires et augmentant le patriotisme d'autres. J'avais toujours pris les histoires qu'ils me donnaient et les redonnaient aux masses ! Et j'étais toujours d'accord avec leurs raison ! Et maintenant, après toutes ces accusations, ces trous béants dans les faits, je devais tout ignorer ?! J'avais toujours joué leur jeu. Je pensais que les principes n’interféreraient jamais, et pourtant. J'avais ma dignité. En écoutant cet enregistrement, comment ils m'avaient simplement jeté, comment ils m'appelaient Ben ! Je vérifiait l'heure. J'avais encore un peu de temps avant d'envoyer les fichiers à Sullivan. J'annulais le transfert. Je voulais prendre ce temps pour moi. Je m'asseyais dans mon fauteuil, devant ce même micro, enregistrais une courte introduction, et envoyait le début mon histoire, la véritable histoire du Major, complète avec ses incohérences, dans toute la galaxie. »

Agent 1 : Bon voyage, Ben.

« Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. »