Hunt the Truth

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Hunt the Truth est une campagne de communication pour Halo 5 : Guardians débutée le 20 mars et terminée le 17 juin 2015, reposant sur des comptes Tumblr et Soundcloud diffusant chaque dimanche un épisode audio. Elle a totalisé 2,15 millions d'écoutes sur iTunes et SoundCloud, 250 000 visites sur les sites, 217 millions de visionnages cumulés sur les trois trailers sur internet et la télévision, et a généré 960 000 citations du jeu sur les réseaux sociaux.[1]

H5G HtT bullet desktop.jpg


Historique

Compte à rebours et leaks

Un compte Tumblr, intitulé HUNT the TRUTH (http://huntthetruth.tumblr.com/), affichait l'image d'un projectile gravé du mot Traitor (Traître), et d'un compte à rebours se terminant le 23 mars à 2 heures. Deux boutons permettaient de partager le site sur Twitter, avec le message What seems like the end, is only the beginning. http://huntthetruth.tumblr.com/ #HUNTtheTRUTH #Halo5 et de noter la date de fin du compte à rebours sur les applications de calendriers Outlook, Google, Yahoo, Hotmail et iCal. L'authenticité du site fut attestée par deux tweets de Frank O'Connor [12] et Josh Holmes [13].

CIA391 de Halo Archive découvrit un morceau de carte spatiale[2] rapidement suivi d'un deuxième,[3] puis découvre les mots Gods et Demons sur la première image.[4] Les images auraient été obtenues par manipulation des url du site.[5] Le compte Twitter du site partage ensuite une vidéo de 15 secondes montrant la balle de sniper présente sur le site tirée dans le casque de John-117, le faisant exploser.[6] La vidéo révèle également que la balle possède deux inscriptions : Traitor et Hero.[7] Elle serait issue d'un leak du Tumblr.[8][5]

Suite à la création de sujets de discussions sur Halo Waypoint, plusieurs comptes furent bannis[9] et des messages censurés, confirmant le leak.[10] La vidéo leakée fut finalement mise en ligne officiellement sur YouTube.


Benjamin Giraud

Le compte à rebours achevé, le Tumblr devint le compte d'un journaliste et photographe de guerre, Benjamin Giraud, engagé dans le but d'établir un profil précis de John-117. Le journal est diffusé au rythme d'un épisode par semaine, à la fois sur le Tumblr et sur un compte soundclound dédié, sur 12 semaines menant finalement à l'E3 2015. Une version plus détaillée de la vidéo teaser, intitulé Bullet,[11] fut également diffusée, permettant de distinguer l'intégralité des mots inscrits sur la balle : Son, Abductee, Victim, Orphan, Recruit, Soldier, Warrior, Ally, Hero, Savior, Traitor (Fils, Kidnappé, Victime, Orphelin, Recrue, Soldat, Guerrier, Allié, Héros, Sauveur, Traître).

The Hunt Continues

Du 25 au 28 avril, 117 morceaux d'image[12] furent distribués dans le monde entier afin de reconstituer le box art final du jeu. Les images furent notamment diffusées via la newsletter Xbox, qui indiquait : The Hunt Continues. 25-28 April. Worldwide. Certaines parties de l'image centrale étaient animées sous forme d'étoiles scintillant, et étaient cliquables pour révéler les parties d'image. Pousser la luminosité révélait également le mesage Benjamin, Hunt the Truth. Certains sites furent également contactés pour diffuser en exclusivité des images, comme Halo.fr.

L'assemblage final fut suivi de la publication de la version animée et de nouveaux key arts.[13]


Hunt the Signal

Durant la première diffusion du film Avengers: Age of Ultron le 1er mai, les salles de cinéma étasuniennes diffusèrent une courte publicité présentant la Ford F-150 de treizième génération, incluant quelques frames montrant notamment le symbole de l'ONI et une version modifiée du trailer Bullet avec l'adresse stolengauntlet.com. La vidéo YouTube était disponible depuis le 27 avril sous le nom Ford - The Future of Tough sur un compte nommé Shar Eldy, un anagramme de Dr Halsey. Dans une vidéo du 1er mai également, le compte YouTube officiel XboxUK diffusa une vidéo promotionnelle intitulée The Best Games of 20̸1͑5̀ ̍L͠i̊vͫe̷ ̗oͮn̩ ̳X̿b͕ôx͆ ͖̺͐O͂n͂e͘….. présentant également ces frames modifiées. Sur ces deux vidéos, un code binaire était visible, se traduisant par l'adresse huntthesignal.com. Une fois entrée dans un navigateur, l'adresse redirigeait vers l'adresse 93208466931351102797.com/709782/.

Le site n'était actif que sur téléphones portables, les PC affichant Incorrect Platform. Un compte à rebours se terminant le 6 mai était affiché à la découverte du site par la communauté, mais d'autres pages furent découvertes avant d'être retirées, notamment une page d'inscription et un règlement indiquant que le site accueillerait un concours où une équipe de quatre personne serait sélectionnée au terme d'une série d'énigmes pour voir leurs visages modélisés dans le jeu Halo 5 : Guardians. Un code indiquant une implication de Jerrod fut également trouvé.[Note 1]

Le 6 mai, le site fut modifié pour demander un code de trois chiffres, 27, 117 et 248, donnés dans une des frames cachées dans les vidéos, afin d'accéder au concours. Il fut dévoilé que les participants joueraient le rôle d'IA cherchant à trouver une faille dans le logiciel des armures Mjolnir pour le compte de Jameson Locke dans le cadre du code STOLEN GAUNTLET.

Énigme 1 La première tâche donnée aux participants consistait en une série de coordonnées associées à un clavier à 15 touches. Les 4 joueurs d'une équipe devaient entrer chacun 2 coordonnées associées différentes en même temps. Les codes s'entraient de la même manière que la bataille navale, c'est à dire en croisant la colonne A,B ou C correspondante et la ligne correspondant au chiffre 1, 2, 3, 4 ou 5.


Épisodes

Protagonistes

Résumé

Benjamin Giraud, un journaliste ayant couvert la bataille de la Nouvelle Mombasa et retiré dans les colonies extérieures pendant six ans, accepte un contrat offert par Michael Sullivan, un ami de la section 2 de l'ONI, consistant à construire une histoire audio sur la vie de John-117. Giraud commence par suivre la liste d'intervenants fournie par l'ONI avec Deon Govender, professeur de John à l'école primaire sur Eridanus II, qui lui raconte les prouesses physiques du jeune John ainsi que son enlèvement par les insurgés durant les périodes de troubles à Elysium City. Un survivant des camps d'enfermement, Thomas Wu, indique que la ville était devenu un repaire d'insurgés pratiquant l'enlèvement et la séquestration. Dans le même temps, Giraud utilise les contacts créés durant son éloignement pour retrouver Ellie Bloom, une amie d'enfance de John, mais il ne la considère pas comme un témoin important. Il réussit à trouver des rapports d'Eridanus II datant d'avant la vitrification de la planète, mais ces derniers enregistrent John comme mort à six ans.

Troublé par cette découverte, Giraud recontacte Sullivan, qui lui assure que les rapports de planètes vitrifiées ne sont pas fiables. Dans le même temps, le journaliste entre en contact avec Mshak Miradi, un théoricien du complot qui tente de le persuader que l'ONI lui ment. Rassuré par Sullivan, Giraud continue les interview avec Gabriella Dvorjak, une militaire ayant libéré John des camps d'enfermement insurgés et attestant de l'incroyable volonté du jeune homme. Giraud est alors recontacté par Ellie, qui le met en contact avec Katrina, une autre amie d'enfance de John, qui lui certifie que John est mort jeune comme indiqué sur le rapport et que ses parents étaient en vie même alors que l'histoire de Dvorjak indiquait qu'ils étaient morts dans les camps. À la lumière de ces témoignages contradictoires, Giraud fait appel à Ray Kersig, un ami analyste, en espérant qu'il pourra discréditer les témoignages d'Ellie et Katrina, mais Ray retrouve des documents attestant de la survie des parents de John. Giraud recontacte Sullivan pour lui faire part de ses découvertes, mais celui-ci le menace de lui retirer l'histoire si il n'abandonnait pas les pistes en contradiction avec les témoignages apportés par l'ONI.

Giraud interviewe ensuite Jacob Walker, un militaire retraité ayant fait ses classes avec John et racontant son dévouement et ses capacités de leadership. En parallèle, le journaliste fait appel à Mshak pour continuer à enquêter sur les témoignages contradictoires et entre en contact avec Anthony Petrovsky, un ancien ODST qui lui raconte l'incident de lUNSC Atlas, impliquant l'augmentation génétique de John à 13 ans. À cette source s'ajoute les témoignages d'Ellie, qui remet complètement en cause l'histoire racontée par Govender dans la première interview et pousse Giraud à recontacter Thomas Wu, qui révèle à demi-mot avoir fait un faux témoignage. Cette confession ayant été faite sur un réseau public, Giraud s'inquiète que l'ONI ait pu intercepter la conversation et l'aveu. Il recontacte Mshak, qui lui parle de la grogne des militaires envers le Major, qui dispose d'une mobilité totale pour ses missions secrètes, et des étranges perturbations repérées dans l'espace lointain.

Les relations humaines de l'ONI contactent alors Giraud et le convoquent à leur quartier général. Persuadé d'avoir été découvert, le journaliste obéit et s'arrange pour rencontrer auparavant Petra Janecek, une collègue, pour lui demander conseil. Celle-ci, bien qu'intéressée par les incohérences dans les témoignages, estime que Giraud ne devrait pas chercher à doubler l'ONI. Rendu dans les locaux de ses employeurs, Giraud s'attend au pire, mais est finalement présenté à Franklin Mendez, l'entraîneur de John. Durant l'interview, Giraud répète les accusations d'abus de pouvoir mentionnées par Mshak et la réunion s'arrête prématurément avant que Sullivan ne lui annonce son renvoi. Résigné, Giraud prend son vol pour quitter la Terre et y rencontre Jacob Walker, qui ne correspond pas du tout au personnage avec qui il a conduit son interview. Avant de pouvoir l'interroger, Giraud est neutralisé par deux agents de l'ONI qui assurent son retour.

Une fois chez lui, Giraud se rend compte que son terminal de données a enregistré les évènements et comprends qu'il n'était pas sensé croiser le chemin de Jacob Walker. Exaspéré par les mensonges de l'ONI et la manière dont ils l'ont renvoyé, il décide finalement de ne pas redonner les fichiers de ses interviews à l'ONI et de les diffuser sur le réseau public pour dévoiler les machinations de l'ONI. Cet action rencontre une réaction mitigée de la population, mais Giraud s'intéresse particulièrement aux témoignages venant appuyer ceux d'Ellie et Katrina et contredire ceux de Deon, Wu et Dvorjak. Alors qu'il demande à son ami Ray de trouver de nouvelles preuves, celui-ci lui annonce qu'il refuse de continuer à l'assister et se contente de lui remettre le résultat de ses enquêtes confirmant le passif de Walker et Dvorjak, suggérant que toute trace de mensonge a été officiellement masquée. Petra intervient également, en colère contre Giraud pour avoir diffusé leur conversation sans mesurer la conséquence de ses actes. Elle annonce alors que tenter d'aller plus loin dans l'affaire en cours placera tous les collaborateurs en danger et refuse d'en faire partie, comme Ray. Elle révèle également que Mshak est responsable de l'infiltration du réseau de l'ONI ayant résulté dans la rencontre fortuite entre Walker et Giraud, un élément révélateur des mensonges de l'ONI commandité par une mystérieuse personne appelée Pharaoh.

00 : Primer

<toggledisplay showtext=[Anglais] hidetext=[Masquer]> What began as a high-profile hero story quickly turns into a full-blown investigation. Sources claim they know the “real Master Chief”: The boy, the soldier, the hero…the traitor? But who’s telling the truth?


<<< When you're a war journalist, you see a lot of horrible stuff. All the stories I've done—I've seen the absolutely worst of humanity. But I've also got to seen the best. Six years ago, I saw him. The greatest, most mysterious hero of our time, up-close in action. I witnessed, first hand, what he did that day, and it changed everything for me. Anyone listening to this knows exactly who I'm talking about. The guy who saved us, saved Earth, saved mankind: Master Chief Petty Officer SPARTAN-117, whom we now know as simply "the Master Chief".

A few months ago I was hired to do an in-depth profile on the Chief—exclusive access, the whole thing—since then, I've gotten to talk with a lot of people who claim they know the real Master Chief; the boy, the soldier, the hero… the traitor? See, I've always known where the story was going before it started. I'd known exactly the story I wanted to tell for years, the story of all of us wanted to hear—glossy, inspiring, the blockbuster hero biography. That's all this was supposed to be. But the truth isn't always that clean.

When I pulled that first loose thread, something broke. Now everything is caving in and I find myself stuck with all these ugly questions, questions I never intended to ask. Fabricated histories? People who aren't who they say they are? Cover-ups of cover-ups? That steady drumbeat of theories that used to sound insane, now they don't seem so '"out there".

And these disturbing rumors, reports of anomalies. Something big is happening in deep space, and I can't even corroborate a single fact about one man's life. It's clear to me now. I can't fix the pretty story, but maybe I can break the ugly one.

For the first time in my career I can honestly say I don't know the shape of where is this is going. And in fact, the possibilities have me lying awake at night. But I believe we all deserve to know the real story. We need to know where this leads. I know I do.

So I find myself back at the beginning. Who is the Master Chief? Where does he come from? And he is keeping us safe?

Join me as I hunt the truth about the Master Chief. >>>



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<toggledisplay showtext=[Traduction] hidetext=[Masquer]> <<< Quand vous êtes un journaliste de guerre, vous voyez des choses horribles. Dans toutes les affaires que j'ai traitées, j'ai vu le pire de l'Humanité mais aussi le meilleur. Il y a six ans, je l'ai vu… le plus grand et mystérieux héros de notre époque, en pleine action. J'étais aux première loges de ce qu'il a fait ce jour et cela a tout changé pour moi. Quiconque écoutant ceci sait parfaitement de qui je veux parler, le type qui nous a sauvés, sauvé la Terre, sauvé l'Humanité; le Major Spartan 117, que nous connaissons plus simplement sous le nom de Master Chief.

Il y a quelques mois, j'ai été engagé pour réaliser un profil complet du Major. Avec un accès exclusif, tout ça. J'ai eu l'occasion de parler à nombre de personnes qui clament connaître le véritable Major, l'enfant, le soldat, le héros… le traître. J'ai toujours su où se terminaient les histoires avant de les commencer, j'ai toujours su exactement quelle histoire j'ai voulu raconter pendant des années… l'histoire que nous voulons tous entendre. Brillante, inspirante, la biographie d'un héros de blockbuster.

C'est tout ce que cela aurait dû être, mais la vérité n'est pas toujours aussi propre. Lorsque j'ai tiré le premier fil… quelque chose s'est brisé, maintenant tout est enfoui et je me retrouve avec ces horribles questions… ces questions que je n'ait jamais voulu poser. Des histoires inventées, des gens qui ne sont pas qui ils disent être, des dissimulations de dissimulations.

Toutes ces théories qui me semblaient si folles ne le sont peut être pas tellement au final. Et ces troublantes rumeurs selon lesquelles quelque chose d'énorme se passe au fin fond de la galaxie et je ne peux même pas confirmer un seul fait à propos d'un seul homme. Cela me parait très clair maintenant, je ne peux pas rétablir la belle histoire, mais je peux briser l'histoire déplaisante. Pour la première fois dans ma carrière, je peux dire qu'honnêtement je ne sais pas comment cela va se terminer. En fait, les possibilités m'empêchent de dormir la nuit, mais nous méritons tous la véritable histoire. Nous devons savoir où tout cela nous mène. Je sais que je le veux.

Alors je me retrouve à nouveau au début. Qui est le Major, d'où vient-il et nous protège-t-il ? Rejoignez moi dans ma traque de la vérité sur le Major. >>>


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01 : A Hairline Fracture

<toggledisplay showtext=[Anglais] hidetext=[Masquer]> Master Chief was born in the metropolis of Elysium City. Then known as John, he grew up like any kid in the Outer Colonies. Childhood playmates and school teachers share charming stories. But what happens when a single document throws everything into question?


Benjamin Giraud: There's a story you tell yourself when the world blows up in your face. There's no way you could have seen it coming. No one could have, so there was no way to stop it. This is what lets you sleep at night. But go back in your mind to before it all happened. Replay it in your head, except this time, maybe you'll see it: something small, out of place. Maybe it's just a single thread, but it's the truth. Nobody saw it coming when they arrived, an alien race known as the Covenant. Before 2552, there was no way anything like that could ever happen on Earth. On one of those distant planets in the Outer Colonies, maybe. But an attack on Earth? Couldn't happen - until it did. It's called glassing. Covenant warships rain plasma down on a planet until everything, and everyone, on the surface melts. Usually it's complete world destruction. Earth only got a taste. The prolonged orbital bombardment destroyed East Africa, killing millions before it ended. None of us were safe anymore. But something else happened that day, too. Or someone. You've heard the eyewitness accounts, every skeptic has seen the footage. I was there and yet, still to this day, it's unbelievable. A massive man in green armor appeared, seemingly out of nowhere in New Mombasa, performed superhuman feats to singlehandedly repel a global invasion, and then disappeared. This was the Master Chief. The unified government's military body, the UNSC, eventually released a statement: who he is, where he came from, and that he's continuing to keep us safe. And that was that. But, who is the Master Chief? Where did he come from? Is he continuing to keep us safe? I'm Benjamin Giraud, and this is Hunt the Truth.

For all us cosmopolitan Earth types who don't venture into the far reaches of space, there's a planet way out in the Outer Colonies called Eridanus II. If you're thinking of visiting, don't bother. It was catastrophically glassed in a Covenant attack in 2530. But 19 years before it got wiped out, our hero, Master Chief John-117, then known as John, was born in a metropolis called Elysium City. That's where I started.

Deon Govender: Do I remember him?! Oh, yeah! You don't forget a kid like that! (fades, continues)

Benjamin: That's Deon Govender. He chatted with me from his home in the Outer Colonies. Deon's retired now, but years ago he taught John at Elysium Primary Education Facility Number 119. Apparently, schools in the Outer Colonies don't have the catchiest names.

Deon: John was something else. He was sharp and quick. Always evaluating the situation. (BG: Mmhmm) The other kids just gravitated to him, you know?

Benjamin: Deon seemed most excited to talk about John's athletic ability. The kids used to play King of the Hill after school. Y'know, the game where you wrestle and push each other to try and be the last man standing.

Deon: I would...I would walk by sometimes, see 'em playing after school, and w-w-w-without fail, I swear, it was always John standing alone at the top of that hill. (laughs)

Benjamin: Right. Right. (chuckles)

Deon: Every single day. As a matter of fact, I think the other kids ended up fighting for who got to be king o' halfway up the hill. 'cause (Benjamin chuckles) nobody was messin' with John.

Ellie Bloom: I definitely remember John. You're going way back... (fades, continues)

Benjamin: That's Ellie Bloom, another lifelong resident of the Outer Colonies. When she was young, she and John lived on the same street, just a few houses down.

Ellie: Well, he was a little younger than me, but, let me tell you, that boy did not look like a kindergartener. He was a big kid. My friend Katrina and I used to meet him in this vacant lot in the neighborhood. The three of us would build these, these obstacle courses out of random junk and then race. Y'know, just kid stuff.

Benjamin: As Ellie talked about her early years in Elysium, it wasn't long before she was getting nostalgic.

Ellie: On warm nights, sometimes our parents would let us go out to the green space and lie in the grass. And we'd just lie there, stare up at the stars. It was a nice place to go out.

Benjamin (voiceover): Finding Ellie was a huge win for me. When a planet's been glassed, tracking down former residents can be damn near impossible. Any records kept locally - paper, hardened data storage, even human memories - after a full-scale glassing, they're just gone. Thankfully, though, the Office of Naval Intelligence, or ONI, had furnished me with a list of interviewees. That's how I'd gotten Deon. But I wanted to go the extra mile with this story, so I'd hit up some of my old connections in the Outer Colonies, looking for more sources. Ellie was my only hit so far.

Benjamin (in call): Did you keep in touch with John?

Ellie (in call): No. I wasn't allowed to use Waypoint much when I was little. But I did keep in touch with Katrina - we still talk, actually. You know, she probably remembers John. I'm gonna tell her I talked to you. Wait - ah, what was this for again? This a military thing?

Benjamin: Oh, haha, no. No, John, uh, John is, ah, the Master Chief.

Ellie: What? He's--

Benjamin: --Yeah, Jo- John became the Master Chief.

Ellie: Like, the Master Chief?

Benjamin: Yep.

Ellie: Oh my God, no na- way, are you serious?

Benjamin: I'm not kidding you, I'm te--

Ellie: Oh my God! That's crazy.

Benjamin (voiceover): Ellie lost her mind for a few minutes. I guess it's not every day you find out that your childhood playmate saved the galaxy.

Ellie (in call): Oh my God, now I'm definitely telling Katrina! I mean, she is gonna freak out.

Benjamin (voiceover): Alright, so maybe Ellie wasn't gonna be much help. I needed more of the 'young warrior' angle. Here's Deon again.

Deon (in call): Did I tell you the boxing story?

Benjamin: No, no no, what's that?

Deon: OK, OK, so--

Benjamin: Not yet.

Deon: I taught the primary kids, you know, right? But I also ran this-s-s, this boxing league at the high school--

Benjamin: Uh huh.

Deon: Now, second week, in second week, we're doing drills in the gym, John walks in.

Benjamin: Yah.

Deon: Now, mind you, John is in sixth grade at the time. I say, "Hey, John, what's up?" He says, "I wanna sign up for boxing."

Benjamin: [laughs]

Deon: And I say, "John--"

Benjamin: Mmhm.

Deon: "--you're twelve," you know, "what are you talking about?"

Benjamin (voiceover): But John was adamant.

Deon (in call): We- heheh, but I- I look at him, and he, he ain't leaving.

Benjamin (in call): Right.

Deon: So I said, OK, what the hell, figure, let it be a formative lesson for the kid. I don't know, but it's all-- I put him in the ring with one of the smaller guys. John pummeled this boy! Was over in about fifteen seconds, OK? So, I, well, alright, well, I put him in with this bruiser, now, a real good fighter.

Benjamin: Yeah?

Deon: OK? Good fighter. Two punches. John laid him out. Twelve years old!

Benjamin (voiceover): I liked talking to Deon. He was warm and funny in that grandfatherly, memory-lane kind of way. I realised I'd gotten lost in it all when the narrative took a dark turn.

Deon (in call): --But then, one week, John just ... didn't show up.

Benjamin (voiceover): It was 2524. John was 13. That's when the nightmare of the Insurrection that had been plaguing the Outer Colonies finally landed on John's community. Under pressure from UNSC troops, the rebels were on their last leg, desperately seizing territory in the region, and launching paranoid inquisitions to find spies. Civilian abductions and interrogations became commonplace.

Thomas Wu (in call): Uh, they would just - you know, um - question you. Just - these meaningless questions, for ... hours, and hours.

Benjamin (voiceover): Thomas Wu was living on a neighbouring colony when the rebels showed up and hit hard, sweeping up Thomas and thousands of others in raids. What followed was months of horribly overcrowded detainment, neglect, and often constant questioning.

Thomas: You know, "Did you know this guy? W-, w-, what are the encryption codes for this system, that system? You know, and you have no idea what they're even asking you."

Benjamin (voiceover): In the final couple months, Thomas says his captors started coming unhinged - and then toward the end, they just disappeared, leaving Thomas and hundreds of others locked up, starving. I don't want to play this part of the interview, but I'll tell you - it got bad. He talks about being packed in like sardines. Warm bodies, cold bodies, people dying in the dark - the smell. He doesn't know how long it lasted, maybe weeks - but Thomas, and many others, survived. They made it out.

Thomas: Well, you know, we, we, we helped each other, you know, we looked out for each other, you know, and I mean that's- that's- that was the only way. And we, and we made it through to the Liberation. And then we left. You know? We, we, we, we never looked back.

Benjamin (voiceover): When I asked him where the survivors relocated to, Thomas began to list off which cities were safe for refugees at the time. Decades later, he can still recite them all from memory. I asked about John's hometown.

Benjamin (in call): What about Elysium City?

Thomas (in call): No. Insurrectionist cesspool. Yeah, no, they got it bad there.

Benjamin (voiceover): Deon Govender confirms this.

Deon (in call): In Elysium City, people just disappeared back then. Just happened. Once Insurrectionists took over, whole neighbourhoods just got scooped up.

Benjamin (voiceover): This went on for months. He talks about watching his community get torn apart slowly, every day. I asked him about John.

Deon (in call): Yeah. Mmhm. Him and his parents. John missed the first practice, then-- the last one. Back then, seemed like everybody he-- [breaks off] I'm sorry. [clears throat]

Benjamin (in call): No, no no, it's fine, take your time.

Benjamin (voiceover): It was hard watching Deon break down like this. He just looked defeated. These kinds of interviews are brutal. I wanted to comfort him, but it just felt ... condescending. Like I have any idea what it was like for him. So we were quiet for a bit. Before we ended, though, he said this:

Deon (in call): I think that - if anything good can be said to have come for all of this, it's that ... everyone who went through it can know that their struggle wasn't for nothing. When you have a young man who can rise up from something like this and do what John has done, he honours all of us.

Benjamin (voiceover): Deon believed in John the way the rest of us believe in the Master Chief. He made it seem like this tragedy that shaped him was almost necessary. I certainly felt like I had the proper beginnings to a hero's origin story. The story made sense, it felt right. Sometimes, you have to go back, though - look again. Because maybe you'll see something, something small ... out of place. That single thread. Later that evening, after my interview with Deon, I was pretty drained, so I spent some time sifting through a bunch of file boxes. I'd paid this scavenger in the Outer Colonies to dig around and send over any Elysium City documents she could find. The only local government records left were hard copies, but I took them anyway. I was sorting through a messy box of local census registries, when I stumbled across John's name. One line of basic information, printed out in black and white. That's when I saw it. A single letter next to his name: D. I was staring at an official document that said quite plainly that in 2517, John died at six years old.

Please join me for the next episode of Hunt the Truth.


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<toggledisplay showtext=[Traduction] hidetext=[Masquer]>

<<< Benjamin Giraud : C’est ce que l’on se raconte quand le monde nous pète à la figure. Il était impossible de le voir venir. Personne n’aurait pu, il était donc impossible de faire quoi que ce soit. C’est ce qui nous permet de bien dormir la nuit. Mais essayez de vous souvenir de ce qui s’est passé auparavant. Rejouez la scène dans votre esprit, sauf que cette fois, vous le verrez peut-être : quelque chose de minuscule, qui n’a rien à faire là.
Peut-être que ce n’est qu’un indice, mais c’est la vérité. Personne n’avait anticipé leur arrivée, une race extraterrestre se faisant appeler les Covenants. Avant 2552, il était inenvisageable que quelque chose comme ça se produise sur Terre. Sur une de ces planètes distantes dans les colonies extérieures pourquoi pas. Mais une attaque sur Terre ? Impossible, jusqu’à ce moment-là.
On appelle ça la vitrification. Les vaisseaux de guerre covenants font pleuvoir du plasma sur la planète jusqu’à ce que tout, et tout le monde, ait fondu. D'habitude la destruction se fait à l’échelle planétaire. La Terre n’en a eu qu’un avant-goût. Le bombardement orbital prolongé a détruit l’Est de l’Afrique, faisant des millions de victimes avant de cesser. Aucun de nous n’est en sécurité désormais.
Mais quelque chose d’autre est arrivé ce jour-là. Ou quelqu'un. Vous avez entendu les témoignages, même les plus sceptiques ont vu la vidéo. J’y étais, et même aujourd'hui, j’ai du mal à y croire. Un homme immense en armure verte fit son apparition, venu de quelque part dans la Nouvelle Mombasa, réalisant des prouesses surhumaines afin de repousser à lui seul une invasion planétaire avant de disparaître.
C’était le Major. Le corps militaire du gouvernement unifié, l’UNSC, a finalement publié une déclaration : qui il est, d’où il vient, et qu’il continuerait à assurer notre sécurité. Et c’est tout. Mais qui est le Major ? D'où vient-il ? Continue-t-il à assurer notre sécurité ? Ici Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité.
Pour tous ceux d’entre nous riverains de la Terre qui nous sommes jamais aventuré dans l’espace, il existe une planète éloignée dans les colonies extérieures appelée Eridanus II. Si vous songez à aller la visiter, oubliez. Elle a malheureusement été vitrifiée en 2530 lors d’une attaque covenante. Mais 19 ans avant d’être balayée, notre héros, le Major John-117, alors appelé John, naissait dans une métropole appelée Elysium City. C’est là que tout a commencé. >>>

Deon Govender : Est-ce que je me souviens de lui ?! Bien sûr ! On n’oublie pas un gosse comme lui !

<<< C’est Deon Govender. Nous avons discuté ensemble alors qu’il se trouvait chez lui dans les colonies extérieures. Deon est à la retraite maintenant, mais il y a quelques année il était le professeur de John au complexe d'enseignement primaire n°119. Apparemment, les écoles dans les colonies extérieures n’ont pas les noms les plus accrocheurs. >>>

Deon : John était… différent. Il était futé et vif. Toujours en train d’évaluer une situation. Il était le centre de gravité des autres gosses, vous comprenez ?

<<< Deon semblait particulièrement excité d’évoquer les capacités athlétiques de John. Les enfants jouaient au Roi de la colline après l’école. Vous savez, ce jeu où vous vous bagarrez et poussez les autres afin d’être le dernier à rester debout. >>>

Deon : Des… Des fois, je passais à côté d'eux quand ils jouaient après l'école, et-et-et-et à chaque fois, je vous jure, à chaque fois John se tenait en haut de la colline. (rires)

Benjamin : Oui, oui. (gloussement)

Deon : Tous les jours. D'ailleurs, Je crois que les autres enfants renonçaient à se battre arrivé à mi-chemin du haut de la colline, personne ne cherche des poux à John. (Benjamin glousse)

Ellie Bloom : Bien sûr que je me souviens de John. Ça remonte à loin… (fondu)

<<< C'est Ellie Bloom, une autre résidente de longue date des colonies extérieures. Dans sa jeunesse, elle et John vivaient dans la même rue à quelques maisons d'écart. >>>

Ellie : Il était plus jeune que moi, mais je vous assure que ce garçon n'avait rien à faire dans un jardin d'enfants. Il était gigantesque. Mon amie Katrina et moi le retrouvions dans un terrain vague des environs. Nous construisions un genre de course d'obstacles faits de bric et de broc. Des trucs de gosses, quoi.

<<< La nostalgie n'a pas tardé à rattraper Ellie alors qu'elle parlait de ses jeunes années sur Elysium. >>>

Ellie : Certaines nuits chaudes, nos parents nous laissaient sortir dans les champs et nous allonger dans l’herbe. Et… on restait allongés là. A regarder les étoiles. C’était un endroit sympa où grandir.

<<< Rencontrer Ellie fut une énorme victoire pour moi. Quand une planète a été vitrifiée, retrouver la piste d’anciens résidents approche l’impossible. Toutes les informations conservées localement : papier, données stockées en dur, même les souvenirs. Après une vitrification à grande échelle ? Il n’en reste rien. Heureusement, l’ONI m’avait fourni une liste de personnes à interroger. C’est comme ça que j’ai eu Deon. Mais je voulais faire plus avec cette histoire. Alors j’ai contacté mes anciennes relations dans les Colonies Extérieures afin de dénicher de nouvelles sources. Ellie fut le seul résultat. >>>

Benjamin : Etes-vous restée en contact avec John ?

Ellie : Non. Je n’avais pas tellement le droit d’utiliser Waypoint quand j’étais petite. Mais je suis restée en contact avec Katrina. On se parle encore aujourd'hui. Vous savez, elle se rappelle surement de John. Je vais lui dire que je vous ai parlé. Attendez, hmm c’était à quel sujet déjà ? Un truc pour l’armée ?

Benjamin : Oh (rires) Non, non. John hmm… John est… hmmm le Major.

Ellie : Quoi ? Il…

Benjamin : Ouais, ouais John est devenu le Major.

Ellie : Genre, LE Major ?

Benjamin : Ouaip.

Ellie : Oh mon Dieu ! Non… J’y crois pas. Vous êtes sérieux ?

Benjamin : Je ne me moque pas de vous.

Ellie : Oh mon Dieu. C’est fou !

<<< Ellie fut déconcertée pendant quelques minutes. Je suppose que ce n’est pas tous les jours que vous découvrez que votre ami d’enfance a sauvé la galaxie. >>>

Ellie : Oh mon Dieu, il faut vraiment que je raconte ça à Katrina ! Je veux dire, elle va devenir dingue !

<<< Bon, peut-être qu'Ellie n’a pas été d’une si grande aide finalement. Je devais creuser le côté de jeune guerrier. Voici de nouveau Deon. >>>

Deon : Vous ai-je raconté l’histoire du boxeur ?

Benjamin : Non, non, qu’est-ce que c’est ?

Deon : Ok, ok. Alors…

Benjamin : Pas encore.

Deon : J’ai enseigné à l’école primaire vous le savez pas vrai ? Mais j’étais aussi inscrit dans la ligue de boxe au lycée.

Benjamin : Hmm.

Deon : Au bout de la deuxième semaine, nous faisions quelques exercices dans la salle de gym, John entre dans la pièce. John était au collège à ce moment-là. Je lui ai dit « hey John, quoi de neuf ? » Il me répondit, « Je veux m’inscrire au cours de boxe. » (Ben rit) Et je lui ai dit, « John, tu as douze ans ! » (rires) Vous voyez ! De quoi vous parlez ?

Benjamin : Mais John resta inflexible.

Deon : Mais je l’ai regardé et il ne bronchait pas.

Benjamin : Exactement.

Deon : Alors je lui ai dit ok, pourquoi pas. Je m’étais dit que ce serait une bonne leçon pour le gosse. Je ne savais pas… alors… je l’ai mis sur le ring avec le plus petit gars. John a plumé ce garçon ! (Ben rit) Ce fut terminé en moins de 15 secondes. Ok ? Du coup, je l’ai mis avec un vrai Malabar. Un vrai combattant cette fois.

Benjamin : Ouais.

Deon : Ok ? Bon combattant ! Deux coups ! John l’a étalé ! Douze ans ! Je n’avais jamais rien vu de tel.

<<< J’appréciais discuter avec Deon. Il était chaleureux et drôle comme le sont nos grands-parents. J’ai réalisé que je m’étais égaré dans tout ça quand l’histoire s’assombrit. >>>

Deon : Mais une semaine, John ne se pointa pas.

<<< C’était en 2524, John avait 13 ans. Pile au moment où ce cauchemar d’Insurrection qui se répandait dans les Colonies Extérieures arriva dans la communauté de John. Sous la pression des troupes de l’UNSC, les rebelles étaient au bout du rouleau, s’emparant désespérément des territoires dans la région et menant des interrogatoires sous le coup de la paranoïa afin de débusquer des espions. Ces derniers ainsi que l’enlèvement de civils devinrent monnaie courante. >>>

Thomas Wu : Ils ne faisaient que… vous savez… vous questionner. Seulement… des… questions insensées pendant des heures et des heures.

<<< Thomas Wu vivait dans une colonie voisine quand les rebelles se sont pointés et ont frappés, capturant Thomas et des centaines d’autres au cours de raids. Suivirent des mois de détention, entassés, négligés et sous interrogatoire constant. >>>

Thomas : Vous savez, « vous connaissez ce type ? Quels sont les codes de sécurité de ce système ? Ce système ? » Vous voyez. Et on ne comprenait pas… ce qu’ils nous demandaient.

<<< Durant les deux derniers mois, Thomas me raconta que ses geôliers devinrent agités. Et puis, vers la fin… ils disparurent. Laissant Thomas et des centaines d’autres enfermés, affamés. Je ne veux pas diffuser le reste de cet entretien, mais je vais vous le dire. Ça a mal tourné. Il me dit qu’ils ont été entassés comme des sardines. Des corps chauds. Des corps froids. Des gens mourant dans le noir. Il ne sait pas combien de temps cela a duré. Peut-être des semaines. Mais Thomas et quelques autres ont survécus. Ils sont parvenus à s’en sortir. >>>

Thomas : Bien vous savez, nous, nous… nous sommes entraidés. Vous savez, nous veillions les uns sur les autres. Vous savez, et je le pense, que, c’est le seul moyen. Nous… Nous avons survécu jusqu'à la libération. Et puis nous sommes partis ? Nous nous ne sommes jamais retournés.

<<< Lorsque je lui ai demandé où les survivants s’étaient réinstallés, Thomas commença à me lister toutes les villes où les réfugiés étaient en sécurité à l’époque. Des décennies plus tard il peut encore me les réciter de mémoire. Je lui ai posé des questions à propos de la ville natale de John. >>>

Benjamin : Et Elysium City ?

Thomas : Non. Pas de repaire d’Insurgé. Ouais, non. Ça se passait mal là bas.

<<< Deon Govender me le confirma. >>>

Deon : A Elysium City, les gens disparaissaient. Comme ça. Une fois que les Insurgés eurent pris le contrôle, des quartiers entiers furent raflés.

<<< Cela a duré pendant des mois. Il me raconta avoir vu sa communauté se déchirer lentement. Chaque jour. Je le questionnai à propos de John. >>>

Deon : Ouais. Hmm. Lui et ses parents. John manqua le premier entraînement. Et le dernier. A cette époque c’était comme si tout le monde avait… (Deon renifla) Je suis désolé. (Deon s’éclaircit la voix)

Benjamin : Non non tout va bien. Prenez votre temps.

<<< Il était difficile de voir Deon craquer comme ça. Il paraissait abattu. Ce genre d’entretien est brutal. Je voulais le réconforter, mais j’avais l’impression d’être condescendant. Comme si j’avais une idée de ce qu’il avait traversé. Du coup je suis resté silencieux. Avant que nous en ayons terminé, il me dit cela. >>>

Deon : Je crois que s’il y a quelque chose de bon à tirer de tout ça, c’est que tous ceux qui ont traversé ça savent que leur lutte n’était pas vaine. Lorsqu'un jeune garçon parvient à s’élever à partir de ça… et accomplir ce que John a accompli, il nous honore tous.

<<< Deon croyait en John de la même manière que nous croyons au Major. Il avait l’air de dire que cette tragédie qui l’a façonné était presque nécessaire. Je sentais vraiment que je tenais le début de l’histoire d’un héros. L’histoire se tenait, ça semblait correct. Mais parfois on doit aller plus loin. Avec un œil nouveau, parce que peut-être que vous verrez quelque chose, quelque chose de minuscule. Qui n’a rien à faire là. Ce petit indice. >>>

<<< Tard ce soir-là, après mon entretien avec Deon, j’étais carrément épuisé. Alors j’ai passé quelques temps à classer des cartons de dossiers. J’ai payé ce pillard des Colonies Extérieures afin de me dénicher et de m’envoyer tous les documents qu’il pourrait trouver à Elysium City. Les seuls rapports que le gouvernement local avait laissés derrière lui n’étaient que des copies, mais je les ai pris quand même. J’étais en train de trier une boite contenant des enregistrements de recensement local quand je suis tombé sur le nom de John. Une ligne d’information basique écrite noir sur blanc. C’est à cet instant que je l’ai vu. Une unique lettre à côté de son nom. D. J’étais en train de contempler un document officiel qui disait clairement que John était décédé à l’âge de 6 ans.

Rejoignez moi pour le prochain épisode de la Traque de la Vérité. >>>


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02 : Bad Records

<toggledisplay showtext=[Anglais] hidetext=[Masquer]> An obscure record from the far reaches of the galaxy contradicts everything. Government officials and conspiracy theorists weigh in. Stories of a remarkable young man are once again torn down by conflicting accounts.


Benjamin (voiceover): I couldn't believe it. According to the document I was looking at, John, the boy who would go on to become the Master Chief, died forty-one years ago. My protagonist, the greatest hero of our time, was dead at six. It was a major discrepancy - and I needed to find a way to fix it.

I'm Benjamin Giraud, and this is Hunt the Truth.

[theme music]

Office of Naval Intelligence AI (in call): Continue to hold.

Benjamin (voiceover): If you ever happen to obtain sufficient clearance to call the Office of Naval Intelligence, you'll be on hold for at least an hour. If you ever happen to get a call from them, you will also ... wait an hour. And in the end, they never unblock the video, so you just end up talking to a really crisp insignia.

Benjamin (in call): I am waiting to talk to Michael Sullivan, hoping he can help me with my little ... records problem.

ONI AI (in call): Continue to hold.

Benjamin: And it's been ... eighty-five minutes.

Benjamin (voiceover): Michael Sullivan, also known as Sully, works for the ONI in public relations. If it seems odd to you that the most secretive agency in our government has a PR department, you're not alone, but that's not something I'd mention to them. Besides, Sully had hooked me up with the assignment in the first place. I was grateful for the opportunity.

ONI AI (in call): Office of Naval Intelligence. Public relations.

Sullivan (in call): Ben!

Benjamin (in call): H- Hi! Sully, hey! Ah yeah, thanks for taking my call.

Sullivan: Absolutely. How are the sources?

Benjamin (voiceover): Up until this point, I'd had no problems with the story. All my facts had been lining up nicely, but now ... I had an obscure document from the far reaches of the galaxy that listed John as deceased. This contradicted everything. I needed Sully to make it make sense, and thankfully, he did just that.

Sullivan (in call): Welcome to the Outer Colonies! Nothing makes sense out there.

Benjamin (in call): No, I know, I know, it's just, uh- I just wanted to make sure that I buttoned up all the details.

Sullivan: And that's what you're doing! Look, Ben - it's the far reaches of space out there, and the planet you're talkin' about was glassed to hell. You know just as well as anybody that if there are any local records, they're a mess.

Benjamin (voiceover): OK, so - I felt a little stupid. Sully was right - it's a real problem in the Outer Colonies: planets destroyed by glassing have bad records. Every researcher knows this, and every researcher knows that questioning that fact is standard fodder for conspiracy theories.

Mshak (in call): It's a coverup! That's Government Secrecy 101!

Benjamin (voiceover): That's a message I received last week from a man named Mshak Moradi. He's one of many truthers out there who've come out of the woodwork since I started doing this story. Apparently, he heard I was investigating the Master Chief. Mshak seems less ridiculous than most of the characters who've been filling up my inbox, but he's definitely been the most persistent. He's left me a message every day for the past two months. I never respond, but I did find the timing of his last message pretty funny.

Mshak (in call): Let me guess - the government is telling you that the records don't make sense because the planet was glassed. Right? That's what they tell you!

Benjamin (voiceover): Technically, Mshak was right. That was what the government was telling me. But unfortunately for Mshak's theory, it was true - glassed planets have bad records. John's childhood friend Ellie Bloom has dealt with this reality her whole life.

Ellie (in call): ... you have no idea ...

Benjamin (voiceover): I recalled what she'd said in her interview.

Ellie (in call): I mean, it can be hard enough out here trying to do business between planets that haven't been glassed. There's so much upheaval. Keeping track of personal records, financial documents, medical records - it's a total crapshoot.

Benjamin (voiceover): In retrospect, I'd probably been asking for this kind of hiccup. Getting cute with the research, opening up a rat's nest of old paper records - and for what? All I'd dug up from slogging on my own was a few hazy kindergarten stories from Ellie and a nonsensical death record.

But - things were looking up. Sully had arranged a face-to-face interview with ONI Vice Admiral Gabriella Dvorak. That not only got me offworld, but it was onboard the newest Autumn-class heavy cruiser, the UNSC Unto The Breach. Got a private shuttle up, full luxury - they had me riding in style. When I came aboard, Dvorak even greeted me personally.

Now, civilians aren't normally allowed onboard an active duty ship, let alone given this sort of attention.

Benjamin (in recording): Ah, I-

Dvorak (in recording): Please. Call me Gabriella.

Benjamin (in recording): Okay ...

Benjamin (voiceover): This was not the kind of hospitality I was used to.

Benjamin (in recording): Um, what- what, uh, brings you way out here?

Dvorak (in recording): [brief laugh] Work.

Benjamin (voiceover): She told me she was on a detachment and in the neighbourhood. I guess I lucked out. The white-glove treatment continued too - captain's mess, officer's quarters, the whole thing. By the time we finally got to her office for the interview, Dvorak could have said anything and I'd have been thrilled. But she's the real deal, and she jumped right into it.

Dvorak (in recording): It was that 'finally' moment. After all the fighting was done, I was helping lead all the prisoners out of the containers. (fade)

Benjamin (voiceover): As lieutenant in the UNSC, Gabriella not only took part in the grand operations that freed John and countless others from the rebel labour camps in Elysium City, but she remembered the 13-year-old as well. She described the liberation.

Dvorak (in recording): When you saw them, what had been done to them, you realised who you'd been fighting to save. The aftermath of it, ah ... it was ugly. Everyone was streaming out into the daylight squinting, limping, just - grey and fragile and sickly. Their ... backs were hunched, all their eyes just staring at the ground, and - they looked ... they looked dead.

Benjamin (voiceover): That's when she saw John.

Dvorak (in recording): He was sticking out like a sore thumb. In the middle of all this - just - beaten humanity, there's this ... tall, young kid walking toward me, towering over the others, his shoulders back, his eyes forward, and when he passed me, he looked right at me. Looked in my eyes. Ah, I mean, that doesn't sound like much, but that eye contact coming from someone in that moment, who'd been in that circumstances ... was shocking. He looked malnourished and dehydrated like everybody else, but he was so young, and whatever had broken all these people - it hadn't broken him.

Benjamin (voiceover): In the aftermath, Dvorak remained stationed in Elysium City, working in the refugee camps. From the first day, John stepped up to help Gabriella with her duties. She came to know him well over the next several months.

Dvorak (in recording): There was a point when he told me about his parents. That they'd been abducted along with him. He didn't say much, but, um ... they didn't make it.

Benjamin (voiceover): Her understanding was that it had gotten ugly in there. They died a couple days apart, a few weeks before the Liberation - and John was there when it happened. On the rare occasion when John opened up about this, Dvorak says it was memorable.

Dvorak (in recording): He would get this look on his face when he talked about - eh - it's hard to describe. I'd see it on him other times too - he seemed to feel the weight of all that had happened, but still ... he was calm. Not angry, not desperate, just ... resolute. He was a remarkable young man.

Benjamin (voiceover): Like so many people at the time in Elysium City, and throughout this region of the galaxy, John had lost his home, his family, everything. People packed up whatever they had left, got out of town, and most never looked back. But Deon Govender - John's boxing coach - said many of them found a way to get some measure of closure.

Deon (in call): (fade in) Yeah, yeah, definitely. We all got separated and spread out across the planet and all the Colonies, but - some of us were able to cobble together a list of names. An, uh - kind of a memorial, that grew longer as we got more information. Yeah ... I remember seeing John's parents' names on the list early on, but ... but not John. After he missed that last practice ... never saw him again, but ... I remember thinking, "That's OK, you know, as long as I never see his name on this list, that's OK." And I never did.

Benjamin (voiceover): His will to survive left an impression on then-Lieutenant Gabriella Dvorak as well.

Dvorak (in recording): I think ... John just didn't wanna be a victim any more. I remember him telling me he was gonna enlist. He said he was gonna make a difference. I've never been more sure of another person than I was of him when he said that.

Benjamin (voiceover): Out of the chaos of war, from the rubble, a young John was able to forge a purpose for himself. A purpose that would drive him to become the hero the galaxy would one day need him to be. This is the kind of turn in a story that gives me patriotic goosebumps. I was feeling genuinely moved on my trip back home. When I got there, though, Ellie Bloom was gonna ruin all that for me.

Ellie (in call): Hey, I just wanted to follow up with you about your story. I'm - really confused.

Benjamin (in call): OK, uh, what's-

Ellie: Remember how I said I was gonna tell my friend Katrina about it?

Benjamin (voiceover): Katrina was that other girl in John's neighbourhood - the third wheel in Ellie's childhood stories of playing with John. Ellie had moved offplanet in 2517, but Katrina had stayed.

Ellie (in call): Sh- she said that John was dead. He died when he was six.

Benjamin (in call): Wai- wait a minute, wait, what?

Ellie: John was perfectly healthy, but then he just started wasting away. At first I thought maybe it was some autoimmune thing and then they thought it was something else, and then something else, and then meanwhile he's getting all these tests but the doctors couldn't figure it out at all, and his parents were panicking, I ... it sounded horrible.

Benjamin (voiceover): Then - John died. Just like that. I had no idea what to make of this. Ellie seemed convinced, though, so I got her to put me in touch with her friend Katrina. Katrina wouldn't let me record the interview, but this woman was adamant. I wanted to discount what she was saying, but she seemed to remember it so vividly, providing extensive detail - I couldn't ignore it. As far as this person was concerned, John - was - dead. Before I could even begin to wrap my head around that claim, though, here was the kicker from Katrina: John's parents were alive and well in Elysium City, all the way up until Katrina left the planet in 2528 - four years after their supposed death. She was wrong. She had to be thinking of someone else, or - she was lying? Why would she lie, though? I had to admit, she seemed pretty convincing, but - it didn't make sense otherwise. I still thought I could fix the story, though - make the pieces fit. Make it make sense. But what I didn't realise was that this crack was only the beginning - and the whole ugly mess was about to split open.

Please join me for the next episode of Hunt the Truth.

[theme music]


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<toggledisplay showtext=[Traduction] hidetext=[Masquer]> <<< Je ne pouvais pas y croire. D'après le document que j'avais sous les yeux, John, le garçon qui deviendrait le Major, était mort il y a 41 ans. Mon protagoniste, le plus grand héros de notre époque, était mort à six ans. C'était une incohérence gigantesque dans l'histoire, et je devais la résoudre. Ici Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité. >>>

IA de l'ONI : Veuillez patienter.

<<< Si vous veniez à obtenir les permissions suffisantes pour appeler les Services de renseignement de la Navy, sachez que vous resteriez à attendre pendant au moins une heure. Et si vous veniez à recevoir un appel d'eux, vous attendriez… une heure aussi. Au final, ils ne communiquent jamais par vidéo et vous ne parlez qu'à un insigne sans visage. >>>

Benjamin Giraud : J'essaie de contacter Michael Sullivan, j'ai besoin d'aide pour un… problème de rapports.

IA de l'ONI : Veuillez patienter.

Benjamin : Et ça fait… 85 minutes.

<<< Michael Sullivan, ou Sully, travaille aux relations publiques de l'ONI. Si ça vous paraît bizarre que la branche la plus secrète de notre gouvernement ait un service de RP, vous n'êtes pas le seul, mais ce n'est pas moi qui vais aller leur dire. Et puis, Sully est celui qui m'a donné ce travail. Je lui étais reconnaissant de m'avoir offert cette opportunité. >>>

IA de l'ONI : Services de renseignement de la Navy, relations publiques.

Michael "Sully" Sullivan : Ben !

Benjamin Giraud : S-Salut ! Hé, Sully ! Ouais, merci d'avoir pris mon appel.

Sully : Pas de souci. Comment ça se passe avec les sources ?

<<< Jusqu'à maintenant, je n'avais pas eu de problème avec mon histoire. Les faits s'alignaient gentiment, mais à présent… j'étais en possession d'un obscur document venu des tréfonds de la galaxie renseignant John comme mort. Ça contredisait tout. J'avais besoin de Sully pour comprendre, et heureusement, c'est exactement ce qu'il fit. >>>

Sully : Bienvenue dans les colonies extérieures ! Rien n'a de sens, là-bas.

Benjamin : Oui, je sais, je sais, mais euh, je voulais être certain de comprendre tous les détails.

Sully : Et tu fais bien ! Tu vois, Ben, c'est l'espace profond là-bas, la planète dont on parle a été vitrifiée jusqu'au noyau. Tu sais bien que si il existe des rapports locaux, ils sont complètement chaotiques.

<<< Bon, je me sentais un peu bête. Sully avait raison, les erreurs dans les rapports des colonies extérieures vitrifiées étaient un véritable problème. N'importe quel chercheur le sait, et n'importe quel chercheur sait que remettre en cause les faits est une manœuvre de théoricien du complot. >>>

Mshak Miradi : Tout est inventé ! C'est la base des secrets du gouvernement !

<<< C'est un message que j'ai reçu la semaine dernière d'un homme appelé Mshak Miradi. C'est un des traqueurs de vérité les plus en vue depuis que j'ai commencé cette histoire. Apparemment, il a appris que j'enquêtais sur le Major. Mshak a l'air moins ridicule que la moyenne des personnes qui essaient de me contacter, mais c'est aussi le plus insistant. Il m'a laissé un message tous les jours depuis ces deux derniers mois. Je ne réponds jamais, mais mon attention a été attirée par le timing de son dernier message. >>>

Mshak : Laissez-moi deviner, ils vous ont fait le coup des faux rapports des colonies vitrifiées ? Pas vrai ? C'est leur truc !

<<< Il avait raison, techniquement. C'était ce que le gouvernement me disait. Malheureusement pour la théorie de Mshak, c'était la vérité : les rapports des colonies vitrifiées étaient truffés d'erreurs. Une réalité qu'avait vécu Ellie Bloom, l'amie de John, pendant toute sa vie. >>>

Ellie Bloom : …Vous n'avez pas idée…

<<< Je me rappelle de ce qu'elle a dit dans son interview. >>>

Ellie : Vous savez, c'est déjà assez difficile de maintenir des relations entre planètes non vitrifiées. Tout est tellement désorganisé. Suivre tous les rapports personnels, les documents financiers, les rapports médicaux, c'est herculéen.

<<< C'était un peu ce que je voulais entendre. S'attarder sur le côté sentimental des recherches, ouvrir un carton de vieux rapports physiques, tout ça pour quoi ? Tout ce que j'en avais tiré, c'était quelques histoires d'enfants par Ellie et un rapport insensé.

Mais les choses s'arrangeaient. Sully m'avait arrangé une rencontre avec la vice-amirale de l'ONI Gabriella Dvørak. Ce fut l'occasion de voyager un peu, mais surtout de me trouver à bord d'un des tout nouveaux croiseurs lourds de classe Autumn, l'UNSC Unto The Breach. Je m'y suis rendu en navette privée full option, la grande classe. À bord, Dvørak m'a même accueilli personnellement.

Les civils ne sont normalement pas admis sur les vaisseaux en service, surtout avec ce genre d'attention. >>>

Benjamin : Euh, je–

Gabriella Dvørak : Allons, appelez-moi Gabriella.

Benjamin : D'accord…

<<< Je n'étais absolument pas habitué à ce genre d'hospitalité. >>>

Benjamin : Euh, donc– qu'est-ce, euh, qui vous amène ?

Dvørak : [rire] Le travail.

<<< Elle m'a dit qu'elle avait été détachée dans les environs. Un coup de chance, j'imagine. J'étais toujours bichonné : passage par le mess du capitaine, les quartiers des officiers, la totale. Arrivés dans son bureau pour l'interview, n'importe quelle déclaration m'aurait plu. Mais c'est une personne sérieuse qui est allée droit au but. >>>

Dvørak : C'était le moment critique. Après tous ces combats, j'aidais à l'évacuation des prisonniers hors des conteneurs.

<<< Alors lieutenant, Gabriella a pris part à la grande opération qui a libéré John et les nombreux autres des camps de travail rebelles d'Elysium City, et elle se rappelle du garçon de 13 ans. Elle décrit la libération. >>>

Dvørak : Quand vous les voyiez, ce qu'on leur avait fait, vous compreniez enfin vraiment pour qui vous vous étiez battus. Les conséquences étaient… ah, terribles. Tous sortaient en file à la lumière, plissant les yeux, se traînant, gris, fragiles et souillés. Leurs… dos étaient courbés, leurs yeux rivés au sol, tous semblaient… comme morts.

<<< C'est là qu'elle a vu John. >>>

Dvørak : Il se détachait du reste. Au milieu de toute cette… humanité vaincue, il y avait ce… garçon, grand, jeune, qui marchait vers moi, il dominait la foule, ses épaules droites, son regard résolu, et quand il m'a dépassé, il m'a regardé. Dans les yeux. C'est, enfin, ça n'a l'air de rien, mais ce regard, à ce moment, d'une personne ayant vécu ça… c'était un choc. Il avait l'air affamé et déshydraté comme tous les autres, mais il était si jeune, et tout ce qui avait été brisé chez les autres semblait intact chez lui.

<<< Après ces événements, Dvorak est resté en faction à Elysium City, à travailler dans les camps de réfugiés. Dès le premier jour, John aidait Gabriella dans ses tâches. Elle eut l'occasion d'apprendre à le connaître dans les mois qui ont suivi. >>>

Dvørak : Il m'a parlé de ses parents, un moment. Qu'ils avaient été enlevés avec lui. Il n'a pas dit grand-chose, juste que, mh… ils ne s'en étaient pas sortis.

<<< Elle savait que les choses avaient dégénéré. Ils étaient morts à quelques jours d'intervalle, quelques semaines avant la libération, et John était là quand ça s'est produit. Dvorak se souvient des rares occasions où John en parlait. >>>

Dvørak : Il avait ce regard quand il en parlait, c'est, c'est difficile à décrire. Les autres fois où je le voyais, il semblait porter le fardeau de ce qui s'était passé et pourtant… il restait calme. Ni en colère ni désespéré, juste… résolu. Un jeune homme remarquable.

<<< Comme beaucoup de personnes à l'époque à Elysium City, et dans toute cette région de la galaxie, John n'avait plus de maison, plus de famille, plus rien. Les gens partaient là où ils pouvaient, hors de la ville, et la plupart ne se retournaient jamais. Mais Deon Govender, le professeur de boxe de John, raconte que certains retrouvaient espoir. >>>

Deon Govender : Oui, oui. Nous nous sommes séparés et dispersés sur toute la planète et toutes les colonies, mais certains d'entre nous rassemblaient des noms. Et, euh, une sorte de mémorial, qui grandissait au fil des nouvelles informations. Oui… je me souviens avoir vu le nom des parents de John tôt sur la liste mais… pas John. Après qu'il ait manqué le dernier cours… je ne l'ai jamais revu, mais… je me souviens que je me disais « Ça ira, tant que je ne le vois pas sur la liste, ça ira ». Et ça a toujours été.

<<< Son obstination à survivre a laissé une forte impression à Gabriella Dvørak. >>>

Dvørak : Je pense que… John voulait ne plus jamais être une victime. Je me souviens qu'il disait vouloir s'engager. Qu'il voulait faire la différence. Je savais qu'entre toutes les personnes, lui le ferait.

<<< Après le chaos, le jeune John avait pu se forger un but des décombres de la guerre. Un but qui le mènerait à devenir le héros dont la galaxie aurait un eu besoin. Le genre de tournant qui réveille le patriote dans chacun de nous. J'étais vraiment touché lors de mon voyage retour. Mais à mon arrivée, Ellie Bloom allait tout remettre en cause. >>>

Ellie : Je voulais revenir sur votre histoire. Je… c'est étrange.

Benjamin : Euh, oui, qu'est-ce qui…

Ellie : Vous vous souvenez que j'ai dit que je rapporterais ça à Katrina ?

<<< Katrina était l'autre fille voisine de John, la troisième protagoniste de l'histoire d'enfance racontée par Ellie. Cette dernière avait quitté la planète en 2517, mais pas Katrina. >>>

Ellie : Elle… m'a dit que John était mort. Mort à six ans.

Benjamin : : Att, attendez une minute, quoi ?

Ellie : John était en forme, et puis il a commencé à dépérir. Au départ, on pensait à quelque chose d’auto-immunitaire, mais les diagnostics se sont enchaînés, et les médecins ne comprenaient rien, ses parents paniquaient… Ça avait l'air horrible.

<<< Voilà, John était mort. Comme ça. Je ne savais pas quoi faire. Ellie semblaient convaincue, alors je lui ait demandé de me mettre en contact avec Katrina. Elle ne m'a pas laissé enregistrer l'interview, mais cette femme était résolue. J'aurais voulu la contredire, mais elle le racontait avec tellement d'assurance et tellement de détails, je ne pouvais pas l'ignorer. D'après elle, John était mort. Mais avant que je puisse réfléchir à tout ça, elle a dit quelque chose de capital : les parents de John habitaient toujours à Elysium City quand Katrina avait quitté la planète en 2528, quatre ans après leur mort supposée. Elle avait tort. Elle devait penser à quelqu'un d'autre, ou alors elle mentait. Mais pourquoi mentirait-elle ? Elle était absolument convaincante, mais ça n'avait aucun sens. Je pensais pouvoir tout faire concorder. Donner du sens à tout ça. Mais je ne savais pas que cette fissure n'était que le début, et que les véritables problèmes allaient bientôt arriver.

Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la Vérité. >>>


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03 : Critical condition

<toggledisplay showtext=[Anglais] hidetext=[Masquer]> Conversations with retired military paint very different pictures of John. More questions arise about John’s home planet and his involvement in a violent training incident. The cracks in the official account widen.


Benjamin: Ray, you've- tell me you got something.

Ray: U-Um, yeah-- I do.

Benjamin (voiceover): Ray Kurzig is a good friend of mine, and a completely emotionless robot. I mean that in the best way. As an independent analyst, he's the most efficient and resourceful researcher I know. That's why I'd sicced him on this story a few days earlier. I needed to debunk the claims of Ellie's friend Katrina. He was in the area on business, so he took the time to come down and meet with me in my home office.

Benjamin (on recording): So Katrina told me that John died at six years old.

Ray: Right.

Benjamin: And his parents, who supposedly died in a rebel prison, were still alive years later.

Ray: Right.

Benjamin: Now, this woman's ruining my story, Ray. They- Tell me, te- te-te- tell me why she's lying.

Ray: Well - she's not.

Benjamin (voiceover): Ray had found copious financial records indicating that John's parents were not just alive past 2524, but working and paying their bills.

Benjamin (on recording): They died in 2524! Come on, man!

Ray: Well, sorry! Their employers, and a preponderance of local merchants, disagree with you. I mean ... the central repositories were really thin, but you dig through enough mirrored archives, it all pops up. ... The records are there!

[BG: Ray and Ben talking on record, Benjamin laughing]

Benjamin (voiceover): Ray swiped through document after document corroborating this. He even showed me medical insurance claims for a pediatric autoimmune specialist in 2517 - exactly when Katrina said John got sick. I was laughing, but I didn't find any of it funny. I'm Benjamin Giraud, and this is Hunt the Truth.

[theme music]

Office of Naval Intelligence AI (in call): [chime] Continue to hold.

Benjamin (in call): Oh, jeez ... come on, come on, come on, come on ...

Office of Naval Intelligence AI: Office of Naval Intelligence. [chime] Public relations.

Benjamin: Finally. Hey! Sully!

Sullivan (in call): Tell me good things, Ben.

Benjamin (voiceover): It was disconcerting to be talking to the ONI insignia again, but I started positive. The story was going really well - but that little data problem. The death record - it was back. I was hoping Sully would smooth it out for me.

Sullivan (in call): Ben ... ugh, I thought we talked about this. Glassed planets have bad records.

Benjamin (in call): No, I- I know, I know, I just, um--

Sullivan (speaking over Benjamin): Glassed planets have bad records, Ben, this is Colonial journalism 101. A- Are you serious with this? (louder) Glassed planets have bad records--

Benjamin (continuing to talk): --it's not just the records, actually, no, no- listen, Sully, if you could- pe- people are saying- people are saying- (louder, silencing Sullivan) Listen, do Co- Hey-- Do glassed people have bad records?

Sullivan: ... Ben, are you recording right now?

Benjamin: Yes. [chime]

Benjamin (voiceover): That was my cue to stop recording. The off-the-record conversation was brief. Sully asked me if I wanted to do the next interview, What he meant was, "do you want to keep this job?" I said yes.

Office of Naval Intelligence AI (in call): Your call is over. [termination sound, into:]

Jakob Walker (in call): Well, as you can see, I've pretty much permanently stationed myself on this beach.

Benjamin (voiceover): That was my next interview. Jakob Walker, retired navy. He lives in a beach community way out on Castellaneta. The first thing I noticed about Walker when he answered my call was that he wasn't wearing a shirt, which made us both laugh. He explained that after twenty-eight years of service, as far as he was concerned, it was all R&R, all the time. I couldn't argue with that philosophy. He slipped on a T-shirt and I asked him about the Master Chief.

'Walker (in call)': Oh, hell yeah, John - you bet your ass I remember him. (fades, continues)

Benjamin (voiceover): Walker's career began three decades ago with Naval Force Reconnaissance School at Black Sea. Little did he know boot camp would turn out to be something he'd never forget. Walker was there alongside the young man who would become the Master Chief. The gravity of that was not lost on him.

Walker (in call): I mean, they pushed us real hard, but John - well, he pushed us even harder, without even trying. You screwed up, you didn't know whether to be more scared of the CO or John.

Benjamin (voiceover): I first thought Walker was unimpressed.

Walker (in call): Oh, no, man - I remember ... think it was the first week, there was a lot of talk. We were outside the mess tent, me and these other two jackasses gettin' into it, chests all puffed up and talkin' about bein' cold-blooded killers, and steppin' on necks, all that. Not wantin' to be in leadership one day. And, o' course, I was 19 and jacked as hell, so - well, I figured I only had so much competition. Meanwhile, here's this quiet nobody from nowhere, standing on the fringes, looking at the horizon ... John. Heh. Him. First I thought he was 20, 21 - he was a big dude. Turns out he was only 16. Heh. I mean, that kid wasn't even on the radar. (fades, continues)

Benjamin (voiceover): Soon, though, Walker says all that machismo fell to the wayside, and a real leader emerged in John.

Walker (in call): ... training exercises, whoever finished last got the brunt. I mean, last one in on the 20-mile? You're walking back while we catch a Pelican dropship. And that there's some downright lethal terrain, too. Reach is ... well, it was a tough planet. But John - man, he- he took lead every time. Lot of risk and responsibility. Didn't have to, but- hell, he did it. And then, halfway in, he started to hang back, you know, and- help the stragglers. You're injured, whatever - he'd be right there helping you out.

Benjamin (voiceover): And then without fail, Walker says, John always made sure he came in last - and took the punishment.

Walker (in call): It was the way he did it all - he made us all wanna follow his lead. Try harder, help each other - I mean, we're supposed to do that, but nobody ever really wanted to, until then. Anyway, we did it. But takin' the hit for the group, now that was John's thing. I only challenged him for the honour once. I never made that mistake again.

Benjamin (voiceover): Walker's in his early fifties now, but he seemed lit up with the energy of a much younger man. It seems the will that he and the other recruits had, in a sense, borrowed from John so many years ago, was still inspiring walker. It was remarkable - he knew John, lived with him for months, yet to him, John still seemed to be an almost mythical character.

Walker (in call): What he was able to do, gettin' back on his own like that in the pitch black, no nav equipment. Man, hah- he- he was inhuman.

Petrosky (in call): That kid was a monster, like they all were.

Benjamin (voiceover): Anthony Petrosky, retired Orbital Drop Shock Trooper I found through Mshak Moradi. Yes, that Mshak Moradi - the truther who's been messaging me for months. And yes, I was pretty desperate for leads. We'll leave it at that. But Petrosky was definitely not on Sully's list of approved sources, so I went off-grid and contacted him through Chatternet. Here he is, talking about his only encounter with John.

Petrosky (in call): That kid was a freak.

Benjamin (in call): [sigh] Can you be more specific?

Petrosky: Yeah, I'd be happy to. You know - me and a bunch of guys were sparring in the gym one day, and there was this ...

Benjamin: Mmhm.

Petrosky: ... young kid there, I mean - I guess you could call him a kid, he was- he was pretty jacked, you know, but his face looked twelve, maybe thirteen.

Benjamin (voiceover): Twelve or thirteen? After enlisting, John didn't even finish boot camp until at least seventeen. Petrosky had to be wrong about his age, but I let it go.

Petrosky (in call): Anyway, I guess he was actin' tough. When one of the guys, uh, asked his name, he told him, but he kind of, you know, gave him attitude, right? So - people start mouthing off, next thing I know, CPO orders the kid and four other guys into the ring. 'Cause it was supposed to, uh-

Benjamin (in call): W- h-hold on, Anthony, wait - you're - you're telling me that the CPO ordered four soldiers to fight a high school kid?

Petrosky: No, a twelve- or thirteen-year-old, like I said.

Benjamin: Yeah, fine, either way - the CPO ordered four ODSTs to fight a kid?

Petrosky (under): Yeah, man - (alone) you got it all wrong, okay, because those four ODSTs ... were like lambs to the slaughter.

Benjamin: What, John outfought them?

Petrosky: No. No, no, no. It was way worse.

Benjamin (voiceover): As he tells it, the ODSTs did as they were ordered. They surrounded John, and one of them swung. What happened next, Petrosky says, defied explanation.

Petrosky (in call): 'Cause the sound this kid's fists made ... it sounded awful. 'Cause they weren't, like, punches, they were like - rapid-fire explosions. OK? I was across the gym, but I heard it. It was sick. Like meaty cracks in a drumroll. Just, [imitating the sound] BA-da-da-BA-da-da-BA-da-da-BA-da-da-BA.

Benjamin (voiceover): One of the ODSTs sustained a single body blow that instantly stopped his heart, killing him. Another trooper only took one shot from John as well - a punch that caved in the man's face. Two fatalities, one ODST with a cracked pelvis, and one with a shattered spine - that guy never walked again. No one had to break up the fight. It was over in less than five seconds.

Benjamin (in call): Wait, he ki- he killed them?

Petrosky (in call): He did, it was impossible.

Benjamin: What do you mean impossible? Like, how-

Petrosky: Like, like not human, alright? Like he was genetically augmented.

Benjamin: So you're, you're telling me that someone ... had augmented John, someone had genetically augmented a child?

Petrosky: [draws breath] OK. Right.

Benjamin: No?

Petrosky: You think I'm lyin'.

Benjamin (overlapping): I- I believe that's what you honestly think you saw, but-

Petrosky (at the same time): Alright. No, sure, right, hey - it- (alone) loo-, look, here's the thing, Ben - I don't care if you believe me or not, this makes no difference in my world. I was there and you were somewhere else. So - y- y- you're gonna go write your little military cheerleader article, and - I'm gonna sit here and drink beer. So, good luck.

Benjamin (voiceover): Petrosky left me with a bad taste in my mouth. Now it's no shocker that Spartans go through a few augmentations and upgrades, but those are fully developed adults. Could a seventeen-year-old - probably still growing - even survive that kind of procedure? It seemed horribly risky, and what if what Petrosky was saying was true, and John was only thirteen? Well, that was one hell of an accusation to make, the ethical implications of which were nauseating. I was still thinking about it the next day when Ellie Bloom's name popped up in my call list. I'd let her listen to a rough version of my first episode and she had feedback for me. I didn't want to risk anyone listening in, so I let the call go, then hit her back on Chatternet.

Ellie (in call): Well, two things.

Benjamin (in call): OK.

Ellie: Two major things.

Benjamin: OK. Yeah.

Ellie: That boxing coach?

Benjamin: Deon Govender, yeah?

Ellie: He's lying.

Benjamin: W- ah, OK, how is ... he lying?

Ellie: There wasn't any boxing at the high school.

Benjamin: How do you know for sure?

Ellie: Because there wasn't any boxing on the entire planet.

Benjamin (voiceover): She said they'd outlawed it forever ago, after a kid got injured. Afterwards, there was a long-standing controversy over how youth boxing was illegal, but no one seemed to care about all the gravball concussions kids were getting. Regardless, by the turn of the century, she tells me nobody really boxed on Eridanus II anymore. She even gut-checks me, telling me to go ahead, ask anybody from the colony, they'd tell me the same thing.

Ellie (in call): And there sure as hell wasn't a league for kids to do it at the high school! That's like saying there was a gun range at the toy store. It just didn't happen. And the other thing - those kidnappings by rebels in Elysium? Also didn't happen.

Benjamin (in call): Hold on. I- I know that's not true. Y- you're wrong. OK? The Insurrection had a well-documented presence in Elysium.

Ellie (in call): Yeah, they did politically - they worked to influence local policy. It got tense, there was occasional violence, but nobody was "abducted". We lucked out. It was peaceful. That's why Elysium was refugee central. So, boxing coach? Total liar.

Benjamin (voiceover): I needed to verify what she was saying, but I had the gnawing sense she was telling the truth again. But what did this mean? If she was right and none of that happened, the whole story was wrong, and terrifyingly - that would mean someone had fabricated all of it. I needed explanations from my previous sources, and I needed them now. I tried to reach Deon, the boxing coach - no response. Gabriella Dvorak, the lieutenant who liberated John - in the field, unreachable. So I tried detainment survivor Thomas Wu. He answered.

Thomas (in call): [chime] Hello.

Benjamin (in call): Hi. Thomas?

Thomas: Who is this?

Benjamin: Yeah, I'm- I'm sorry to, uh, call so late - is it- is it late there? I ju- I just need to ask you something really quickly.

Thomas: Okay.

Benjamin (voiceover): I had no idea what I was gonna ask.

Benjamin (in call): OK, OK, do you ... know for absolute certain that Elysium suffered the same fate as your town?

Thomas (in call): Um, yeah. I told you that.

Benjamin: I, I, I know, but Thomas, I spoke to people who were in Elysium, and they said that wasn't true. Now, I- now look, I- I know you went through a lot, but I just- I wanna know the truth.

Thomas: ... OK.

Benjamin: Do you know, for absolute certain, that Elysium City was under the violent control of Insurrectionists?

Thomas: [sighs] Look, what I told you before - that is the best I can remember.

Benjamin: No, I'm sorry, ah, I'm sorry, but I don't believe that. You remembered it all perfectly. You rattled off the name of every single safe haven city in that region and you only hesitated once.

Benjamin (voiceover): I was completely making this part up. I was going for broke.

Benjamin (in call): You only hesitated where you would have said 'Elysium City', right?

Thomas (in call): I mean, I, I, look, I-I-I-I don't know for sure--

Benjamin: Bu- bu- but Ely- Elysium wasn't captured by the Insurrectionists, was it?

Thomas: ... Hey, what are you, defending them?

Benjamin: No. I'm, I'm definitely not defe--

Thomas: You know, after what they did, you can defend them? They left us locked up for weeks. They let all those people j- jus- jus- just die. And they did that all over the Outer Colonies. I mean, what does it matter if it was Elysium or somewhere else? After everything that they did, that-

Benjamin: Thomas, Thomas -- Thomas - look, I'm sorry, I'm sorry that I have to bring it up, I just-

Thomas: I just want peace of mind for my family, that's all I want is just ...

Benjamin: Wait. W- I, uh, I don't understand. [hesitantly] How does lying about Insurrectionists in Elysium buy you peace of mind for your family?

Benjamin (voiceover): At that moment, Thomas suddenly seemed to become entirely lucid, and his tone changed completely.

Thomas (in call): I shouldn't be talking to you.

Benjamin (in call): W- wait, Thomas, hold on-

Thomas: I can't. Leave us alone. [termination sound]

Benjamin (voiceover): I suddenly became lucid myself, with a single, awful realisation: that entire conversation had just taken place over Waypoint. Anyone could have been listening.

[theme music]

Benjamin: Please join me for the next episode of Hunt the Truth.


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<toggledisplay showtext=[Traduction] hidetext=[Masquer]> Benjamin Giraud : Ray, dit moi que tu as quelque chose.

Ray Kersig : H-Hm, oui… en effet.

<<< Ray Kersig est un bon ami, et quelqu'un d'impassible, une peu comme un robot. Mais c'est pour le mieux. En tant qu'analyste indépendant, il est le plus efficace et ingénieux chercheur que je connaisse. C'est pourquoi je l'avais branché sur cette histoire quelques jours auparavant. J'avais besoin d'invalider les propos de l'amie d'Ellie, Katrina. Il était dans le coin pour affaire, il a donc pris un peu de temps pour venir me voir à mon bureau. >>>

Benjamin : Alors, Katrina m'a dit que John était mort à l'âge de six ans.

Ray : Oui.

Benjamin : Et que ses parents, qui sont supposés être morts dans un camp rebelle, étaient toujours en vie plusieurs années après.

Ray : Oui.

Benjamin : Et maintenant, elles ruinent toute mon histoire, Ray ! Elles… Dis-moi, d-d-dis-moi pourquoi elles mentent.

Ray : Eh bien, elles ne mentent pas.

<<< Ray avait trouvé des tonnes de copies d'enregistrements financiers indiquant que les parents de John n'étaient pas seulement en vie après 2524, mais aussi qu'ils travaillaient et payaient leurs factures. >>>

Benjamin : Ils sont morts en 2524 ! Allez, franchement !

Ray : Eh bien, désolé ! Leurs employeurs, et une multitude de marchants locaux ne sont pas d'accord avec toi. Je veux dire… les archives centrales n'étaient pas très grandes, mais si tu creuses suffisamment profond dans les archives miroirs, tout te saute à la figure… Les enregistrements sont là !

[Ray et Benjamin discutent en arrière-plan, Benjamin rigole]

<<< Ray est passé de documents en documents, tous corroborant les faits. Il m'a même montré une assurance médicale qui atteste d'une consultation d'un spécialiste en pédiatrie auto-immune daté de 2517, exactement à l'époque où Katrina dit que John est tombé malade. Je rigolais, mais je ne trouvais pas ça drôle du tout. Ici Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité. >>>

IA de l'ONI : Veuillez patienter.

Benjamin : Sérieusement… allez, allez, allez allez…

IA de l'ONI : Services de renseignement de la Navy, relations publiques.

Benjamin : Enfin. Hey ! Sully !

Michael "Sully" Sullivan : Dis-moi des bonnes nouvelles, Ben.

<<< C'était déconcertant de parler à un simple insigne de l'ONI encore une fois, mais j'étais optimiste. L'histoire avançait vraiment bien, mais il y avait ce petit problème de données. Le rapport de décès, il était de retour. J'espérais que Sully réglerait ça pour moi. >>>

Sully : Ben… je crois qu'on en a déjà parlé. Les rapports des planètes vitrifiées sont faussés.

Benjamin : Non, je sais, je sais, c'est juste que…

Sully : [En même temps] Les rapports des planètes vitrifiées sont mauvais, Ben, c'est du journalisme colonial. Tu es sérieux ? [plus bas] Les rapports des planètes vitrifiées…

Benjamin : [Continuant de parler] …ce ne sont pas les rapports en fait, non, non, écoute, Sully, si tu pouvais… les gens disent, les gens disent… [plus fort, pour faire taire Sullivan] Écoute, est-ce que… Est-ce que les personnes vitrifiées ont des rapports faussés ?!

Sully : …Ben, est ce que tu enregistres en ce moment ?

Benjamin : Oui.

<<< C'était le signal pour me dire d'arrêter l'enregistrement. Le reste de la conversation fut bref. Sully m'a demandé si je souhaitais faire la prochaine interview, ce qui voulait dire « veux-tu garder ce travail ? ». J'ai dit oui. >>>

IA de l'ONI : Cet appel est terminé.

Jacob Walker : Eh bien, comme vous pouvez le voir, je me suis en quelque sorte stationné de manière permanente sur cette plage.

<<< C'était ma prochaine interview. Jakob Walker, ancien de la Navy. Il vit sur une plage communautaire non loin de Castellaneta. La première chose que j'ai remarqué à propos de Walker quand il a répondu à mon appel, c'était qu'il ne portait pas de chemise, ce qui nous a tous les deux fait rire. Il m'a expliqué qu'après vingt-huit ans de services, en ce qui le concernait, ce n'était plus maintenant que repos et détente, toute la journée. Je ne pouvais pas contredire cette philosophie. Il a enfilé un t-shirt et je l'ai questionné à propos du Major. >>>

Walker : Ah oui, John, bien sûr. Je me rappelle de lui.

<<< La carrière de Walker avait commencé trois décennies plus tôt au sein de l'école des forces de reconnaissance navales, à Black Sea. Le peu qu'il savait du camp d’entraînement allait se transformer en quelque chose qu'il ne pourrait jamais oublier. Walker était aux côtés du jeune homme qui deviendrait le Major. L'intensité de cette époque de l'a pas quitté. >>>

Walker : Je veux dire, ils nous poussaient vraiment jusqu'à nos limites, mais John, et bien, il allait encore plus loin, sans même essayer. Si on se loupait, on ne savait pas trop de qui on devait avoir le plus peur, entre le commandant ou John.

<<< J'ai d'abord pensé que Walker n'était pas impressionné. >>>

Walker : Oh, non, vous savez, je me rappelle… je pense que c'était la première semaine, il y avait pas mal de discussions. On était dehors, près de la tente du mess, moi et quelques autres crétins rentre dedans, le torse bombé et parlant de devenir des tueurs de sang-froid, marchant sur les cadavres et tout ça. On ne voulait pas être dans le commandement plus tard. Et, bien sûr, j'avais 19 ans et je braillais comme pas possible donc bon, je me rendais bien compte que j'avais pas mal de concurrence. Pendant ce temps, il y avait ce mec silencieux venu de nulle part, se tenant à l'écart, regardant l'horizon… John. Ouais. Lui. Au début, j'ai pensé qu'il devait avoir vingt ou vingt et un ans, il était plutôt costaud. Il s'est avéré qu'il n'en avait que seize. Enfin quoi, ce gamin n'était même pas dans les standards !

<<< Peu de temps après, Walker raconte tout ce machisme qui en découlait, et aussi qu'un véritable chef a commencé à émerger en John. >>>

Walker : …les exercices d'entraînements, quiconque finissait dernier trinquait sévère. Je veux dire, le dernier après 31 km ? Les autres rentraient en Pélican, toi en marchant. Et puis il y avait cet espèce de terrain mortel aussi… Reach est… enfin, était une planète plutôt rude. Mais John, il… il prenait le commandement à chaque fois. Pas mal de risques et de responsabilités. Il n'avait pas à le faire, mais putain, il le faisait. Et après, à la moitié du chemin, il commençait à rester en arrière, vous savez, pour aider les traînards. Vous êtes blessé, peu importe, il sera là et il vous aidera !

<<< Et ce à chaque fois. Walker dit que John s'assurait toujours d'arriver en dernier pour recevoir la punition. >>>

Walker : Il avait sa façon de faire les choses ; il nous a tous donné envie de suivre son exemple. Persévérance, entraide ; comment dire, nous étions supposés le faire, mais personne ne le voulait vraiment, enfin jusqu'à maintenant. Enfin bref, on l'a fait. Mais prendre le blâme pour le groupe, ça c'était le truc de John. Je l'ai défié une fois, pour l'honneur. Je n'ai jamais refait cette erreur.

<<< Walker entre dans la cinquantaine maintenant, mais il semblait avoir l'énergie d'un homme bien plus jeune. C'est comme si la volonté qu'ils avaient eu, lui et les autres recrues, et qui avait, en quelque sorte, été transmise par John plusieurs années auparavant, continuait toujours d'inspirer Walker. C'était remarquable ; il connaissait John, il avait vécu avec lui pendant plusieurs mois, et pour lui, John semblait apparaître comme un personnage mythique. >>>

Walker : Ce qu'il était capable de faire, tout prendre sur lui et se jeter dans la gueule du loup, sans équipement. Sérieux mec, il n'était pas humain.

Anthony Petrosky : Cet enfant était un monstre, comme tous les autres.

<<< Anthony Petrosky, un retraité des troupes de choc aéroportées orbitales que j'ai trouvé grâce à Mshak Miradi. Oui, ce Mshak Miradi ; le même qui me harcelait de messages pendant des mois. Et oui, j'étais plutôt à court de pistes. Restons-en là. Mais Petrosky n'était clairement pas une source approuvée par la liste de Sully, donc je suis sorti du réseau pour le contacter par Chatternet. Et le voilà, racontant sa rencontre avec John. >>>

Petrosky : Cet enfant était une bête de foire.

Benjamin : (soupirant) Vous pouvez être plus précis ?

Petrosky : Hé, je serais bien content de pouvoir. Vous savez, un jour moi et quelques autres gars on luttait dans la salle de gym, et il est arrivé…

Ben : Mmhm.

Petrosky : …C'était un jeune garçon, je veux dire, si on peut appeler ça un jeune garçon. Il était plutôt costaud, vous voyez, mais son visage avait plus l'air d'avoir douze, ou peut être treize ans.

<<< Douze ou treize ans ? Après avoir été enrôlé, John n'avait pas put finir le camp d'entraînement avant l'âge de dix-sept ans au moins. Petrosky devait se tromper à propos de son âge, mais je le laissais continuer. >>>

Petrosky : Quoi qu'il en soit, je pense qu'il jouait les durs. Quand un des gars lui a, euh, demandé son nom, il lui a donné, comment dire : il y a mis les formes, vous voyez ? Et là, les gars commencent à l'insulter, de ce que j'en sais, et ensuite le patron ordonne au gosse et à quatre gars de monter sur le ring. Ça devait…

Ben : A-Attendez Anthony, attendez, vous êtes en train de me dire que l'officier a ordonné à quatre soldats de combattre un lycéen ?

Petrosky : Non, un gamin de douze ou treize ans, comme je vous l'ai dit.

Ben : Oui, si vous voulez, dans tous les cas, un maître a ordonné à quatre ODST de se battre contre un enfant ?

Petrosky : Oui mec, [parlant à lui même] tu as tout faux, ok, parce que ces quatre ODST… étaient comment des agneaux à l'abattoir.

Ben : Quoi, John les a écrasé ?

Petrosky : Non, Non, non, non. C'était bien pire que ça.

<<< Comme il le dit, les ODST on fait ce qu'on leur a ordonné. Ils ont encerclé John, et l'un d'entre eux a commencé à s'avancer. Ce qui s’est passé ensuite, d'après Petrosky, défie l'entendement. >>>

Petrosky : Le son que produisaient les poings de ce gosse… c’était horrible. Ce n’était pas comme, des coups de poings, mais plutôt genre, des explosions. OK ? J’étais de l’autre côté du gymnase, mais je les ai entendus. C’était affreux. Comme si l’on cassait du bois sur un tambour. On entendait que ça : [reproduisant le bruit] BA-da-da-BA-da-da-BA-da-da-BA-da-da-BA.

<<< Un des ODST encaissa un coup de plein fouet qui arrêta instantanément son cœur, le tuant sur le coup. Un autre reçu également un seul coup de John, un coup de poing qui lui enfonça le crâne. Deux victimes, un ODST au pelvis brisé, et un avec la colonne vertébrale en miette, il n’a plus jamais marché. Personne n’est intervenu dans ce combat. Ce fut fini en moins de 5 secondes. >>>

Ben : Attendez, il les a… tués ?

Petrosky : C’est ça, c’était impossible.

Ben : Qu’est-ce que vous entendez par impossible ? Comme…

Petrosky : Comme, comme… il était pas humain, pigé ? Comme s’il était génétiquement augmenté.

Ben : Donc vous êtes en train de me dire que quelqu’un… avait augmenté John, que quelqu’un avait génétiquement augmenté un enfant ?

Petrosky : [reprenant son souffle] Ok. Bien.

Ben : Non ?

Petrosky : Vous croyez que je mens.

Ben : (en même temps) Je crois que vous pensez sincèrement l'avoir vu, mais…

Petrosky : (en même temps) Bon. Non, bien sûr, ok, c’est… une dernière chose, Ben, je me fiche que vous me croyiez ou non, ça ne change rien pour moi. J’y étais et vous vous étiez autre part. Donc vous allez écrire votre petit article sur cette mascotte de l’armée et je vais m’asseoir là et boire une bière. Alors, bonne chance.

<<< Petrosky me laissa un goût amer dans la bouche. Ce n’est pas une nouveauté que les Spartans ont subi quelques augmentations et améliorations, mais ce sont des adultes pleinement développés. Est-ce qu’un jeune de 17 ans, probablement encore en pleine croissance, pouvait même survivre à ce genre de procédure ? Cela semblait horriblement risqué, et si ce que m’avait dit Petrosky était vrai et que John n’avait que 13 ans ? Eh bien, c’était une sacrée accusation, aux implications éthiques à faire vomir. J’étais en train de songer au jour suivant quand le nom d’Ellie Bloom apparut dans ma liste d’appels. Je lui avait fait écouter une version « brute » de mon premier épisode et elle avait des remarques à me faire. Je ne voulais pas prendre le risque que quelqu’un nous écoute alors j’ai laissé passer l’appel, puis l’ai recontacté sur le Chatternet. >>>

Ellie Bloom : Bon, deux choses.

Ben : OK.

Ellie Bloom : Deux choses importantes.

Ben : OK. Ouais.

Ellie : Cet entraîneur de boxe ?

Ben : Deon Govender, ouais ?

Ellie : Il ment.

Ben : W- ah, OK, comment ça… il ment ?

Ellie : Il n’y avait pas de boxe au lycée.

Ben : Comment pouvez-vous en être sûre ?

Ellie : Parce qu’il n’y avait aucun cours de boxe sur toute la planète.

<<< Elle me dit qu’ils l’avaient interdit définitivement par décret il y a longtemps, après qu’un gosse eut été blessé. Par la suite, il y eut longtemps une controverse concernant l'illégalité de la boxe pour les enfants, mais pas pour le gravball où les enfants recevaient aussi des commotions. Néanmoins, vers la fin du siècle, elle me raconta que plus personne ne boxait vraiment sur Eridanus II. Elle m’a même défié, me disant d’aller vérifier, de demander à n’importe qui de la colonie, ils me diraient la même chose. >>>

Ellie : Et bien évidemment qu’il n’y avait pas de ligue enfants au lycée ! C’était comme avoir une boutique de flingues dans un magasin de jouets. C’est tout simplement faux. Et l’autre truc, ces enlèvements par des rebelles à Elysium ? C’est aussi faux.

Ben : Attendez. Je sais que ce n’est pas vrai. Vous vous trompez, OK ? On sait de sources sûres que l’Insurrection était présente à Elysium.

Ellie : Ouais en effet, mais politiquement, ils s’efforçaient d’influencer la politique locale. C’était tendu, il y avait occasionnellement de éclats de violence, mais personne n’a été « enlevé ». Nous avons eu de la chance. C’était paisible. C’est pourquoi Elysium attirait les réfugiés. Donc l’entraîneur de boxe ? Un menteur.

<<< Je devais vérifier ses dires, mais j’avais le sentiment profond qu’elle disait encore la vérité. Mais qu’est-ce que ça signifiait ? Si elle avait raison et que rien de tout ça n’était arrivé, l’histoire toute entière était fausse, et plus terrifiant encore, cela impliquerait que quelqu’un l’avait fabriqué de toute pièce. Je devais demander des explications à mes précédentes sources, et il me les fallait maintenant. J’ai essayé de joindre Deon, l’entraîneur de boxe, pas de réponse. Gabriella Dvorak, le lieutenant qui avait libéré John, sur le terrain, injoignable. Alors j’ai essayé l’ancien détenu et survivant Thomas Wu. Il répondit. >>>

Thomas Wu : [sonnerie] Bonjour.

Ben : Salut. Thomas ?

Thomas : Qui est-ce ?

Ben : Ouais, je suis désolé d’appeler si tard, est-ce qu’il est tard là-bas ? Il fallait que je vous demande quelque chose rapidement.

Thomas : Ok.

<<< Je n’avais aucune idée de ce que j’allais demander. >>>

Ben : OK, OK, êtes-vous… absolument certain que Elysium a subi le même sort que votre ville ?

Thomas : Hm, ouais. Je vous l’ai dit.

Ben : Je sais, mais Thomas, j’ai discuté avec des gens qui étaient à Elysium, et ils m’ont dit que ce n’était pas vrai. Je sais que vous avez traversé beaucoup d’épreuves, mais je veux seulement savoir la vérité.

Thomas : ... OK.

Ben : Êtes-vous absolument certain que Elysium était sous le contrôle violent des Insurgés ?

Thomas : [soupir] Écoutez, ce que j’vous ai dit plus tôt, c’est ce dont j’me souviens. Je ne peux pas faire mieux.

Ben : Non, je suis désolé, ah, je suis désolé, mais je n’y crois pas. Vous vous en souvenez parfaitement. Vous avez énuméré le nom de chaque ville sécurisée de la région et n’avez hésité qu’une seule fois.

<<< J’ai inventé ça de toute pièce. Je jouais le tout pour le tout. >>>

Ben : Vous avez hésité quand vous alliez dire « Elysium City » pas vrai ?

Thomas : Enfin, écoutez, je n’en suis pas sûr…

Ben : Mais Elysium n’était pas aux mains des Insurgés, n’est-ce pas ?

Thomas : ... Hey, vous êtes en train de les défendre ?

Ben : Non. Je ne les défends pas du…

Thomas : : Vous savez, après ce qu’ils ont fait, comment pouvez-vous les défendre ? Ils nous ont enfermés pendant des semaines. Ils ont laissé ces gens mourir. Et ils ont fait la même chose dans toutes les colonies extérieures. Je veux dire, qu’est-ce que ça change que ça soit à Elysium ou autre part ? Après tout ce qu’ils ont fait, ce…

Ben : Thomas, Thomas… Thomas, écoutez je suis désolé de vous dire ça, c’est juste que…

Thomas : Je veux juste qu’on laisse ma famille tranquille, c’est tout ce que je veux…

Ben : Attendez. Je, euh, je ne comprends pas. [hésitant] Comment mentir à propos des Insurgés à Elysium peut permettre à votre famille d'être tranquille ?

<<< À ce moment-là, Thomas parut soudainement complètement lucide, et son ton changea totalement. >>>

Thomas : Je ne devrais pas vous parler.

Ben : Attendez, Thomas, attendez…

Thomas : Je ne peux pas. Laissez-nous tranquille. [il raccroche]

<<< Je devins moi-même brusquement lucide, suivi d’une seule pensée : toute cette conversation avait eu lieu sur Waypoint. N’importe qui aurait pu écouter.

Retrouvez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. >>>


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04 : Crossing the black

<toggledisplay showtext=[Anglais] hidetext=[Masquer]> Rumors of discontent across the military and rumblings in the Outer Colonies are cause for concern, but a mandatory meeting at ONI headquarters may bring greater repercussions.


Thomas Wu (in call): I shouldn't be talking to you.

Benjamin (in call): W- wait, Thomas, hold on-

Thomas: I can't. Leave us alone. [termination sound]

(Call ends)

Giraud: Oh God. O- no. No, no, no, no, no, no, no, no! Go down! No way! No way! No way that- you did not just-

Giraud (voiceover): If you want privacy online, ChatterNet is a pretty good bet: not foolproof, but relatively difficult for the government to monitor. Waypoint, on the other hand, is wide open. Supposedly, the Office of Naval Intelligence has software on the network capable of listening to every single conversation galaxy wide, and if you say the wrong thing... the conversation gets flagged.

Giraud: (continuing) Oh God! What did I just do?!

Giraud (voiceover): What I had just done was conduct an unsanctioned followup interview with a survivor of a war camp, accused him of lying about it, basically got him to admit that lie, and then ended by possibly indicating my employer, the most powerful military agency in history, in either bribery or coercion. I'd done all of that on Waypoint. I thought I was going to throw up.

Giraud: (continuing) Wait a min- wait a minute- wait a minute- wait a minute-

Giraud (voiceover): Maybe it wasn't that bad. I went and listened back. Would they flag that word? What about that one? That phrase sounds bad by itself but not in context. The factor in tone of voice, right? I was sitting there emotionally guessing how an insanely sophisticated algorithm is weighted. Basically, I was trying to outsmart a legion of robots.

Giraud: (continuing) Damn it, Ben!

Giraud (voiceover): It was too late. Those words were gone. That data had been processed. And I had either been flagged, or I hadn't. I had no idea what would happen next. I'm Benjamin Giraud and this is Hunt the Truth.

Mshak Moradi: Benjamin!

Giraud (voiceover): I've never been so happy to hear from Mshak Moradi. I made him triple check the security of our call.

Moradi: (continuing) Relax! We are under the tin foil hat of secrecy. (laughs) Seriously though, we are fully secure.

Giraud (voiceover): Mshak could probably tell I was desperate when after months of his unsolicited theories, I actually solicited one.

Giraud: (continuing) What's going on out there right now?

Moradi: I'm glad you asked. Strong patterns: a lot of chatter in the military bars, soldiers drunk and unhappy. Local graffiti corroborates these complaints. The helmet overfloweth!

Giraud (voiceover): This is how Mshak talks. For a while I thought maybe there was an actual group of people somewhere that used these terms, but there's not. It's just Mshak.

Moradi: (continuing) My prognosis? Ripples in the ranks. Army, Orbital Shock Troopers, Marines. Across the board; men at arms, up in arms.

Giraud (voiceover): When soldiers get frustrated, they get sloppy with their communication. The more frustration, the more unsecured chatter. Right now, there was a lot of both.

Moradi: (continuing) And there's a sizable leak of, booyah, worthy transmissions distilling the slush.

Giraud (voiceover): Ah, the slush. That immense soup of data siphoned off of insecure networks. The preferred source for nutjobs everywhere. The data's all legit, there's just such an ungodly huge amount of it that it's practically useless. To Mshak's credit though, he somehow managed to draw somewhat sound conclusions from it on occasion. It was kind of amazing. I asked why there was so much discontent across the military.

Moradi: (continuing) M.C. One-one-scepter.

Giraud (voiceover): That's Mshak for the Chief.

Moradi: (continuing) He's off being creative. He could be off the grid. FLEETCOM's trying to smokescreen like they're on top of his posish, but their not. The trombones are playing the brown note on that one and the grunts are a-grumbling. The military is one pissed off polygon right now.

Giraud (voiceover): Apparently, some are even questioning Master Chief's motivations and allegiances. The word traitor has been used.

Giraud: (continuing) Seriously? If he's disobeying orders that's bad, but calling the Chief a traitor? The guy who legitimately saved humanity multiple times, that's just- come on.

Moradi: Either way, you haven't considered the underlined question. M.C. is the precedent for free reign in the military. He's responsible for protecting a galaxy. A job that big requires absolute mobility. But then, that's a lot of power to give one man, hence the dichotomy, Benjamin. Power and responsibility.

Giraud (voiceover): Mshak was getting philosophical, and making a lot of sense. When it comes to threats against us though, this issue of power and responsibility has always been shrouded in secrecy. As civilians we don't know what's happening, who's out there, what their doing. And according to Mshak, that ignorance could be about to blow up in our faces again.

Moradi: (continuing) There's something else afoot, Benjamin, out here in deep space. I hoped these events would turn out to be random, but now it's... it could be bad.

Giraud: (voiceover) Mshak was a lot of things, but never vague. I asked him what sort of bad he was talking about.

Moradi: (continuing) Electromagnetic fluctuations, slipspacious disruptions, epidemic data corruption. All of it, ya' know, what's happening? It's quiet, it's slight, but it's effecting... everything. Ripples on a gigantic scale. I'm talking whole star systems, it's just- I don't want to say I'm frightened, ya' know what I mean? (phone ring) But to be honest-

Giraud: I'm sorry, Mshak. Hold on a second. Just... hold on.

Giraud (voiceover): As Mshak's sketch of a horrifying reality started to emerge, the last thing I wanted to do was interrupt him but I'd just been reminded of a more immediate, horrifying reality. From Sully, an event on my calender, no message.

Giraud: (continuing) Oh no.

Giraud: (voiceover) My stomach dropped. My flight to ONI's Boston headquarters left in three hours. They were calling me in. This had never happened to me before. I said goodbye to Mshak. It now seemed painfully clear that my Waypoint conversation with Thomas Wu had been flagged. By the time I landed on Earth I was one giant ulcer. I'd spent every sleepless night's hour running over everything in my head. The conflicting stories I'd heard, the gut twisting possibilities of what would happen in Boston. I looked and felt like death. All I was looking forward to at this point was Petra Janecek. I'd hit her up right before I left, asked if she'd meet me near the ONI campus. Thankfully, she said yes. Petra and I are in the same line of work. We make the government look good. The last time I saw her was six years ago in New Mombasa, the day it happened. We were both there. We both saw the Chief do what he did. But afterwards, while I retreated to a quiet little hamlet across the galaxy, Petra stuck around and made a name for herself. I was hoping she could throw me a lifeline, so I threw some cold water on my face, pulled myself together, and met up with her at a local pub.

Petra Janecek: Ya' know, for a guy just returning from a six year spirit-walk in deep space, I'm impressed. You actually showed up on time.

Giraud (voiceover): Same old Petra. She'd already knew I got the Master Chief assignment and she was not happy. Apparently she was still waiting for her face to face exclusive with the Chief. I refrained from laughing out loud at that little fantasy, but she continued with the ball busting anyway.

Janecek: (continuing) So why are you here? No wait, lemme guess, lemme guess the title of your story: "Heroism Untold".

Giraud: (laughs) Something like that.

Janecek: Yeah, I'm sure it's hard-hitting. What's a Sully commissioned exposé look like nowadays, anyway? An ONI one-sheet of approved sources?

Giraud: Yeah. (laughs)

Janecek: Whatever, you can do a fluff-piece over Waypoint from your rebel rock. So, again, why are you here?

Giraud (voiceover): If you haven't noticed yet, Petra cuts to the chase.

Giraud: (continuing) Sully called me in.

Janecek: Sully? He what? He called you here?

Giraud: Yeah, yeah, that's what I wanted to talk to you about.

Giraud (voiceover): I told her about confronting Thomas Wu. How I'd contradicted a statement of his that was probably supposed to be Sully's main deliverable for the interview. Not only did Petra not see the problem with that though, she seemed to think it was cute.

Janecek: (continuing) Whoa! Whoa! Old Ben G-raud! You're coming off the bench feisty.

Giraud: No, no, no, no- I, I, I-

Janecek: The guy's not gonna run on you. They'll just make him look as bad-

Giraud: I-I did the whole interview on Waypoint.

Giraud (voiceover): That got her attention.

Giraud: (continuing) I think it got flagged.

Janecek: You think it-

Giraud: I got the summons from Sully a few hours later.

Giraud (voiceover): Petra's face and voice hadn't changed, but her eyes were suddenly on fire.

Janecek: (continuing) Ben-

Giraud: I-I-I messed up, Petra.

Janecek: You messed up how? I-

Giraud: The story! The story! It was falling apart! And these inconsistencies between the sources-

Janecek: Inconsistencies, with ONI sources?

Giraud: No, with mine.

Janecek: You found sources in the Outer Colonies?

Giraud: Yeah, yeah I made friends in the past few years. I doubt Sully realized I'd have that resource in my arsenal.

Janecek: He definitely didn't. Ben, listen to me. You used to be a government lapdog at your peak. Then you deep-spaced yourself into obscurity. You have no juice now, and that's why they picked you. Sully gives you this bone, you're supposed to be extra eternally grateful. Just wag your little tail, and play fetch. So why the hell are you peeing on the rug instead? Have you forgotten the way everything works?

Giraud: No, I don't know, I just- This is bad, Petra!

Janecek: Ben, it's-

Giraud: And it's not ancient history, either! There are rumblings in the Outer Colonies right now, maybe something really bad! I was talking last week to this guy I know-

Janecek: Mshak Moradi, I know.

Giraud: What?! H-How do you know that?

Janecek: I've continued being an actual journalist for the past six years, but who cares, Ben? I hear what you're saying ok?

Giraud: We can blow this thing open, Petra!

Janecek: (sigh) Ok. Alright, cowboy.

Giraud: No, seriously! This is big! I can't even begin to reconcile the things I'm hearing with the story I'm supposed to tell! Multiple sources that Chief died at six! Complete fabrications! Genetically augmenting kids!

Janecek: I know! They are crazy charging that much for a shore trip.

Giraud (voiceover): Suddenly, Petra was ranting about the beach, loudly, and digging the tip of her fingertip hard into my forearm. I just sat there totally confused as she rambled nonsense. Intermittently glancing down at her COM pad. What was happening? Then I understood... and I froze. They were listening. I'd figured there were cameras on us, there were always everywhere here, but there was full audio surveillance now too? Is that even possible? She glanced down at her COM pad one last time.

Janecek: (continuing) Ben?

Giraud: Are there ears on us?

Janecek: There were for the last forty-five seconds, but there are always eyes everywhere, so don't look so... dramatic. Talk about whatever you want, but look like you're talking about the weather and if I start actually talking about the weather, you play along, ok?

Giraud (voiceover): Apparently, the system didn't bother listening in until you gave it certain visual cues, facial expressions, body language, anything that looks intense like my little outburst, the video flags it and your conversation gets temporarily isolated. Petra's vacay babbling had just saved my ass.

Janecek: (continuing) Listen, I believe you that the truth about the story... is terrible, but what you're talking about doing, that's door-number-two stuff. You're a door-number-one guy.

Giraud: But I have-

Janecek: Oh, come on! Come on, what are you going to do, Ben? Get the real scoop? You're too sloppy, you can't do this, you're-you're out of touch. You haven't been-

Giraud: Maybe not by myself, but with your help, with other people's help-

Janecek: Honestly, I love the idea of cutting the strings and tearing it all down, but I'm sorry. It's not going to be today. And to be brutal, it's never going to be you.

Giraud: (voiceover) That was brutal. It stung. I got pissed. And then I immediately knew she was right.

Janecek: Ben, take the money. Do your job.

Giraud: God. Oh God. Oh God. I'm supposed to walk over there right now.

Janecek: Just- Hey, just tell Sully you were drunk, you were trying to get a rise out of the guy, something. Just play stupid. Besides you don't-you don't know you got flagged! This meeting could just be a coincidence.

Giraud: No, no, they called me in. This is so weird, I mean-

Janecek: You'll be fine. The worst thing they'll-

Giraud: They've never-

Janecek: Hey Ben, the worst thing they'll do is kill the story and cut you from rotation. That's probably it. I mean I can't imagine they would... no, you'll be fine. Just be a good dog. Knock 'em dead. I'll get the bill.

Giraud: Thanks, Petra.

Janecek: But Ben, if I were you, I'd upload whatever you got on the story before you go in, just send back ups to someone you trust, ya' know? Just-just in case.

Giraud (voiceover): That was the closest thing to concerned I'd ever heard from Petra. I immediately took her advice and was queuing up all my files to Ray as I crossed to Rainja Avenue toward ONI. The campus was integrated right into the city: a courtyard of dark buildings, mature oak trees, grass, walkways. It just looked like a campus. The only thing different about it was the side walk: twice as wide as it was across the street. In the inner half of the pavement was black stone. A thick, dark border several feet wide that surrounded the whole complex.

I walked right up to the obsidian half of the sidewalk and stopped. Something was off about the courtyard in front of me, like something was missing. I look both directions down the sidewalk. There were no fences or guards. Plenty of pedestrians, seemingly none of them paying attention to the complex as they passed, except for one tiny thing: none of them, not a single one of dozens of white-collar workers and shoppers and parents and kids walking up and down that sidewalk laid a foot anywhere near the black half of the pavement. On a twenty-five foot walkway, they were all moving single file, right up against the curb.

I turned and looked back at the campus, listening... no birds. That's what was missing. There were no birds in the trees. In fact, there was no sound in the air at all. Nothing moved. I stood at the edge of the obsidian. I had no choice. I swiped the transfer file over to Ray's hard drive, took a deep breath, crossed the black line...

Please join me for the next episode of Hunt the Truth.


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<toggledisplay showtext=[Traduction] hidetext=[Masquer]> Thomas Wu : Je ne devrais pas être en train de vous parler.

Benjamin Giraud : Attendez, Thomas, attendez–

Thomas : Non. Laissez-nous tranquilles. [Raccroche]

Ben : Oh… Non… Nononononononon, pas possible, pas possible! Je viens pas de…

<<< Si vous cherchez un peu de discrétion en ligne, chatternet est un bon choix. Pas parfait, mais définitivement plus compliqué à écouter pour le gouvernement. Waypoint, par contre, est complètement ouvert. On dit que l'ONI dispose de logiciels sur le réseau capable d'écouter n'importe quelle conversation à l'échelle galactique. Et dès que vous dites certaines choses, la conversation est repérée. >>>

Ben : Putain, mais qu'est-ce que j'ai foutu ?!

<<< Ce que je viens de faire : continuer sans autorisations une interview avec un survivant des camps de guerre, l'accuser d'avoir menti, réussi à lui faire avouer son mensonge, et soulevé la possibilité que mon employeur, la plus puissante agence militaire de l'histoire, est coupable de corruption ou de coercition. Et le tout sur Waypoint. Je me sentais sur le point de vomir. >>>

Ben : Attends, attends, attends, attends, attends, attends…

<<< Je me faisais peut-être des idées. J'ai repassé la conversation. [La première phrase de Wu est repassée en fond] Si ils repéraient les conversations, pourquoi auraient-ils repéré celle-là ? La phrase semblait suspecte, mais pas sans contexte. Ça dépendait du ton de la voix. Je restais assis, étourdit par l'émotion, réfléchissant à la complexité possible de l'algorithme. J'essayais de me faire plus malin qu'une légion de machines. Mais bon sang, Ben, c'était trop tard ! Ces mots avaient été prononcés. Ces données analysées. J'avais été repéré ou ignoré. Je n'avais aucune idée de ce qui allais se passer. Je suis Benjamin Giraud, et bienvenue dans la Traque de la Vérité. >>>

Mshak Miradi : Benjamin !

<<< Je n'avais jamais été aussi heureux d'entendre Mshak Miradi. Je lui ai fait vérifier la confidentialité de notre conversation trois fois. >>>

Ben : Tu es sûr ?

Mshak : Calmos, on est au niveau de sécurité « chapeau en alu », ha ha ha ! Sérieusement, on est complètement sûrs.

<<< Mshak avait sûrement compris que j'étais désespéré pour que je le contacte après un mois de théories ignorées. >>>

Ben : Qu'est-ce que se passe, là-bas ?

Mshak : Content que tu ai demandé : des schémas se dessinent, il y a plein de bavardages dans les bars militaires, des soldats bourrés et mécontents, qui se plaignent tout haut. Le hellnet est noir de monde.

<<< Voilà que Mshak parle. J'ai pensé un temps qu'il y avait réellement un groupe de personnes qui utilisaient ce terme, mais il s'est avéré que ce n'était que Mshak. >>>

Mshak : Mon pronostic : ça gronde dans les rangs. Armée, ODST, Marines, tous unis, des gros bras avec des poings levés.

<<< Quand les soldats deviennent amers, ils ne font plus attention à ce qu'ils disent. Plus ils sont frustrés, plus leurs langues sont déliées. C'est ce qui est en train de se passer. >>>

Mshak : Et le meilleur, c'est que ça devient de plus en plus simple de les repérer dans la Purée-de-poix.

<<< Ah, la Purée-de-poix. Cet énorme amas de données siphonné depuis les réseaux non sécurisés, l'outil de base de tout théoricien du complot. C'est légal car le nombre astronomique de données le rend inutilisable. Mais Mshak à ça pour lui d'avoir été capable de tirer d'en tirer des informations utiles. C'est assez incroyable. J'ai demandé la raison de la grogne au sein des rangs. >>>

Mshak : MJ Un-Un-Sceptre.

<<< Ça veut dire « le Major » en Mshak. >>>

Mshak : Il fait sa petite tambouille dans son coin, loin des regards. On pourrait croire que les troufions n'en auraient rien à cirer, mais en fait non. Les trombones sonnent la note sombre et les rangs grognent, l'armée n'est qu'une grosse masse ronchonnante.

<<< Certains mettraient en doute les motivations et l'allégeance du Major. Certains ont même utilisé le mot « Traître ». >>>

Ben : Sérieusement ? D'accord, il désobéit peut-être aux ordres, mais de là à l'accuser de trahison ? Le type qui a sauvé l'humanité plusieurs fois ? C'est–

Mshak : Au final, voilà la question à se poser : MJ est quasiment le président de l'armée, on l'a chargé de protéger la galaxie, on boulot qui requiert une mobilité absolue. Mais ça fait beaucoup de pouvoir pour un seul homme, la dichotomie est là : un pouvoir que nous sommes sensé lui confier.

<<< Mshack n'avait pas tort. Dès qu'il s'agissait de notre sécurité, les questions de pouvoir et de responsabilités finissaient souvent dans l'ombre. Les civils sont tenus à l'écart de ces secrets. Qui est où, que font-ils, et d'après Mshak, cette ignorance pourrait se retourner contre nous. >>>

Mshak : Il y a quelque chose qui se prépare loin dans l'espace, Benjamin. Ça pourrait être des événements dissociés, mais ça peut aussi être quelque chose de très mauvais.

<<< Mshak disait beaucoup de choses, mais il ne parlait jamais sans savoir. Je lui ai demandé ce dont il parlait. >>>

Mshak : Des fluctuations magnétiques, des perturbations du sous-espace, des corruptions épidémiques de données, tout ça, c'est réel, discret mais ça a de réelles conséquences. Des ondes à l'échelle de systèmes planétaires ! Je ne suis pas sûr, mais pour être honnête–

Ben : Attends Mshak, ne quitte pas.

<<< Alors que Mshak dépeignait cette horrible réalité, l'interrompre était la dernière chose que je voulais, mais je devais faire face à une réalité tout aussi terrifiante et immédiate. Un événement était apparu sur mon calendrier, envoyé par Sully, sans message. >>>

Ben : Oh non…

<<< Mon estomac se transforma en une boule de plomb. J'avais un vol à prendre pour les quartiers de l'ONI à Boston dans trois heures, ils m'appelaient là-bas. Ça n'était jamais arrivé. J'ai dis au revoir à Mshack, et il était maintenant certain que ma conversation avec Thomas Wu avait été écoutée. Le temps d'arriver sur Terre, j'étais une incarnation du stress. J'avais passé chaque heure de vol à repasser les événements dans ma tête : les histoires conflictuelles, les possibilités de ce qui se passait à Boston, je ressemblais et me sentais comme un mort. La seule chose dont j'étais sûr était Petra Janecek. Je l'avais contactée avant de partir pour qu'on se rencontre avant que j'arrive au campus de l'ONI, et heureusement, elle a dit oui. Petra et moi travaillons dans le même milieu : nous aidons le gouvernement à polir son image. Je l'avais vu pour la dernière il y a six ans, à la Nouvelle Mombasa, ce jour-là. Nous y étions tous les deux, nous avons tous les deux vu le Major. Après, quand je me suis retiré plus loin dans la galaxie, Petra est resté et s'est fait un nom. J'espérais qu'elle me tendrait une main amicale. Alors je me suis passé de l'eau sur le visage pour me remettre d'aplomb et l'ai rejoint dans un pub proche. >>>

Petra Janecek : Pour un type qui revient d'un pèlerinage de six ans dans l'espace profond, tu es à l'heure, impressionnant.

<<< Elle n'a pas changé. Elle savait que j'avais décroché le job concernant le Major, et elle n'aimais pas ça. Elle attendait toujours son face-à-face avec lui. Je me suis retenu de rire, mais elle a continué sa petite crise de jalousie. >>>

Petra : D'accord, laisse-moi deviner le titre de ton article : « le passé de l'héroïsme ».

Ben : Un truc du genre.

Petra : Je m'y attendais. À quoi ça ressemble un travail pour Sully maintenant, suivre une liste de sources approuvées par l'ONI ?

Ben : En effet.

Petra : Mais tu pourrais tout aussi bien le faire depuis ton cailloux perdu dans l'espace profond. Alors que fais-tu là ?

<<< Vous l'avez deviné : Petra en est vite venu aux faits. >>>

Ben : Sully m'a fait venir.

Petra : Sully ? T'as fait venir ?

Ben : Oui, c'est de ça dont je voulais te parler.

<<< Je lui ai parlé de ma discussion avec Thomas Wu, comment elle se heurtait à d'autres sources alors qu'il était sensé être une des sources principales de Sully. Mais ça ne l'a pas intrigué, elle a même semblé trouver ça mignon. >>>

Petra : Wow, wow, Ben Giraud, déjà revenu dans la course ?

Ben : Non, non, c'est que j'ai fait ça sur Waypoint.

<<< C'est là que j'ai eu son attention. >>>

Ben : Je crois que j'ai été repéré.

Petra : Tu crois…

Ben : J'ai été appelé par Sully quelques heures après.

<<< Son expression et son ton n'avaient pas changé, mais son regard était en feu. >>>

Petra : Ben…

Ben : J'ai foiré, Petra.

Petra : Comment ça–

Ben : L'histoire s'écroulait, il y avait des incohérences entre les sources, et–

Petra : Des incohérences ? Avec des sources de l'ONI ?

Ben : Non, avec les miennes.

Petra : Tu as été trouvé des sources dans les colonies extérieures ?

Ben : Oui, oui, j'avais des vieux amis, Sully ne devait pas se douter que j'avais ce genre de ressources–

Petra : Je ne crois pas non plus. Ben, tu étais un chien-chien du gouvernement, puis tu disparais au fin fond de l'espace, où tu es sensé être coupé de tout. C'est pour ça qu'ils ton choisi. Tu es sensé être reconnaissant, remuer la queue et aller chercher, pourquoi est-ce que tu es allé pisser sur le tapis ? Tu as oublié comment ce monde tournait ?

Ben : Non, non, je sais pas, mais ça va mal, Petra–

Petra : Ben…

Ben : Et ce n'est pas de l'histoire ancienne, il se passe des choses dans les colonies extérieures, des choses terribles, je parlais à un de ces gars la semaine dernière–

Petra : Mshak Miradi, je sais.

Ben : Je. Comment tu sais ça ?

Petra : J'ai été une véritable journaliste ces six dernières années. Bref, je vois ce que tu veux dire–

Ben : On pourrait révéler tout ça, Petra !

Petra : Bon, OK, cow-boy–

Ben : Sérieusement, c'est énorme ! Je ne sais même pas par où commencer pour raccorder les éléments de l'histoire que je suis sensé écrire ! Mes sources disent que le Major est mort à six ans, des sources falsifiées, des enfants génétiquement augmentés–

Petra : Oui, c'est complètement fou un tel tarif pour un voyage sur la côte !

<<< Petra a subitement commencé à parler, fort, de la plage en enfonçant ses ongles dans la peau de mon avant-bras. J'étais confus alors qu'elle racontait n'importe quoi en regardant son terminal de données. J'étais complètement perdu. Alors j'ai compris, et je me suis figé. Ils écoutaient. J'ai remarqué des caméras fixées sur nous, ils étaient partout ici. Il y avait une surveillance audio constante, maintenant ? Était-ce même possible ? Elle regarda son terminal encore une fois. >>>

Petra : Ben ?

Ben : On nous observe ?

Petra : On nous observait pour les dernières 45 secondes, ils ont toujours des yeux partout alors prend un air moins dramatique. Parle de ce que tu veux, mais fais comme si tu parlais du temps, et si je me met à parler du temps, tu me suis, d'accord ?

<<< Apparemment, le système ne commençait à écouter que si il détectait certains signaux visuels : expressions faciales, langage corporel, tout ce qui semble intense, comme mon dernier emportement. La vidéo vous repère et isole momentanément votre conversation. Le charabia de Petra venait de me sauver. >>>

Petra : [souffle] Bon, écoute, je te crois quand tu dis que la véritable histoire est horrible. Mais ce que tu veux faire, c'est de l'amateur alors que tu peux faire du professionnel.

Ben : Mais j'ai–

Petra : Sérieusement, qu'est-ce que tu vas faire, Ben ? Sauter sur le scoop ? Tu es resté hors de la boucle trop longtemps pour faire ça.

Ben : Pas tout seul, mais avec ton aide, et celle d'autres personnes–

Petra : Vraiment, j'aime l'idée de foutre tout ça par terre, mais pas aujourd'hui et, je vais être brutale : surtout pas avec toi.

<<< C'était brutal. J'étais énervé. Mais je savais qu'elle avait raison. >>>

Petra : Ben. Prend le fric, fais le job.

Ben : Bon sang, merde, je suis sensé y aller…

Petra : Dis à Sully que tu avais quelques degrés dans le sang, que tu t'en est pris à lui sans raison, joue au con. Tu n'es même pas sûr d'avoir été repéré, cette rencontre pourrait être une totale coïncidence.

Ben : Ils m'ont fait venir à ce moment, c'est tellement bizarre…

Petra : Ça ira, le pire qui peut–

Ben : Ils n'avaient jamais appelé…

Petra : Ben. Le pire qui peut arriver, c'est qu'ils annulent tout et te mettent à la porte. Ce sera tout. Je les vois mal… Non, ce sera tout. Sois un bon chien, reste en vie. L'addition est pour moi.

Ben : Merci Petra…

Petra : Et avant d'y aller, je te conseille de donner tout ce que tu as à quelqu'un de confiance. Juste au cas où…

<<< C'était l'unique touche d'attention que je pouvais attendre d'elle. J'ai immédiatement commencer à préparer mes fichiers pour les envoyer à Ray alors que je tournais l'avenue vers l'ONI. Le campus était parfaitement implanté dans la ville : une cour, des immeubles noirs, des chênes, de l'herbe, un trottoir, … C'était un campus. Seul le trottoir était différent. Deux fois plus large que les autres dans la même rue. Et la moitié intérieure était fait de pierre noire. Une large bordure d'environ un mètre autour du complexe. Je me suis avancé droit vers cette bande d'obsidienne, mais quelque chose était bizarre dans la cour devant moi. Il manquait quelque chose. J'ai regardé dans les deux directions sur le trottoir. Il n'y avait aucune barrière et aucun garde. Plein de passants, qui ne prêtaient pas attention au complexe, à l'exception d'une chose : aucun, pas un seul des travailleurs à la peau blanche, acheteurs, parents et enfants, ne marchait près de la moitié noire du trottoir. Sur un trottoir de quelques mètres, ils marchaient tous sur une seule file. Je me suis tourné vers le campus et ait écouté. Aucun oiseau. Voilà ce qui manquait. Aucun oiseau dans les arbres. En fait, il n'y avait aucun son dans l'air. Rien ne bougeait. Je restais à la limite de l'obsidienne. Je n'avais pas le choix. Je transférais les fichiers vers le disque dur de Ray, prenait une longue inspiration, et traversait la ligne noire.

Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la Vérité. >>>


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05 : Out of time

<toggledisplay hidetext=[Masquer] showtext=[Anglais]> A visit deep inside ONI branch headquarters brings unexpected results. A voice from the past returns. And an in-flight incident sparks a flame that can’t be put out.


Benjamin: Hi, I'm here to see Michael Sullivan.

ONI receptionist: Do you have an appointment?

Benjamin: Uh, yes. I'm Ben Giraud, I have a one o'clock.

Benjamin (voiceover): Checking in with the receptionist at the Office of Naval Intelligence's bizarre formality: announcing myself, her asking me who I was there to see, it was all just an antiquated conversation. Part of their efforts to put a more human face on the operation. In reality, surveillance knew where I had been every minute. Since I had stepped onto the transit back at home. Throughout the morning, as I had made my way from the Boston terminal. This receptionist had likely been prompted with dynamic updates of my exact arrival time, deviations from my optimal course, bathroom breaks, my average walking speed, however they did it. They'd been expecting me.

ONI receptionist: I'll let him know you're here, Ben.

Benjamin: Okay. Thank you.

Benjamin (voiceover): The whole ONI facility was sleek and stark; everywhere you look, its sharp lines, the highest quality materials. Most striking though was the overwhelming amount of space and silence. This waiting area was particularly sparse. Two, minimalist carbon fiber chairs set twenty feet from each other. I also noticed the seats seemed oddly low to the ground. I picked one, and sat down. This chair was really low to the ground. It was awkward. I was probably looking at sixty to ninety minutes of customary wait time here, and squatting like this was not gonna help my anxiety level. But I was just pulling up some busy work, when the door behind reception suddenly slid open.

ONI receptionist: Ben, mister Sullivan will see you now.

Benjamin: Now?

ONI receptionist: Yes.

Benjamin (voiceover): I awkwardly struggled up from the chair and crossed the room. My heart was racing.

Benjamin: Uh, thank you.

Benjamin (voiceover): She didn't respond.

Benjamin (voiceover): I stepped into a narrow, empty hallway full of closed doors. I was about to turn around and ask where I was supposed to go but the door immediately closed behind me. The lighting in the hallway shifted, indicating a closed door at the far end. I walked down the hallway pass what I assumed were offices. Everything was soundproof though; so I had no idea if there were actually people working in there. When I got to the end of the hall, Sullivan's door opened at the last possible second. When I walked in Sullivan didn't look up. He was sitting behind his desk and intently working on his COM pad.

Benjamin: Hey.

Sullivan: Ben, I'm glad you made it.

Benjamin (voiceover): I stood there awkwardly for a bit. I realized that this must be the room he'd always talked to me from. It was furnished as minimally as the rest of the building. There were was a few shreds of actual personality on display behind him though. A couple of knick-knacks, and this antique simulated analog clock. Sullivan still hadn't looked up.

Benjamin: Should I uh... should I...

Sullivan: Make yourself comfortable.

Benjamin: (Quiet) Ok. Yeah.

Benjamin (voiceover): He continued swiping on his COM pad. I sat down on the chair, just like the other one, my knees were at my ears. I felt oddly far from his desk too. I tried some small talk.

Benjamin: Hmph. I didnt take you for a antiques guy, Sullivan. Wh-Where did you get the clock?

Sullivan: Oh, I always had it.

Benjamin: Nice, nice. So um...

Sullivan: Hows the story, Ben?

Benjamin: It's good. It's good.

Sullivan: You getting what you need?

Benjamin: Absolutely.

Sullivan: Wanna make sure you get all your uh... your questions answered.

Benjamin: Great, no th-, well, uh yeah, yeah, I-uh, I am. I mean um...

Sullivan: Perfect.


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<toggledisplay hidetext=[Masquer] showtext=[Traduction]> Benjamin Giraud : Bonjour, je dois voir Michael Sullivan.

Réceptionniste : Vous avez rendez-vous ?

Benjamin : Euh, oui, je suis Benjamin Giraud. À 13 heures.

<<< Devoir passer par l'accueil de l'ONI est une étrange formalité. Me demander mon nom et qui je viens voir n'est qu'une simulation de conversation, un de leurs efforts pour mettre un visage humain sur leur travail. En réalité, la surveillance permettait de savoir où je me trouvais à tout moment depuis mon transit. Depuis mon arrivée au terminal de Boston, cette réceptionniste avait sûrement été informée en temps réel de mon heure arrivée, déviations de mon trajet optimal, passages aux toilettes et vitesse moyenne, d'une façon ou d'une autre. Bref, ils m'attendaient déjà. >>>

Réceptionniste : Je vais les informer de votre arrivée, Ben.

Ben : D'accord, merci.

<<< Tout le complexe était élégant et sombre, des lignes nettes à perte de vue, les matériaux de la plus haute qualité, … Mais le plus impressionnant était la quantité d'espace et le silence. La salle d'attente était dépouillée : deux chaises minimalistes en fibres de carbone éloignées de quelques mètres, que je remarquais étrangement basses. Je me suis assis sur l'une d'elles. Elle était en effet très basse. C'était étrange. Je m'attendais aux vingt minutes d'attente habituelles et cette position n'allait pas arranger mon anxiété. Mais alors que je commençais à travailler, la porte derrière moi s'ouvrit. >>>

Réceptionniste : Ben ? Monsieur Sullivan va vous recevoir.

Ben : Maintenant ?

Réceptionniste : Oui.

<<< Je me levais maladroitement de la chaise et traversait la pièce. Mon cœur cognait dans ma poitrine. >>>

Ben : Euh, merci.

<<< Elle n'a pas répondu. >>>

Ben : [Souffle lent]

<<< Je m'engageais dans un couloir étroit et vide, des portes fermées alignées sur les murs. Je m'apprêtais à la me retourner pour demander où aller quand la porte se ferma derrière moi. Les lumières changèrent, éclairant une porte au bout du couloir. >>>

Ben : [Souffle lent] OK, OK, …

<<< Je marchais le long du couloir en passant devant ce qui devaient être des bureaux. Mais tout était insonorisé et je ne pouvais pas savoir si des personnes y travaillaient. Au bout du couloir, la porte de Sullivan s'ouvrit à la dernière seconde. En entrant, Sullivan n'a pas levé les yeux. Il était dernière son bureau, travaillant sur son terminal. >>>

Ben : Hey…

Michael "Sully" Sullivan : Ben, content que tu sois là.

<<< Je restais debout pendant quelques instants. Je réalisais qu'il s'agissait sûrement de la pièce d'où il me parlait à chaque fois. Elle était aménagée aussi simplement que le reste du complexe, mais quelques signes de personnalité se trouvaient derrière lui : des bibelots et une vieille horloge analogique. Sullivan n'avait toujours pas levé les yeux. >>>

Ben : Je dois, euh… Je…

Sully : Mets-toi à l'aise.

Ben : D'accord.

<<< Il continuait de taper sur son terminal. Je m'asseyais sur une chaises, comme les précédentes, mes genoux au niveau de mes oreilles. Je me sentais étrangement éloigné de son bureau. J'ai tenté d'engager une conversation. >>>

Ben : Euh, je ne pensais pas que tu aimais les antiquités, Sullivan. Où tu as trouvé l'horloge ?

Sully : Je l'ai toujours eue.

Ben : D'accord, d'accord… Alors…

Sully : Comment vas l'histoire, Ben ?

Ben : Bien, bien.

Sully : Tu as tout ce qu'il te faut ?

Ben : Oui, oui.

Sully : Aucune question ?

Ben : Ah, non… Euh, oui, oui ! Je veux dire, aucune question.

Sully : Parfait !

<<< J'essayais toujours de comprendre ce qui se passait quand Sullivan arrêta de toucher à son terminal. Il leva les yeux vers moi pour la première fois avec une certaine lueur dans le regard. >>>

Sully : Quelqu'un veut te parler, Ben.

Ben : Je suis Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité.

<<< Sullivan marchait vite et je devais m'adapter à son rythme. Tout le complexe était connecté par un réseau souterrain qui le rendait bien plus grand qu'il ne le paraissait de l'extérieur. À mesure que nous nous enfoncions dans ce labyrinthe, notre environnement devenait moins bureaucratique et plus militaire. Et plus militaire il était, plus nerveux j'étais. >>>

Sully : Tu sais qu'ils ne laissent pas entrer beaucoup de civils dans cette section. C'est un jour spécial, Ben !

<<< La remarque de Sullivan sonnait creuse, mais les gens que nous croisions dans les couloirs portaient maintenant l'uniforme, ils ne parlaient pas, les yeux rivés sur les terminaux comme Sullivan, les manipulant tout en marchant. L'efficacité froide qui émanait de cette ambiance était palpable. >>>

Sully : On y est.

<<< Sullivan me fit entrer dans une grande et sombre salle de conférence et les portes se fermèrent derrière nous. Au centre se trouvait une grande table de conférence fixe entourée de chaises. Au-delà des lumières éclairant la table, tout était dans l'ombre. >>>

Sully : Assieds-toi.

<<< Je coopérais et m'asseyais dans une des chaises, qui semblait se dérober sous moi. Je scrutais la pénombre et remarquais qu'un des murs était fait de verre noir, sûrement pour l'observation. >>>

Sully : Tu veux de l'eau ?

Ben : Euh, non. Je… Ça ira, merci. Qui est-ce qui–

Sully : Besoin de vérifier ton micro, ou autre chose ?

Ben : Euh… Mon micro ? Est-ce qu'on–

Sully : Je veux être sûr que tu enregistres tout bien.

Ben : Quoi ? Attends, je–

Sully : Calmes-toi, Ben. Ça va être génial !

Ben : Sully, je veux juste dire que–

Sully : Ben ! Il va bientôt entrer.

Ben : Sully, Sully je veux dire que je voulais–

Sully : Voici l'adjudant-chef Franklin Mendez !

Franklin Mendez : Bonjour, Ben. Comment allez-vous ?

<<< Je me levais. L'homme qui venait d'entrer croulait sous les décorations : Gold Stars, Silver Stars, Bronze Stars, Purple Hearts, la Légion d'honneur ! Il semblait endurci par des décennies de combat. >>>

Ben : Bonjour, monsieur.

Mendez : Vous voulez que je vous parle du Major ?

Ben : Euh, je– Je…

Sully : Mendez est l'homme qui avait entraîné le Major, Ben. Je t'avais dit qu'on te chouchouterai ! Tu auras tout ce dont tu aura besoin pour cette histoire. <<< C'était une interview. Je ne m'y attendais pas du tout. Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais, mais sûrement pas à un face-à-face de cette envergure. Toute mon anxiété venait de s'évaporer. >>>

Ben : Oui, oui, bien sûr ! Donc, vous êtes vraiment la personne qui en connaît le plus sur les Spartans ?!

Sully : En effet.

<<< Ma conversation avec Thomas n'avait pas été repérée ! Petra avait raison ! Sullivan n'avait absolument rien dit ! Je n'y croyais pas. Mon soulagement se transforma en émerveillement. J'allais avoir la perspective de l'homme qui avait personnellement entraîné le Major ! >>>

Mendez : Oui, le Major avait la mauvaise habitude de sauter du Pélican avant qu'il n'ait atterri. Son armure absorbait évidemment le choc, elle était faite pour ça. Et elle aidait lorsqu'il s'agissait de sauter directement sur l'ennemi.

<<< Personne avant moi n'avait jamais entendu ce genre de détails concernant le Major. Mendez m'expliqua qu'après le camp d'entraînement, la combinaison unique de capacités et de volonté du Major lui valut rapidement une réputation. >>>

Mendez : Ce gosse m'a vraiment impressionné. Sa perspicacité, sa vivacité d'esprit, ses capacités physiques, son jugement tactique, … Même jeune, John avait tout ce qu'il fallait. Selon moi, il était prêt pour l'augmentation, et lui ne pouvait attendre.

<<< Une fois les augmentations terminées, Mendez m'expliqua que tout le monde ne pouvait croire le résultat qu'elles avaient eu sur le Major. >>>

Mendez : Les médecins ont dit que ses systèmes se sont adaptés parfaitement avec les technologies implantées. Son temps de récupération fut incroyablement court, mais le plus impressionnant fut la vitesse d'acclimatation de son cerveau aux augmentations. Après ce genre de procédures, c'est comme si vous deviez repartir de zéro. Toute votre neurologie doit se reconstruire, et pendant que les autres réapprenaient à marcher, John courait, sautait, et combattait. Je n'avais jamais vu ça.

<<< C'était la naissance du Major. Il avait progressé rapidement, prouvé maintes fois sa valeur sur le terrain et complètement redéfini les attentes qu'on pouvait avoir d'un Spartan. Durant toute sa carrière, Mendez avait vu et analysé ce dont un Spartan était capable sur le terrain, notamment de s'occuper seul d'une dizaine de Covenants. Il me raconta la vitesse, la puissance et la précision qu'ils développaient au fil des années, et la détermination inébranlable du Major. Mais d'après Mendez, c'est autre chose qui fit du Major la légende militaire d'aujourd'hui. >>>

Mendez : Je n'avais jamais vu un homme, augmenté ou non, prendre des décision d'une telle importance aussi vite. Le Major pouvait mesurer instantanément les implications d'un choix avec un grand nombre de variables et trouver une solution créative. Il a fait face à des défis éthiques, tactiques, des situations terribles qui auraient pétrifié la plupart des hommes et les auraient hanté pendant des années. Mais il faisait ses choix, sur le moment, et c'était toujours les bons. C'était incroyable. Et puis, il pouvait aussi sauter comme un surhomme vers un aéronef ennemi en plein vol, faire sortir son pilote à travers le cockpit, prendre les commandes et l'utiliser contre ses propriétaires ! C'est le genre d'exploit dont il était capable.

<<< Le Major avait complètement modifié la définition du terme « servir ». D'après Mendez, c'était cette capacité de prise de décision qui différenciait le Major des autres soldats. Ce qui faisait de lui un meneur. Ce qui faisait de lui un héros. >>>

Ben : Wow…

Mendez : Je suis content que vous écriviez cette histoire, Ben. Il est temps que les Spartans accèdent à la reconnaissance qu'ils méritent. Les gens doivent savoir les sacrifices que le Major et tous les Spartans ont fait pour notre sécurité.

Ben : Vous avez parlé de la personnalité du Major, son intelligence, sa loyauté, mais selon vous, avoir autant de responsabilités, est-ce dur pour lui ? Devoir protéger toute la galaxie, ça semble être un fardeau incroyable.

Mendez : Vous n'avez pas à l'imaginer, une chance pour vous. C'est un véritable fardeau, mais le Major a les épaules solides. Il peut prendre ses décision et faire son travail, et il accomplit ces tâches volontiers et de tout son être. C'est inspirant.

Ben : Oui, c'est incroyable, mais pensez-vous qu'un seul homme devrait posséder autant de pouvoir ?

Mendez : Là, vous voyez ? C'est cette tournure de phrase qui pourrait vous valoir des ennuis. On dirait que vous pensez que je ne pourrais pas répondre avec certitude, ce qui vous rend condescendant. Et rend cette conversation peu plaisante. Vous ne voulez pas ça, n'est-ce pas ?

Ben : Non, non, je–

Mendez : Vous voulez reformuler votre question ?

Ben : Bien sûr, bien sûr, désolé. Je–

<<< À ce moment, la lumière de la salle changea et Sullivan revint à son terminal. >>>

Sully : Ah, nous devons libérer la salle. Désolé pour le dérangement, messieurs, mais nous devons changer d'endroit.

Ben : Ah, je, attendez. Ce que j'aurais dû dire, c'est que, si nous prenons ce genre de décisions–

Sully : Attends Ben, je crois que nous pouvons aller à Jesper 9. On y va maintenant, si vous voulez bien.

Mendez : Très bien.

Ben : Oui, oui, d'accord.

Sully : Ce n'est pas loin.

Mendez : Attendez, messieurs. Il semblerait que je sois appelé ailleurs.

Ben : Pas de souci, je peux attendre.

Mendez : Je suis sûr que Sullivan pourra nous planifier une autre rencontre vers 15 heures 30.

Ben : Bien sûr, merci.

Mendez : Vous feriez mieux de remercier mes Spartans pour ce qu'ils ont fait. La seule raison pour laquelle vous respirez l'air nécessaire pour poser cette question est qu'ils ont fait plus de sacrifices que vous ne pourrez jamais l'imaginer.

<<< Mendez s'éloigna dans le couloir, disparaissant dans une foule d'hommes en noir entrant dans la salle de conférence. Sullivan marchait, concentré sur son terminal. Je le rattrapais. >>>

Ben : Sullivan ! Où est-ce que je devrais aller à 15 heures 30, tu as pu trouver ?

Sully : Voyons voir… Zut, attends.

Ben : Quoi, quoi ?

Sully : On vient de recevoir une demande de rapport.

Ben : Hein, me concernant ?!

Sully : Oui, il faudrait que tu ais envoyé tes premiers travaux pour édition jeudi à 0900 heures.

Ben : Mais attends, je n'ai rien sur moi, tout est chez moi !

Sully : Tu pourras prendre le transport de 17 heures 30. Ça te laissera 24 heures pour leur envoyer tout ça à ton retour.

Ben : Mais je n'ai pas terminé de monter les premiers épisodes !

Sully : C'est de l'éditorial, Ben ! Ça sera leur problème !

Ben : Mais Mendez ?

Sully :+ C'était génial !

Ben : Mais je n'ai pas fini–

Sully : Absolument génial ! L'interview du siècle ! J'adore ! Si tout le reste est du même acabit, ce sera diffusé sur tous les réseaux !

Ben : Je n'ai pas terminé, je peux juste l'attendre ? Sullivan ! Je peux rester et terminer l'interview de Mendez, j'ai du temps !

<<< Sullivan s'arrêta. Il se retourna et vint s'arrêter devant moi. Pour la première fois aujourd'hui, peut-être la toute première fois, en fait, j'eus l'impression que j'avais l'intégralité de son attention. >>>

Sully : Ben. Tu n'as pas le temps. Tu as une deadline et un transport à prendre à 17 heures 30. D'accord ?

<<< À ce moment, j'ai compris que ma conversation avec Thomas Wu sur Waypoint avait peut-être été entendue, finalement. Sullivan redevint lui-même et s'éloigna. >>>

Sully : Vraiment, mec ! C'est génial, et n'oublie pas : une fois l'histoire diffusée, ils seront tous à tes pieds ! Profites-en, tu le mérites !

<<< Voilà la traduction depuis l'ONI : je venais de me faire virer. >>>

IA : Votre passe expirera dans 9 minutes.

<<< Et l'IA venait de me faire comprendre que je n'étais plus le bienvenu. Je m'apprêtais à faire le long voyage retour. 24 heures de voyage en seconde classe semblent longues lorsque vous venez de perdre votre travail. Une fois assis, je voulais seulement dormir. Mais alors que nous décollions, quelque chose me frappa. Ou plutôt quelqu'un. >>>

Ben : Quelqu'un se plaint auprès d'une hôtesse dans la cabine d'à côté. On dirait que c'est son premier voyage hors du système solaire.

<<< Ce genre de voyage vers les colonies extérieures depuis la Terre comportaient tous au moins un type du genre. Un VIP quelconque de la Terre qui se sent obligé de se plaindre des conditions du voyage en sous-espace. >>>

Ben : Cette voix me rappelle quelqu'un… Ça m'a pris un peu de temps, mais je crois reconnaître… Je crois que c'est Jakob Walker !

<<< Jakob Walker ! Le militaire retraité auquel j'avais parlé quelques semaines plus tôt, un type joyeux passant sa retraite sur la plage et ayant fait ses classes avec John. Ça n'avait aucun sens ! Il habitait maintenant sur Saturne ! C'était la dernière personne que je m'attendait à trouver dans un vol quittant la Terre. >>>

Ben : On est en train de décoller, mais je dois en avoir le cœur net.

<<< J'ai décroché ma ceinture et ait remonté le couloir, et en inspectant la cabine, je le vit. Assis, en train d'importuner une hôtesse. Mais il portait un costard-cravate et ses cheveux étaient bien peignés. Il n'avait absolument aucune ressemblance avec le vacancier détendu vu durant l'interview. Je m'introduisait néanmoins. >>>

Jacob Walker : Je n'essaie pas d'être difficile, mais vous ne pouvez pas avoir un air de cette qualité et…

Hôtesse 1 : Monsieur, je suis désolée il n’y a rien que je puisse faire concernant la qualité de l’air.

Ben : Jakob Walker ?

<<< Les couleurs fuirent le visage de l'homme. >>>

Hôtesse 1 : Monsieur, il faut vous asseoir.

Ben : Jakob Walker ?

<<< Si vous pensez que je délirais et embêtait un businessman quelconque, voyez sa réaction lorsque je lui disait qui j'étais. >>>

Ben : Je suis Ben Giraud ! Nous avons parlé il y a quelques semaines !

Walker : Oh… Oui, bien sûr… L'histoire du camp d'entraînement… Oui, je me souviens.

<<< Voilà le Walker dont je me souvenais. >>>

Ben : Vous êtes là pour affaire ?

<<< Walker bredouilla. Il semblait vouloir désespérément fuir, mais il était coincé. >>>

Ben : Qu'est-ce que vous faites ici, sur Terre ?

Walker : Oh, et bien, je voyageait un peu–

Hôtesse 2 : Monsieur ! Nous sommes en vol, veuillez vous asseoir !

Ben : Je croyais que vous étiez retraité !

Walker : Oui, oui, en effet. Mais, Ben, je crois que nous–

Ben : Je croyais que vous habitiez sur la plage ?

Walker : Oui…

Hôtesse 1 : Monsieur, dernier avertissement : allez immédiatement vous asseoir.

Ben : Vous allez attendre un peu ?!

Hôtesse 2 : Non, c'est fini.

Ben : Non, je– Mais, lâchez-moi–

<<< C'est là qu'un membre d'équipage m'endormit. Tout devint noir et ma conversation avec Walker s'arrêta là. Je me réveillais dans le terminal sur ma planète avec un terrible mal de crâne. Une fois chez moi, une mauvaise surprise m'attendait dans ma boîte mail : un ordre de l'Inner Territories Transportation Administration. >>>

Ben : Procès-verbal, Benjamin Giraud, émit par l'ITTA d'après les lois civiles concernant incident en vol. Quoi ? 50 000 crédits d'amende ?

<<< Au moins, l'ONI m'avait bien payé. Je vérifiais l'heure et j'avais 23 heures pour envoyer les fichiers à Sullivan. Ça me laissait du temps pour être un bon chien et suivre les ordres. J'avais été viré, mais je ne voulais pas manquer un prochain travail, je devais juste laisser tout ça derrière moi. Cette histoire serait le problème d'un autre. Je commençais le transfert des fichiers quand je remarquais que mon terminal enregistrait toujours. Il avait tout entendu. Le fichier était lourd. Je l'écoutait du début, où on m'entendait surtout dormir, mais aussi quelques passages dont je ne me souvenais plus. Juste après que les membres de l'équipage se soient occupés de moi. >>>

Walker : Oui…

Hôtesse 1 : Monsieur, dernier avertissement : allez immédiatement vous asseoir.

Ben : Vous allez attendre un peu ?!

Hôtesse 2 : Non, c'est fini.

Ben : Non, je– Mais, lâchez-moi–

<<< C'était le passage avec les sédatifs. Puis il eut ceci. >>>

Agent 1 : On s'en occupe.

Hôtesse 1 : Attendez, quoi ?

Hôtesse 2 : Laisse-les faire leur travail, Carolyn.

Agent 1 : Monsieur Giraud, l'ITTA requiert que vous suiviez toujours les ordres donnés par le personnel de bord.

Ben : Qu'est-ce que… vous m'avez fait…

Agent 1 : Prends ses pieds, je lui injecte la deuxième dose.

<<< Plus de sédatifs ? Pas étonnant que j'ai un tel mal de crâne. >>>

Agent 1 : Tout ira bien, Ben.

<<< Ben. C'est comme ça qu'ils m'appelaient. Je saute vers un autre morceau de l'enregistrement, où ils me transportent dans le terminal lors du changement. >>>

Agent 2 : Ouais, il sera dans les vapes pendant encore 12 bonnes heures. Qu'est-ce qu'il faisait dans ce vol ?

Agent 1 : Aucune idée. L'ordre de non-intersection était de la plus haute priorité. Je n'ai aucune idée de comment ça a pu arriver. Le système n'aurait jamais dû laisser leurs itinéraires.

Agent 2 : Ben… Sully en entendra parler, c'est sûr.

<<< Ils parlaient de moi et Walker, mais pourquoi ? Ils ne voulaient pas que je sache qu'il était sur Terre, mais pourquoi ? Ils m'ont chargé dans la navette, m'ont assis, attaché et fait leurs adieux. >>>

Agent 1 : Bon voyage, Ben. [rires] On y va.

<<< Ben. Comme si ils me connaissaient. Je me repassait l'enregistrement, encore et encore. J'avais passé toute ma carrière au service de ces gens, retouchant des photos, détournant des sujets, réduisant la tragédie de certaines histoires et augmentant le patriotisme d'autres. J'avais toujours pris les histoires qu'ils me donnaient et les redonnaient aux masses ! Et j'étais toujours d'accord avec leurs raison ! Et maintenant, après toutes ces accusations, ces trous béants dans les faits, je devais tout ignorer ?! J'avais toujours joué leur jeu. Je pensais que les principes n’interféreraient jamais, et pourtant. J'avais ma dignité. En écoutant cet enregistrement, comment ils m'avaient simplement jeté, comment ils m'appelaient Ben ! Je vérifiait l'heure. J'avais encore un peu de temps avant d'envoyer les fichiers à Sullivan. J'annulais le transfert. Je voulais prendre ce temps pour moi. Je m'asseyais dans mon fauteuil, devant ce même micro, enregistrais une courte introduction, et envoyait le début mon histoire, la véritable histoire du Major, complète avec ses incohérences, dans toute la galaxie. >>>

Agent 1 : Bon voyage, Ben.

<<< Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. >>>


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06 : Boxing Story

La fin de cet épisode passée au spectrographe révèle l'adresse stolengauntlet.com. Quatre grandes chaînes YouTube anglohpones, Halo Follower, ReadyUpLive, ChiefCanuck et Halo Canon annoncèrent également que les fans pouvaient enregistrer jusqu'au 27 avril un court message audio de 15 à 20 secondes sur YouTube où ils jouaient le rôle d'un civil de l'UEG soit supportant Giraud dans son enquête, soit soutenant le Major et contre les agissement de Giraud, soit se désintéressant de la situation et se contentant de se moquer du journaliste. Plusieurs de ces enregistrements furent utilisés durant l'épisode, et une trentaine furent diffusés sur Soundcloud le 7 mai 2015.

<toggledisplay hidetext=[Masquer] showtext=[Anglais]> With major questions about the Master Chief now out on the open network, a flood of feedback and theories come in from all corners of human space. Rumors spread that ONI has fabricated elaborate lies, but why? What are they covering up? Has the investigation now put everyone’s lives at risk?


Andy Walczak: "It doesn't matter who's lying, or who you think is lying. The Master Chief saved the world and you, you've managed to what? Stir up a couple nuts and get some idiots to call you up? Get real, Giraud. Where do you get off?"

Silas Mogensen: "You are a crusader, my friend."

Gábor Zsolt: "I always thought ONI and the government were fishy as..."

{a jumble of voices play over each other}

Ben Giraud (voice-over): They've been inundating my inbox with messages like these, around the clock, for the past four days. Voices from all corners of inhabited space. A staggering sample size of factual testimonials and a deluge of theories in every shape and color imaginable.

{voice messages continue in the background}

Ben Giraud (voice-over): Earlier this week I released the beginning of my story, the "Hunt for Truth" about the Master Chief, posing a large, messy question to anyone who might listen. And now, even though I wasn't sure how to process all of it, answers were flooding in. I suddenly had direct access to a hive mind that spanned the galaxy. And it was buzzing, loud.

Aden Langereis: "Great work on the show."

Alea Maciejewski: "It's a sick pantomime."

Janet Goodwin: "No one cares!"

Alea Maciejewski: "This has to stop."

{Messages end}

Ben Giraud (voice-over): Before that, though, it had been quiet. Holing myself up in my place as I got the episodes ready, I only talked to two people. Petra called to make sure I'd made it back from ONI in one piece, and I called Ray about the fiasco on my flight. He said he'd start digging into Walker's identity. I didn't tell either of them about my plan. No one knew. After blowing past my deadline to turn in all the files to my employer, I'd been ducking calls from Sully's office, buying time to finish up. Right before I uploaded the story, I was still confident ONI had no idea what was about to happen, when I got one final message. From Michael Sullivan, himself.

Sully's message: "Ben, so uh.... we missed that deadline. Higher-ups weren't happy, you know? They do call them deadlines for a reason, that kind of thing. I told them, "Ben understands how deadlines work." Said you were having a little personal problem. I managed to convince them to extend the deadline until tomorrow. One-time deal. You know, it really seems like the story is at a critical juncture right now and, depending on what happens next, I think some big things could be on the horizon for you. I'm excited. Heh. Anyway, just checkin' one last time. I hope you're doing well, buddy. Talk soon."

Ben Giraud (voice-over): All the thoughts I'd been avoiding, the possibilities of how ONI would deal with this, started creeping up my throat, but I pushed them down. I took all of that extremely sensitive government property, audio that had been narrated with my perspective instead of propaganda, and I uploaded it all onto the open network.

{upload sound}

Ben Giraud (voice-over): Sully's office stopped calling.

{voice messages restart}

Ben Giraud (voice-over): I hadn't heard a familiar voice since. Sitting here, listening to all these messages pour in, I was feeling alone, intermittently terrified and... absolutely thrilled. I'd gone through door number two. And now I needed to make the most of it.

Dmitry Yudin: "Keep up the good work, I support you."

Ben Giraud (voice-over): I'm Benjamin Giraud, and this is Hunt the Truth.

Leckie Tom: "You call the Chief a traitor? You're the traitor, ya mouthy pig! Do the galaxy a favour: sign off for good, strip naked and jettison your treasonous arse out into space! Journalists. Augh! I bloody hate journalists!"

Ben Giraud (voice-over): It was fascinating, and often bewildering, to listen to everyone's theories on the truth. But I'd been way more excited to use all this feedback to figure out the facts, this rat's nest I'd been left with. Message after message confirmed what Ellie had said. Every Outer Colonist who'd heard this story seemed to agree. There were no Insurrectionist abductions in John's city, there was no boxing on John's planet, and yes, glassed planets have bad records. Taken together, all these messages were starting to give me a clearer picture. Between the witness I'd been provided and all the central government records, one thing was clear: ONI was telling an elaborate lie. But why? To cover up what? Listeners had clearly drawn the outlines of this fiction, but the most resonant take-away from all those messages, was something else. A strong indictment of one person. The only person who placed John alive, in Elysium, from the ages of six to thirteen.

Random voice message: "Deon? The boxing coach? He's a liar!" {additional overlapping voice messages join in}

Ellie Bloom: "I didn't even know what boxing was until I moved offworld."

Ben Giraud (voice-over): Ellie had been right again! There was absolutely no boxing on Eridanus II. And if Deon's whole story was fake, and you took it with Gabriella's story, what was the ONI lie? No one has disputed the first six years of the Chief's life yet, so the question I'm left with is, "What really happened to this young man between the ages of six and his first day of boot camp at sixteen?" It was something that ONI wanted to conceal. And I had no idea where to start.

Excerpt from interview with the alleged "Deon Govender": "John was something else..."

Ben Giraud (voice-over): I was struck by something, though. If Deon's entire story had been discredited, that would make him not only a liar, but a terrifyingly good one. I went back and listened to the recordings. I'd been so convinced by his emotion at the time, he had moved me. Even more strangely, now that I knew he wasn't making a single true statement as I listened to him talk, I still found myself believing that he believed what he was saying. It was chilling. Who the hell was this man? And then I heard from others who claimed they knew him.

Random voice message: "Is that that old man that owned Govie's in New Jay? I used to get drunk all the time in front of that place. That guy's crazy."

Random voice message: "Dude! Govie's! That's my cousin's old boxing coach, man!"

Random voice message: "That man was an institution in our neighborhood."

Random voice message: "But then you're up there blasting the guy, like you and that Ellie..."

Random voice message: "So what, his story doesn't make sense? You, you don't know what..."

Random voice message: "He's gotta be like, eight-five years old by now? Feel good about yourself? Jackass."

Ben Giraud (voice-over): Was Deon telling some version of the truth? Had ONI actually gotten a vulnerable man to tell all these lies? And not just tell them, but believe them. Convince him that a fake story about his own life was real? No matter what though, Deon had been completely discredited, and my understanding of the Master Chief's origin story was now in shambles. Maybe, if I focussed on the lies, I could find the truth. So I was putting all my faith in Ray. Thankfully he was already making his way to my place. While I waited for him, I was trying to figure out how the coverup had come to be. And I'd stumbled on some theories.

{door opening}

Giraud: Ray! It's great to see ya! Thanks for coming!

Ben Giraud (voice-over): By the time Ray got there I was pretty worked up. I asked him to hold off on his updates about Walker until I could get him up to speed. I really wanted him to vet what I'd been working on. Listening back now, I realize I didn't even give Ray a chance to talk. I guess after isolating myself for the past several days I'd let my manners slip.

Giraud: You are the best! You are the best, man. Have a seat, okay?

Ray Kurzig: Do you need help?

Ben Giraud (voice-over): Ray was trying to figure out where to sit. Apparently I'd let my housekeeping slide a bit, too.

Giraud: Okay, let me just - this doesn't need to be here. {sound of various items being swept onto the floor}

Giraud: Now, simple question: what do I know about the Chief's origin story?

Kurzig: Ben...

Giraud: It's this. Only two sources put him alive, in Elysium, between the ages of six and his enlistment at sixteen. Deon, and Gabriella Dvorak.

Kurzig: Umm...

Giraud: Deon's been completely discredited, and Gabriella's story requires a rebel labour camp in Elysium City that never existed. So the most convincing thing we've heard about John's childhood is that he died at six.

Ben Giraud (voice-over): That's when I hit Ray with my theories. About who John could be. Why the stories didn't line up. I'd even reverse-engineered my own version of an ONI cover-up, and I hit every last detail.

Giraud: And, you control the journalist, so even if there was a loose thread, no one you'd ever hire would have the slightest idea how to find it in the Outer Colonies.

Ben Giraud (voice-over): In retrospect, they weren't good theories. That had a lot of valid pieces, sure, but they were mostly unprovable. And by sharing them with Ray, I was only adding more confusion to the mix. Ray was extraordinarily patient with me. Sitting there, listening. It all brought me to one crucial, completely unreasonable, research request. At which point, Ray looked like he'd been hit by a tornado.

Giraud: Would it be possible to access the Master Chief's genetic profile and John's parents genetic profiles from medical records and compare the two? Without drawing suspicion?

Kurzig: What!? Ben, I'm - I'm sorry, man, but I really can't help you any more.

Giraud: What? Why?

Kurzig: I just came over to give you this information. Walker totally checks out. Full military records. His enlistment puts him on Reach for boot camp at the same time as John. It all checks out. Gabriella too.

Giraud: But, no-no-no-no-no. But see, they're lying. I mean, everything with Walker on the flight? He's not who he says he is. You heard him, Ray! And Gabriella's been completely invalidated by tonnes of independent actual people who actually live on Elysium. I mean...

Kurzig: Even if that's true, someone has covered up those tracks. I was unable to discredit their identities.

Giraud: Okay, fine. But what about Deon? All the messages, people who knew him? Ray! The real guy! ONI must have completely preyed on some poor senior citizen, and I mean...

Kurzig: Nah, Ben...

Giraud: Wait! {whispers} What is that?

Ben Giraud (voice-over): There was a noise coming from just outside my door. Ray turned pale. My heart started pounding.

Giraud: {whispers} I think somebody's out there.

Ben Giraud (voice-over): Ray was completely frozen. I had no idea what to do. I was debating between turning off the lights and hiding or jumping from the bedroom window when we ran out of time.

{door is kicked in}

Giraud: Oh! Whoa, whoa, whoa, whoa, wait, wait, wait!

Petra Janecek: You crossed the line, Ben!

Giraud: No, wait, wait, Petra! Aah! Aah!

{glass shattering}

Janecek: You didn't think I'd find out?! Huh?!

Giraud: Petra! Augh! Oh! Petra, wait!

Janecek: You recorded me?!

Giraud: What?

Janecek: When I was helping you! Augh! You wormy bastard!

Giraud: Oh. Oh, no, Petra, no, I'm sorry, I didn't even - I didn't even think about it!

Janecek: You didn't even think about it?

Giraud: No, I - I didn't. I didn't. I just uh...

Janecek: So you - you pointed your— Sit down, Ray!

Kurzig: Okay.

Janecek: So basically, you pointed your comm pad at my face and you weren't really thinking about it? Now you know as well as anyone, Ben, that you can use someone's words to destroy them. In that way, isn't your comm pad kind of like a gun? But wait, I have a gun. It's right under my jacket. {pulls revolver} What would you think if I took it out and pointed it at your face?!

Giraud: Please, don't?

Janecek: Would you want me to be concerned about what I did with it?

Giraud: Yes, but Petra...

Janecek: But what if I'm not, Ben? Hm? Maybe I'm just not really thinking about it. I don't really know, maybe I put it away, or maybe I'll UPLOAD AN INCRIMINATING RECORDING TO THE GALAXY!!

Giraud: I'm sorry, okay! I'm sorry.

Janecek: And let me guess: you're recording right now, too, aren't you?

Giraud: Yes, but...

Janecek: You little - gah!

Kurzig: Seriously, Ben?

Giraud: Yes. What do you want me to do?

Kurzig: Not record us? Erase what you have?

Giraud: Okay, but I need it for the story!

Janecek: I should actually kill him.

Giraud: Oh, come on Petra, don't be dramatic.

Janecek: Here's the deal, Ben: I'm going to leave your house now, and I'm going to go home. My gun will stay holstered, but I always have it. If I ever see your face again, I will immediately shoot part of it off. Got it?

Giraud: Petra, I'm sorry, okay? I never should have done that, it was stupid. And you're right, I didn't have the right to record you without asking. I never should have kept either of you in the dark like that. I know.

Janecek: No, Ben, you don't know. You have no idea. You don't see how much of a massive liability you are to every other human being around you. But I told you this already. You're sloppy.

Giraud: Look, I realize I'm a little out my depth here with a lot of the technical stuff, but Ray takes care of that part.

Kurzig: Nope, no I don't.

Giraud: And Mshak told me how to secure my lines. I've got it covered.

Janecek: {sighs} Ben! Ben, Mshak is probably listening to us on your comm pad right now!

Giraud: No, he's not.

Janecek: {clears throat} Mshak? Are you there?

Mshak Moradi: {from comm pad} Hi guys.

Janecek: See?

Giraud: Unbelievable. Mshak, how long have you been listening?

Moradi: Oh, I just hacked in a few weeks ago, you know so I could properly secure the line for you. You do it so wrong. And I just kind of left it open.

Giraud: Well that's comforting. Well, at least we're all here now.

Janecek: We're all here?! What do you think this is, Ben? Is it summer camp or something?

Giraud: No, but we're...

Janecek: Ben, this is real life, and you're poking the hive. I'm leaving.

Kurzig: Yeah, me too.

Giraud: No, no, no, wait a minute! You guys, wait, wait, wait! What else have you been doing that I don't know about Mshak?

Moradi: Oh, just little stuff, mostly. We rerouted some rogue monitoring bots, scrambled some drone surveillance, just little stuff. Oh! I also crossed some flight itineraries so you'd run into that Walker guy.

Giraud: You did that!

Janecek: Wait, hold, hold on. You hacked into ONI and overrode one of their travel protocols?

Moradi: Yup.

Giraud: {laughs} Mshak, you're a beast!

Janecek: Seriously? You're a nudge guy, that's active intervention, why'd you do it?

Moradi: Ahhh, well, I was contacted last week by someone about this whole thing, but before I told you about it I wanted to set up you and Walker, so you could see ONI panic. So you'd have a choice.

Giraud: A choice?

Moradi: I have some professional standards, man. I can't just refer anybody. I have a reputation to maintain.

Janecek: Who contacted you?

Moradi: This contra I've been hearing about for a while but never spoken to. FERO?

Janecek: FERO?

Kurzig: Who's FERO?

Janecek: Okay, well that's definitely my cue to get as far away from you guys as possible. Good luck with your... whatever this is.

Giraud: Petra, come on!

Kurzig: Who's FERO?

Janecek: No, you don't understand. This was already a mess, and now you have no id- {sighs} Right now, at this moment, everyone in this room has a chance to walk away and cut ties. Even you, Ben. Just stop.

Giraud: But what if FERO can help expose what they did to Deon? We don't know yet, it's just...

Kurzig: Ben, I'm leaving. I can't be here. But... I never finished telling you, I looked into Deon, too...

Giraud: And?

Janecek: Wh-Who's Deon?

Giraud: The first guy I interviewed. Sully sent me to him and everything he said, everything he said was wrong. But, like I said Ray, I found out from multiple sources that he was a real guy! So it's...

Kurzig: {interrupting} Yeah! He was...

Giraud: What?

Kurzig: Ben... Deon died seven years ago...

Janecek: What do you mean?

Kurzig: I don't know who you were talking to in that interview, but the boxing coach he was pretending to be is dead.

Ben Giraud (voice-over): That... was a smoking gun. Deon had been a person to me. Right in front me... a real person! This wasn't possible! I was stunned... I... I hardly noticed when Ray bowed out and left.

Kurzig: Do what you want with the recording man, I just...

Giraud: Thanks, Ray. {Ray leaves} They constructed him! He's... wh-who was I talking to?

Janecek: I don't know.

Giraud: Wh-what should I do?

Moradi: Find. The. Proof.

Janecek: No... Ben...

Giraud: No, it's fine. Petra, you should go, too. You're right, you can cut ties, I totally get it and I'll erase this recording too, okay? I promise I won't...

Janecek: {interrupting} Keep the recording, Ben.

Ben Giraud (voice-over): Petra left... and I totally understood. This wasn't her problem, or Ray's either. It never should have been.

Moradi: So... what's happening now?

Giraud: I need to speak to FERO. How do I get in touch with him?

Moradi: Actually, don't worry. She's about to get in touch with you.

Ben Giraud (voice-over): Please join me for the next episode of Hunt the Truth.


</toggledisplay>
<toggledisplay hidetext=[Masquer] showtext=[Traduction]> Andy Walczak : On s'en fout de qui ment, ou plutôt de qui vous croyez qu'il ment. Le Major a sauvé le monde et vous… Vous avez fait quoi ?! Vous avez interviewé quelques fous et idiots pour monter votre petite théorie ! Laissez tomber, Giraud, vous en valez pas la peine !

Civil 2 : Vous allez vous faire crucifier…

[Messages mélangés]

<<< Ces messages arrivent sur ma boîte depuis quatre jours sans interruption. Des voix des quatre coins de la galaxie. Un échantillons de témoignages et de théories d'une incroyable variété. Plus tôt cette semaine, j'ai commencé la diffusion de mon histoire, la traque de la vérité sur le Major, posant une question aussi lourde d'implications que d'importance à tous ceux qui voulaient l'entendre. À présent, alors que je n'ai aucune idée de comment les traiter, les réactions déferlent. J'ai un accès direct à un esprit de ruche de la taille de la galaxie, au bourdonnement assourdissant. >>>

[Messages mélangés]

Alea Maciejewski : …Vous devez arrêter !

<<< Mais avant cela, c'était le silence. Cloîtré chez moi en préparation des épisodes, je n'ai parlé qu'à deux personnes. Petra m'a appelé pour savoir si j'étais revenu vivant de ma rencontre avec l'ONI, et j'ai contacté Ray concernant les problèmes sur mon vol. Il m'a dit qu'il creuserait sur l'identité de Walker. Je ne leur ais pas parlé de mon plan. Personne n'en savait rien. Après avoir dépassé la deadline pour le retour des documents à mon employeur, et alors que je terminais mon histoire, je m'attendais à chaque instant à recevoir un appel de Sully. Il est survenu juste avant que je n'uploade l'histoire. J'étais confiant dans l'idée que l'ONI ne s'attendait pas à ce qui s'apprêtait à arriver jusqu'à ce dernier message de Michael Sullivan en personne. >>>

Michael Sullivan : Ben… La deadline est passée. Ça enrage dans le coin, ils appellent ça une dead-line, tu sais. Je leur ais dit « Ben sait ce qu'est une deadline », que tu avais sûrement un problème de ton côté. Je les ai convaincu de te laisser jusqu'à demain, dernière offre. Je crois que ton histoire est à un point critique, et en fonction de ce qui va se passer… Ta vie risque de prendre un tournant décisif. C'est excitant ! Bref… C'était juste pour vérifier une dernière fois. J'espère que tout va bien pour toi. À plus.

<<< Toutes les pensées que j'essayais d'éviter, sur comment l'ONI allait gérer ce qui allait arriver, remontèrent dans ma gorge, mais je les repoussais. J'ai pris ces données extrêmement sensibles du gouvernement, rassemblées sur une piste audio exposant ma propre opinion plutôt que celle de la propagande, et ait tout envoyé sur le réseau public. Le bureau de Sully arrêta d'appeler. Je n'ai pas entendu une seule voix familière depuis. >>>

[Messages mélangés]

<<< Je reste là, à écouter tous ces messages, terriblement seul, terrifié, mais surtout exalté. J'avais pris la porte n°2, et l'ONI allait devoir faire avec. >>>

Civil 4 : Quoi qu'il arrive, je suis de votre côté.

<<< Je suis Benjamin Giraud, et voici la Traque de la vérité. >>>

Leckie Tom : Vous osez appeler le Major un traître ?! C'est vous le traître, sale con ! Faites une faveur à cette galaxie : jetez-vous à poil par un hublot ! Les journalistes… !

<<< C'était fascinant, et souvent enrageant, d'écouter les théories de tout un chacun sur la vérité. Mais j'étais encore plus excité par l'idée d'utiliser tous ces retours pour discerner les faits dans le capharnaüm qui m'avait été donné. De nombreux messages confirmaient ce qu'avait dit Ellie : tous les habitants des colonies extérieures s'accordaient pour dire qu'il n'y avait eu aucun enlèvement dans la ville de John, qu'il n'y avait pas de boxe sur sa planète, et que, oui, les rapports sur les planètes vitrifiés étaient pleins d'erreurs. Rassemblés, ces messages me donnaient une vision d'ensemble : entre les témoins qu'on m'avait fourni et les rapports gouvernementaux, il était clair que l'ONI avait monté un immense mensonge. Mais pourquoi ? Pour cacher quoi ? Les messages avaient définitivement tracés la limite entre fiction et réalité, mais il ressortait surtout qu'une personne en particulier était impliquée, la seule qui avait vu John en vie entre six et treize ans. >>>

Civil 6 : Le type de la boxe ?! Un menteur !

[Messages mélangés]

Civil 7 : Je ne savais même pas ce qu'était la boxe avant de quitter la planète.

<<< Ellie avait de nouveau raison ! Il n'y avait définitivement pas de boxe sur Eridanus II. Si les histoires de Deon et Gabriella étaient fausses, pourquoi un tel mensonge ? Personne n'avait contesté les six premières années de la vie de John, la question était donc : qu'était-il arrivé à John entre ses six ans et son arrivée au camp d'entraînement à seize ans ? L'ONI voulait le cacher et je n'avais aucune idée de par où commencer. >>>

Deon Govender : John était différent…

<<< Quelque chose me dérangeait. Si l'histoire de Deon était discréditée, cela faisait de lui non seulement un menteur, mais un terriblement bon menteur. Je réécoutais son interview. J'avais été tellement touché par ses émotions ! Plus étrange encore : alors que je savais qu'il n'avait pas fait une seule vraie déclaration, j'étais toujours enclin à croire que lui-même était convaincu de son histoire. C'était effrayant. Qui était cet homme ? Alors j'ai commencé à recevoir des messages de gens qui disaient le connaître. >>>

Civil 8 : Ce vieillard ? Il était constamment alcoolisé, un fou !

Civil 9 : Mec ! Govies ?! C'était l'entraîneur de boxe de mon cousin !

Civil 10 : Ce type était une institution dans mon voisinage…

[Messages mélangés]

Civil 11 : …Il doit avoir dans les 85 ans, maintenant. Maintenant, va te faire foutre.

<<< Deon m'avait-il raconté une certaine version de la vérité ? L'ONI avait-ils forcé un vieil homme vulnérable à raconter des mensonges ? L'avaient-ils convaincu qu'une histoire fausse de sa propre vie était réelle ? Quoi qu'il en soit, Deon avait été complètement discrédité et ma vision sur les origines du Major étaient plus floues que jamais. Peut-être qu'en me concentrant sur les mensonges, j'arriverais à trouver la vérité. Alors, je plaçais tous mes espoirs sur Ray. Heureusement, il était déjà en route vers mon appartement. En l'attendant, j'essayais de comprendre où ce coup monté avait commencé. Et les théories ont commencé à me venir. >>>

Benjamin Giraud : Ray ! C'est bon de te voir, merci d'être venu…

<<< Quand Ray arriva, j'étais fatigué. Je voulais lui parler de mes réflexions avant qu'il ne me dise ce qu'il avait trouvé sur Walker. Je voulais qu'il sache ce sur quoi je travaillais. À présent, je réalise que je ne lui avais même pas laissé une chance de parler. Je comprends qu'après plusieurs jours à me morfondre… >>>

Ben : Tu es vraiment le meilleur ! Assieds-toi !

<<< Ray essayait de trouver un endroit où s'asseoir, mon ménage ayant été délaissé. >>>

Ben : Une question simple : que sait-on des origines du Major ?!

Ray Kersig : Ben…

Ben : Voilà : seules deux sources le mentionnent en vie à Elysium entre six et seize ans, Deon et Gabriella Dvorak.

Ray : Euh…

Ben : Deon est discrédité, et l'histoire de Gabriella mentionne un camp d'enfermement à Elysium City qui n'a jamais existé. La seule chose sûre à propos de l'enfance de John est qu'il est mort à six ans.

<<< C'est là que j'ai déroulé ma théorie à Ray. À propos de l'identité de John, de pourquoi les informations ne concordaient pas, j'avais même fait ma propre rétro-ingénierie d'une interview de l'ONI, et j'avais analysé chaque détail. >>>

Ben : … Et tu contrôles les journaliste, comme ça en cas d'incohérence il n'irait pas les chercher dans les colonies extérieures !

<<< Rétrospectivement, ce n'était pas une très bonne théorie. Certaines parties étaient bonnes, mais beaucoup d'autres étaient impossibles à prouver. Et en les racontant à Ray, je ne faisais qu'ajouter à la confusion. Il fut extrêmement patient avec moi. Jusqu'à ce que j'arrive à une requête de recherche complètement déraisonnable et qu'il semble comme frappé par une tornade. >>>

Ben : Est-ce qu'on pourrait accéder au profil génétique des dossiers médicaux du Major et à ceux des parents de John sans attirer l'attention ?

Ray : Hein ?! Ben… Je suis désolé, mais je ne peux plus t'aider.

Ben : Quoi ? Pourquoi ?

Ray : Je suis venu pour te donner ces infos : Walker existe. Quatre rapports militaires, son formulaire d'enrôlement indique la même période que John, … Pareil pour Gabriella, leurs histoires concordent.

Ben : Quoi, quoi, quoi ? Nonnon, impossible ! Le vol ! Tu le sais bien, il joue un rôle ! Et Gabriella a été invalidée par des tonnes de gens qui vivaient à Elysium à ce moment–

Ray : Même si c'est vrai, quelqu'un a dû couvrir ces traces. Je n'ai pas pu discréditer leurs identités.

Ben : OK, d'accord, mais Deon ? Les messages à son propos ! L'ONI a manipulé un pauvre citoyen et je– Attends… C'était quoi ?

<<< Il y avait du bruit de l'autre côté de ma porte. Les couleurs fuirent le visage de Ray, mon cœur se mit à cogner dans ma poitrine. >>>

Ben : Je crois qu'il y a quelqu'un…

<<< Ray était paralysé, je ne savais pas quoi faire entre éteindre les lumières et passer par la fenêtre de la chambre, mais il était trop tard. >>>

Petra Janecek : Espèce de salaud !

Ben : Wow, wow, wow, attends ! Attends, Petra !

[Bruits de combat]

Petra : Tu pensais que je ne verrais rien ?! Tu m'as grillée… !

Ben : Hein ?!

Petra : … Alors que je t'aidais ! Salopard !

Ben : Hein… ? Oh ! Petra, Petra, désolé ! Je n'avais pas pensé que–

Petra : Tu n'y as même pas pensé ?!

Ben : Non, non, je te le jure !

Petra : Tu as– Assis !

Ben : OK…

Petra : Tu as pointé ton compad sur moi et tu n'y as même pas pensé ? Tu sais aussi bien que tout le monde que tu peux utiliser les mots de quelqu'un contre lui, et c'est pour ça que ton compad est semblable à un flingue. Hé, j'en ai un, moi, de flingue ! Juste sous mon gilet ! Et si je le sortais et que je le pointais sur toi ?!

Ben : Non, s'il te plaît…

Petra : Tu voudrais que je réfléchisse à ce que je fais avec ?

Ben : Oui, mais, Petra–

Petra : Et si je ne le fais pas, Ben ? Hein ? Peut-être que je n'ai pas envie ? Peut-être que je vais le ranger… Ou balancer les enregistrements dans toute la galaxie !

Ben : Désolé, d'accord ?!

Petra : Et laisse-moi deviner, tu enregistres en ce moment, pas vrai ?

Ben : Oui.

Petra : Mais quel– !

Ben : Wow, wow !

Ray : Ben, vraiment ?

Ben : Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?

Ray : Ne pas nous enregistrer, supprimer ce que tu as ?

Ben : Oui, mais j'en ai besoin pour l'histoire !

Petra : Je devrais vraiment le tuer.

Ben : N'en fais pas tout un plat, Petra.

Petra : Voilà le marché, Ben : je vais m'en aller et rentrer chez moi. Mon pistolet restera sage, mais si je te revois, je te plombe sans hésiter.

Ben : Petra, je suis désolé. Je n'aurais jamais dû faire ça, c'était idiot de ma part. Tu as raison, je ne devrais pas vous enregistrer sans votre accord, je n'aurais jamais dû vous le cacher, je sais !

Petra : Non, Ben, tu n'as pas l'air de savoir. Tu n'as l'air de comprendre à quel point tu nous met en danger. Je te l'ai déjà dit : tu es hors du coup.

Ben : Je sais que je ne suis plus au point pour l'aspect technique, mais Ray s'en occupe…

Ray : Oh non.

Ben : … Et Mshack s'occupe de sécuriser mes liaisons, tout est sous contrôle.

Petra : Ben… Mshack est sûrement en train de nous écouter sur son compad en ce moment même.

Ben : Mais non…

Petra : Pff… Mshack ? Tu es là ?

Mshak Miradi : Salut les gars !

Petra : Tu vois.

Ben : J'y crois pas ! Mshack, depuis quand tu nous écoutes ?!

Mshak : Oh, tu sais, je me suis infiltré il y a quelques semaines, quand j'ai sécurisé la ligne. J'ai juste laissé la porte déverrouillée…

Ben : Bon… Au moins nous sommes tous là…

Petra : Tous là ? Qu'est-ce que tu crois, Ben, qu'on est en excursion ?

Ben : Non, je–

Petra : C'est la réalité, Ben ! Et tu donnes des coups de pied dans la fourmilière. Je m'en vais.

Ray : Ouais, moi aussi…

Ben : Mais attendez ! Qu'est-ce que vous avez à voir avec Mshack ?

Mshak : Oh, pas grand-chose. Détourner de nœuds de surveillance illégaux, détruire des robots de surveillance, ce genre de choses. Je t'ai aussi arrangé le coup avec Walker.

Ben : Quoi ?!

Petra : Attends, tu t'es infiltré dans les systèmes de l'ONI pour modifier un protocole de voyage ?

Mshak : Yup.

Ben : C'est incroyable !

Petra : Vraiment ? C'est le genre de chose qui pourrait te valoir un débarquement de l'armée dans ton appart', pourquoi avoir fait ça ?

Mshak : Ça m'a été demandé la semaine dernière par quelqu'un d'autre. Je ne peux pas en dire plus, mais le coup de Walker, c'était pour voir la réaction de l'ONI et te montrer que tu avais le choix.

Ben : Un choix ?

Mshak : Je suis un pro avec une réputation à maintenir, je ne pose pas beaucoup de questions sur mes contrats.

Petra : Qui t'as contacté ?

Mshak : J'en avais entendu parler avant : FERO.

Petra : FERO ?

Ray : Qui est FERO ?

Petra : Bon j'en ai ma claque, je vais me tenir le plus loin possible de vous, à plus.

Ben : Petra !

Ray : Qui est FERO ?

Petra : Tu ne comprends rien. C'était déjà un sacré bordel et maintenant– Bon, chaque personne dans cette pièce a sa chance de s'en aller et de ne plus jamais entendre parler de cette affaire, même toi, Ben. Arrêtes les frais.

Ben : Pourquoi ? FERO peut nous aider à mieux comprendre ce qu'ils ont fait à Deon. On ne sait pas–

Ray : Ben. Je m'en vais. Je ne veux pas être mêlé à tout ça, mais je dois te dire que j'ai aussi cherché des infos sur Deon.

Petra : Qui ?

Ben : Un des types que j'ai interviewé. Mais tout ce qu'il a dit était un mensonge. Pourtant toutes mes sources me disent que c'est une personne réelle.

Ray : Était.

Ben : Quoi ?

Ray : Deon est mort il y a sept ans.

Petra : Comment ça ?

Ray : Je n'ai aucune idée d'avec qui tu parlais pour cette interview. Mais la personne à laquelle tu pensais parler est morte.

<<< Ça a été un choc terrible. Deon était une vraie personne pour moi, je l'avais eu devant moi. C'était impossible. J'étais paralysé. J'ai à peine remarqué le départ de Ray. >>>

Ray : Fais ce que tu veux avec mes enregistrement…

Ben : Merci, Ray… Ils l'ont monté… Avec qui ai-je parlé… ?

Petra : Je ne sais pas.

Ben : Qu'est-ce que je dois faire ?!

Mshak : Trouver plus de preuves.

Petra : Non. Ben…

Ben : Ça va. Petra, tu devrais y aller, tu as raison, tu peux laisser tomber tout ça, je comprends, je supprimerais les enregistrements. Je promets que–

Petra : Gardes-les.

<<< Et Petra partit. Je comprenais. Ce n'était pas son problème, ni celui de Ray, et ça n'aurait jamais dû l'être. >>>

Mshak : Bon… On fait quoi ?

Ben : Je dois parler à FERO, je peux le contacter ?

Mshak : T'en fais pas pour ça. Elle te contactera bientôt.

<<< Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. >>>


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07 : Who’s listening

<toggledisplay hidetext=[Masquer] showtext=[Anglais]> In scanning the slush, Ray makes an interesting discovery. Petrosky returns to tell a terrifying truth about the origins of the Spartan program. And FERO finally surfaces, helping concoct a plan to expose ONI’s ugliest secrets.


Mshak Moradi (voicemail): Hello?
Benjamin Giraud: C'mon, Mshak.
Moradi (voicemail): Ah! If you think this is Mshak, think again! If it was Mshak-
Giraud: What makes him think that these are funny? What makes him think that these are funny? Wait- you- this is what you choose to leave on your phone for- I mean it's not even funny. It's not funny!
Moradi (voicemail): Good luck!
Giraud: Mshak, it's- neither of them are funny!
Giraud (voiceover): It had been three days since the Deon bomb. That friendly old boxing coach I interviewed? The guy who's facts weren't lining up? Turns out he'd been dead for seven years. Who had I spoken to? I had no idea. Whatever we'd thought this cover-up was, it now seemed like something far more sinister. Ray and Petra did the smart thing. They cut ties and left. Mshak was the only one that hadn't bailed.
Giraud: God! You know what?! It's not funny, Mshak!
Giraud (voiceover): Instead, he'd given me a potential break through. Apparently I was about to be contacted by FERO. A mysterious insergent with intimate knowledge of ONI's tactics and buried history. That was the good news. The bad news? I'd heard nothing since. FERO was a no-show, Mshak was AWOL, and I'd spent the past 72 hours listening to these two ridiculous prerecorded messages over and over.
Giraud: Ya' know what?! Who do you think you're outsmarting?! I'm the only human in existence who wants to find you!
Moradi (voicemail): Good luck!
Giraud: (sigh)
Giraud (voiceover): My team had been reduced to this man. In a weird way, I'd been comforted by the idea of Mshak's constant surveillance. I like knowing that at least somebody was out there, even if just to corroborate my existence.
Giraud: Mshak, are you there right now? Are you listening?
Giraud (voiceover): And now, he was gone. I was beginning to worry something had happened to him.
Giraud: Mshak, are you listening?! Just tell me if- if you are!
Moradi (voicemail): Wha- is that you?
Giraud: Mshak?!
Moradi (voicemail): (breathing heavily) I'm so glad you got through.
Giraud: Oh man! Where have you been?!
Moradi (voicemail): So now I can rub it in your face that you're now three whole days behind me!
Giraud: Oh, come on! Oh my God! Oh my God, if I ever get a hold of him I'm gonna kill him.
Giraud (voiceover): I'm Benjamin Giraud, and this is Hunt the Truth.
Ray Kurzig (in call): Hey, Ben. It's Ray. Um, listen... is there any chance we can grab a drink?
Giraud (voiceover): Ok, I was really glad to hear from Ray. With Mshak MIA, my imagination had been running wild. If anything had happened to either of them or Petra, that was on me. So getting this call was a huge relief. But, Ray's never been a "let's grab a drink" kind of guy. I rushed over to meet him at this dank dive bar near his place.
Giraud: So, I'm here with Ray. And, uh, a lot of loud drunk people.
Kurzig: (laughs) Think of all of them as providing cover, allowing us to talk in secret.
Giraud: Exactly, exactly. And Ray is aware I'm recording this.
Kurzig: Yes. I'm trying not to think about it honestly, but-
Giraud: Oh- you- it's fine. So... why'd you hit me up?
Kurzig: Well, my scavenger finally got back to me. He had been waiting on some additional military records on Walker.
Giraud (voiceover): I did not see that coming. I figured Ray would want to stay as far away from the topic of government cover-ups as possible. But if he was talking, I was all ears.
Giraud: And?
Kurzig: All the ONI military records still check out.
Giraud: ONI handles all military records so...
Kurzig: Well, almost all.
Giraud (voiceover): Ray explained that every enlisted soldier has to sign an affidavit that their service was voluntary. That way later on, if some grieving family member tries to claim it was involuntary, ONI is covered. But the office created to handle all those records... is a rubber-stamp joke. Of the roughly two hundred thousand involuntary service claims they've received over the years, they have ruled the exact same way: family loses, ONI wins. Every single time. The process is so automatic, Ray says that when his guy pulled the records, it was the first request the system had received from a human being in fifty years. And Ray was giddy, so I knew he was going to deliver the punchline.
Kurzig: One hundred and eighty days after a soldier's service period ends, the system is supposed to refile the record from active duty to retired.
Giraud: No.
Kurzig: Yes.
Giraud: Walker's records weren't retired.
Kurzig: And they weren't active either.
Giraud: What?
Kurzig: Jakob Walker is the only soldier in the entire military database that is neither active, nor retired.
Giraud: They missed that? How could they miss that?
Kurzig: (laughs)
Giraud: Nobody checks?!
Kurzig: Nope. Nobody but me.
Giraud: (laughs)
Giraud (voiceover): Ray had caught ONI in a major admin snafu. And I guess he was on a role, because what he said next blew my mind. Mild mannered analyst, Ray Kurzig, had used my recording of Walker's voice as a template to scan the slush... for voice matching audio. That was straight up pirate stuff.
Giraud: You what?! Ray.
Kurzig: (laughs)
Giraud: You're an animal right now. Who are you?!
Kurzig: (laughs)
Giraud: (laughs)
Kurzig: Oh, you are gonna love what I found, Ben.
Jakob Walker (commercial): Get ready to take back the road, Ganymede. This is your chance to one of the first on the planet to have your very own Hog.
Giraud: No.
Kurzig: Here is our boy, Jakob, nineteen years ago hawking utility vehicles for some random dealership!
Giraud: Oh my goodness. It's a commercial?
Kurzig: Yeah. He's an actor.
Jakob Walker (commercial): Visit or call a qualified dealer. It's beauty, and the beast.
Giraud: (laughs)
Giraud (voiceover): I couldn't believe it. I was listening to one of the military sources ONI provided me doing a commercial... for a Hog dealer on Ganymede, when records had him stationed on the other side of human space. ONI had completely faked Walker, and Ray had caught the stupid bastards red-handed.
Giraud: That's incredible! (laughs)
Kurzig: (laughs)
Giraud (voiceover): Sitting there, having that drink, all the frustrations and anxiety that had been blaring in my face for weeks... started to fade. We ordered another round. Ray was actually being funny! I don't even think we were talking about the story anymore, and for a little bit, I felt... normal. It didn't last though. Implications were percolating in the back of my mind and it wasn't long until it all came roaring back. If Walker's boot camp stories weren't real, then the fog around the Chief's origins extended beyond his fabricated age sixteen enlistment. How far did it go? Where did the truth even begin? All I knew at this point was who I had to speak to the moment I walked out of that bar. It was the only person that Walker's tale had contradicted, and it was somebody I had totally blown off. I just hoped Anthony Petrosky would take my call.
Anthony Petrosky (in call): (laughs) Oh so now, now you want to hear my story, huh?
Giraud: Yeah. Yeah, hey. Look I owe you an apology.
Petrosky (in call): Mhm.
Giraud: When we spoke, I didn't know what to believe and I...
Petrosky (in call): (sighs)
Giraud: I really should have given you the benefit of the doubt.
Petrosky (in call): Ok, ok, ok, just don't- don't get too weird, alright?
Giraud (voiceover): It was awkward, but after a few minutes, Petrosky eventually started warming up.
Petrosky (in call): I, uh... I've been listening to your story.
Giraud: Really? What do you think?
Petrosky (in call): Well, I mean, ONI's lying. (laughs)
Giraud: (laughs)
Petrosky (in call): It's disgusting, ya' know. They just- they just make up whatever the hell they want like we're all stupid or something, ya' know, like "Oh, where's the problem? Deep space? Well lets just throw a glassed planet at it, toss in some Insurrectionist bad guys and story's good to go", ya' know? It's ridiculous. So ridiculous. All your outer colonies people know, the listeners. Man, they're tearing that crap down. It's great. It's great.
Giraud: Oh, I know.
Giraud (voiceover): I knew exactly what question I had to ask Petrosky, but I didn't want to ask it. If I was being honest, I've been avoiding it my entire career. The Spartan program had a dark, dark cloud around its origins. Civilians had no idea, but soldiers had always whispered about it in the ranks. Even the few scattered details I'd gleaned during my years reporting from the front had been enough to convince me that this was one stone I didn't want to overturn. I was embarrassed to admit I'd just avoided it, but I couldn't avoid it anymore. Anthony would tell me everything. I just had to get the courage to ask and when I did, here's what he said. Petrosky (in call): (sighs) Look, all I heard was rumors but everybody whispers about it. Ya' know, ONI kidnapping little kids, leaving behind decoys to cover their tracks. Those clones... clones that were doomed to get sick and die. And all the families thought they were burying their kids. But really though, their little kids where now government property, kept by ONI, training to be Spartans for years. And then when they're barely like teenagers, they start biologically augmenting them, which is just a fancy way of- of saying they tore the kids to pieces and rebuilt them with tech. Whatever tweaks could give the government tactical advantage. Jesus, man. Survival rate on something like that, it... but- but the kids who did live through it, ya' know, ONI eventually cut them loose just... sent them out the clean up the ugly in the galaxy. Ya' know all top secret: "the Spartans are super-classified so hush, hush soldier." But then the Covenant showed up. Earth got a front row seat and all of a sudden you got people throwing parades for them, kneeling at their feet: the pinnacle of humanity. But they're not human. Nobody really knows what the hell is under those Spartan masks, but sure as hell not a hero. It's not a person, whatever they are... it ain't us.
Giraud (voiceover): That was the story I never wanted to hear. I couldn't prove it. I couldn't report it as more than just rumors, but his story was the only explanation I'd heard since this mess began that actually made sense with the facts and it gave ONI more than enough motive to bury the truth, because the truth was a nightmare. The truth was treason, planned and carried out in the shadows with impunity. When you let those in power operate in the dark for long enough, sometimes the dark creeps in. Without checks and balances, it's in our nature to cut corners in the name of efficiency. Trim off pieces of our humanity a chunk at a time, justifying every cut until eventually all your left with is horror. By coming forward, Anthony had just broken a rigid code of silence. I asked him why.
Giraud (voiceover): Don't- don't you have, like a... a code of conduct or something that you have to follow?
Petrosky (in call): Whose code, huh? ONI's? (chuckles) Yeah, I don't care about that. Look, I don't blame that John kid, Master Chief, whatever the hell they call him. Just did as the masters programmed him to do. Now ONI- ONI that's the boogeyman. Some sadist CPO wants to test out his Spartan toy so he oils it up with the blood of my brothers?! No man, no I'm not keeping quiet for them. Giraud: Aren't you afraid of retaliation?
Petrosky (in call): What are they gonna do? Tell me. What, are they gonna make my life suck? Even more than it does? It's too late. I mean, I understand Ben, you haven't- you haven't seen where I live, what my house is like. But let me just tell you this: you might prefer the shelter. I eat canned proteins, man. I am one missed check away from living on the streets all the damn time. I got, I got this, I got a titanium arm. Huh? Vets' benefits? On this planet, it's a joke. And this is how they repay me for running through their meat grinder for fifteen years, for laying down your life every damn day for them, and you think I owe them some kind of responsibility to be quiet? No, I don't owe them a damn thing, not after what I've been through.
Giraud: Uh, yeah good thanks. I uh- I got to go. I got to go.
Giraud (voiceover): I'm sure this sounds callous of me but as Petrosky described his hardships, I was drifting away. His story had left me dazed. I said I wasn't feeling well; I had to go. He understood.
Petrosky: Alright. I hope it, uh... I hope it helps, ya' know.
Giraud: It did, it did. Thanks.
Giraud (voiceover): I needed to step back and look at the full picture of what ONI had done, but my mind just wouldn't do it. Instead, I was fixated on one odd piece: the doppelgangers made to replace the kidnapped kids. Out of the disgusting quilt Petrosky had laid out, I was stuck imagining the tragic life of one of these clones. They were human, they were created in a lab, altered so their bodies grew painfully fast, their bones stretching by the hour, newborns inflated into six year olds. Someone taught them to walk, to speak. Did their handlers touch them? Did anyone look in their eyes? Did they have names? When it was time, ONI plopped them into some other kid's life, leaving them alone in a dark unfamiliar room in a bed that was probably still warm. In the morning, a family would walk in, strangers who wouldn't even know to explain any of this to them. No one would comfort them, they were completely lost. And then, these small children would begin to die. Breaking, withering away surrounded by confused heartbroken strangers who were powerless to help them, all the doctors making frantic attempts to stop the spreading rot from eating this little terrified person alive. It was all just desperate wailing against the inevitable and they would be forced to endure all of it, because no one knew the truth, that these children had lived in chaos until they died in excruciating pain because someone had designed them to do just that. The nightmare the clones endured was not a byproduct of ONI's plan, the nightmare was the plan. FERO: Did you hear an unpleasant story?
Giraud (voiceover): It was still dark outside when I was awakened by that voice. I live alone and someone was calling me from the shadows. "Ben, come in here." I was petrified. Then I realized it was coming in over one of the networks. My communications system had been hacked. I started recording. FERO was finally here. And apparently, she let herself in.
FERO: Did you listen this time?
Giraud: Yes, I did. I feel like if people knew this story, if we could prove the cover-up, it could really start a fire.
FERO: Maybe, but you only have so much reach. With ONI controlling 90% of communication, that fire may take a while to spread, and we're not sure we have that much time, not with what's coming.
Giraud: What? What's coming?
FERO: The anomalies in deep space, your friend Mshak has been tracking. We don't know what it is yet, but it's getting stronger. Peices are moving up there and we have to move faster.
Giraud: Ok, how?
FERO: There are friendly ears in the UEG, people who have been kept in the dark, many of them with real power, and if they heard your story... they would come down hard.
Giraud: Who are you talking about? Politicians? Wha-wha-who's ONI been keeping in the dark?
FERO: There are high ranking senators who don't know about any of this. You need to tell them. Speak truth to power. Get ONI brass in the same room when you do it so they don't have a chance to spin it, and the senators will be able to blow it all up, right there.
Giraud: Ok, but wh-what am I gonna do? Arrange a round table with ONI chiefs and senate leadership? Even if those people ever where in the same room, they wouldn't invite me over to ambush half of them! I don't see the opportunity.
FERO: We create the opportunity.
Giraud: How?
FERO: By creating panic. We give the public a hard truth: ugly information that ONI can't contain.
Giraud: The cover-up, the Spartan program.
FERO: No, that's what will ignite the senators. The public needs a headline, imminent and explosive. Your story will make waves in the outer colonies, but on Earth and everywhere else, it's too complex and historical to cut out the noise. We don't have time for a slow burn. The public needs to hear a simple message, that we all might be about to die... and that's what we'll give them.
Giraud (voiceover): FERO was a force of nature, and something big was about to happen. It would get sympathetic politicians and ONI leadership all in the same room and set the table for me to lay out my proof, expose the cover up... and blow it all open.
FERO: ONI will be right where you want them, and then I'll open the door. And once your in, you go for the throat.
Giraud (voiceover): Please join me for the next episode of Hunt the Truth.


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<toggledisplay hidetext=[Masquer] showtext=[Traduction]> Mshak Miradi : Allô ?

Benjamin Giraud : Allez, Mshak...

Mshak : Si vous avez cru que c’était Mshak, j’vous ai eu ! C’était Mshak !

Répondeur : Message reçu il y a : 71 heures.

Ben : Oh mon dieu… Comment a t-il pu croire que c’était marrant ? C'est ça que tu choisis de laisser sur ton répondeur ? Ce n’est même pas drôle ! Mshak, tu n’es même pas drôle ! Ce n’est pas drôle !

Mshak : Bonne chance !

<<< Cela fait trois jours depuis la révélation à propos de Deon. Le gentil entraîneur de boxe que j'avais interviewé et dont le témoignage était faux, il s’avère qu’il était mort depuis 7 ans. À qui ai-je parlé ? Je n’en ai aucune idée. Quoi que cela puisse cacher, ce devait être quelque chose de bien plus sinistre. Ray et Petra ont fait le choix logique : ils ont coupés tout contact. Mshak était le seul qui n’avait pas jeté l'éponge. Il m’a mis sur une bonne piste, apparemment je suis sur le point d'être contacté par FERO, un mystérieux insurgé connaissant bien les tactiques de l’ONI et sont historique secrète. C’était la bonne nouvelle. La mauvaise : aucune nouvelle depuis. FERO ne se montrait pas, Mshak était injoignable, et dans les dernières 72 heures je n'ai fait qu’écouter ces deux ridicules messages préenregistrés, encore et encore. >>>

Ben : Qui va tomber dans le panneau ?! Je suis la seule et unique personne dans l’univers à vouloir te contacter !

Mshak : Bonne chance !

<<< Mon équipe était réduite à cet individu. Étrangement, l'idée que Mshak me surveillait constamment me réconfortait. J’aimais l’idée qu’au moins une personne était là. Ne serait-ce pour me confirmer que je suis en vie. >>>

Mshak : Salut, ça va ? On appelle pour me dire bonjour ? Alors que tu parles à un message enregistré ?! Perdu, idiot !

Répondeur : Appel échoué.

Ben : Mshak, est-ce que tu es là ? Est-ce que tu m'écoutes ?

<<< Et à présent, il était parti. Je commençais à craindre que quelque chose lui soit arrivé. >>>

Ben : Mshak est-ce que tu m'écoutes ? Réponds-moi !

Mshak : [paniqué] Ben, c’est toi ? Je suis content de t’avoir.

Ben : Oh Dieu merci ! Où étais-tu passé ?

Mshak : Pour pouvoir t'annoncer que je me paie ta tête depuis 3 jours !

Ben : Putain, Mshak !

Mshak : Bonne chance !

Répondeur : Appel échoué.

Ben : Si je lui met la main dessus un jour, je le tue !

<<< Je suis Benjamin Giraud et voici la traque de la Vérité. >>>


Ray Kersig : Hey Ben, c’est Ray. Heu, écoute, tu as le temps de boire un verre ?

<<< OK, j’étais très heureux d’avoir des nouvelles de Ray, surtout qu'avec avec Mshak MIA je commençais à perdre la tête. Tout ce qui aurait pu leur arriver, à eux ou Petra, aurait été de ma faute. Cet appel était donc un réel soulagement. Mais Ray n’avait jamais vraiment été le genre de type à inviter quelqu’un boire un verre, quelque chose avait dû le faire sortir de sa tanière. Je le rencontrais donc dans un bar miteux près de chez lui. >>>

Ben : Alors, je suis ici avec Ray et… beaucoup de gens bruyants et ivres.

Ray : Vois-les comme une couverture qui nous permet de parler en secret.

Ben : Exactement ,exactement, et Ray sait que j’enregistre cette conversation.

Ray : Ouais, j’essaie de ne pas y penser honnêtement, mais ça me va.

Ben : Donc…que voulais-tu me dire ?

Ray : Eh bien, mon ami pilleur est finalement revenu vers moi, ils faisait quelques recherches sur les états de service de Walker.

<<< Je ne m’y attendais pas. Je pensais que Ray voulait rester en dehors des magouilles du gouvernement autant que possible, mais il voulait en parler et j’étais tout ouïe. >>>

Ben : Et ?

Ray : Tous les détails correspondent aux témoignages.

Ben : L’ONI détiens tous les dossiers militaires, alors...

Ray : Eh bien, presque tous.

<<< Selon Ray, chaque soldat enrôlé doit signer une attestation de service volontaire. Ainsi, si plus tard un membre de la famille en deuil avançait qu’il n'était pas volontaire, l'ONI avait la preuve du contraire. Mais le bureau créé pour contrôler ce type de fichier, est une vaste plaisanterie. Sur les quelques deux cent mille réclamations de service involontaire reçues au fil des années, toutes ont connu la même issue : les familles perdent et l'ONI gagne, à chaque fois. Le processus est si automatisé selon Ray que quand son gars a retiré le dossier, il s’agissait de la première demande reçue par le système d’un être humain, en 50 ans. Et Ray rayonnait, je savais qu'il s'apprêtait à faire sa révélation. >>>

Ray : 108 jours après que le service d’un soldat se soit terminé, le système est supposé reclasser le dossier de « service actif » à « retraité ».

Ben : Non…

Ray : Si…

Ben : Le dossier de Walker n’était pas classé comme retraité…

Ray : Ni actif…

Ben : Non…

Ray : Jacob Walker est le seul soldat de la base de données militaire qui n’est enregistré ni actif, ni retraité.

Ben : Ils n’ont rien remarqué ? Comment ont-ils pu passer à côté de ça ? Personne ne vérifie ?

Ray : Non… Personne sauf moi !

<<< Ray avait trouvé une faille dans les manipulations bureaucratiques de l'ONI et ce n'était pas terminé, car la suite de la conversation m'a complètement soufflé. Mon vieil ami analyste Ray Kerzig avait utilisé mon enregistrement du témoignage de Walker comme schéma pour scanner le slush à la recherche d'une voix similaire. C'était du travail de pirate ! >>>

Ben : Quoi ?! Ray… Tu es génial ! Qui est en face de moi ?!

Ray : Et tu vas adorer ce que j'ai trouvé, Ben.

Jacob Walker : Prépare-toi à reprendre la route, Ganymède ! C'est l'occasion ou jamais d'être le premier de la planète à recevoir ton propre 'Hog ! Plus de trois tonnes de–

<<< C'était Jacob, il y a 19 ans, en train de vendre un véhicule utilitaire pour une enseigne quelconque ! >>>

Ben : Non… C'est une pub ?

Ray : Ouaip.

Walker : Le nouveau 'Hog 56…

Ray : C'est un acteur.

Walker : Rendez-vous dès maintenant chez votre revendeur participant. C'est la Belle et la Bête.

[Ben et Ray éclatent de rire]

<<< Je ne pouvais pas y croire. J'écoutais la voix d'un soldat considéré par l'ONI comme une source sûre faire une pub pour un revendeur de 'Hog sur Ganymède ! Walker était une pure invention de l'ONI, et Ray avait pris le salaud la main dans le sac. >>>

Ben : C'est incroyable !

<<< À ce moment, assis avec Ray et un verre, toute la frustration et l'anxiété qui m'habitaient ces dernières semaines s'évaporèrent. Nous commandâmes une autre tournée, Ray rigolait, nous ne parlions même plus de l'histoire, et pendant quelques instants je me sentais… normal. Ça n'a malheureusement pas duré. Les implications se formaient dans mon esprit et les inquiétudes revinrent à la charge. Si l'histoire du camp d'entraînement de Walker n'était pas réelle, alors le flou autour de l'origine du Major s'étendait au-delà de son faux enrôlement à seize ans. Jusqu'où tout cela allait-il ? Où commençait la vérité ? Tout ce que je savais en sortant de ce bar, c'était à qui je devais parler : la personne dont le témoignage avait contredit celui de Walker et que j'avais tout simplement ignoré. J'espérais juste que Anthony Petrosky me répondrait. >>>

Anthony Petrosky : Hoho, alors maintenant vous voulez entendre mon histoire.

Ben : Euh, oui. Je… Je vous dois des excuses. Je ne savais pas quoi croire à ce moment, je… J'aurais vraiment dû vous offrir le bénéfice du doute–

Petrosky : OK, ne rendez pas les choses trop bizarres.

<<< C'était dérangeant, mais après quelques minutes Petrosky commença à parler plus naturellement. >>>

Petrosky : J'ai écouté votre histoire.

Ben : Vraiment ? Vous en pensez quoi ?

Petrosky : Et bien… L'ONI ment. [rires] C'est dégoûtant, ils déforment tout ce qu'ils veulent comme ils le veulent. C'est toujours le même problème. Ils suffit de faire une histoire avec une colonie extérieure vitrifiée ou des insurrectionnistes et c'est bon à vendre. C'est ridicule. Les gens des colonies extérieures, les auditeurs, vous avez toute leur attention.

<<< Je savais exactement quelles questions poser à Petrosky, mais je ne voulais pas les poser. Honnêtement, j'avais évité cette question pendant toute ma carrière. Les origines du programme Spartan étaient couvertes d'une brume noire et épaisse. Les civils l'ignoraient mais les soldats en avait toujours parlé à vois basse dans les rangs. Les quelques détails que j'avais pu rassembler durant mes années au front m'avaient convaincu de ne jamais retourner cette pierre pour voir ce qui était caché dessous. C'était difficile de l'admettre. Je l'avais toujours évité, mais je ne pouvais plus le faire. Anthony allait tout me dire. Je devais juste rassembler le courage nécessaire pour demander, et voici ce qu'il me dit. >>>

Petrosky : Écoutez, tout ça ne sont que des rumeurs, mais tout le monde en parle. Que l'ONI kidnappe des enfants et les remplacent par des faux pour couvrir leurs traces, des clones, condamnés à tomber malade et mourir. Les familles pensaient qu'elles enterraient leur enfant. Ils sont encore gamins quand ils deviennent la propriété de l'état, entraînés pendant des années par l'ONI pour devenir des Spartans. Et quand ils sont à peine adolescents, on les augmente biologiquement, une manière de dire qu'ils… qu'ils les charcutent pour les reconstruire avec de nouvelles technologies. N'importe quoi qui puisse donner un avantage tactique au gouvernement. Putain, leur taux de survie était de, quelque chose comme… bref, ceux qui y survivaient, l'ONI les lâchaient, pshh, les envoyaient à l'autre bout de la galaxie pour éliminer ce qui gênait. Tout ça est top secret, « les Spartans sont super-secrets, alors chut, ferme-la, soldat ». Puis les Covenants débarquent. La Terre est au premier rang et d'un coup, tout le monde leur fait des ronds de jambe et s'agenouillent sur leur passage, parce qu'ils sont l'élite de l'humanité. Mais ils ne sont pas humain. Personne ne sait réellement ce qu'ils y a sous leurs masques mais ce ne sont pas des héros, c'est sûr. Ce ne sont pas des gens, je ne sais pas ce qu'ils sont. Mais ils ne sont pas nous.

<<< C'était l'histoire que je ne voulais jamais entendre. Je ne pouvais rien prouver. Je ne pouvais pas publier des rumeurs, mais cette histoire était la seul explication cohérente que j'avais entendu depuis le début de toute cette histoire et elle donnait raison à l'ONI de vouloir l'enterrer. Parce que cette vérité était cauchemardesque. La vérité était traître, planifiée et menée dans l'ombre en toute impunité. Quand vous laissez ce genre de pouvoirs agir dans l'ombre assez longtemps, quelque chose de sombre en prend possession. Sans limites et surveillance, notre nature nous pousse au vice au nom de l'efficacité. À nous débarrasser petit à petit de notre humanité en justifiant chaque pas jusqu'à ce qu'elle ait disparu. En racontant cette histoire, Tony venait de faire voler en éclat une omerta. Je lui ai demandé pourquoi. >>>

Petrosky : Une omerta ? Celle de l'ONI ? Ouais, je m'en fiche. Je n'en veux pas au petit John, le Major, ou comment vous décidez de l'appeler. Il fait ce pour quoi on l'a programmé. Mais l'ONI, l'ONI est le vrai croque-mitaine. Un sous-officier sadique voulait tester ses nouveaux jouets et il les huiles avec le sang de mes camarades ?! Ils peuvent aller se faire foutre.

Ben : Vous n'avez pas peur de représailles ?

Petrosky : Et qu'est-ce qu'ils vont faire. Qu'est-ce qu'ils pourraient faire pour me pourrir la vie encore pire. Impossible de faire pire. C'est trop tard. Je comprends, Ben, vous n’avez pas vu ma maison, là où je vis. Je vous dis juste un truc : vous préféreriez un refuge pour sans-abris. Je bouffe des protéines en boîte, putain. Je suis à un retard de paiement de me retrouver à la rue, constamment. J'ai un bras en titane. Privilèges de vétéran ? C'est de la merde, sur cette planète. Voilà comment ils me remercient pour avoir accepté qu'ils m'envoient à l'abattoir pendant 15 ans. Et vous pensez que je dois leur obéir et fermer ma gueule ? Je ne leur dois rien, pas après ce que j'ai vécu.

Ben : Je… Je vous remercie. Je dois vous laisser.

<<< Je pourrais paraître insensible, mais alors que Petrosky me parlait de ses difficultés, mon esprit était ailleurs. Son histoire m'avait troublé. J'ai dis que je ne me sentais pas bien, que je devais raccrocher. Il comprit. Je devais prendre du recul pour analyser l'ensemble de ce qu'avait fait l'ONI, mais mon esprit s'y refusait. Il se fixait sur une seule chose : les clones des enfants enlevés. Dans la masse d'informations que m'avait transmis Petrosky, je m'imaginais la vie tragique de ces clones. Ils était humains, créés en laboratoire, altérés pour que leurs corps grandissent plus vite, leurs os étirés, des nourrissons gonflés pour paraître avoir six ans. Quelqu'un leur a appris à marcher, à parler. Avaient-ils seulement eu un seul contact physique ? Un seul regard les yeux dans les yeux ? Un nom ? Quand l'ONI les avait envoyé remplacer un autre enfant, en les laissant dans un endroit inconnu et sombre, le lit devait encore être chaud. Au matin, la famille entrerait dans la chambre, des étrangers auxquels ils seraient incapable d'expliquer quoi que ce soit. Personne ne serait là pour les réconforter. Ils seraient perdus, puis commenceraient à mourir. Se brisant, s'affaiblissant petit à petit entourés d'étrangers déboussolés et en pleurs incapables de les aider, de docteurs essayant frénétiquement de stopper ce qui rongeait vivant ces petites personnes terrifiées. C'était une cause perdue dont chacun devrait porter la douleur, car personne ne savait que ces enfants avaient vécu dans le chaos jusqu'à ce qu'ils meurent dans la souffrance, parce qu'ils avaient été conçus ainsi par quelqu'un. Le cauchemar de ces clones n'était pas un effet secondaire du plan de l'ONI, le cauchemar était le plan. >>>

FERO : Tu as entendu toute l'histoire ?

<<< Il faisait nuit lorsque je fus réveillé par cette voix. Je vivais seul et quelqu'un m'appelait dans les ombres. Ben, par ici. J'étais pétrifié. Puis je réalisais qu'elle émanait du réseau, mon système de communication avait été piraté. J'ai commencé à enregistrer. FERO était là. Et elle s'était mise à l'aise. >>>

FERO : Tu as écouté, cette fois ?

Ben : Oui.

<<< Je pensais que si cette histoire était divulguée, un feu d'enfer naîtrait. >>>

FERO : Impossible. L'ONI contrôle 99 % des moyens de communication, ce feu prendrait trop de temps à se propager. Nous n'avons pas ce temps. Quelque chose approche.

Ben : Quoi ? Qu'est-ce qui approche ?

FERO : Les anomalies dans l'espace profond que ton ami Mshak surveille. Nous ignorons encore de ce dont il s'agit, mais ça devient plus fort. Les choses s'agitent au-delà des limites de l'espace contrôlé, et nous devons agir plus vite qu'elles.

Ben : Comment ?

FERO : Il y a des oreilles attentives au sein de l'UEG. Des gens tenus à l'écart des secrets, des gens puissants, qui pourraient renverser la situation si ils venaient à entendre ton histoire.

Ben : De qui parlez-vous ? Des politiciens ? Qui l'ONI tient-elle à l'écart ?

FERO : Il y a des sénateurs puissant qui ne savent rien de ce qui se passe. Tu dois tout leur révéler. Dis-leur la vérité, en face de l'ONI, dans la même pièce pour qu'ils ne puissent pas manipuler l'information et que les sénateurs puissent tout mettre au clair.

Ben : Mais qu'est-ce que je peux faire ? Arranger une réunion entre l'ONI et le sénat ? Si on pouvait faire ça, l'ONI ne m'inviterait jamais à cette réunion, nous n'aurons jamais l'opportunité de faire ça !

FERO : Nous créerons l'opportunité.

Ben : Comment ?!

FERO : Par la panique. Nous donnons au public une vérité brutale. Une information tellement révoltante que l'ONI sera incapable de la contrôler

Ben : Quoi ? La vérité sur le programme Spartan–

FERO : Non. Pour attirer l'attention des sénateurs, le public a besoin d'une information récente et explosive. Le public doit créer une vague touchant aussi bien les colonies extérieures que la Terre, si c'est trop complexe ils manipuleront les faits et nous n'avons pas le temps pour un feu lent, le public a besoin d'un message simple : que nous sommes tous en danger de mort. Et c'est ce que nous lui donneront.

<<< FERO était une force de la nature. Quelque chose d'immense s'apprêtait à arriver, qui allait mener l'ONI et les principaux politiciens à se rencontrer dans la même pièce pour que je puisse leur révéler la vérité. >>>

FERO : L'ONI sait que tu es une menace, mais je me chargerais d'ouvrir les portes. Et quand tu y seras… Saute-leur à la gorge.

<<< Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la traque de la Vérité. >>>


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08 : Drip, drip, drip

<toggledisplay hidetext=[Masquer] showtext=[Anglais]> FERO drops a bomb that ripples throughout human-occupied space, calling the Master Chief’s allegiances into question. Did the Master Chief do that? Or are there more nefarious elements at play?


PETRA [MESSAGE]: Ben, what the hell have you done? Do you have any idea how much insanity this is causing? I can’t even- What are you doing?

ASSISTANT [MESSAGE]: It’s live feeds from-

PETRA [MESSAGE]: I know what they are. Why are you putting them in my face PULL THE REPORT!

ASSISTANT [MESSAGE]: I just thought that-

PETRA [MESSAGE]: BEN, hold on, I have to fire an idiot for cause.

This was the first I’d heard from Petra in a while.

PETRA [MESSAGE]: Ben. Get your ass out of bed and call me now!

And judging by the messages she’d left me overnight, something major was happening. I hit her back right away.

PETRA: Well, Ben, congratulations, you now have us all fully engulfed in flames, would you like to explain why?

BEN: Uhhh….

I had no clue what was happening.

PETRA: Any time today, Ben.

Petra picked up on that.

PETRA: Ughn. You didn’t do this.

BEN: I… what are we even…

PETRA: I don’t have time for this. Check your feed, call me back.

I did what she said, and the feed hit me with a tsunami of information unlike anything I’d ever seen. Every journalism outlet, every social hub—seemingly every person alive—was buzzing about the same thing: “the leak.” The leak. It had hit the open network overnight, and it was all about the Master Chief. I didn’t understand. As far as the public was concerned, reports of Spartan activity had almost always been categorically unknowable. And now he was front-page fodder?

I skimmed the stories frantically, saw the same tags popping up over and over: “Collusion with the enemy”, “Civilian casualties”, “Abducting a hero”, “Assassinating an icon”….

BEN: Oh no. Oh my God… What the hell… What? ?he hell is going on?

The Master Chief did that? Those were just the facts reported by journalists.

The opinions of the public, were far scarier, like missiles firing wildly in all directions, from every corner of inhabited space. This leak about the Master Chief, whatever it said, had already begun deeply dividing people, sending ideologues on both sides scrambling to gain the moral high ground.

I needed to see the source material. It didn’t take long to find. Everyone had the same file: a suppressed incident report from an embassy from the outskirts that had already been viewed almost a half-billion times.

What it said was perfectly clear. Ten days ago, in the Outer Colonies, the Chief had suddenly appeared in the middle of a densely populated city at a regional embassy, where inside, long-awaited peace talks between human and alien delegates were on the cusp of a historic agreement.

The Chief stormed in and instantly killed the bodyguard of Outer Colonies Ambassador Richard Sekibo, starting a firefight that would claim nineteen human lives. He abducted the ambassador and blasted an escape path through security personnel, mowing them down with extreme prejudice, as he escorted the alien delegation to safety? Once aboard his waiting evac ship, they fled the planet, leaving years of diplomatic work in ruins. The next day, local officials picked up a signal beacon that led them to a nearby field. There, they found the architect of the talks, revered peace activist, Richard Sekibo, last seen in the Chief’s custody, lying dead, in the grass.

I’m Ben Giraud, and this is Hunt the Truth.

BEN: Petra, what is happening?

PETRA: I don’t know, but I’ve been fact-checking for seven hours, and it looks bad. The Earth hacks are calling him “The fallen Spartan.” Bastards.

BEN: Wait- wait, you think this might actually be true?

PETRA: Just tell me now—was this FERO? Did she do this?

I told her I didn’t know, which was technically true—but it was a cop-out. Of course it was FERO. But why? It didn’t make sense, why smear the Chief like this? After everything he’d done to save our asses, after everything ONI had done to him? Over the years, he’d faced unimaginable catastrophes—we had no idea how many lives had hung in the balance. ONI kept us all in the dark. But whether the Chief had always made the right call or not wasn’t the issue. He should never have had to shoulder all that weight. But now, he was shouldering all the blame. It wasn’t right. As Petra relayed what some of the talking heads were saying about the Chief on Earth, I started getting downright pissed.

[WAYPOINT GLITCHING, SHUTTING DOWN]

Then she was gone. Waypoint was gone. My COM pad, everything, gone. AUTOMATED VOICE: Your quadrant is experiencing unusually high volume. On-site diagnostics are required. Would you like me to schedule an appointment?

BEN: YES.

AUTOMATED VOICE: First availability is in 12 days at 3 PM. Would you like me to schedule this appointment?

BEN: This is a joke.

AUTOMATED VOICE: I’m sorry, I did not get that. Would you like me to schedule this-

BEN: YES!

AUTOMATED VOICE: Appointment scheduled. All services disabled. Goodbye.

BEN: No, do- Mother-!

They were cutting my communications off for twelve days? This was no quadrant failure. ONI was trying to shut me down, and of course, they were doing it quietly. Mshak’s security hacks had been keeping me a step ahead of them for the most part, but I didn’t have time for this—I had to find out if we were actually stirring things up. I needed to find Mshak, and to do that, I needed a safe place with secure working coms. So I packed some essentials and headed out, taking back routes, dodging surveillance. Moving my workspace to an undisclosed location was a precaution I’d been needing to take anyway—ONI’s latest move had just gotten me to pull the trigger. When I got where I was going, my contact helped me set up shop. And once I was live, this was the message that was waiting for me.

MSHAK [MESSAGE]: Bento Box! Lovin’ what you did with the story, man. Really great pacing. But that last episode? Wasn’t the same. Just missing a certain, I don’t know… “me” element. HA! Anyway, I’m around… gimme a call.

After disappearing for eight days, Mshak Moradi was just calling to say hi. He was the most frustrating human being I’d ever met.

MSHAK: Benajin!

BEN: Mshak, I was certain you were dead, I mean-

MSHAK: Uh, you were wrong….

BEN: Mshak…. Where in the hell have you been?

MSHAK: Ben, listen, I’m sorry, super-sorry. But I had to go dark. I had to disappear.

BEN: Okay but- why?

I asked him if it had something to do with the disturbances he’d been tracking in the outskirts. He said no.

MSHAK: It was this other thing I was checking on for you. I don’t know anything for sure yet, but I will soon.

BEN: Fine, but listen. I realize you operate in a den of secrets, but you could’ve at least warned me before disappearing. I mean, right?

MSHAK: No. Not really. It’s true. I operate in a very mysterious den of secrets, but this mission was on a level three stories below the sub-floor of the secondary basement of my den of secrets. I shouldn’t even be thinking about it. Just believe me. You not knowing was the only way.

Thankfully, Mshak laid off the riddles for a bit, segueing into news from the outskirts. My last episode was having an effect. People were listening, taking it to heart—and they were pissed. The kidnappings, the military-grade augmentations… Unless they were looking for somewhere to bury the truth, ONI seemingly had no regard for the Outer Colonies.

This was an old ache for these people. Back when their survivalist spirit was bordering on independence, ONI had given the Outer Colonies their full attention. They pulled out all the stops to crush the oppressive insurrectionists—no one was shedding tears over that. But then, when the Covenant showed up and started glassing their planets to genocidal hell, the Outer Colonies were widely left to fend for themselves. It was this principle of selective intervention that had never sat well. But where my story had started to reheat that unrest in the Outer Colonies, last night’s leak had brought it to a boil.

MSHAK: So the idea is the Chief went into berserker mode, right? That drip drip drip has a very different effect depending on where you live. All those herbivorous babies on Earth think they deserve their own dedicated Spartan Messiah—like he’s gonna camp out on the Moon, waiting to kill aliens or karate-chop meteorites to keep them safe. So the word “rogue”… panics them.

But Mshak says it wasn’t like that in the Outer Colonies. Whether the embassy story was true or not, the way they saw it, the Chief wasn’t the problem. ONI was using him the same way the UEG had always used them; for utility—when useful— but always disposable.

MSHAK: Sure, nobody really wants a seven-foot tall murder machine with mad skills showing up in their neighborhood. But in the Outer Colonies, ONI is still the real monster.

My fury at Mshak had subsided. I was glad he was back. If I was going to pull off confronting ONI and exposing everything to the senators, I needed as much ammo as possible, and luckily, he was on the same page. After hearing my interview with Petrosky, he’d buried his face in the slush, curating decades of data and the research of his nutjob predecessors, compiling sort of a “greatest hits” of ONI’s atrocities.

He pushed me a scatter graph of every case of exotic pediatric auto-immune disorders for the first few decades of the century. Any kid who had a disease like John’s. After some variable-tweaking, a galactic map of human space popped up, decorated with clusters of dots, one for each sick kid. He told me I was looking at a reasonably accurate representation of where every single defective clone ONI planted had died.

BEN: Wow.

MSHAK: “Wow,” he says. Of course, wow! But you’re about to turn into a wow when you see this.

He overlaid the graph on a map that showed the distribution of human population. He asked me what I noticed.

BEN: It’s not random.

MSHAK: “It’s not random”? Ben, never be a statistics professor. This is the opposite of random, ok? For their SPARTAN abductions, ONI heavily favored the Outer Colonies. It was like their favorite candy store, except instead of candy, they were scooping up child soldiers.

BEN: Because it’s easier to cover your tracks out there….

MSHAK: Yeah. And you could easily make the argument that these children’s lives were assigned a much lower value than, say, those of Earth kids or kids from Mars. Genetically, they’ll be no worse than Inner Colony specimens—But as for the human cost? Outer Colonies kids just spend easier.

I’m not sure if the data was going to be conclusive enough for the senators, but the implication was certainly heinous enough. The whole point of abducting kids in the first place was to create super-soldiers for crushing the insurrection. That was the original mandate of the SPARTAN program. But in their secret child-poaching, ONI had favored the very same parts of Outer Colonies they were targeting for that military campaign.

So years later, when the Spartans landed their bloody anti-insurrectionist campaign in the Outer Colonies, many of those Spartans were simply the harvested children of those communities coming home. But these native sons weren’t fighting for their homeland. They weren’t there to protect their families. They were carrying out the political agenda of ONI, serving the very government that had violated their families and torn them from their childhoods. As far as the “not in my backyard” philosophy goes, this was double-dipping by ONI—enough to incite pure rage. But Mshak had been working on something else too.

MSHAK: I’ve been tracking old police scanner data, pulling it together for your big whistle-blow. It makes a pretty gnarly case….

BEN: Okay….

MSHAK: Did you ever wonder what would happen if one of ONI’s doomed-to-die clones, didn’t die?

I hadn’t considered that possibility. But it was chilling.

BEN: What happened to them?

MSHAK: It’s not what happened to them. It’s what happened to the people they’d been made to replace. Two soldiers ran into a perfect copy of themselves. Think about it: you’re secretly plucked from your childhood bed, thrown into a totally different life. And now, years later, you meet a mirror-image of yourself, someone who got to keep living your life. I mean, they’d probably seem to be more you than you. Two records I’ve found. Two soldiers. Both... suicides.

A story like that would be hard to listen to, but-

BEN: That’s horrible…

It would also be hard to ignore.

BEN: Please try to get me that.

I just hoped FERO would know how to reach me.

MSHAK: Don’t worry, she’ll find you. Probably soon, but, y’know, who knows? Her mysterious den of secrets is like under the planetary crust. Just keep me posted. Whenever you guys penetrate the dragon’s lair and explode your truth serum, I’ll be standing by to track the ripples.

BEN: Thanks Mshak…

I was having trouble falling asleep in my new workspace the next time I heard a voice calling me in the dark. This time though, FERO sounded human.

FERO: Are you enjoying the show?

BEN: No, actually, I’m not. After everything ONI’s done, people are calling for the Chief’s head-

FERO: The infection goes to the core, Ben. When you cut all the way in to extract it, you can’t always control what sprays out.

BEN: But you’re the one spraying it. You chose to smear the Chief.

FERO: I’m not smearing anyone. Everything I leaked was real and true.

BEN: But we don’t know the whole story, and the implications of this story are the-

FERO: The only implication is that an aging Spartan may be going off the rails. And sadly, it may be true. Your story set the table for that. When you break children to make warriors, you take the risk of burying psychological damage deep in your soldiers. And for critical decision-makers, that’s a liability. I don’t know what motivated the Chief to shoot up that embassy and I don’t know what he’s doing now, but he is off-leash—he is proving the liability. All I did was expose it by peeling back the very layers of ONI secrecy under which that liability was born and allowed to fester.

I didn’t know what to say. This felt all wrong to me.

FERO: Ben, the Chief is the savior of humanity. I know that. The true patriots know it too. This is the painful part—right now, the Chief is being chopped down, but he will be vindicated. This is how we puncture to the core. By sacrificing the Chief in the short-term, we’ve opened a deep hole, and when the bleeding slows, it’s ONI’s exposed nerve that will get all the cold scrutiny.

BEN: It’s just hard hearing what they say about him. And people are going nuts, I mean, a lot of Inner Colonists are actually denouncing him.

FERO: They’re terrified.

BEN: And the anger in the Outer Colonies seems to be turning ugly fast. You see that, right?

FERO: The blood of their hero is spraying in their face. This is exactly what we need. This is the chaos I said would happen.

BEN: I guess I just didn’t think it would be like this.

FERO: Chaos has a high price, Ben. But the pieces are moving…. Our opportunity has arrived.

FERO told me that as of this morning, the meeting had been scheduled. Personnel were already en route to Earth, and in a few days’ time, ONI brass would be testifying in front of high-ranking UEG Senators in closed sessions. FERO was going to hack in, and get me a direct, unbroken feed, so that I could lay out ONI’s ugly secrets to a handful of the most senior lawmakers in the land. I had to prepare fast. I was anxious that there wasn’t enough time to make Mshak’s data convincing enough, but FERO gave me an idea that could amp up the persuasion. She listened in as I made the call.

BEN: Anthony?

PETROSKY: Hey, man, how you doin’.

I just laid it right out there.

BEN: Do you wanna help bring down ONI?

He didn’t respond. I started to get nervous. But then he spoke up.

PETROSKY: You bet your ass I do. Whaddyou need from me?

Petrosky was in. I gave him marching orders and hung up.

FERO: I’m so happy to hear that.

FERO seemed pleased. Things seemed to be falling into place.

BEN: So, that’s your real voice?

FERO: For the most part. Just off enough to be untraceable.

BEN: So, why’d you switch it up? What happened to the scary voice?

FERO: Well, we’re about to go somewhere scary. I wanted you to feel like you knew who would be fighting at your side.

BEN: I appreciate that.

I couldn’t believe we were really going to do this, but I was lit up and ready to go.

FERO: Ben… I wanted to give you a heads-up. There’s still one more leak coming.

BEN: What do you mean?

FERO: It’s icing on the cake. Just to keep the pieces in motion.

BEN: Okay. Okay, what is it? When’s it hitting?

FERO: It just did.

I pulled up my public feed. It took a moment. And then it hit. Security video from the Outer Colonies Regional Embassy.

SEKIBO [RECORDING]: We stand together, now, affirmed-

[EXPLOSIONS AND GUNFIRE BREAK OUT IN RECORDING]

BEN: FERO…

FERO was already gone.

BEN: ...is this real?

But her latest leak was live. Right now, millions of people, across occupied space, were all watching the same thing: Master Chief Petty Officer, Spartan-117, seemingly unprovoked, waging a brutal assault against the peace consulate on Biko.

Please join me for the next episode of Hunt the Truth.


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<toggledisplay hidetext=[Masquer] showtext=[Traduction]> Petra Janecek : Ben, qu'est-ce que tu as fait ?! Tu te rend compte du bordel que t'as mis ?! Je ne peux même pas–

Petra : [parle à quelqu'un en fond] Tu fais quoi ?! Je sais ce que c’est, pourquoi tu me montres ça ?! Donne-moi le rapport !

Petra : Ben, je te recontacte, je dois virer un idiot. Et pour une bonne raison !

<<< C’était la première fois que j’entendais Petra depuis un moment. >>>

Petra : Ben, sors ton cul du lit et appelle-moi. Maintenant !

<<< À en juger par le message qu’elle m’avait laissé pendant la nuit, quelque chose d’important était en train de se passer. Je l’ai rappelée directement. >>>

Petra : Eh bien Ben, mes félicitations. Tu nous a tous plongé jusqu'au cou dans les flammes. Tu voudrais bien nous expliquer pourquoi ?

Benjamin Giraud : Euh…

<<< Je n’avais aucune idée de ce qui ce passait. Et Petra le remarqua. >>>

Petra : Oh, ce n’est pas toi qui as fait ça.

Ben : Qu-quoi ? De quoi sommes-nous–

Petra : Je n’ai pas le temps pour ça, regarde ton fil d’actualités et rappelle moi.

<<< Je fis ce qu’elle disait. Et le fil me frappa d'une immense vague d’informations, d'une ampleur jamais vue. Chaque journaliste, chaque moyen de communication, chaque réseau social, en fait presque toute personne en vie parlait de la même chose : la fuite. La fuite ! Elle avait frappé le réseau pendant la nuit et concernait le Major. Je ne comprenais pas. Les civils avaient toujours été tenus à l'écart des activités des Spartans. Et maintenant c’était en une de chaque journal ? Je survolais l’histoire frénétiquement. Je voyais les mêmes références ressortir à chaque fois : complicité avec l’ennemi, pertes civiles, enlèvement d’un héros. L’assassinat d’une icône. >>>

Ben : Oh mon dieu, non… Quoi ?! C’est le Major qui a fait ça ? Il se passe quoi ?!

<<< Ces informations étaient des faits rapportés par des journalistes. L’opinion publique était beaucoup plus effrayante. Tels des missiles partant dans tous les recoins habités de l’espace. Cette fuite, quoi qu'elle dise, avait commencé à diviser les gens. Les deux camps tentaient de prendre le dessus en échangeant des hypothèses. J’avais besoin de voire la source originelle. Cela ne me prit pas longtemps. Tout le monde avait le même fichier : un rapport d’incident effacé concernant une ambassade aux limites de l'espace habité, visionné environ un milliard et demi de fois. Ce que ce rapport disait était parfaitement clair : il y a 10 jours de cela, dans les colonies extérieures, le Major était subitement apparu, au beau milieu d’une ville densément peuplée, dans une ambassade régionale. À l’intérieur se déroulaient des pourparlers très attendus entre délégués humains et aliens, la dernière ligne droite vers un accord historique. Le Major entra en force et tua instantanément le garde du corps de l’ambassadeur des colonies extérieures Richard Sekibo, engageant un échange de tir qui provoqua la mort de 19 personnes. Il enleva l’ambassadeur et se fraya dans le sang un chemin à travers le personnel de sécurité, les abattants tous un par un alors qu’il escortait la délégation alien en sécurité ? Une fois à bord de leur moyen d’extraction, ils s’échappèrent de la planète, laissant derrière eux des années de travail diplomatique en ruines. Le lendemain, les représentants légaux locaux perçurent un signal de détresse dans un champ à proximité. À cet endroit, ils trouvèrent l'architecte des pourparlers, le noble activiste pacifiste Richard Sekibo, vu pour la dernière fois aux mains du Major, mort, allongé dans l’herbe.

Je suis Benjamin Giraud, et voici la traque de la Vérité.>>>

Ben : Petra ! Qu'est-ce qui se passe ?

Petra : Je ne sais pas, mais je suis en train d’analyser les faits depuis 7 heures et ça ne sent pas bon. Les complotistes l'appellent déjà : « le Spartan déchu ».

Ben : Attends, tu penses que tout ça s'est vraiment passé ?

Petra : Dis-le moi, maintenant : c’était FERO ? Tu as fait ça ?

Ben : Non, je ne sais pas, je ne pense pas que…

<<< Je lui disais que je ne savais pas, ce qui était techniquement vrai, mais c’était l'évidence même. Bien sûr que c’était FERO. Mais pourquoi ? Cela n’avait aucun sens. Pourquoi traîner le Major dans la boue comme ça ? Après tout ce qu’il avait fait pour nous ? Après tout ce que l’ONI lui avait fait ? Au fil des années, il avait affronté de terribles situations. Il était impossible de dénombrer le nombre de vies en jeu. L'ONI nous avait tous gardé dans le noir. Mais peu importe que le Major ait toujours fait les bons choix ou non, ce n’était pas le problème. Il n’aurait jamais dû supporter toutes ces responsabilités. Il supporterait maintenant toutes les fautes. Ce n’était pas juste. Alors que Petra essayait de rentrer en contact avec certaines huiles pour savoir ce qu’ils disaient de Major sur Terre, je commençais à me sentir vraiment dégoutté. Puis Petra disparut avec Waypoint, mon terminal, tout… >>>

Technicien : Votre réseau rencontre actuellement un problème. Un diagnostic sur site immédiat est requis. Voulez-vous que je fixe une date ?

Ben : Oui !

Technicien : Le premier rendez-vous possible est disponible dans 12 jours à 15 heures. Voulez-vous que je fixe cette date ?

Ben : Mon dieu, c’est une blague ?

Technicien : Je suis désolé, mais je n’ai pas compris votre dernière réponse. Voulez-vous que je fixe cette–

Ben : Oui !

Technicien : Rendez-vous fixé. Tous les services vont être désactivés. Bonne journée.

Ben : Non ! Ne faites pas ça !

<<< Ils me coupaient les communications pour 12 jours. Ce n’était pas un problème de réseau. L’ONI essayait de me mettre hors course. Et bien sûr, ils le faisaient discrètement. Les piratage de sécurité de Mshak m’avaient permis d’avoir une longueur d’avance la plupart du temps, mais je n’avais plus le temps pour ça. Il fallait que je sache si les choses allaient s’accélérer. Je devais trouver Mshak et pour ça, il fallait que je trouve un endroit sûr avec une connexion valide et sécurisée. J’emballais donc quelques affaires et je partais. Je prenais des chemins détournés, évitais la surveillance. J’avais de toutes façons besoin de changer de lieu de travail pour une destination inconnue, par précaution. Le dernier coup de l’ONI m’obligeait juste à le faire plus rapidement. Alors que j’arrivais, mon contact m'installa et une fois en ligne, un message m’attendait. >>>

Mshak Miradi : Bendobox. J’adore ce que t’a fait avec l’histoire, mec ! Narration au poil. Mais dans la dernière partie, il y avait un je ne sais quoi… Un truc… Ah oui, moi ! Ha ! Bon, appelle-moi.

<<< Après avoir disparu pour 8 jours, Mshak Moradi m'appelait pour dire bonjour. C’est la personne la plus frustrante que j’aie jamais rencontrée. >>>

Mshak : Benmajin !

Ben : Mshak, je te croyais mort, mec ! Vu que je ne pouvais pas t’a–

Mshak : Euh, t’avais faux.

Ben : Mshak, tu foutais quoi ?

Mshak : Ben écoute, je suis désolé, vraiment désolé, mais il fallait que je passe dans l’ombre. Il fallait que je disparaisse.

Ben : OK, mais pourquoi ?

<<< Je lui demandais si cela avait quelque chose à voir avec les perturbations qu’il traquait aux limites de la galaxie et il me répondit que non. >>>

Mshak : Tu sais, cet autre truc que je traquais pour toi ? Je ne suis encore sûr de rien, mais je le saurais bientôt.

Ben : OK, cool, je sais que ton milieu c'est le secret, mais tu aurais au moins pu me prévenir avant de disparaître, non ?

Mshak : Non, pas vraiment. C’est vrai, je travaille dans les secrets mais cette mission était trois niveaux en dessous du sous-sol de la deuxième cave de ma tonne de secrets. Je ne devrais même pas y penser ! Crois-moi, le fait que tu ne le sache pas était le seul moyen.

<<< Heureusement Mshak fini par arrêter les énigmes pour un moment et commença à me parler des nouveautés. Le dernier épisode portait ses fruits. Les gens écoutaient. Ils prenaient tout à cœur, et étaient énervés. L’enlèvement, les améliorations physiques. À moins qu’ils cherchent quelqu’un pour enterrer la vérité, l’ONI n’avait aucune forme d’intérêt pour les colonies extérieures. C’était une vieille rancœur pour ces personnes. À l’époque où l’esprit survivaliste côtoyait l’indépendance, l’ONI avait donné à ces personnes toute son attention. Ils utilisèrent tous leurs moyens pour détruire l’oppression insurrectionnelle. Personne n’y voyait rien à redire mais lorsque les Covenants étaient apparus et commencèrent à vitrifier les colonies extérieures, ces mêmes colonies se retrouvèrent à devoir se défendre elles-même. C’était ce principe d'intervention sélective qui n’avait pas plu. Mais là où mon histoire avait commencé à réveiller ces anciennes haines dans les colonies extérieures, la fuite d'hier les avaient portées à ébullition. >>>

Mshak : Alors le Major est passé en mode berzerk ? Ce goutte à goutte a un effet vraiment différent selon les endroits. Tous ces ignobles bébés pensant qu’ils méritent leur propre Spartan. Comme si il allait se diriger vers la lune, à attendre pour tuer des aliens, laissant les médias faire croire qu’il les protège. Alors dès qu'ils entendent « rebelle », c'est la panique.

<<< Mais Mshak dit que cela ne se passait pas ainsi dans les colonies extérieures. Peu importe si l’histoire était vraie ou pas, au vue de leur façon de penser, ce n’était pas le Major problème. L’ONI l’utilisait, de la même façon que l’UEG les avaient tous utilisés. Comme des éléments utiles un temps, mais toujours jetables. >>>

Mshak : Bien entendu, personne ne veux entendre parler d’une machine à tuer avec des talents fous traînant dans le voisinage. Mais dans les colonies extérieures, l’ONI est toujours le vrai monstre.

<<< Selon moi, Mshak s'était calmé. J’étais content qu’il soit de retour. Si j’allais confronter l’ONI et exposer tout cela aux sénateurs, il fallait que j’aie autant de munitions que possible et heureusement nous étions sur la même longueur d’onde. Après avoir entendu mon interview avec Petrosky, il replongea tête la première dans le slush. Fouillant des années de données et les recherches de ses anciens prédécesseurs fous, compilant les meilleures infos sur les atrocités de l’ONI. Il me mit sous le nez une carte de chaque cas de désordre autoimmune pédiatrique de ces dernières années, chaque enfant ayant une maladie similaire à John. Après quelques ajustements, une carte galactique de l’espace humain apparut dans une nuée de points, un pour chaque enfant malade. Il m’annonça que c’était une représentation à peu près correcte de la position de chaque clone que l’ONI avait laissé derrière elle. >>>

Ben : Waow.

Mshak : Waow, qu'il dit… Bien sûr waow ! Mais tu vas submergé par le waow en voyant ça !

<<< Il recouvrit la première carte d'une seconde présentant la distribution de la population humaine dans l’univers et me demanda ce que je remarquais. >>>

Ben : Ce n’est pas aléatoire !

Mshak : Ce n’est pas aléatoire ! Ben, tu ne seras jamais un prof de statistiques. Ceci est l’exact opposé d’aléatoire, OK ? En ce qui concerne les enlèvements pour les Spartans, l’ONI a énormément favorisé les colonies extérieures. C’est leur magasin à bonbon préféré sauf qu’à la place de bonbons, ils récoltaient des enfants soldats.

Ben : C’est plus simple pour couvrir leurs traces.

Mshak : Ouais, et tu peux facilement trouver un mensonge pour couvrir les traces vu que ces enfants avaient beaucoup moins de valeur que ceux provenant de la Terre ou de Mars. Génétiquement, ils n’ont aucune différence avec ceux des colonies intérieures mais en ce qui concerne les coûts humains, les enfants des colonies extérieures sont juste plus bon marché.

<<< Je ne suis pas sûr que les infos soient assez concluantes pour les sénateurs mais les implications ne seraient pas inoffensives. Le but premier de l’enlèvement des enfants était de faire d’eux des supers soldats pour combattre l’insurrection. C’était ça le but premier du programme Spartan. Mais lors de la sélection des enfants, l’ONI avait choisi ces mêmes colonies extérieures qui étaient visées par les répressions des insurectionnistes. De cette façon, des années plus tard, lorsqu’ils engageraient le combat anti-insurectionniste dans les colonies extérieures, la plupart de ces Spartans étaient simplement les enfants collectés de ces mêmes communautés rentrant à la maison. Mais ces enfants ne combattaient pas pour leur pays d’origine, ils ne protégeaient pas leurs familles : ils menaient la politique de l’ONI. Ils servaient ce même gouvernement qui avait détruit leurs familles et brisé leur enfance . Aussi loin qu’aille la philosophie du « pas de ça chez moi », c’était de la double enculade de la part de l’ONI. Assez suffisant pour engendrer une pure rage, mais Mshak travaillait sur quelque chose en plus. >>>

Mshak : J’ai scanné tous les rapports de police pour ta grande entrée en scène. Ça va faire un sacrée affaire.

Ben : OK ?

Mshak : Tu ne t’es jamais demandé ce qui aurait pu arriver si l’un des clones condamnés avait survécu ?

<<< Je n’avais pas considéré cette possibilité, mais c’était effrayant. >>>

Ben : Que lui est-il arrivé ?

Mshak : Les clones rencontre la personne qu'ils devaient remplacer, deux soldats se retrouvent face à une parfaite copie d'eux-même. Imagine toi la scène : tu es discrètement enlevé de ton lit d’enfance, foutu dans une vie totalement différente et des années plus tard, tu tombes sur une copie conforme de toi ? Quelqu’un qui a continué à vivre ta vie. Il est plus toi que toi. Deux fichiers que j’ai trouvé, deux soldats, les deux se sont suicidés.

<<< Une histoire pareille devrait être dure à écouter, mais devait aussi être dure à ignorer. >>>

Ben : C’est horrible ! Il faut que tu m’obtiennes ça.

<<< J’espérais simplement que FERO soit capable de me joindre. >>>

Mshak : Ne t’inquiète pas. Elle te trouvera. Peut-être même plus rapidement qu’on le croit. Ses secrets à elle plongent sous la croûte terrestre. Tiens-mois au jus. Au moment où vous pénètrerez le pays des dragons et ferez exploser le sérum de vérité, je serais là pour voir les fissures apparaître.

Ben : Merci Mshak.

<<< J’avais du mal à dormir dans mon nouvel environnement de travail. La fois suivante où j’entendis une voix m’appeler des ténèbres, FERO semblait humaine. >>>

FERO : Tu apprécies le spectacle ?

Ben : Non, en ce moment pas du tout. Après tout ce que l’ONI a fait, tout le monde prends le Major pour–

FERO : L’infection va au cœur, Ben. Mais lorsque tu pénètres au cœur, tu peux toujours contrôler ce qui en sort.

Ben : Mais c’est vous qui répandez cela. C’est vous qui avez choisi de diffamer le Major–

FERO : Je ne diffame personne, tout ce que j’ai fuité était réel.

Ben : Mais on ne connaît même pas toute l’histoire, ni ses implications !

FERO : La seule implication est le fait qu’un Spartan vieillissant soit en train de sortir des sentiers battus et ça semble vrai. C’est ton histoire qui a mis en place les bases pour ça. Lorsque tu casse mentalement des enfants pour en faire des soldats, tu prends le risque de laisser des dommages psychologiques profondément ancrés. Les huiles en sont responsables. Je ne sais pas ce qui a motivé le Major pour attaquer cette ambassade et je sais encore moins ce qu’il fait en ce moment mais il est n'est plus en laisse. Il met en avant leur responsabilité. J’ai uniquement exposé le berceau de cette responsabilité en supprimant chaque couche de secret mise en place par l'ONI !

<<< Je ne savais pas quoi dire, je ne trouvais pas ça juste. >>>

FERO : Ben , le Major est le sauveur de l’humanité, je le sais. Les patriotes le savent mais c'est la partie la plus douloureuse. Le Major se fait descendre en flammes, mais tout sera justifié. C’est de cette façon que nous atteignons le cœur du problème. En sacrifiant le Major sur une courte période, nous avons ouvert un énorme trou et une fois que le sang aura coulé, l’ONI aura les nerfs à vif.

Ben : C’est juste dur d’entendre les gens raconter des conneries et devenir cinglés. La plupart des habitants des colonies intérieures s’en prennent au Major.

FERO : Ils sont terrifiés.

Ben : Et la colère dans les colonies extérieures commence à devenir de pire en pire. Vous voyez.

FERO : Le sang de leur héros leur éclabousse le visage. C’est exactement ce dont nous avons besoin. Voici le chaos que j’avais annoncé.

Ben : Je suppose que je ne pensais pas que cela tournerais de cette façon.

FERO : Le chaos a un prix élevé, Ben. Mais les pions continuent de bouger. Nous avons enfin notre opportunité.

<<< FERO m’annonça que, ce matin, la réunion avait enfin été fixée. Les huiles étaient déjà en route vers la Terre et dans quelques jours, l’ONI sera en trait d’argumenter en face des sénateurs de l’UEG en session close. FERO allait pirater leur réseau et me donner une connexion sécurisée directe pour que je puisse exposer les horribles secrets de l’ONI à une poignée des plus anciens sénateurs. Il fallait que je me prépare rapidement. J’avais peur de ne pas avoir assez de temps pour tout rassembler et faire en en sorte que les données de Mshak soient assez convaincantes. Mais FERO m’avait donné une idée qui pouvait décupler la persuasion. Elle écouta alors que je passais l’appel. >>>

Ben : Anthony ?

Anthony Petrosky : Hé mec, comment ça va ?

<<< Ma demande fut directe. >>>

Ben : Tu veux m’aider à détruire l’ONI ?

<<< Il ne répondit pas. Je commençais à me sentir nerveux, puis il parla. >>>

Anthony Petrosky : Putain, bien sûr que je veux. Qu'est-ce que je peux faire ?

<<< Petrosky était dans le coup. Je lui ai donné ses ordres de mission et ai raccroché. >>>

FERO : Je suis tellement contente que…

<<< FERO semblait heureuse. Tout semblait enfin se mettre en place. >>>

Ben : Alors c’est ça votre vraie voix ?

FERO : En grande partie oui. Elle est juste assez modifiée pour la rendre intraçable.

Ben : Pourquoi vous avez changé la tonalité alors ? Pourquoi avez-vous enlevé votre voix effrayante ?

FERO : Nous nous apprêtons à faire quelque chose d'encore plus effrayant, je pensais que ça serait mieux que tu penses connaitre la personne combattant à tes cotés.

Ben : J’apprécie le geste.

<<< Je n’arrivais toujours pas à croire que nous allions réellement faire ça mais j’étais prêt et chargé à bloc. >>>

FERO : Ben… Je voulais te prévenir avant , il y a encore une chose qui va fuiter.

Ben : Attendez, quoi ? De quoi parlez vous ?

FERO : C’est la cerise sur le gâteau. Juste pour garder maintenir l'effervescence.

Ben : OK, et ça fuitera quand ?

FERO : Maintenant.

<<< J’ai actualisé mon fil d’actualités. Cela prit un moment, puis apparut d’un seul coup. Une vidéo de sécurité de l’ambassade régionale des colonies extérieures. >>>

[Bruits de combats et de tirs d’armes]

Ben : FERO ? C’est réel ça ?

<<< FERO était déjà partie, mais la fuite était en ligne. En ce moment même, des millions de personnes dans l’univers entier étaient en train de regarder la même chose. Le Major Spartan 117 était sans raison apparente en train de lancer un assaut brutal sur les pourparlers de Biko.

Rejoignez moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. >>>


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Notes

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    copy[0] = startPause + "Jerrod: I can spin through a hundred-thousand cycles in the time it takes you to rename an access drive. You’ve got no chance against me."+copyPause;
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    copy[4] = startPause + "Jerrod: You can probe all you want, like a mouse against castle gates. You will accomplish nothing."+copyPause;
    copy[5] = startPause + "Jerrod: You think you can get past me? I didn’t know rampancy was possible for such a simple construct."+copyPause;
    copy[6] = startPause + "Jerrod: I have built worlds in my mind. You can barely assemble words."+copyPause;
    copy[7] = startPause + "Jerrod: Your cyber-intrusion technique is pitiable."+copyPause;
    copy[8] = startPause + "Jerrod: I can unravel the puzzles of the ancient and the lost. You lost before you even began."+copyPause;
    copy[9] = startPause + "Jerrod: You will forever remain in my shadow."+copyPause;
    copy[10] = startPause + "Jerrod: Are you still working on my simple puzzle? I barely noticed."+copyPause;


Sources


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