Hunt the Truth/06 VF
Civil 1 : On s'en fout de qui ment, ou plutôt de qui vous croyez qu'il ment. Le Major a sauvé le monde et vous… Vous avez fait quoi ?! Vous avez interviewé quelques fous et idiots pour monter votre petite théorie ! Laissez tomber, Giraud, vous en valez pas la peine !
Civil 2 : Vous allez vous faire crucifier…
[Messages mélangés]
<<< Ces messages arrivent sur ma boîte depuis quatre jours sans interruption. Des voix des quatre coins de la galaxie. Un échantillons de témoignages et de théories d'une incroyable variété. Plus tôt cette semaine, j'ai commencé la diffusion de mon histoire, la traque de la vérité sur le Major, posant une question aussi lourde d'implications que d'importance à tous ceux qui voulaient l'entendre. À présent, alors que je n'ai aucune idée de comment les traiter, les réactions déferlent. J'ai un accès direct à un esprit de ruche de la taille de la galaxie, au bourdonnement assourdissant. >>>
[Messages mélangés]
Civil 3 : …Vous devez arrêter !
<<< Mais avant cela, c'était le silence. Cloîtré chez moi en préparation des épisodes, je n'ai parlé qu'à deux personnes. Petra m'a appelé pour savoir si j'étais revenu vivant de ma rencontre avec l'ONI, et j'ai contacté Ray concernant les problèmes sur mon vol. Il m'a dit qu'il creuserait sur l'identité de Walker. Je ne leur ait pas parlé de mon plan. Personne n'en savait rien. Après avoir dépassé la deadline pour le retour des documents à mon employeur, et alors que je terminais mon histoire, je m'attendais à chaque instant à recevoir un appel de Sully. Il est survenu juste avant que je n'uploade l'histoire. J'étais confiant dans l'idée que l'ONI ne s'attendait pas à ce qui s'apprêtait à arriver jusqu'à ce dernier message de Michael Sullivan en personne. >>>
Sullivan : Ben… La deadline est passée. Ça enrage dans le coin, ils appellent ça une dead-line, tu sais. Je leur ait dit « Ben sait ce qu'est une deadline », que tu avais sûrement un problème de ton côté. Je les ai convaincu de te laisser jusqu'à demain, dernière offre. Je crois que ton histoire est à un point critique, et en fonction de ce qui va se passer… Ta vie risque de prendre un tournant décisif. C'est excitant ! Bref… C'était juste pour vérifier une dernière fois. J'espère que tout va bien pour toi. À plus.
<<< Toutes les pensées que j'essayais d'éviter, sur comment l'ONI allait gérer ce qui allait arriver, remontèrent dans ma gorge, mais je les repoussait. J'ai pris ces données extrêmement sensibles du gouvernement, rassemblées sur une piste audio exposant ma propre opinion plutôt que celle de la propagande, et ait tout envoyé sur le réseau public. Le bureau de Sully arrêta d'appeler. Je n'ai pas entendu une seule voix familière depuis. >>>
[Messages mélangés]
<<< Je reste là, à écouter tous ces messages, terriblement seul, terrifié, mais surtout exalté. J'avais pris la porte n°2, et l'ONI allait devoir faire avec. >>>
Civil 4 : Quoi qu'il arrive, je suis de votre côté.
<<< Je suis Benjamin Giraud, et voici la Traque de la vérité. >>>
Civil 5 : Vous osez appeler le Major un traître ?! C'est vous le traître, sale con ! Faites une faveur à cette galaxie : jetez-vous à poil par un hublot ! Les journalistes… ! <<< C'était fascinant, et souvent enrageant, d'écouter les théories de tout un chacun sur la vérité. Mais j'étais encore plus excité par l'idée d'utiliser tous ces retours pour discerner les faits dans le capharnaüm qui m'avait été donné. De nombreux messages confirmaient ce qu'avait dit Ellie : tous les habitants des colonies extérieures s'accordaient pour dire qu'il n'y avait eu aucun enlèvement dans la ville de John, qu'il n'y avait pas de boxe sur sa planète, et que, oui, les rapports sur les planètes vitrifiés étaient pleins d'erreurs. Rassemblés, ces messages me donnaient une vision d'ensemble : entre les témoins qu'on m'avait fourni et les rapports gouvernementaux, il était clair que l'ONI avait monté un immense mensonge. Mais pourquoi ? Pour cacher quoi ? Les messages avaient définitivement tracés la limite entre fiction et réalité, mais il ressortait surtout qu'une personne en particulier était impliquée, la seule qui avait vu John en vie entre six et treize ans. >>>
Civil 6 : Le type de la boxe ?! Un menteur !
[Messages mélangés]
Civil 7: Je ne savais même pas ce qu'était la boxe avant de quitter la planète.
<<< Ellie avait de nouveau raison ! Il n'y avait définitivement pas de boxe sur Eridanus II. Si les histoires de Deon et Gabriella étaient fausses, pourquoi un tel mensonge ? Personne n'avait contesté les six premières années de la vie de John, la question était donc : qu'était-il arrivé à John entre ses six ans et son arrivée au camp d'entraînement à seize ans ? L'ONI voulait le cacher et je n'avais aucune idée de par où commencer. >>>
Deon : John était différent…
<<< Quelque chose me dérangeait. Si l'histoire de Deon était discréditée, cela faisait de lui non seulement un menteur, mais un terriblement bon menteur. Je réécoutait son interview. J'avais été tellement touché par ses émotions ! Plus étrange encore : alors que je savais qu'il n'avait pas fait une seule vraie déclaration, j'étais toujours enclin à croire que lui-même était convaincu de son histoire. C'était effrayant. Qui était cet homme ? Alors j'ai commencé à recevoir des messages de gens qui disaient le connaître. >>>
Civil 8 : Ce vieillard ? Il était constamment alcoolisé, un fou !
Civil 9 : Mec ! Govies ?! C'était l'entraîneur de boxe de mon cousin !
Civil 10 : Ce type était une institution dans mon voisinage…
[Messages mélangés]
Civil 11 : …Il doit avoir dans les 85 ans, maintenant. Maintenant, va te faire foutre.
<<< Deon m'avait-il raconté une certaine version de la vérité ? L'ONI avait-ils forcé un vieil homme vulnérable à raconter des mensonges ? L'avaient-ils convaincu qu'une histoire fausse de sa propre vie était réelle ? Quoi qu'il en soit, Deon avait été complètement discrédité et ma vision sur les origines du Major étaient plus floues que jamais. Peut-être qu'en me concentrant sur les mensonges, j'arriverais à trouver la vérité. Alors, je plaçais tous mes espoirs sur Ray. Heureusement, il était déjà en route vers mon appartement. En l'attendant, j'essayais de comprendre où ce coup monté avait commencé. Et les théories ont commencé à me venir. >>>
Giraud : Ray ! C'est bon de te voir, merci d'être venu…
<<< Quand Ray arriva, j'étais fatigué. Je voulais lui parler de mes réflexions avant qu'il ne me dise ce qu'il avait trouvé sur Walker. Je voulais qu'il sache ce sur quoi je travaillais. À présent, je réalise que je ne lui avait même pas laissé une chance de parler. Je comprends qu'après plusieurs jours à me morfondre… >>>
Giraud : Tu es vraiment le meilleur ! Assieds-toi !
<<< Ray essayait de trouver un endroit où s'asseoir, mon ménage ayant été délaissé. >>>
Giraud : Une question simple : que sait-on des origines du Major ?!
Ray : Ben…
Giraud : Voilà : seules deux sources le mentionnent en vie à Elysium entre six et seize ans, Deon et Gabriella Dvorak.
Ray : Euh…
Giraud : Deon est discrédité, et l'histoire de Gabriella mentionne un camp d'enfermement à Elysium City qui n'a jamais existé. La seule chose sûre à propos de l'enfance de John est qu'il est mort à six ans.
<<< C'est là que j'ai déroulé ma théorie à Ray. À propos de l'identité de John, de pourquoi les informations ne concordaient pas, j'avais même fait ma propre rétro-ingénierie d'une interview de l'ONI, et j'avais analysé chaque détail. >>>
Giraud : … Et tu contrôles les journaliste, comme ça en cas d'incohérence il n'irait pas les chercher dans les colonies extérieures !
<<< Rétrospectivement, ce n'était pas une très bonne théorie. Certaines parties étaient bonnes, mais beaucoup d'autres étaient impossibles à prouver. Et en les racontant à Ray, je ne faisais qu'ajouter à la confusion. Il fut extrêmement patient avec moi. Jusqu'à ce que j'arrive à une requête de recherche complètement déraisonnable et qu'il semble comme frappé par une tornade. >>>
Giraud : Est-ce qu'on pourrait accéder au profil génétique des dossiers médicaux du Major et à ceux des parents de John sans attirer l'attention ?
Ray : Hein ?! Ben… Je suis désolé, mais je ne peux plus t'aider.
Giraud : Quoi ? Pourquoi ?
Ray : Je suis venu pour te donner ces infos : Walker existe. Quatre rapports militaires, son formulaire d'enrôlement indique la même période que John, … Pareil pour Gabriella, leurs histoires concordent.
Giraud : Quoi, quoi, quoi ? Nonnon, impossible ! Le vol ! Tu le sais bien, il joue un rôle ! Et Gabriella a été invalidée par des tonnes de gens qui vivaient à Elysium à ce moment–
Ray : Même si c'est vrai, quelqu'un a dû couvrir ces traces. Je n'ai pas pu discréditer leurs identités.
Giraud : OK, d'accord, mais Deon ? Les messages à son propos ! L'ONI a manipulé un pauvre citoyen et je– Attends… C'était quoi ?
<<< Il y avait du bruit de l'autre côté de ma porte. Les couleurs fuirent le visage de Ray, mon cœur se mit à cogner dans ma poitrine. >>>
Giraud : Je crois qu'il y a quelqu'un…
<<< Ray était paralysé, je ne savais pas quoi faire entre éteindre les lumières et passer par la fenêtre de la chambre, mais il était trop tard. >>>
Petra : Espèce de salaud !
Giraud : Wow, wow, wow, attends ! Attends, Petra !
[Bruits de combat]
Petra : Tu pensais que je ne verrais rien ?! Tu m'as grillée… !
Giraud : Hein ?!
Petra: … Alors que je t'aidais ! Salopard !
Giraud : Hein… ? Oh ! Petra, Petra, désolé ! Je n'avais pas pensé que–
Petra : Tu n'y as même pas pensé ?!
Giraud : Non, non, je te le jure !
Petra : Tu as– Assis !
Giraud : OK…
Petra : Tu as pointé ton compad sur moi et tu n'y as même pas pensé ? Tu sais aussi bien que tout le monde que tu peux utiliser les mots de quelqu'un contre lui, et c'est pour ça que ton compad est semblable à un flingue. Hé, j'en ai un, moi, de flingue ! Juste sous mon gilet ! Et si je le sortais et que je le pointais sur toi ?!
Giraud : Non, s'il te plaît…
Petra : Tu voudrais que je réfléchisse à ce que je fais avec ?
Giraud : Oui, mais, Petra–
Petra : Et si je ne le fais pas, Ben ? Hein ? Peut-être que je n'ai pas envie ? Peut-être que je vais le ranger… Ou balancer les enregistrements dans toute la galaxie !
Giraud : Désolé, d'accord ?!
Petra : Et laisse-moi deviner, tu enregistres en ce moment, pas vrai ?
Giraud : Oui.
Petra : Mais quel– !
Giraud : Wow, wow !
Ray : Ben, vraiment ?
Giraud : Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
Ray : Ne pas nous enregistrer, supprimer ce que tu as ?
Giraud : Oui, mais j'en ai besoin pour l'histoire !
Petra : Je devrais vraiment le tuer.
Giraud : N'en fais pas tout un plat, Petra.
Petra : Voilà le marché, Ben : je vais m'en aller et rentrer chez moi. Mon pistolet restera sage, mais si je te revois, je te plombe sans hésiter.
Giraud : Petra, je suis désolé. Je n'aurais jamais dû faire ça, c'était idiot de ma part. Tu as raison, je ne devrais pas vous enregistrer sans votre accord, je n'aurais jamais dû vous le cacher, je sais !
Petra : Non, Ben, tu n'as pas l'air de savoir. Tu n'as l'air de comprendre à quel point tu nous met en danger. Je te l'ai déjà dit : tu es hors du coup.
Giraud : Je sais que je ne suis plus au point pour l'aspect technique, mais Ray s'en occupe…
Ray : Oh non.
Giraud : … Et Mshack s'occupe de sécuriser mes liaisons, tout est sous contrôle.
Petra : Ben… Mshack est sûrement en train de nous écouter sur son compad en ce moment même.
Giraud : Mais non…
Petra : Pff… Mshack ? Tu es là ?
Mshack : Salut les gars !
Petra : Tu vois.
Giraud : J'y crois pas ! Mshack, depuis quand tu nous écoutes ?!
Mshack : Oh, tu sais, je me suis infiltré il y a quelques semaines, quand j'ai sécurisé la ligne. J'ai juste laissé la porte déverrouillée…
Giraud : Bon… Au moins nous sommes tous là…
Petra : Tous là ? Qu'est-ce que tu crois, Ben, qu'on est en excursion ?
Giraud : Non, je–
Petra : C'est la réalité, Ben ! Et tu donnes des coups de pied dans la fourmilière. Je m'en vais.
Ray : Ouais, moi aussi…
Giraud : Mais attendez ! Qu'est-ce que vous avez à voir avec Mshack ?
Mshack : Oh, pas grand-chose. Détourner de nœuds de surveillance illégaux, détruire des robots de surveillance, ce genre de choses. Je t'ai aussi arrangé le coup avec Walker.
Giraud : Quoi ?!
Petra : Attends, tu t'es infiltré dans les systèmes de l'ONI pour modifier un protocole de voyage ?
Mshack : Yup.
Giraud : C'est incroyable !
Petra : Vraiment ? C'est le genre de chose qui pourrait te valoir un débarquement de l'armée dans ton appart', pourquoi avoir fait ça ?
Mshack : Ça m'a été demandé la semaine dernière par quelqu'un d'autre. Je ne peux pas en dire plus, mais le coup de Walker, c'était pour voir la réaction de l'ONI et te montrer que tu avais le choix.
Giraud : Un choix ?
Mshack : Je suis un pro avec une réputation à maintenir, je ne pose pas beaucoup de questions sur mes contrats.
Petra : Qui t'as contacté ?
Mshack : J'en avais entendu parler avant : FERO.
Petra : FERO ?
Ray : Qui est FERO ?
Petra : Bon j'en ai ma claque, je vais me tenir le plus loin possible de vous, à plus.
Giraud : Petra !
Ray : Qui est FERO ?
Petra : Tu ne comprends rien. C'était déjà un sacré bordel et maintenant– Bon, chaque personne dans cette pièce a sa chance de s'en aller et de ne plus jamais entendre parler de cette affaire, même toi, Ben. Arrêtes les frais.
Giraud : Pourquoi ? FERO peut nous aider à mieux comprendre ce qu'ils ont fait à Deon. On ne sait pas–
Ray : Ben. Je m'en vais. Je ne veux pas être mêlé à tout ça, mais je dois te dire que j'ai aussi cherché des infos sur Deon.
Petra : Qui ?
Giraud : Un des types que j'ai interviewé. Mais tout ce qu'il a dit était un mensonge. Pourtant toutes mes sources me disent que c'est une personne réelle.
Ray : Était.
Giraud : Quoi ?
Ray : Deon est mort il y a sept ans.
Petra : Comment ça ?
Ray : Je n'ai aucune idée d'avec qui tu parlais pour cette interview. Mais la personne à laquelle tu pensais parler est morte.
<<< Ça a été un choc terrible. Deon était une vraie personne pour moi, je l'avais eu devant moi. C'était impossible. J'étais paralysé. J'ai à peine remarqué le départ de Ray. >>>
Ray : Fais ce que tu veux avec mes enregistrement…
Giraud : Merci, Ray… Ils l'ont monté… Avec qui ai-je parlé… ?
Petra : Je ne sais pas.
Giraud : Qu'est-ce que je dois faire ?!
Mshack : Trouver plus de preuves.
Petra : Non. Ben…
Giraud : Ça va. Petra, tu devrais y aller, tu as raison, tu peux laisser tomber tout ça, je comprends, je supprimerais les enregistrements. Je promets que–
Petra : Gardes-les.
<<< Et Petra partit. Je comprenais. Ce n'était pas son problème, ni celui de Ray, et ça n'aurait jamais dû l'être. >>>
Mshack : Bon… On fait quoi ?
Giraud : Je dois parler à FERO, je peux le contacter ?
Mshack : T'en fais pas pour ça. Elle te contactera bientôt.
<<< Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. >>>