Hunt the Truth/Saison 2/04 VF

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"Des pirates rapaces ont emprisonné l'équipe de FERO, une ancienne phrase devient un avertissement et Maya joue le tout pour le tout."


<<< Je me souviens, quand j’étais une petite fille, j’avais demandé à mon père : quelle est la plus mauvaise odeur dans toute la galaxie ? Il me parla d’une colonie bétaillère qu’il avait visitée étant plus jeune. Un de ces endroits produisant cette sorte de viande dont ils font la publicité auprès des tarés de la santé comme « non-synthétique, élevée en plein air »

La réalité était révoltante. Les bêtes étaient parquées, épaule contre épaule jusqu’à perte de vue. Elles étaient si serrées que les robots nourrisseurs montés sur des roues de buggy roulaient littéralement sur leur dos. L’air était empli de mouches, de maladies, et de la puanteur des vaches qui étaient tombées malade et étaient mortes sur place, leur viande se putréfiant sous le soleil rouge. Il l’avait décrit d’une manière si saisissante que j’avais l’impression d’y être. Et en grandissant, j’étais tellement fière que mon père ait senti la plus mauvaise odeur de la galaxie.

Mais, évidemment, c’était faux. Parce qu’il n’avait pas senti l’odeur de l’intérieur d’un vaisseau pirate Kig-Yar. >>>

(Les pirates Kig-Yar caquètent et sifflent tandis qu’ils trainent Maya, Bostwick, et Mshak à travers leur vaisseau.)

Bostwick : Bon sang ! Lâchez-moi !
Mshak Miradi : S’il te plaît, ne contrarie pas ce monstre-oiseau !

<<< Ils nous traînèrent dans la panse de leur vaisseau. Les murs et le sol étaient couverts d’années de suie, de guano, et de sang violet. Ce mélange était d’une telle épaisseur que l'endroit ressemblait à une grotte. >>>

(Les Kig-Yars sifflent entre eux.)

Maya Sankar : BB, qu'est-ce qu'ils disent ?
Black-Box : Ils vous emmènent au sas juste devant.
Mshak  : On va mourir ?
Black-Box : C’est le scénario le plus probable.

(Le Kig-Yar balance Maya, Bostwick, et Mshak juste devant le sas.)

Black-Box : C’est une langue magnifique, n’est-ce pas ?

<<< Le garde se retourna, juste une seconde, et Bostwick lui sauta dessus. >>>

Bostwick : Ehhhhaaaaah !

(Un des Kig-Yars hurle de douleur.)

<<< Bostwick était rapide, mais les Kig-Yars l’étaient plus. Il lui attrapa la tête, et envoya valser Bostwick de l’autre côté de la pièce. >>>

Bostwick : Ah ! Oooph !

<<< Bostwick semblait étourdie mais satisfaite alors qu’elle levait une poignée de plume kig-yar dans sa main. La créature se baissa lentement. Juste devant le visage de Bostwick. Il la fixa des yeux. Elle n’avait plus l’air si courageuse. Elle tremblait. Paralysée par la peur. Nous l’étions tous. J’essayais de réfléchir, mais mon esprit était comme de la confiture, je n’arrivais pas à rassembler mes idées… >>>

Black-Box : Il dit qu'il a maintenant opté pour envoyer vos morceaux par le sas. Et là il jure. Et… Oh, bien, je ne traduirais pas ça.

<<< Certaines personnes disent que l’on voit notre vie défiler devant nos yeux avant de mourir. Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Ce n’est pas devant vos yeux. On ne le voit pas. C’est… une réminiscence massive. Une explosion dans tout votre esprit, chaque synapse brûlant en même temps. Je me suis souvenu de mon premier chaton, de ma dernière cigarette, de la peau de l’oreille de ma grand-mère, d'un coup de téléphone passé il y a trois ans, de ce que j’ai mangé à dîner la semaine dernière. Des milliers de souvenirs, remarquables ou non, qui déferlèrent du passé en un instant. Les souvenirs de FERO, les souvenirs de Maya. Ils commencèrent tous à… fusionner. Mes souvenirs en tant que FERO étaient violents et passionnés. En tant que Maya, ma vie était calme, discrète, académique. En grandissant je… je voulais devenir professeur. J’avais étudié la xénopsychologie parce que je voulais savoir comment les autres esprits fonctionnaient. À l’époque, je n’avais honnêtement pas songé à combien les militaires auraient besoin de gens qui pourrait analyser les comportements extraterrestres. Mais ils m’avaient mis le grappin dessus, et durant la guerre covenante, j’ai travaillé pour l’ONI, établissant le profil psychologique de l’ennemi. J’ai dû écrire des centaines de rapports sur les dettes d'honneur Sangheilies et les Kig-Yars…

Et puis brusquement tout redevint clair. >>>

Maya : BB. Traduit ça exactement : « J’ai rencontré beaucoup d’espèces, mais même pour des Rapaces, vous êtes des idiots incompétents. »
Black-Box : Essayez-vous d’empirer les choses ?
Maya : Fais-moi confiance. Fais-le.

(Black-Box traduit, parlant Kig-Yar.)

<<< Voyez-vous, les Kig-Yars sont des pillards. Cupides. Opportunistes. >>>

Maya : Dis-leur qu’ils sont des imbéciles, des oisillons ignorants, de vouloir se débarrasser de prisonniers de telle valeur.

(Black-Box traduit.)

<<< Mais les Kig-Yars sont également lâches. >>>

(Les Kig-Yars crient, enragés.)

Black-Box : Bon. Ne nous mentons pas, le résultat était prévisible.

<<< Le leader se détourna de Bostwick et se rua vers moi. La mâchoire ouverte, menaçant. Il s’arrêta à quelques centimètres de ma gorge. Son souffle était chaud et humide et empestait la mort. Je ne bougeait aucun muscle.

C’était un… un rituel de domination. Un concours social de qui-a-la-plus-grosse. Les Kig-Yars ne commenceront jamais un combat qu’ils ignorent pouvoir gagner. Il pourrait me battre physiquement, mais à cet instant il se demandait… que pouvais-je savoir et lui non ? >>>

Maya : Que pensez-vous que votre commandante de vaisseau dira quand elle entendra que vous avez balancé dans l’espace des prisonniers de telle valeur ?

(Black-Box traduit.)

<<< Il ne broncha pas, ses yeux jaunes et laiteux plantés dans les miens. Furieux, mais maintenant clairement effrayé. >>>

(Un des Kig-Yars siffle et indique que les humains vont être déplacés.)

Mshak  : Euuuuh, bordel qu’est-ce qu’il vient de dire ?
Black-Box : Ils nous emmènent voir leur commandante.

<<< Le vaisseau était clairement impressionnant… autrefois. Un des fleurons des vaisseaux de guerre covenants. Mais les années qui s’étaient écoulées depuis la chute des Prophètes n’avaient pas été tendres. Sa coque usée était un assemblage d’autres vaisseaux, abandonnés ou capturés au combat. Je n’avais aucune idée de ce qui nous attendait, mais pour le moment, nous étions vivants. Et nous étions toujours au même endroit dans l'espace. Ou au moins, c'est ce qui semblait. Je n’avais pas senti ce désagréable soubresaut d’entrée dans le sous-espace. >>>

Maya : BB, y a-t-il quelque chose d’utile que tu puisse me dire ?
Black-Box : Mes relevés indiquent que ce vaisseau se nomme The Dedication.
Chu'R-Zar : Non ! Faux !

<<< Soudainement, nous étions face à face avec la commandante de vaisseau. >>>

Chu'R-Zar : Dedication. Nom de vaisseau. Mon vaisseau ! Mon nom !
Black-Box : Traduction en gros ? La commandante aimerait vous souhaiter la bienvenue à bord du Rampant Perdition.

<<< Chur’r-Zal était le plus grand Kig-Yar que j’avais jamais vu, la peau comme du vieux cuir et torse nu. Visiblement la vie de pirate lui avait été bonne. Elle était en train de ronger le membre carbonisé d’une créature méconnaissable. >>>

Chu'R-Zar : Parlez ! Vous avez dit valeur. Quelle valeur !? Je prends. Votre. Maintenant mien.
Maya : Je ne pense pas que vous devriez utiliser ce ton avec moi

(Chu'R-Zar rugit.)

Chu'R-Zar : Mon vaisseau ! Vous. Impuissants. Vous rien !
Black-Box : Elle dit que si vous voulez vivre, vous devez prouver votre valeur en lui fournissant soixante mille crédits.
Maya : Vous voulez des crédits ? Je peux vous obtenir des crédits. Ramenez nous seulement à notre vaisseau et nous pourrons…

(Chu'R-Zar rugit.)

Chu'R-Zar : Pas attendre ! Crédits ici ! Une heure. Je prends tête ! Heure suivante ! Tête suivante ! Si valeur, vie. Sinon…

(Chu'R-Zar poussa un sifflement menaçant.)

<<< Nous avions une heure à vivre, et nous allions la passer dans une cellule d’un vieux vaisseau covenant. Comme toute chose dans ce vaisseau, elle était en sale état. La seule source de lumière était une vague lueur violette provenant du bouclier d’énergie nous tenant prisonniers. Bostwick n’avait pas prononcé un mot depuis le sas. Elle semblait dans le même état que moi. Brisée. Effrayée. >>>

Mshak  : Euh, les gars, je ne pense pas que nous soyons seuls ici.

(Uva ‘Surom se réveille.)

<<< Quinze cellules différentes dans le vaisseau, et les Kig-Yars nous avaient collés dans celle d’un Sangheili. >>>

(Uva ‘Surom beugla de douleur.)

Mshak  : Whoa, whoa ! Garde ! Garde !?

<<< Le Sangheili essaya nerveusement de se redresser, mais quelque chose n’allait pas. Je l’observais de plus près et vit qu’il était blessé. Sa jambe était mutilée. Broyée, et tenant par un tendon. Et il y avait une flaque poisseuse de sang violet foncé sous lui. Il n’essayait pas de nous blesser. Il était mourant. >>>

Maya : Doucement ! Doucement. Nous ne voulons pas nous battre.
Black-Box : Ce sont les Kig-Yars qui vous ont fait ça ?

Uva ‘Surom : Les Kig-Yars sont faibles et stupides. Ils ne peuvent pas me défaire. C’était… Liv Wruqah...

Maya : BB ?
Black-Box : Je n’ai aucune traduction. Il semble que c’est un ancien terme, dont l’usage n’est pas commun.

Uva ‘Surom : Il est sorti de terre. Dévastation. Mort.

Maya : Attendez, vous avez vu…
Mshak  : Une anomalie ! Qu’est-ce que c’était ? Qu’avez-vous vu ?

(Uva ‘Surom parle en Sangheili.)

Black-Box : Il dit qu’il était sur une des colonies pour une mission diplomatique. Il a vu l’événement et a été gravement blessé, mais il ne peut pas le décrire. Il utilise encore cet ancien terme. Et à présent il divague… à propos… d’un démon.
Maya : Un Démon ?
Mshak  : Il doit parler du Major !

Uva ‘Surom : Vous l’avez guidé jusqu’à nous, humains. Vous avez laissé un démon profaner le site sacré… Voilà les conséquences.

Maya : Qu’entendez-vous par profaner ? Qu’avez-vous vu ?

Uva ‘Surom : Votre démon… il ne peut pas vous sauver. Ce qui arrive… il y en d’autres. Beaucoup d’autres. C’est… juste… le début.

Maya : Le début de quoi ? Hé ! Le début de quoi !?

<<< Le Sangheili se tut, sa quadruple mâchoire se relâcha et ses yeux s’obscurcirent. Il était partit. >>>

Mshak  : Que savons-nous pour le moment ?

<<< J’observais Mshak. Il n’y avait rien que nous puissions faire. Peut-être y aurait-il d’autres anomalies. Peut-être que le Major était impliqué d’une quelconque manière. Mais nous étions sur le point de nous faire arracher la tête. C’était le problème de quelqu’un d’autre maintenant. >>>

Black-Box : Le moment peut sembler inopportun pour en discuter, mais étant donné que vous n’êtes pas capable de vous sauver vous pouvez toujours aider à sauver l’humanité. Maya, si vous me remettez la puce je pourrais transmettre les données à l’ONI.
Mshak  : Tu te fous de moi !? Pourquoi ? Pour qu'ils puissent étouffer l'affaire !?
Black-Box : Les informations sont une fresque. Ces données doivent être combinées avec ce que sait l’ONI pour séparer la réalité de la fiction.
Mshak  : Oh pitié ! L’ONI se fiche de la vérité !
Black-Box : Oh, qu’est-ce que vous pouvez bien en savoir !
Mshak  : Je sais ce que j’ai vu et j’ai vu tout un tas de…
Black-Box : J’ai une intelligence quasi-infinie.
Mshak  : Non, je sais… Tu n’es qu’un zombie !
Black-Box : Wow… impressionnant !
Maya : Oh, fermez-la, tous les deux ! Merde à la vérité ! Nous ne pouvons rien faire, vous ne le voyez pas ? Est-ce que ça importe si c’est juste le début, ou si les gens vont périr ? Nous allons mourir ici. Aujourd’hui.
Bostwick : Non. Nous n’allons pas mourir.

<<< J’avais presque oublié que Bostwick était là. >>>

Bostwick : Nous ne pouvons pas mourir ici. Nous devons avertir tout le monde.

<<< Soudainement, Bostwick me reparlait, reprenant du poil de la bête, un feu sauvage dans les yeux que je n’avais jamais vu auparavant. >>>

Bostwick : S’il y a d’autres de ces trucs ils pourront tuer par millions. Nous devons avertir les colonies. Les sauver. Nous ne pouvons laisser l’ONI ou qui que ce soit d’autre dissimuler ça ! J’ai compris maintenant. On doit se battre pour quelque chose de plus grand que nous. C’est FERO qui me l’a dit. Tu me l’as dit. C’est plus grand que n’importe lequel d’entre nous et nous avons le pouvoir de faire quelque chose. Nous devons essayer !

<<< Je n’arrivais pas à y croire. Elle avait vu que FERO était un mensonge. Vu que je n'étais qu’une marionnette de l’ONI. Mais elle s’en fichait. Elle croyait encore en ses idéaux. >>>

Maya : Bostwick…
Bostwick : Fais nous sortir de là, je sais que tu le peux.

<<< Mais brusquement, notre temps était écoulé. >>>

(Un Kig-Yar entre, et siffle l’ordre à un Kig-Yar de faire sortir Bostwick.)

<<< Il pointa sa griffe décharné sur Bostwick. Deux Kig-Yars l’attrapèrent. J’essayais de m’interposer mais ils étaient trop forts. >>>

Maya : BOSTWICK !
Bostwick : FERO ! FERO ! FERO !

<<< Et en un instant, Bostwick avait disparue. Je me mit à faire les cent pas dans la cellule, essayant de réfléchir. Elle allait mourir, ils allaient la tuer. Je ne pouvais pas laisser ça se produire. Il fallait trouver un moyen de sortir. Immédiatement. Il était impossible de s’échapper d’un vaisseau Covenant complètement opérationnel, mais celui-ci avait connu des jours meilleurs. J’analysais la cellule du regard. Le champ d’énergie avait l’air résistant et stable. Mais les murs… les murs montraient des signes de réparations faites à la hâte. Des dégâts réparés avec tout ce que les Kig-Yars avaient pu trouver. Je passais mes doigts sur une fissure… >>>

(Maya tire un panneau abîmé du mur, révélant un conduit d’énergie.)

Black-Box : Maya, qu’est-ce que vous faites ?
Mshak  : Whoa ! Est-ce que…
Maya : Un conduit d’énergie !
Mshak  : Oh, ok, génial ! Donc maintenant nous allons mourir en plus d’être exposé aux radiations.
Maya : BB, est-ce que ces conduits peuvent conduire des données ?
Black-Box : En théorie…
Maya : Alors si je te branche dessus…
Black-Box : Eh bien, il y a plusieurs raisons pour lesquelles ce n’est pas une bonne idée. Premièrement, le choc électrique pourrait vous tuer. Deuxièmement, le choc électrique pourrait me tuer. Troisièmement, il est formellement interdit aux IA de l’UNSC de s’interfacer avec un vaisseau covenant. Mais étant donné que vous me portez déjà vers le conduit et que je n’ai aucun moyen physique de vous en empêcher, j’imagine que cela va quand même arriver.
Maya : Et oui.
Black-Box : Après tout, que sont quelques millions de volts entre amis ? Une fois de plus sur la…

(Maya branche Black Box sur le conduit. Deux arcs électriques apparaissent, le deuxième projette Maya à l’autre bout de la pièce dans un grand fracas.)

Maya : AGHN !

<<< Quand la première décharge a frappé, c’était comme si quelqu’un m’avait cogné l’arrière de la tête. C’était la partie la moins douloureuse. La deuxième décharge m’a fait valdinguer. Je m’éveillais à moitié consciente à l’autre bout de la cellule avec les oreilles bourdonnantes et les muscles tétanisés… mais mon cœur battait toujours. >>>

Maya : BB ?… BB ?

(Le bouclier d’énergie disparaît.)

Black-Box : Ce n’est pas par ce que ça marche que c’était une bonne idée.

<<< Le bouclier était désactivé, mais il ne pouvait pas accéder à beaucoup de systèmes. J’ai envoyé Mshak se cacher dans le hangar pendant que l’on essayait de déterminer la position de Bostswick avec l’aide des capteurs interne du vaisseau. >>>

Black-Box : J’ai trouvé des signes de vies correspondant deux ponts au-dessus. Mais ils sont très faibles. Et ils continuent de faiblir.
Maya : Nous ne partons pas sans elle.

<<< Je me déplaçais furtivement à travers le vaisseau, des écrans étaient arrachés des cloisons, et la moisissure des murs leur donnaient l’impression d’être en vie.

Les Kig-Yars étaient connus pour leurs sens très affûtés. C’est pour cette raison que les Covenants en avait fait des troupes de reconnaissance. Je devais être silencieuse. Mais il régnait un tel désordre sur le sol. Chaque pas était périlleux. Une seule erreur et ils seraient sur moi.

Droit devant, il y avait une passerelle. Je devais la passer, mais je pouvais voir des lumières et des ombres danser de l’autre côté. Je la traversait avec précaution. >>>

(On peut entendre des piaillements et des conversations en provenance d’une pièce pleine de Kig-Yars.)

<<< La pièce était remplie de Kig-Yars, tous accroupis sur le sol et formant de petits cercles. Ils étaient agités, la tête haute, attentifs. Ils me repéreraient la seconde où j’essayerais de me faufiler. Mais un autre Kig-Yar entra. Il était grand et maigre et avait des plumes brillantes. Un officier peut-être.

Il portait une grande cuve. Il s’arrêta près de chaque cercle pour y déposer une sorte de ragoût visqueux sur le sol, rempli de chair et d'yeux. J’ai presque vomi à cette vision. Alors qu’il s’arrêtait devant chacun des cercles, les Rapaces commençaient à s’agiter, écrasant leurs têtes sur le sol, se battant les uns avec les autres pour réclamer leur nourriture. Je réalisais qu’ils étaient distraits, et au moment où le dernier cercle était servi, je me précipitais à travers la porte ouverte et commençait à escalader l’échelle de maintenance, montant aussi silencieusement que possible.

Les capteurs montraient que Bostwick était droit au-dessus de nous. Mais je n’avais aucun moyen de savoir si elle était seule. Ou si elle était encore en vie.

En arrivant au sommet, je me penchais sur la rampe de maintenance, mes yeux s’adaptant à l’obscurité. Et soudain me cœur s’arrêta. La pièce était remplie de soldats covenants. Est-ce que c’était une embuscade ? C’est à ce moment que je réalisais qu’ils ne bougeaient pas. Ils étaient fixés aux murs, plusieurs membres et parties du corps provenant de Brutes ou d’Élites. Quelques marines aussi. Ils étaient arrangés dans une sorte d’horrible tableau, comme une sorte d’histoire de la guerre raconté à travers la taxidermie. >>>

Maya : Bostwick…

<<< Puis je la repérais. Attachée à une table à l’autre bout de la pièce, un Kig-Yar chirurgien préparant ses outils au-dessus d’elle. Il s’apprêtait à l’ajouter à la collection.

Il me fallait une arme. N’importe quoi. Il n’y avait qu’une seule chose que je pouvais utiliser. C’était une Brute. Ou plus précisément, son crâne. Blanc et massif. Je le soulevais délicatement et me glissais vers lui. >>>

(Maya abat le crâne dans un craquement.)

<<< Le premier coup le prit par surprise, mais il était toujours sur pied. Il leva son couteau à plasma alors que je le frappais encore et encore. Il succomba finalement. Mais j’étais certaine que tout le vaisseau avait entendu ce vacarme. >>>

Bostwick : Hah ! Prends ça minable!
Maya : Bostwick ! Hé ! Il faut qu’on sorte de là.

(Bostiwck crache sur le chirurgien Kig-Yar.)

Bostwick : Ouais. C’est bon. Allons-y.

<<< Ça ne servait à rien de se faire discret maintenant. Nous avons couru. Le vaisseau était un labyrinthe de vieux équipement brûlés et de culs de sacs, mais nous arrivâmes finalement à destination. Nous pouvions voir notre vaisseau à l’autre bout. En sprintant, nous atteignirent presque à la porte ouverte de notre cargo… quand elle en sortit. >>>

(Les pirates Kig-Yars avancent vers eux avec leurs armes sorties, entourant Maya et Bostwick.)

<<< Chur’R-Zal nous avait attrapé. Nous étions encerclés. >>>

Chu'R-Zar : Pas valeur ! Vous mentir ! Piège ! Temps perdu !

(Chur’R-Zal crie des ordres à son équipage.)

Maya : J’imagine qu’elle n’est pas en train de leur dire de nous laisser partir.
Black-Box : Il est difficile de traduire précisément ses instructions, mais elles impliquent de vous arracher les yeux des orbites.

<<< Je savais que le bluff ne marcherait pas cette fois. Mais peut être que je n’en avais pas besoin. Il m’apparut soudain que je pouvais lui offrir quelque chose ayant vraiment de la valeur.>>>

Maya : Je peux prouver notre valeur avec une question : pourquoi ne sommes-nous pas déjà entré dans le sous-espace ? Quel genre de pirate lance une attaque et ensuite reste à traîner dans les parages, en risquant une riposte ?

(Chur’r-zal répond avec un sifflement de colère.)

Black-Box : Elle dit que leur vaisseau est grand et puissant. Personne ne peut leur faire face et survivre.
Chu'R-Zar : Pas courir. Pas cacher. Fort !
Maya : Vous êtes une menteuse. J’ai vu l’état de votre vaisseau. Vous n’entrez pas dans le sous-espace car vous ne le pouvez pas. Par ce que vos moteurs ne fonctionnent pas et que vous n’avez aucune idée de comment les réparer. Dites-moi que j’ai tort.

(Chur’r-zal grogne.)

<<< Elle avait un vaisseau puissant, mais elle était piégée à vitesse subluminique dans un simple système solaire. Elle était comme un requin condamné à ne s'attaquer qu'à du menu fretin.>>>

Black-Box : Impressionnante perspicacité, Maya. Pour un humain. Mes scans indiquent en effet que le réacteur de sous-espace est désactivé. Probablement une vieille mesure de sécurité mise en place avant que les Kig-Yar ne s’approprient le vaisseau.
Chu'R-Zar : Vous réparez. Oui ? Ça. Valeur.
Maya : Nous pouvons le réparer. Mais le prix est notre liberté. Et notre vaisseau.

<<< Elle siffla et se pencha en avant. Les Kig-Yars s’agitèrent, mal à l’aise, prêts à déchaîner plus de violence, attendant avec anxiété la décision de Chur’r-zal. J’étais anxieuse aussi. J’avais l’impression que je venais de jouer ma dernière carte avec elle, et si elle disait non, je savais que nous allions tous finir sur le mur des horreurs, morceaux par morceaux. Elle se rapprocha de moi. Je sentais son souffle sur mon visage. Je retenais ma respiration. Mais je ne fléchissais pas. >>>

Chu'R-Zar : Vous réparez… Vous libre.